les discriminations.

Agraw_n_Bariz

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La notion de discrimination..


Pour clarifier la notion de «discrimination», il faut d’abord examiner comment elle s’articule avec les notions voisines (inégalités, différences de traitement…), avant de montrer que, même d’un point de vue strictement juridique, il y a plusieurs façons d’appréhender la notion. Selon qu’on se réfère aux instruments juridiques internationaux, aux textes de droit interne, à la jurisprudence, la notion n’a pas toujours exactement le même contenu, n’est pas toujours définie dans les mêmes termes.

Inégalité et discrimination
L’inégalité, c’est une situation de fait, résultant soit de facteurs inhérents à la personne (âge, maladie, handicap…), soit de facteurs exogènes (les structures sociales ou économiques qui soit admettent les inégalités – on pense évidemment au système des castes en Inde –, soit proclament un idéal égalitaire qui n’est pas réalisé dans les faits), les deux pouvant bien sûr interagir (le fonctionnement de la société renforçant les inégalités : ainsi, une personne handicapée trouve plus difficilement les moyens de gagner sa vie).
L’inégalité peut ainsi préexister à tout acte ou agissement d’autrui.
Le mot «discrimination» connote en revanche un acte ou un agissement volontaire – en tout cas le comportement actif d’un acteur (le législateur, l’employeur, …) qui «discrimine», et dont le comportement soit est guidé par l’intention de discriminer, soit a au moins pour effet d’introduire une discrimination (cas des discriminations dites «indirectes»). La discrimination est le fait d’un agent. Donc, si elle produit nécessairement de l’inégalité (si l’on met à part la question des discriminations dites positives qui visent à rétablir l’égalité), l’inégalité n’est pas nécessairement la conséquence d’une discrimination. Mais, là encore, la discrimination peut venir redoubler une inégalité préexistante, dans la mesure où la personne qui est en situation d’infériorité peut de surcroît faire l’objet d’une stigmatisation génératrice de discrimination (handicapé, malade).
En pratique, toutefois, la frontière n’est pas si simple à tracer. Dans certain cas, il y a incontestablement action d’un agent : c’est l’hypothèse où quelqu’un – un employeur, un logeur – recrute ses salariés ou ses locataires sur un critère de sexe ou de couleur de peau. Dans d’autres cas, ce sont les textes qui établissent des distinctions : là encore, c’est bien un acte volontaire – émanant ici du législateur ou d’une autre autorité normative – qui est à l’origine de l’inégalité. Mais qu’en est-il lorsque les inégalités constatées, sans résulter d’une volonté explicite ou de l’action d’un agent identifiable, résultent, de façon plus diffuse, de «l’état des mœurs» ou des mentalités, d’un sexisme latent par exemple, ou encore du libre jeu des règles de la concurrence – bref, d’effets de système dont personne n’est directement responsable, mais qui néanmoins ne sont pas des faits de nature (comme les inégalités biologiques), mais bien des faits de culture ? Est-il inconcevable, par exemple, de qualifier de discriminations les phénomènes d’exclusion engendrés par le fonctionnement de nos systèmes économiques et sociaux ?
C’est ici que la réponse politique ou la réponse morale peuvent diverger de la réponse juridique. Les hommes politiques peuvent stigmatiser les inégalités sociales comme des «discriminations» qui font tache sur un système démocratique ayant érigé en principe l’égalité ; ils doivent s’efforcer de les faire disparaître. Mais en droit, pour qu’il y ait discrimination, il faut, me semble-t-il, qu’on puisse rapporter le phénomène observé à un auteur, qu’on puisse désigner l’auteur – individuel ou collectif – de la discrimination.
Mais ceci ne suffit pas. A ce premier élément de complexité s’en ajoute un autre : traiter des personnes ou de groupes de façon différente, voire inégalitaire, n’est pas forcément discriminatoire : pour qu’il y ait discrimination, il faut que le comportement ou l’acte tombe sous le coup d’une règle juridique qui le prohibe, d’où la nécessité de cerner la notion juridique de discrimination.
Il faut bien sûr distinguer les inégalités juridiques, c’est-à-dire consacrées par le droit, inscrites dans la règle de droit, des inégalités sociales. Les inégalités sociales entretiennent toutefois avec les inégalités juridiques un rapport à la fois nécessaire et ambivalent. D’un côté les inégalités juridiques reflètent en général les inégalités sociales et simultanément les renforcent (comme l’illustrent le statut de la femme ou le statut des étrangers). Mais, pour autant, l’égalité juridique, l’égalité devant la règle de droit ne suffit pas à établir l’égalité en fait (notamment parce que l’égalité devant la loi entendue comme «la même loi pour tous» confond égalité et uniformité). L’application de la même règle à tous, sans tenir compte des différences entre les individus, va conserver, voire renforcer les inégalités préexistantes. Mais si le droit prend en compte ces inégalités, il n’est plus formellement égalitaire. On retrouve là la distinction que faisait déjà Aristote entre justice commutative et justice distributive, entre égalité arithmétique et égalité géométrique.
Et c’est – on va le voir – ce qui rend délicates l’application du principe d’égalité d’une part et la détection de certaines formes de discrimination d’autre part.
La discrimination saisie par le droit
Du sens large au sens étroit
Au sens le plus large, on pourrait qualifier de discrimination toute différence de traitement, qu’elle soit inscrite dans un texte ou qu’elle résulte du comportement de telle personne ou de telle institution. Après tout, discriminer, étymologiquement, ce n’est rien d’autre que faire une distinction, établir une séparation, une différenciation entre des objets.
