Salam o aleykoum
Telquel a publié un article dans lequel il parle au début du site souss.com.
En fait il parle de la liberté d'expression
voici l'article et le lien:
Faute d’avoir trouvé un espace de libre expression dans les structures partisanes, les jeunes se tournent vers cet espace devenu le plus démocratique du monde : le web. Par Chadwane Bensalmia
L'amorce a été donnée lorsqu’un site internet, Souss.com pour ne pas le citer, a lancé le sondage : "Etes-vous pour ou contre une autonomie fédérale du Souss, équivalent au système (espagnol, belge) ?" 64, 02 % des inscrits ont voté favorablement à la perspective du fédéralisme. On pourrait, bien sûr, penser - à tort ou à raison, cela reste à vérifier - que
ce vote n’est aucunement représentatif de l’opinion publique, ni d’un quelconque mouvement de masse. D’ailleurs, là n’est pas le sujet. Mais l’un dans l’autre, il n’en demeure pas moins que le jour même, à peine évoquée, la question a vite fait le tour des forums dédiés à la jeunesse marocaine, d’ici et d’ailleurs. "Souss", "Bladi", "Les chleuhs", "Meknès", "Babweb" et d’autres sites peuplés par cette même jeunesse qui surfe pour flirter ou parler de cinéma, se sont transformés en une espèce de "conférence nationale" débattant avec arguments et contre-arguments de la viabilité de l’idée. Et, surprise ! Plus que la polémique sur l’éventualité d’un Maroc fédéral en elle-même, c’est le modèle fédéral transposable au cas marocain qui était devenu le cœur du sujet. Autriche, USA, Espagne, Belgique… toutes les expériences y sont passées. L’élimination d’un modèle ou d’un autre s’est, à chaque fois, faite par un raisonnement économico-sociopolitique qui en dit long sur la connaissance qu’ont les uns et les autres du pays. Et ceux qui ne s’y connaissaient pas ont eu droit à une initiation. On a même tenté de délimiter les frontières des éventuels États : "En parcourant la carte du Maroc, j’ai pu constater qu’en cas d’autonomie, on pourrait aller d’Agadir à Nador en faisant Souss-Tafilalet-Rif", suggérait l’un d’eux.
Le débat a pris une telle ampleur que les masters de certains de ces forums ont dû en verrouiller l’accès et classer les traces des discussions dans la case "réservé aux membres". "Lorsque le site est hébergé au Maroc, on est obligé de s’autocensurer si on voit que les discussions prennent des tournures… disons, gênantes. Quelques sites ont été suspendus par le passé", confie le webmaster d’un des sites les plus visités par les jeunes (plus de 20.000 inscrits).
Quelques jours auparavant, sur les réseaux de "Bladi" cette fois-ci, une deuxième thématique n’en a pas attiré moins de cyber conférenciers : "Le Rif sort de l’ombre : la région rebelle". Une troisième : "Les différends entre le Maroc et l’Algérie (quelles solutions pour le conflit ?)". De bout en bout, ce sont les mêmes sujets qui interpellent le plus. Et tous les jours, au fil de l’actualité, les questions d’ordre politique sont passées au crible. L’échange d’analyse se fait par coup de renvois à des articles de presse, à des dossiers réalisés par le site ou encore à l’Histoire. Les questions religieuses ne sont pas en reste. Il serait d’ailleurs opportun de signaler que les forums consacrés à la religion arrivent souvent à cheval entre la deuxième et la troisième position, en termes d’envois de messages, alternant avec les discussions sur l’actualité, selon leur teneur. Les attentas du 16 mai, la réforme de la Moudawana, le séisme d’Al Hoceima, tout ce qui dénote des grands changements dans le pays est matière riche. Il en va de même pour l’actualité internationale. Cela étant, le mot Maroc a une attractivité particulière, là-dessus, même les potins sont croqués. Et les positions vont d’un extrême à l’autre, sans que cela ne dégénère. C’est qu’il y a un modérateur derrière, qui se charge de faire respecter les chartes, mais aussi parce que ces jeunes ont appris à s’écouter les uns les autres.
