amur n yakuch
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Un article paru dans le journal français Libération.
Un peu à côté de la plaque, d'après moi, d'autant que les Berberes sont apparemment une minorité au Maroc..... et qu'en plus ils seraient séparatistes.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/285915.FR.php
Le Libé des historiens
L’unité du monde musulman ébranlée par les nationalismes et les minorités
Islam.
Gabriel Martinez-Gros
QUOTIDIEN : vendredi 19 octobre 2007
L’Europe n’est pas la seule à éprouver les affres du séparatisme, de l’Espagne à l’empire russe, en passant par l’ancienne Yougoslavie et aujourd’hui la Belgique.
Le monde islamique se délite lui aussi, qu’il s’agisse d’Etats impériaux multinationaux (Turquie, Iran) ou de projets impériaux (la nation arabe, la nation des musulmans de l’Inde, qui prit le nom de Pakistan et qui rompit dès 1971 avec l’indépendance du Bangladesh). Tout se passe comme si la conscience impériale, longtemps inséparable de l’islam, cédait aujourd’hui le pas à des nationalités ethno-religieuses plus réduites et plus proches des solidarités quotidiennes.
Eclatement. Le repli sur la «nationalité» est en effet d’abord l’échec d’ambitions universelles, dont Al-Qaeda reste l’un des derniers et peu recommandables porteurs. Logiquement, le processus d’éclatement est plus avancé dans ces vieilles zones de dissidence tribale, d’où les empires islamiques d’autrefois (et parfois la colonisation après eux) avaient coutume de tirer leurs soldats ou leurs supplétifs : Kurdes de Turquie, d’Iran et du monde arabe, Turkmènes du nord de l’Iran, Pachtouns et Baloutches de l’ouest du Pakistan, Berbères des montagnes marocaines ou même Kabyles.
Recomposition. Il arrive souvent que ces minorités, longtemps confinées dans leur archaïsme, bénéficient aujourd’hui de l’avantage de la démographie. C’est le cas des Berbères marocains, comme des Pachtouns au Pakistan et des Kurdes en Turquie, qui représentent, selon les estimations, entre 20 et 25 % de la population : tandis que le taux de fécondité du reste des Turcs ne dépasse pas celui de la France ou des Etats-Unis (entre 1,8 et 2 enfants par famille selon les estimations), celui des «provinces orientales» (kurdes) s’établit à un peu plus de 3. Avant que les deux rythmes démographiques ne convergent (entre 2040 et 2050), les Kurdes représenteront un bon tiers de la population turque et seront devenus majoritaires dans près de la moitié du pays.
Par un surprenant retournement, certains de ces peuples, longtemps méprisés par l’islam urbain, ont cependant adopté la modernité avec plus de détermination que l’islam majoritaire (c’est le cas des Kabyles ou des Kurdes d’Irak) ; d’autres reforgent au contraire leur identité dans le combat islamiste (comme les Pachtouns). Tous travaillent probablement à une recomposition de la carte de l’islam, qui sera peut-être le résultat le plus clair de l’intervention américaine en Irak.
Un peu à côté de la plaque, d'après moi, d'autant que les Berberes sont apparemment une minorité au Maroc..... et qu'en plus ils seraient séparatistes.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/285915.FR.php
Le Libé des historiens
L’unité du monde musulman ébranlée par les nationalismes et les minorités
Islam.
Gabriel Martinez-Gros
QUOTIDIEN : vendredi 19 octobre 2007
L’Europe n’est pas la seule à éprouver les affres du séparatisme, de l’Espagne à l’empire russe, en passant par l’ancienne Yougoslavie et aujourd’hui la Belgique.
Le monde islamique se délite lui aussi, qu’il s’agisse d’Etats impériaux multinationaux (Turquie, Iran) ou de projets impériaux (la nation arabe, la nation des musulmans de l’Inde, qui prit le nom de Pakistan et qui rompit dès 1971 avec l’indépendance du Bangladesh). Tout se passe comme si la conscience impériale, longtemps inséparable de l’islam, cédait aujourd’hui le pas à des nationalités ethno-religieuses plus réduites et plus proches des solidarités quotidiennes.
Eclatement. Le repli sur la «nationalité» est en effet d’abord l’échec d’ambitions universelles, dont Al-Qaeda reste l’un des derniers et peu recommandables porteurs. Logiquement, le processus d’éclatement est plus avancé dans ces vieilles zones de dissidence tribale, d’où les empires islamiques d’autrefois (et parfois la colonisation après eux) avaient coutume de tirer leurs soldats ou leurs supplétifs : Kurdes de Turquie, d’Iran et du monde arabe, Turkmènes du nord de l’Iran, Pachtouns et Baloutches de l’ouest du Pakistan, Berbères des montagnes marocaines ou même Kabyles.
Recomposition. Il arrive souvent que ces minorités, longtemps confinées dans leur archaïsme, bénéficient aujourd’hui de l’avantage de la démographie. C’est le cas des Berbères marocains, comme des Pachtouns au Pakistan et des Kurdes en Turquie, qui représentent, selon les estimations, entre 20 et 25 % de la population : tandis que le taux de fécondité du reste des Turcs ne dépasse pas celui de la France ou des Etats-Unis (entre 1,8 et 2 enfants par famille selon les estimations), celui des «provinces orientales» (kurdes) s’établit à un peu plus de 3. Avant que les deux rythmes démographiques ne convergent (entre 2040 et 2050), les Kurdes représenteront un bon tiers de la population turque et seront devenus majoritaires dans près de la moitié du pays.
Par un surprenant retournement, certains de ces peuples, longtemps méprisés par l’islam urbain, ont cependant adopté la modernité avec plus de détermination que l’islam majoritaire (c’est le cas des Kabyles ou des Kurdes d’Irak) ; d’autres reforgent au contraire leur identité dans le combat islamiste (comme les Pachtouns). Tous travaillent probablement à une recomposition de la carte de l’islam, qui sera peut-être le résultat le plus clair de l’intervention américaine en Irak.