Le mot discrimination est chargé, toutefois, au-delà de son sens premier, étymologique, d’une connotation négative : discriminer, dans le langage courant, ce n’est pas simplement séparer mais en même temps hiérarchiser, traiter plus mal ceux qui, précisément, seront dits victimes d’une discrimination. L’adjectif discriminatoire désigne ainsi exclusivement un acte ou un agissement qui tend à distinguer un groupe humain ou une personne des autres, à son détriment.
Le langage juridique a intégré cette connotation négative : en dépit d’un certain flottement terminologique qui conduit parfois à qualifier de discrimination toute différence de traitement, toute distinction opérée entre des catégories de personnes, indépendamment de son caractère légitime ou non, la volonté de plus en plus nette, tant au niveau international que dans les législations internes, de traquer et de mettre hors-la-loi toutes les formes de discrimination ne laisse aucun doute sur ce point : la discrimination apparaît bien comme ce qui est fondamentalement à proscrire.
La discrimination, c’est donc la distinction ou la différence de traitement illégitime, celle que l’on veut proscrire (c’est pourquoi le terme de «discrimination positive» est contestable, parce qu’ambigu). Mais à nouveau, ici, on peut opter pour une conception extensive ou restrictive :
- dans une conception extensive, on entendra par discrimination toute différence de traitement qui n’est pas justifiée – justifiée notamment par une différence de situation. C’est l’optique de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, du Conseil d’Etat, ou encore de la Cour européenne des droits de l’Homme. La discrimination, c’est l’atteinte non justifiée, arbitraire, donc, au principe d’égalité ;
- dans une conception plus restrictive, on ne parlera de discrimination que pour désigner le traitement défavorable dont sont victimes des personnes particulièrement vulnérables en raison de leur appartenance à un groupe défini par une caractéristique particulière (le sexe, la race ou l’origine ethnique, le handicap, l’orientation sexuelle…). C’est l’optique du Code pénal français, celle du Code du travail, ou encore celle de l’article 13 du Traité d’Amsterdam.
Les conventions internationales, selon les cas, prohibent seulement ces formes-ci de discrimination, ou au contraire énoncent un principe général d’égalité par rapport auquel toute atteinte au principe d’égalité sera considérée comme discriminatoire.
L’enjeu n’est pas indifférent : par exemple, l’accès à la fonction publique est régi par une conception extensive du principe d’égalité, tandis que l’accès à l’emploi privé est régi par une conception restrictive. L’employeur est libre d’utiliser les critères de recrutement qu’il veut, du moment qu’ils ne tombent pas sous le coup du Code du travail ou du Code pénal, tandis que l’administration doit respecter globalement le principe d’égalité.
La différence de traitement injustifiée.
Du principe d’égalité au principe de non-discrimination
On se rappelle la formule de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 : «La loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse». Mais cette idée est de moins en moins vraie. La législation des pays développés, des sociétés complexes, a tendance à tenir compte de la diversité, à multiplier les catégories juridiques, à diversifier les règles applicables pour saisir non plus des sujets de droit abstraits et identiques mais les membres de groupes concrets et différents les uns des autres. Mais dès lors qu’on quitte le terrain de l’égalité juridique concrétisée dans la généralité de la règle, le principe d’égalité se transforme : toute distinction n’est plus incompatible avec le principe d’égalité, elle ne l’est que si elle n’est pas justifiée, que si elle est arbitraire.
Comment, dans cet enchevêtrement de régimes juridiques, de distinctions, déterminer où finit la différence de traitement normale et légitime, et où commence la discrimination injustifiée ?
La réponse est donnée par le juge, lorsqu’il a à statuer sur la compatibilité d’une loi ou d’un règlement avec le principe d’égalité. Sa réponse est la suivante : une différence de traitement n’est pas constitutive d’une discrimination et ne viole pas le principe d’égalité si elle correspond à une différence de situation ou si elle est justifiée par un intérêt général en rapport avec l’objet de la loi, de la réglementation ou du service public en cause.
Il reste que l’existence d’une différence de situation n’est pas toujours aisée à appréhender et fait l’objet d’une appréciation assez largement subjective (ainsi, le lieu de résidence, la nationalité, le nombre de salariés seront considérés dans certains cas comme constitutifs d’une différence de situation, dans d’autres cas non) et que la référence à l’intérêt général donne elle aussi des résultats assez aléatoires(1).
La prohibition des discriminations : sources et modalités
Les conventions internationales
Il existe un nombre très important de conventions internationales qui prohibent la discrimination, au point que le principe de non-discrimination apparaît comme un principe fondamental du droit international des droits de l’Homme.
Beaucoup énoncent un principe général de non-discrimination dans la jouissance des droits reconnus, sur le modèle de la Déclaration universelle de 1948 : «Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de tout autre situation». De la même façon, le Pacte international sur les droits civils et politiques, la Convention européenne des droits de l’Homme proclament un principe général de non-discrimination, en énumérant de façon à la fois très détaillée et non limitative les critères de distinction illégitimes et en prévoyant que ce principe doit trouver application au moins pour l’ensemble des droits et libertés que ces conventions reconnaissent.
Le Pacte va plus loin, en ce qu’il fait du droit à l’égalité un droit substantiel : «Toutes les personnes sont égales devant la loi et ont droit sans discrimination à une égale protection de la loi. ہ cet égard, la loi doit interdire toute discrimination et garantir à toutes les personnes une protection égale et efficace contre toute discrimination, notamment de race (etc.)» (art. 26).