Ailleurs, sur des sites on ne peut plus officiels - le forum général du site de l’USFP, entre autres - ces jeunes "surfeurs" avouent n’y voir aucun intérêt en tant que support de communication : "Jamais je n’adhèrerai à ce parti, ni à un autre. Déjà que leurs leaders ont du mal à s’entendre entre eux, alors qu’ils parlent le même langage. Comment voulez-vous qu’ils comprennent ou qu’ils admettent notre façon de voir, nous autres, génération 80 ? Mais cela ne m’empêche pas d’utiliser leurs réseaux pour discuter. C’est un forum comme un autre. Sinon, il est pratique quand on est à la recherche d’info… ou d’intox", avance l’un d’eux, en accompagnant son message d’une "émoticône" souriante. "C’est qu’on est pas dupe. Tout n’est pas à prendre. L’information rapportée n’est jamais objective", conclut-il. Un autre de poursuivre : "Sur les forums aussi, il y a une conduite à avoir. La limite entre le satirique et l’insultant est connue de tous. Et puis, si on est là, c’est pour échanger. Si les partis pouvaient nous garantir ce minimum, on n’hésiterait pas à les rejoindre. Après tout, tout ce qu’on demande, c’est de faire avancer les choses !".
Ce nouvel état d’esprit, on le doit en l’occurrence à la floraison de sites communautaro-marocains. Pendant longtemps, les RME étaient les seuls à remplir les forums. Et aujourd’hui encore, ce sont souvent ceux-là qui ouvrent le bal sur les questions délicates avec en tête de liste les berbérophones, plus audacieux. "Il faut dire que les frustrations ont changé avec le temps. Au tout début, les jeunes d’ici avaient besoin de parler de choses propres à leur âge. Ils avaient besoin de se divertir. Aujourd’hui, ils s’intéressent au fond des choses", poursuit notre webmaster. Et c’est justement la rencontre entre cette jeunesse des deux rives qui est intéressante à analyser. "Quand on est dedans, on ne met pas beaucoup de temps à réaliser que les plus modérés vivent dans le pays". L’interactivité et l’influence que peuvent avoir les uns sur les autres, sans aucune restriction à leur liberté d’expression, voici tout ce que ces jeunes retrouvent dans ces forums… Et tout ce que leur refusent les partis politiques.
http://www.telquel-online.com/129/sujet2.shtml
Telquel a publié un article dans lequel il parle au début du site souss.com.
En fait il parle de la liberté d'expression
voici l'article et le lien:
Faute d’avoir trouvé un espace de libre expression dans les structures partisanes, les jeunes se tournent vers cet espace devenu le plus démocratique du monde : le web. Par Chadwane Bensalmia
L'amorce a été donnée lorsqu’un site internet, Souss.com pour ne pas le citer, a lancé le sondage : "Etes-vous pour ou contre une autonomie fédérale du Souss, équivalent au système (espagnol, belge) ?" 64, 02 % des inscrits ont voté favorablement à la perspective du fédéralisme. On pourrait, bien sûr, penser - à tort ou à raison, cela reste à vérifier - que
ce vote n’est aucunement représentatif de l’opinion publique, ni d’un quelconque mouvement de masse. D’ailleurs, là n’est pas le sujet. Mais l’un dans l’autre, il n’en demeure pas moins que le jour même, à peine évoquée, la question a vite fait le tour des forums dédiés à la jeunesse marocaine, d’ici et d’ailleurs. "Souss", "Bladi", "Les chleuhs", "Meknès", "Babweb" et d’autres sites peuplés par cette même jeunesse qui surfe pour flirter ou parler de cinéma, se sont transformés en une espèce de "conférence nationale" débattant avec arguments et contre-arguments de la viabilité de l’idée. Et, surprise ! Plus que la polémique sur l’éventualité d’un Maroc fédéral en elle-même, c’est le modèle fédéral transposable au cas marocain qui était devenu le cœur du sujet. Autriche, USA, Espagne, Belgique… toutes les expériences y sont passées. L’élimination d’un modèle ou d’un autre s’est, à chaque fois, faite par un raisonnement économico-sociopolitique qui en dit long sur la connaissance qu’ont les uns et les autres du pays. Et ceux qui ne s’y connaissaient pas ont eu droit à une initiation. On a même tenté de délimiter les frontières des éventuels États : "En parcourant la carte du Maroc, j’ai pu constater qu’en cas d’autonomie, on pourrait aller d’Agadir à Nador en faisant Souss-Tafilalet-Rif", suggérait l’un d’eux.
