waggag said:
Magnifiques tes dessins Aksel. Continue, c'est toujours un immense plaisir de les voir.
Tanmirt irghan agma Waggag. J'ai aussi lu avec beaucoup d'intérêt ton texte sur la montée de l'insécurité et la misère qui frappe les jeunes dans les campagnes du Souss. C'est un texte poignant, comme la réalité que vivent les nôtres dans "l'arrière pays", loin des villes - vitrines pour touristes et affairistes, loin des médias.
J'ai noté l'été dernier cette montée en puissance de ce sentiment d'insécurité dans la région d'Agadir et d'Essaouira. Pour la première fois de ma vie j'avais ressenti de l'inquiétude à voyager seul dans les campagnes: à Inezgane, en prenant un taxi pour aller à Tiznit puis à tafraout, un brave vieillard qui était monté avec nous nous a raconté durant tout le trajet combien le crime s'est propagé dans la région, même en plein jour, dans les souks et les rues animées. Il nous a raconté combien les gens n'en pouvaient plus, à Aït Melloul et dans les autres communes. Que les prisons sont pleines, les autorités laissent faire et sont elles mêmes sources d'ennui et d'insécurité.
En allant à Essaouira, dans la région de Tamanar, même sentiment: tous les villageois d'Ihahan vivent dans la hantise des cambrioleurs qui viennent en pleine nuit, en Ford transit et qui vident les étables de leurs troupeaux! en me promenant seul dans un village d'Ihahan tranquillement, comme j'ai l'habitude de le faire, j'ai été poursuivi par des paysans: je me suis arrêté et je leur ai demandé ce qu'ils voulaient. C'étaient eux qui m'avaient passé un interrogatoire en règle! d'où je venais, qui j'étais, ce que je faisais là. Je leur ai dit le nom de ma famille et ils se sont calmés, puis m'ont raconté leurs soucis avec les voleurs qui viennent jusque dans leurs maisons pour les dévaliser!
La cause de cette montée du crime est la misère et le chômage dans les campagnes et les villes, la corruption des autorités et le mépris dans lequel sont confinés les Imazighens par ces mêmes autorités corrompues et elles mêmes criminogènes.
Les Imazighens pauvres et ignorants, non arabophones sont livrés à eux mêmes, sans personne pour les protéger ni pour les défendre; porter plainte? Aller au tribunal? C'est source d'ennuis et de vexations supplémentaires, comme ça a été le cas à Aït Ourir dans le Haut Atlas où la gendarmerie a chargé la population qui manifestait et qui a arrêté les gens qui protestent le plus! avec la bénédiction et l'aide du Moqaddem qui leur a montré les maisons des gens qui osent protester: on ne sait pas encore quel a été le résultat de leur jugement à Marrakech, hier.
A Tafraout un ami m'a raconté la même chose: la gendarmerie, lemqeddem et toutes les autorités sont complices pour faire régner la crainte et l'oppression, la surveillance des miliitants, et même la lecture des articles de journeaux qui arrivent à Tafraout.
Il est temps que Imazighens se réveillent et se prennent en charge par eux mêmes, prendre leur propre défense contre toute cette mafia qui leur suce le sang. Il est temps de fonder un parti politique ou un groupement d'intérêts amazigh, qui fasse entendre la voix du peuple. Car on ne peut attendre de l'aide de personne.