D’autres conventions ont un champ d’application moins étendu :
- soit qu’elles énoncent un principe de non-discrimination général en ce qui concerne les catégories de personnes susceptibles d’en bénéficier, mais spécifique quant au domaine couvert (telles la convention n° 111 de l’oit de 1958 concernant la discrimination en matière d’emploi et de profession, ou la convention adoptée sous l’égide de l’unesco en 1960, relative à la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement) ;
- soit à l’inverse qu’elles visent à protéger spécialement une catégorie de personnes, mais dans tous les domaines (telles la convention de 1965 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ou celle de 1980 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes).
Quelle est, dans ce contexte, la définition de la discrimination ? Il faut distinguer selon les hypothèses.
Dans l’hypothèse où la convention se borne à énoncer le principe d’une jouissance égale des droits fondamentaux, le principe d’égalité est là encore converti en principe de non-discrimination. Pour la Cour européenne des droits de l’Homme, seules sont discriminatoires les différences de traitement qui manquent de justification objective et raisonnable. L’existence d’une pareille justification s’apprécie «par rapport au but et aux effets de la mesure considérée, eu égard aux principes qui prévalent généralement dans les sociétés démocratiques». Le but doit être un but légitime, c’est-à-dire étranger à toute volonté de discrimination ; il faut qu’il existe un rapport raisonnable de proportionnalité entre les moyens employés et le but visé (voir, par exemple, l’affaire linguistique belge, en ce qui concerne la discrimination qu’engendre, pour les enfants francophones, l’impossibilité d’accéder à des écoles françaises, 1968, ou l’affaire Marcks, 1979, à propos des discriminations entre mères célibataires et mariées, et enfants légitimes ou naturels).
Dans l’hypothèse où la convention vise directement à prohiber la discrimination, on y trouve alors une définition de celle-ci, dans des termes plus ou moins analogues. «Le terme “discrimination” comprend toute distinction, exclusion, ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale ou l’origine sociale, qui a pour effet de détruire ou d’altérer l’égalité de chances ou de traitement en matière d’emploi ou de profession» (Convention n° 111 de l’oit). «Aux fins de la présente convention, le terme “discrimination” comprend toute distinction, exclusion, limitation ou préférence qui, fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou toute autre opinion, a pour objet de détruire ou d’altérer l’égalité de traitement en matière d’enseignement» (Convention de l’unesco concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement). «L’expression “discrimination raciale” vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique» (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale). «L’expression “discrimination à l’égard des femmes” vise toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe, qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de détruire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine» (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes).
On constate ainsi que la distinction ou la différence de traitement n’est pas constitutive à elle seule d’une discrimination : il faut encore prendre en considération son objet ou ses effets.
Le Code pénal et le Code du travail
Dans sa rédaction antérieure à la réforme de 1992, le Code pénal ne comportait pas de définition de la discrimination. L’article 416 disait simplement que serait punie toute personne ayant refusé de fournir un bien ou un service en raison de l’origine de celui qui le requiert, de son sexe, etc. ou qui aura refusé d’embaucher ou aura licencié une personne en raison de son origine, de son sexe, etc.
Désormais, l’article 225-1 définit la discrimination en ces termes : «Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques en raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patrimoine, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée» (l’énumération a été complétée par les lois du 16 novembre 2001 sur la lutte contre les discriminations et du 4 mars 2002 sur les droits des malades).
L’article 225-2 poursuit en énonçant que la discrimination ainsi définie est punie d’emprisonnement lorsqu’elle consiste à refuser la fourniture d’un bien ou d’un service, à entraver l’exercice normal d’une activité économique, à refuser d’embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne, à subordonner la fourniture d’un bien ou d’un service ou une offre d’emploi à une condition fondée sur l’un des éléments visés.
On constate ainsi que l’incrimination est plus restrictive que la définition, autrement dit que seuls certains types de comportements discriminatoires tombent sous le coup de la loi pénale.
L’article 432-7 punit de son côté la discrimination commise par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public lorsqu’elle aura consisté (là encore, toute discrimination n’est pas pénalement sanctionnée) à refuser le bénéfice d’un droit accordé par la loi ou à entraver l’exercice normal d’une activité économique.
Dans le Code du travail, la discrimination n’est pas définie. L’article L. 122-45, qui figure dans une section intitulée «discriminations», dit simplement que : «Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son patronyme ou, sauf inaptitude constatée par le médecin du travail dans le cadre du titre IV du livre II du présent code, en raison de son état de santé ou de son handicap».
L’apport du droit communautaire
