Une exposition au Centre culturel algérien de Paris provoque une polémique en Algérie. L'artiste algérien d'origine kabyle, Kamel Yahiaoui, entendait dénoncer trois grandes déportations : celle des Africains par les négriers, celle des Algériens en Nouvelle-Calédonie et en Guyane après la révolte de 1871, et celle des juifs durant la seconde guerre mondiale. C'est ce dernier point qui lui vaut la colère de certains de ses compatriotes :
"Le 14 février, le journal El Chourouk El Youmi a publié un article d'une grande violence,explique l'artiste, me reprochant de rendre hommage à la Shoah plutôt qu'à l'occupation de la Palestine. On m'accuse de traîtrise, de sionisme. Depuis, ma famille subit des pressions, on lui fait comprendre que je n'ai pas intérêt à mettre les pieds en Algérie."Kamel Yahiaoui, qui fut proche du peintre français Paul Rebeyrolle et a exposé en 2003 dans son musée à Eymoutiers, est né en 1966 à Alger. Les oeuvres qu'il montre - encore pour deux jours - au Centre culturel sont, pour beaucoup, exécutées sur des objets choisis en fonction du thème traité. La série "Déportation, l'extincteur de dignité" est, ainsi, peinte sur des jerrycans d'essence datés de 1943 et 1945. La Cible utilise comme support une de ces poêles de fer percées de trous qui servent à cuire les châtaignes. Carrefour divin mêle une crucifixion, un mouton et des étoiles de David, symboles des trois monothéismes, qu'il aimerait voir cohabiter en paix.
En Algérie, on lui reproche de ne pas avoir plutôt pris partie contre les caricatures du Prophète. "Pour moi, explique Yahiaoui, la réponse est dans le Coran : quand le prophète était attaqué, il répondait : "Paix." Dieu condamne toute violence. Et il est assez grand pour se défendre lui-même. C'est ce que je voulais montrer en dénonçant ces différentes formes d'humiliation et de rabaissement de la dignité humaine."
LeMonde
"Kamel Yahiaoui, Rideau d'interrogation". Centre culturel algérien, 171, rue de la Croix-Nivert, Paris-15e. Tél. : 01-45-54-95-31. Ouvert tous les jours, de 9 heures à 18 heures, jusqu'au 4 mars.
"Le 14 février, le journal El Chourouk El Youmi a publié un article d'une grande violence,explique l'artiste, me reprochant de rendre hommage à la Shoah plutôt qu'à l'occupation de la Palestine. On m'accuse de traîtrise, de sionisme. Depuis, ma famille subit des pressions, on lui fait comprendre que je n'ai pas intérêt à mettre les pieds en Algérie."Kamel Yahiaoui, qui fut proche du peintre français Paul Rebeyrolle et a exposé en 2003 dans son musée à Eymoutiers, est né en 1966 à Alger. Les oeuvres qu'il montre - encore pour deux jours - au Centre culturel sont, pour beaucoup, exécutées sur des objets choisis en fonction du thème traité. La série "Déportation, l'extincteur de dignité" est, ainsi, peinte sur des jerrycans d'essence datés de 1943 et 1945. La Cible utilise comme support une de ces poêles de fer percées de trous qui servent à cuire les châtaignes. Carrefour divin mêle une crucifixion, un mouton et des étoiles de David, symboles des trois monothéismes, qu'il aimerait voir cohabiter en paix.
En Algérie, on lui reproche de ne pas avoir plutôt pris partie contre les caricatures du Prophète. "Pour moi, explique Yahiaoui, la réponse est dans le Coran : quand le prophète était attaqué, il répondait : "Paix." Dieu condamne toute violence. Et il est assez grand pour se défendre lui-même. C'est ce que je voulais montrer en dénonçant ces différentes formes d'humiliation et de rabaissement de la dignité humaine."
LeMonde
"Kamel Yahiaoui, Rideau d'interrogation". Centre culturel algérien, 171, rue de la Croix-Nivert, Paris-15e. Tél. : 01-45-54-95-31. Ouvert tous les jours, de 9 heures à 18 heures, jusqu'au 4 mars.