Ce qui est interressant à relever, du point de vue de l'analyse, de la bannière du site, ce sont tous les univers de sens et les registres de valeurs que les choix iconiques traduisent.
A commencer d'abord par le nombre. Nous avons là deux visuels de femmes contre trois visuels hommes. D'autre part, la taille des photos n'a pas la même prégnance que celle des hommes. Alors que ces derniers apparaissent sur les deux bords de la bannière comme des "piliers", les visuels des femmes apparaissent en petite taille, noyés dans le puzzle.
La disposition des visuels est aussi un lieu de valeurs et de sens : posées d'une extrémité à une autre de la bannière, les photos des bonhommes "bordent" celles des femmes. Que rien de déborde! Les hommes sont là pour baliser.
Inutile de souligner qu'aucun visuel ne montre des hommes et des femmes partageant ne serait qu'un espace public...
La différence ne s'arrête pas là. Car c'est surtout la mise en scène des personnages qui génère la signification cardinale. La femme n'apparait pas dans n'importe quelle posture. Elle y est représentée soit très jeune ( la photo de la gamine), soit avec un voile, assise à côté d'un objet qui ressemble à une table. Dans les deux configurations, la femme apparaît tel un non-sujet (enfant, en groupe, mais jamais seule). Les prises de vue ne sont pas non plus sans abonder dans ce sens. Alors que les "gars" jouissent de deux plans rapprochés, signe d'une considération, les femmes, apparaissent soit en plan moyen (la gamine), soit en plan d'ensemble où elles se confondent dans le décor (la photo des deux voilées). Notons que les bonhommes apparaissent dans des costumes statutaire. Costume cravate à gauche ; turban et jellaba à droite. Dans les deux cas de figures, nous avons là, deux personnages qui, comme dirait Roland Barthes, assurent une fonction de représentation. Les femmes? Costume traditionnelle pour la jeune fille, Jellaba et voile pour les adultes.
Arrêtons nous également sur les regards des personnages. Alors que celui de Lhaj à gauche marque la sévèrité que l'on reconnait à l'autorité , celui du bonhomme de gauche, plus affable, nous fixe du regard comme pour créer un lien avec son destinataire, l'internaute. Que dire des regards des femmes? Celui de la gamine est détourné à droite alors que celui des adultes au fond semble perdu dans le vague, sans constance particulière.
Par ailleurs, les deux "gars" ne pausent pas n'importe où. Les connotation de tradition, d'authenticité et donc de respectabilité associées à l'icône de la mozaique en arrière-plan confèrent à nos deux bonhomme le satut du "rang" et le crédit de la légitimité.
Au final, nous avons là des choix iconographiques qui produisent des images et des effets de communications sur le statut social des femme, des hommes et de ce que doit être le système de valeur qui doit sous-tendre à leur relation.
Je reviendrai sur les autres icônes de cette bannière qui, contrairement aux visuels des personnages, s'inscrivent dans une narration et dans une histoire. Je vous laisse deviner laquelle.
[ Edité par Anamir_n_bariz le 17/10/2005 23:52 ]