Dans le prolongement de la jurisprudence de la Cour de justice des communautés européennes élaborée à propos de la discrimination fondée sur le sexe ou sur la nationalité, et pour l’application de l’article 13 du Traité instituant la Communauté européenne dans sa rédaction issue du Traité d’Amsterdam, deux directives ont été adoptées en 2000 dans le champ de la lutte contre la discrimination.
La directive du 29 juin 2000 relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique définit, dans son article 2, le concept de discrimination :
a) une discrimination directe se produit lorsque, pour des raisons de race ou d’origine ethnique, une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne le serait dans une situation comparable ;
b) une discrimination indirecte se produit lorsqu’une disposition, un critère ou une pratique apparemment neutre est susceptible d’entraîner un désavantage particulier pour des personnes d’une race ou d’une origine ethnique donnée par rapport à d’autres personnes.
La directive du 27 novembre 2000 portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail, de son côté, définit la discrimination en ces termes :
a) une discrimination directe se produit lorsqu’une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne le serait dans une situation comparable, sur la base de l’un des motifs visés à l’article 1er [religion ou convictions, handicap, âge ou orientation sexuelle] ;
b) une discrimination indirecte se produit lorsqu’une disposition, un critère ou une pratique apparemment neutre est susceptible d’entraîner un désavantage particulier pour les personnes d’une religion ou de convictions, d’un handicap, d’un âge ou d’une orientation sexuelle donnés, par rapport à d’autres personnes [à moins qu’elle ne soit objectivement justifiée par un objectif légitime].
L’enjeu de ces définitions n’est pas seulement théorique : la façon de définir les discriminations a forcément un impact sur les modalités de la lutte contre ces discriminations. Un premier type d’action vise à assurer l’égalité face à la loi en supprimant les différences de statut qui subsistent dans la législation et qui frappent les membres de groupes défavorisés ou minoritaires. Il s’agit d’abord des différences de traitement inscrites dans la loi, même si celles-ci sont de plus en plus rares. Les discriminations visant les femmes ont été progressivement supprimées au fur et à mesure des réformes du Code civil et du Code du travail. Il reste encore à faire disparaître les discriminations résultant de la condition de nationalité pour l’accès à certains droits et à beaucoup de professions, dès lors qu’elles ne répondent pas à la condition rappelée plus haut : les différences de traitement ne sont légitimes que si elles sont fondées sur des différences de situation ; or la nationalité n’est pas à elle seule constitutive d’une différence de situation en dehors du champ politique et du droit au séjour.
Il faut aussi s’efforcer de faire disparaître les discriminations indirectes qui résultent de l’application uniforme de la même règle à tous. En effet, l’application uniforme d’un même régime juridique peut produire des effets discriminatoires, en ce qu'elle aboutit soit à entériner des inégalités de fait, soit à placer certains individus, en raison de leur appartenance à un groupe minoritaire, dans l'impossibilité d'exercer effectivement des droits théoriquement reconnus à tous (subordonner le mariage à la différence de sexe des conjoints interdit aux couples homosexuels de se marier et de profiter des avantages qui en découlent ; l’interdiction des subventions publiques pour la construction des lieux de culte défavorise l’islam par rapport aux autres religions, etc.).
Une autre forme de lutte, qui a été initiée en France par la loi de 1972 contre le racisme, dont le champ d’application a été progressivement étendu à d’autres formes de discriminations, consiste à prohiber et réprimer les comportements discriminatoires (voir supra). Les mêmes prohibitions sont édictées par le Code du travail, donnant lieu à des sanctions civiles ; et, dans ce domaine, après avoir prohibé les comportements inspirés par une intention discriminatoire, on doit désormais, dans le sillage de la jurisprudence de la Cour de justice des communautés européennes, débusquer aussi les mesures qui, apparemment neutres, ont des effets discriminatoires, autrement dit les discriminations indirectes.
On peut enfin avoir recours à des actions positives. On désigne sous ce terme toute mesure préférentielle qui, dans le cadre d’une politique volontariste visant à réduire les inégalités de fait, va favoriser une catégorie de personnes, au détriment direct ou indirect d’une autre, en vue de compenser les désavantages attachés à sa situation. Les actions ou discriminations positives, parce qu’elles rompent avec l’égalité formelle, mais aussi parce qu’elles comportent le risque d’enfermer les personnes qu’elles visent à protéger dans une identité de groupe, sont considérées avec une certaine méfiance et sont en tout état de cause délicates à mettre en œuvre. Elles sont néanmoins le seul moyen qui permette d’endiguer les formes de discrimination «systémiques», qui ne peuvent être combattues efficacement par le seul bais de la règle juridique, même appuyée sur la sanction juridictionnelle. Elles ne résultent pas, en effet, du comportement d’un ou de plusieurs acteurs identifiables mais de la combinaison de facteurs qui procèdent d'un contexte ou de représentations pénalisant telle ou telle catégorie de personnes, même en l’absence d’intention clairement discriminatoire.
Danièle Lochak est professeur de droit public à l’université Paris X
Note :
1. Ainsi, dans un premier temps, le Conseil d’ةtat avait jugé que, si l’intérêt qui s’attache à ce que tous les parents puissent mettre leurs enfants à la crèche justifiait la modulation des tarifs des crèches en fonction des ressources, il n’en allait pas de même s’agissant de la fréquentation des conservatoires de musique municipaux. Il a abandonné par la suite cette distinction à l’évidence choquante entre les services sociaux et les services culturels.


