La fin d’un «alibi» pour Israël
NÉGOCIATIONS: La disparition du raïs pourrait mettre Sharon au pied du mur.
Si Arafat s’éteint, plus que le chef charismatique de l’Autorité palestinienne, c’est l’ennemi juré d’Ariel Sharon qui disparaît. Ce qui ne rend pas automatique la reprise de pourparlers de paix. Loin s’en faut.
«Arafat est un homme rusé qui a parfois manqué de parole, mais Israël a profité de la situation pour accélérer la colonisation et créer des conditions irréversibles. Le leader palestinien a été présenté comme un obstacle à la paix, un interlocuteur non valable: c’est un alibi qui a servi Israël aussi bien que les Américains», regrette Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes. La mort du «Vieux», dès lors, pourrait obliger l’administration Sharon à entrer en matière. «Ces derniers temps, la seule préoccupation du président de l’OLP était de négocier sa sortie de la Mouqata, faisant barrage à tout le reste. Sa disparition permettra au moins de faire avancer le dossier», argue une source proche des négociations.
«Qui, aujourd’hui, a cette légitimité?»
«L’Etat hébreu commence déjà à décrédibiliser les éventuels successeurs d’Arafat. Seule une énorme pression internationale pourrait l’amener à discuter et je crois de toute façon qu’aucun accord ne peut être signé tant que Sharon, chef de file du Grand Israël, est au pouvoir», tempère Amnon Kapeliouk, journaliste israélien et biographe de Yasser Arafat.
L’étoffe du futur leader palestinien influera en effet sur la tournure des événements et nombre d’observateurs sont pessimistes à ce propos. «Arafat est tout à la fois le drapeau, l’homme qui a unifié la résistance palestinienne pour en faire un interlocuteur valable sur la scène internationale et le dirigeant qui a su imposer la nécessité de la paix à son peuple. Qui, aujourd’hui, a cette légitimité historique?» s’interroge Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques et auteur de Yasser Arafat (Ed. Picollec, 2002).
Et de rappeler la fameuse phrase lancée par le futur Prix Nobel de la paix aux Nations Unies en 1974: «Je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de révolutionnaire, ne laissez pas tomber le rameau de ma main.»
NÉGOCIATIONS: La disparition du raïs pourrait mettre Sharon au pied du mur.
Si Arafat s’éteint, plus que le chef charismatique de l’Autorité palestinienne, c’est l’ennemi juré d’Ariel Sharon qui disparaît. Ce qui ne rend pas automatique la reprise de pourparlers de paix. Loin s’en faut.
«Arafat est un homme rusé qui a parfois manqué de parole, mais Israël a profité de la situation pour accélérer la colonisation et créer des conditions irréversibles. Le leader palestinien a été présenté comme un obstacle à la paix, un interlocuteur non valable: c’est un alibi qui a servi Israël aussi bien que les Américains», regrette Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes. La mort du «Vieux», dès lors, pourrait obliger l’administration Sharon à entrer en matière. «Ces derniers temps, la seule préoccupation du président de l’OLP était de négocier sa sortie de la Mouqata, faisant barrage à tout le reste. Sa disparition permettra au moins de faire avancer le dossier», argue une source proche des négociations.
«Qui, aujourd’hui, a cette légitimité?»
«L’Etat hébreu commence déjà à décrédibiliser les éventuels successeurs d’Arafat. Seule une énorme pression internationale pourrait l’amener à discuter et je crois de toute façon qu’aucun accord ne peut être signé tant que Sharon, chef de file du Grand Israël, est au pouvoir», tempère Amnon Kapeliouk, journaliste israélien et biographe de Yasser Arafat.
L’étoffe du futur leader palestinien influera en effet sur la tournure des événements et nombre d’observateurs sont pessimistes à ce propos. «Arafat est tout à la fois le drapeau, l’homme qui a unifié la résistance palestinienne pour en faire un interlocuteur valable sur la scène internationale et le dirigeant qui a su imposer la nécessité de la paix à son peuple. Qui, aujourd’hui, a cette légitimité historique?» s’interroge Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques et auteur de Yasser Arafat (Ed. Picollec, 2002).
Et de rappeler la fameuse phrase lancée par le futur Prix Nobel de la paix aux Nations Unies en 1974: «Je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de révolutionnaire, ne laissez pas tomber le rameau de ma main.»