Le débat a pris une telle ampleur que les masters de certains de ces forums ont dû en verrouiller l’accès et classer les traces des discussions dans la case "réservé aux membres". "Lorsque le site est hébergé au Maroc, on est obligé de s’autocensurer si on voit que les discussions prennent des tournures… disons, gênantes. Quelques sites ont été suspendus par le passé", confie le webmaster d’un des sites les plus visités par les jeunes (plus de 20.000 inscrits).
Quelques jours auparavant, sur les réseaux de "Bladi" cette fois-ci, une deuxième thématique n’en a pas attiré moins de cyber conférenciers : "Le Rif sort de l’ombre : la région rebelle". Une troisième : "Les différends entre le Maroc et l’Algérie (quelles solutions pour le conflit ?)". De bout en bout, ce sont les mêmes sujets qui interpellent le plus. Et tous les jours, au fil de l’actualité, les questions d’ordre politique sont passées au crible. L’échange d’analyse se fait par coup de renvois à des articles de presse, à des dossiers réalisés par le site ou encore à l’Histoire. Les questions religieuses ne sont pas en reste. Il serait d’ailleurs opportun de signaler que les forums consacrés à la religion arrivent souvent à cheval entre la deuxième et la troisième position, en termes d’envois de messages, alternant avec les discussions sur l’actualité, selon leur teneur. Les attentas du 16 mai, la réforme de la Moudawana, le séisme d’Al Hoceima, tout ce qui dénote des grands changements dans le pays est matière riche. Il en va de même pour l’actualité internationale. Cela étant, le mot Maroc a une attractivité particulière, là-dessus, même les potins sont croqués. Et les positions vont d’un extrême à l’autre, sans que cela ne dégénère. C’est qu’il y a un modérateur derrière, qui se charge de faire respecter les chartes, mais aussi parce que ces jeunes ont appris à s’écouter les uns les autres.
Ailleurs, sur des sites on ne peut plus officiels - le forum général du site de l’USFP, entre autres - ces jeunes "surfeurs" avouent n’y voir aucun intérêt en tant que support de communication : "Jamais je n’adhèrerai à ce parti, ni à un autre. Déjà que leurs leaders ont du mal à s’entendre entre eux, alors qu’ils parlent le même langage. Comment voulez-vous qu’ils comprennent ou qu’ils admettent notre façon de voir, nous autres, génération 80 ? Mais cela ne m’empêche pas d’utiliser leurs réseaux pour discuter. C’est un forum comme un autre. Sinon, il est pratique quand on est à la recherche d’info… ou d’intox", avance l’un d’eux, en accompagnant son message d’une "émoticône" souriante. "C’est qu’on est pas dupe. Tout n’est pas à prendre. L’information rapportée n’est jamais objective", conclut-il. Un autre de poursuivre : "Sur les forums aussi, il y a une conduite à avoir. La limite entre le satirique et l’insultant est connue de tous. Et puis, si on est là, c’est pour échanger. Si les partis pouvaient nous garantir ce minimum, on n’hésiterait pas à les rejoindre. Après tout, tout ce qu’on demande, c’est de faire avancer les choses !".
Ce nouvel état d’esprit, on le doit en l’occurrence à la floraison de sites communautaro-marocains. Pendant longtemps, les RME étaient les seuls à remplir les forums. Et aujourd’hui encore, ce sont souvent ceux-là qui ouvrent le bal sur les questions délicates avec en tête de liste les berbérophones, plus audacieux. "Il faut dire que les frustrations ont changé avec le temps. Au tout début, les jeunes d’ici avaient besoin de parler de choses propres à leur âge. Ils avaient besoin de se divertir. Aujourd’hui, ils s’intéressent au fond des choses", poursuit notre webmaster. Et c’est justement la rencontre entre cette jeunesse des deux rives qui est intéressante à analyser. "Quand on est dedans, on ne met pas beaucoup de temps à réaliser que les plus modérés vivent dans le pays". L’interactivité et l’influence que peuvent avoir les uns sur les autres, sans aucune restriction à leur liberté d’expression, voici tout ce que ces jeunes retrouvent dans ces forums… Et tout ce que leur refusent les partis politiques.
http://www.telquel-online.com/129/sujet2.shtml