Danièle Lochak
 
Lutte contre les discriminations.

" La loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. " (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.)
La discrimination et la loi
La Constitution du 4 octobre 1958 précise que le France "garantit l'égalité de tous les citoyens devant la loi sans restriction d'origine, de race ou de religion." Ce principe d'égalité s'applique également aux personnes étrangères par décision du Conseil Constitutionnel dans la mesure de la régularité de leur situation.
Le nouveau code pénal décrit la discrimination comme "toute distinction opérée entre les personnes physiques ou morales à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs mœurs, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée". D'autre part, de nombreux textes européens et internationaux vont dans ce même sens.
Les cas de discrimination
La discrimination peut se manifester dans différents cas : l'emploi (offre d'emploi, embauche, rémunération, licenciement), l'éducation (refus d’inscription, exclusion d'un établissement), l'accès aux services (hôtels, discothèques, lieux publics...), l'accès au logement, le soin, l'accès aux soins et à la protection sociale...
Comment agir contre la discrimination ?
Les recours à l'amiable :
On peut faire exercer ses droits sans forcément avoir à faire appel à la justice. Que le contrevenant soit une personne privée (employeur, propriétaire d'un logement, prestataire de service...) ou une administration ou un organisme public, il est possible de s'adresser aux nombreuses associations de lutte anti-discrimination ou de téléphoner au n° vert « 114 » afin d’être informé de vos droits et des solutions. On peut également contacter par courrier ou par téléphone la CODAC de son département ou encore le délégué départemental du médiateur de la république (s'adresser à sa préfecture) ) afin de simplifier ses démarches de recours.
Les recours en justice :
Les victimes de délit à caractère raciste ou discriminatoire peuvent engager des poursuites pénales. On peut ainsi porter plainte soit à la gendarmerie, au commissariat, soit directement auprès du procureur de la République.
Le rôle des CODAC (Commissions départementales d'accès à la citoyenneté)
Les Commissions départementales d'accès à la citoyenneté ont été créées dans chaque préfecture. Leur mission est de faire "accéder les jeunes et particulièrement ceux issus de l'immigration à une pleine citoyenneté". Elles agissent contre les discriminations particulièrement en ce qui concerne la recherche d'un emploi ou d'un logement ou l’accès aux loisirs...
Les CODAC ont également pour mission :
- de diffuser les possibilités de recrutement par concours ouverts à tous,
- d'informer les jeunes, en liaison avec les associations concernées, sur les dispositifs d'aide à la formation professionnelle,
- de recevoir toutes les observations de citoyens victimes de pratiques discriminatoires,
- de transmettre aux autorités compétentes, y compris la justice, les faits dont elles ont connaissance et qui paraissent constituer des infractions,
- d'inciter les jeunes nés de l'immigration à remplir leurs devoirs de citoyens,
- de proposer des campagnes d'information sur les thèmes du développement de l'instruction civique , de l'exercice du droit de vote, de l'engagement associatif.
Les CODAC sont présidées par le préfet et sont composées de représentants de l'État et des collectivités locales, des services publics, de différents acteurs de la vie économique et sociale et d'un membre du Conseil départemental de la Jeunesse.
Pour en savoir plus :
Pour trouver les coordonnées de la CODAC la plus proche, contacter votre préfecture.
Ministère de l’intérieur
Place Beauvau - 75008 Paris
Tél :01 49 27 49 27 (standard)
http://www.interieur.gouv.fr
Pour en savoir plus sur vos droits et la réglementation, connaître les adresses utiles, les cas de discrimination recensés, contacter la CODAC de votre département
Groupe Études et Lutte contre les discriminations raciales (GELD)
9, rue Georges Pitard - 75015 Paris
Tél :01 55 76 39 40
N°vert :114
SOS racisme
28, rue des Petites écuries
Service Discrimination - 75010 Paris
Tél :01 53 24 67 67
http://www.sos-racisme.org
Ligue internationale contre le racisme et contre l'antisémitisme (LICRA)
Présentation des actions de la LICRA au plan national et européen. Textes juridiques en ligne, liste de sites antiracistes, Déclaration des droits de l'homme en texte intégral.
http://www.licra.org
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP)
Présentation du mouvement, ses communiqués, une documentation en ligne, des commentaires à propos des lois sur l'immigration.
43,bd de Magenta - 75010 Paris
Tél : 01 53 38 99 99
http://www.mrap.asso.fr
Ligue des Droits de l’Homme
138, rue Marcadet - 75018 Paris
Tél : 01 56 55 51 00
http://www.ldh-France.asso.fr
Fédération Internationale Ligue des Droits de L'Homme (FIDH)
7, passage Main d’Or - 75011 Paris
Tél :01 43 55 25 18
http://www.fidh.org
Réseau européen des centres d'information et de conseil contre le racisme et la discrimination (ARIC)
Ce réseau propose une base de données bibliographiques et un inventaire sélectif des outils pédagogiques européens destinés à l'éducation interculturelle et antiraciste.
http://www.aric.nl/
Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI)
Présente le rôle du Conseil de l'Europe en matière de lutte contre le racisme, un agenda, des publications…
http://www.ecri.coe.int/
Réseau européen contre le racisme (ENAR)
Lutte contre le racisme, la xénophobie, l'antisémitisme et l'islamophobie, la promotion de l'égalité de traitement entre les citoyens de l'UE et les nationaux des tiers-monde…
http://www.enar-eu.org
 
Je ne connaissais pas l'existence de ces Commissions départementales d'accès à la citoyenneté (CODAC). C'est vrai qu'il y a de multiples recours possibles en cas de discrimination mais le probléme et qu'elle difficle à prouver...Je connais deux personnes berberes qui ont obtenu un des meilleurs masters de leur discipline, pourtant 2 ans aprés elles sont les seules de leur promotion à ne toujours pas avoir de travail...comment peuvent-elles prouver que leur situation est due à une discrimination?

Comme le dis Chirac nous sommes "tous des enfants de la republique", mais la republique taite certains de ses enfants comme Brasse-Bouillon dans Vipère au poing.... :-(
 
Enfin, un sujet qui mérite toute notre mobilisation, la lutte contre les discriminations.

Et, bien j'implante ici quelques interrogations que j'ai posées ailleurs dans un autre post où je demandais à tous comment ils voyaient la place des berbères dans la représentation à l'heure où l'on parle de la nécessité d'attribuer une place à la diversité ethnique dans cette représentation..



[ Edité par Anamir_n_bariz le 17/11/2005 15:02 ]
 
Merci Agraw pour ce magnifique article. J'ai relevé une phrase intéressante: "«L’expression “discrimination raciale” vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique»


Malheureusment, c'est le lot quotidien des Amazighs au Maroc. L'Etat marocain est fondamentalement raciste. Car il les discrimine.
 
waggag a écrit :
Merci Agraw pour ce magnifique article. J'ai relevé une phrase intéressante: "«L’expression “discrimination raciale” vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique»


Malheureusment, c'est le lot quotidien des Amazighs au Maroc. L'Etat marocain est fondamentalement raciste. Car il les discrimine.

Et les Français d'origine amazigh, vivent t'il cette discrimination? biensur!
Rien que le fait de nous cataloguer "Arabe" est une sorte de discrimination, pire, quand les politiques veulent faire passer un message a cette communauté, ils passent par l'UOIF! y a un pb quand même, n'y a t'il pas de mouvement politique berbere en france, sommes nous interessés que par la politique marocaine?
 
Il faut forcer les portes par une loi de discrimination positive comme en Angleterre, sinon ce sera sans fin.

A moins de faire comme les Juifs qui ont toujours pris les noms de tous les pays où ils étaient pour mieux s'intégrer sans perdre leur identité culturelle ?
 
D'aprés moi, il faudrait avant tout etre beaucoup plus visible dans le monde politique.

Un exemple, pendant longtemps les voix des minorités "maghrebines" etaient de l'acquis pour le PS.

Pas besoin de seduire cette partie de la popultation, nous avons toujours tt fait pour eux.

1/Une forte presence amazigh dans les partie Europeen, Français, belges etc pour ensuite créer un lobiying amazigh fort.
 
Souss a écrit :
Et les Français d'origine amazigh, vivent t'il cette discrimination? biensur!
Rien que le fait de nous cataloguer "Arabe" est une sorte de discrimination, pire, quand les politiques veulent faire passer un message a cette communauté, ils passent par l'UOIF! y a un pb quand même, n'y a t'il pas de mouvement politique berbere en france, sommes nous interessés que par la politique marocaine?

Le champ le plus légitime, le plus propice, le plus naturel même pour faire de la politique, c'est dans notre environnemment immédiat! Y en a marre d'avoir toujours la tête "là-bas" et jamais "ici".

Le sens noble même de la politique, à savoir "la gestion des affaires de la cité", nous appelle à cette définition dès lors où l'on se considère citoyens de la cité française. C'est l'évidence même.

[ Edité par Anamir_n_bariz le 17/11/2005 15:05 ]
 
Je suis d'accord avec toi d'autant plus que je connais bien ce pays puisque je suis l'un de ces anciens de France, sans être français, qui ont préféré plié bagage. Justement parce que les conditions de vie y sont devenus très difficiles.

Quant aux Amazighs françcais. Ur illa kra bla kra. Il faut donc s'organiser et montrer qu'ils existent, politiquement, indépendamment des organisations islamistes de France. Car l'Etat français a besoin de gens crédibles. Il n'a pas trouvé mieux que les religieux. Réflexe colonial à tous les coups. De plus, chez nous, l'appartenance religieuse ou arabe prime sur notre identité amazighe. Il n'est pas rare de trouver sur les forums amazighs des gens qui se targuent de se définir avant tout musulmans, ensuite arabe et à la fin des fins amazigh . Ce qui donne raison, enfin de compte, à l'Etat français.

Pas plus tard que quelques jours, Anamir a exprimé toute sa déception du fait que les Amazighs de chez nous n'ont pas participé à une rencontre avec des hommes politiques françcais. Il y a donc un problème alors qu'il n'y a aucun risque pour leur sécurité comme si le cas avec le régime marocain.

Il faut secouer les Amazighs pour qu'ils se réveillent de leur torpeur...Car ce n'est pas de cette manière qu'ils vont faire leur place au soleil.

Souss a écrit :
waggag a écrit :
Merci Agraw pour ce magnifique article. J'ai relevé une phrase intéressante: "«L’expression “discrimination raciale” vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique»


Malheureusment, c'est le lot quotidien des Amazighs au Maroc. L'Etat marocain est fondamentalement raciste. Car il les discrimine.

Et les Français d'origine amazigh, vivent t'il cette discrimination? biensur!
Rien que le fait de nous cataloguer "Arabe" est une sorte de discrimination, pire, quand les politiques veulent faire passer un message a cette communauté, ils passent par l'UOIF! y a un pb quand même, n'y a t'il pas de mouvement politique berbere en france, sommes nous interessés que par la politique marocaine?
 
Il faut s'organiser dans des associations qui peuvent peser sur la balance. Imaginez une association amazigh qui a plus de 1000 votants potentiels dans une commune bien précise. Je vous assure que le député ou le maire du coin va lui faire des yeux de Chimène tous les jours.

Et malheureusement, partiquement la majorité de nos jeunes ne votent même pas. Ils ne se sont jamais inscrits. Donc, politiquement, ils deviennent des rien.

J'ai pas mal de cousins qui n'ont pas demandé leur nationalité française alors qu'ils sont nés en France. C'est vous dire que ces gens ne veulent se considérer comme des citoyens de ce pays. Le mythe du retour a détruit en eux tout velliété de participer aux affaires de la cité. La France, c'est juste un passage alors qu'à tous les coups ils vont y passer toute leur vie.

Il faut déjà convaincre qu'ils sont condamnés à rester en France et qu'ils sont obligés d'agir pour changer positivement les choses dans leur pays, la France.
 
waggag a écrit :
Il faut s'organiser dans des associations qui peuvent peser sur la balance. Imaginez une association amazigh qui a plus de 1000 votants potentiels dans une commune bien précise. Je vous assure que le député ou le maire du coin va lui faire des yeux de Chimène tous les jours.

Et malheureusement, partiquement la majorité de nos jeunes ne votent même pas. Ils ne se sont jamais inscrits. Donc, politiquement, ils deviennent des rien.

J'ai pas mal de cousins qui n'ont pas demandé leur nationalité française alors qu'ils sont nés en France. C'est vous dire que ces gens ne veulent se considérer comme des citoyens de ce pays. Le mythe du retour a détruit en eux tout velliété de participer aux affaires de la cité. La France, c'est juste un passage alors qu'à tous les coups ils vont y passer toute leur vie.

Il faut déjà convaincre qu'ils sont condamnés à rester en France et qu'ils sont obligés d'agir pour changer positivement les choses dans leur pays, la France.

Pas besoin de chercher bien loin, il suffit de voir ce portail, les membres ne sont pas interessés pas la politique.

Est ce par mefiance?
 
tant que les jeunes ne votent pas la droit aura toujours de beaux jours devant elle. Je suis absolument convaincu que si ils avaient un poids électoral important, Sarkozy ne se serait jamais à coeur joie à ses provocations. Malgré toutes ses âneries, j'ai vu qu'il caracole en tête des sondages. Comme quoi les Français partagent ses idées...

La droite française a toujours fait de l'immigration son cheval de bataille. Il a toujours réduit le problème à la sécurité dans les banlieues.

Il est certain que maintenant, cela va être les enfants issus de cette immigration.
 
waggag a écrit :
Il faut s'organiser dans des associations qui peuvent peser sur la balance. Imaginez une association amazigh qui a plus de 1000 votants potentiels dans une commune bien précise. Je vous assure que le député ou le maire du coin va lui faire des yeux de Chimène tous les jours.

Et malheureusement, partiquement la majorité de nos jeunes ne votent même pas. Ils ne se sont jamais inscrits. Donc, politiquement, ils deviennent des rien.

J'ai pas mal de cousins qui n'ont pas demandé leur nationalité française alors qu'ils sont nés en France. C'est vous dire que ces gens ne veulent se considérer comme des citoyens de ce pays. Le mythe du retour a détruit en eux tout velliété de participer aux affaires de la cité. La France, c'est juste un passage alors qu'à tous les coups ils vont y passer toute leur vie.

Il faut déjà convaincre qu'ils sont condamnés à rester en France et qu'ils sont obligés d'agir pour changer positivement les choses dans leur pays, la France.

Toi, tu commences à me plaire :-)
Non, blague à part. Tu as visé juste.
Le maire ou le député qui verra un jour que nous sommes une force et, pour parler comme eux, un "enjeu", je peux vous dire qu'il révisera deux fois sa copie avant de s'adresser à nous.

Sans aller trop loin, regardons par exemple des villes comme Clichy, Gennevilliers ou encore Saint-Denis, ce sont des villes à très grande forte majorité berbère. Pourtant, notre échelle de représentativité politique, culturelle s'élève à 0. C'est pas normal!!!

Essayez de prendre un jour un rendez-vous avec un élu de gauche ou de droite, vous verrez comment vous allez être reçu...
 
waggag a écrit :
tant que les jeunes ne votent pas la droit aura toujours de beaux jours devant elle. Je suis absolument convaincu que si ils avaient un poids électoral important, Sarkozy ne se serait jamais à coeur joie à ses provocations. Malgré toutes ses âneries, j'ai vu qu'il caracole en tête des sondages. Comme quoi les Français partagent ses idées...

La droite française a toujours fait de l'immigration son cheval de bataille. Il a toujours réduit le problème à la sécurité dans les banlieues.

Il est certain que maintenant, cela va être les enfants issus de cette immigration.

Hé waggag droite ou gauche, on s'en fout!! Ce clivage n'est quand dans la tête des honnêtes gens. IL FAUT ABSOLUMENT LE SAVOIR.

Nous, on doit voir notre intérêt. Pensons à nous et non pas à des idées chimériques sur la gauche ou la droite.

Aujourd'hui les cartes sont brouillées à nous d'y voir clair à la lumière de nos intérêts. Entre un Sarko qui défend la discrimination positive en faveur des minorités et une gauche qui, depuis 25 ans, nous fait miroiter des choses, pour moi franchement c'est tout vu et pourtant mes valeurs sont loin d'être celles de Sarko.

Un peu de réal-politik nous fera beaucoup de bien.
 
la difference entre la gauche et la droite est toujours grande et le restera.
je ne vois pas en quoi la droite nous aidera, ni en quoi son programme va faire avancer nos revendications. ce que l'UMP dit d'un cote, il le refute de l'autre, un décalage qui témoigne de la demagogie de la stratégie électoraliste de ce parti:
exemple de la blague du droit de vote pour les résidants etrangers: le président de l'UMP dit clairement qu'il y est favorable, alors que le groupe UMP au sein de la mairie de Paris, a sa tête le grand ami des berbères parisiens C.Gasguen, fait tout pour le bloquer, et rédiculiser la majorité socialiste en la traitant de clientiliste et de demagogue. ce ci n'est pas pour défendre le PS mais juste des élémentsn pour y voir plus clair.
pour ce qui est de la descrimination positive, un tel projet n'aura jamais lieu mème si son premier objectif est de dire que les gens d'origine etrangere ont besoin d'une loi qui les favorise et qu'il ne pourons jamais y arriver avec leurs ambitions et leurs travail. la droite peut quand mème inventer mieux pour nous amadouer.
 
Souss a écrit :

1/Une forte presence amazigh dans les partie Europeen, Français, belges etc pour ensuite créer un lobiying amazigh fort.

Hasta sempre la revolucion! tu t'es transformé en Che?;-)

Bref, faut pas non plus tomber dans la ghettoisation genre "faisons un part amazigh pour les libertés et droits des amazighs et la communauté amazigh..."
en politique pourquoi vouloir à tout prix se demarquer autant? l'union ne fait elle pas la force? si on devait discerner politiquement chaque "ethnie" on aurait:
-le mouvement Pheul
-le parti républicain des Inuits de France
-le rassemblement Bamiléké camerounais en France
-le parti indépendant des vegetaliens d'Ardèche et du Bas rhin
euh...c pas une ethnie ça.

bref,la vraie discrimination elle est quotidienne chez monsieur et madame toutle monde (qui pourraient bien sur s'interesser à la politique), quand j'entend "wa le radin! t un vrai chleuh toi?!" moi ça me fait pas plaisir qu'on identifie la radinerie comme une caracteristique chleuh. c un prejugé répandu malheureusement.
 
je partage tout à fait ton avis, Anamir; dans l'intérêt des Ichelhiyins il faut voir quelle est la formation ou l'homme politique qui fait avancer les choses; traditionnelement je suis de gauche; là les socialistes me font de la peine, à les voir s'entre- déchirer; Hollande ne m'inspire guère confiance mais je pense qu'avec Sarkozy nous pouvons obtenir un espace de visibilité et même plus; à nous de sauter sur l'opportunité, comme je l'avais dit dans un autre post.

formons ici même déjà un groupe de personnes, avec une charte et rédigeons une pétition qui va dans le sens des déclarations de Sarkozy. Ce sera un premier pas.
Ne perdez pas de fil cette idée.
 
amarg-n-tmazirt a écrit :

Bref, faut pas non plus tomber dans la ghettoisation genre "faisons un part amazigh pour les libertés et droits des amazighs et la communauté amazigh..."
en politique pourquoi vouloir à tout prix se demarquer autant? l'union ne fait elle pas la force? si on devait discerner politiquement chaque "ethnie" on aurait:

Personne ne parle d'un parti politique Amazigh, ce serait completemant absurde, bien au contraire, integrér les partis existant puis de la faire entendre nos voix!

les associations existent pour ça aussi, comme l'a dit waggag plus bas, si 1000 membres d'une même associations de la même ville tape a la porte du maire, je peux t'assurer qu'il debloquera des fonds pour cette assoc!

en politique pourquoi vouloir à tout prix se demarquer autant? l'union ne fait elle pas la force?

Que proposes tu alors? se melanger avec qui quoi? les revendications ne sont pas les mêmes, les besoins non plus.
 
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