Ahmed R said:
Peut être qu'il faudrait une autre discussion, mais dire que le racisme n'existe pas au Maroc, ça laisse pantois :
Ahmed R said:
- Combien de noir y'a t-il dans l'exécutif marocain ?
Ouais, j'entends déjà les mêmes réponses. J'ai tellement entendu de bêtises à ce sujet là, que ça m'ennerve que les noirs marocains, descendants d'anciens esclaves, continuent à trainer les casseroles des 7artani et autres grivoiseries racistes.
Je me calme.
Exactement, Ahmed; nier le phénomène du racisme entre communautés au Maroc c'est comme nier une mauvaise odeur: personne ne la voit mais tout le monde la sent et la ressent, ce désagréable sentiment de discrimination qui ne dit pas son nom, mais que l'on vous fait ressentir par des mots, des insinuations, des attitudes, proverbes et " sagesse" populaire...
J' en ai entendu de " toutes les couleurs" sur les Noirs, sur les Juifs, sur les chleuhs, sur les 3aroubis, etc, etc... Il y a un terrible racisme bien incrusté dans les mentalités, malgré toutes les convenances morales et religieuses, il y a une violence inouïe subie par des communautés de la part de ceux qui se croient, qui se sentent nantis, plus civilisés, d'extraction noble " arabe ou chérifienne ou andalouse, ou citadine... ( les moulays, les chérifs, les sidis...)
Ayant vécu toute mon enfance dans un milieu arabe, d'origine citadine, de Fes, prétendant avoir des " origines" médinoises, j'en ai entendu des expressions terribles sur les chleuhs ( pourtant j'en suis un), sur les Juifs, sur les Noirs...
En fait nous vivons dans un pays établi sur des critères racistes, où le cloisonnement ethnique, social, langagier, religieux structurent une société féodale et moyen âgeuse dans ses rapports inter communautaires.
La religion, traditionnaliste, n' a rien fait pour abolir les " privilèges" des uns par rapport aux autres. La religion permet et justifie aussi un racisme terrible des hommes à l'égard des femmes.
L' Etat non plus, puisque il est fondé sur la notion de noblesse ( chorfas ), qui octroie aux plus violents (caril s' agit de violence, même sous des aspects civilisés, souvent hypocrites ) de dominer les autres, par la force, le mensonge et le prestige de la baraka et de la religion.
Cet Etat qui est fondé aussi,rappelons- le sur un critère racial ( cf: la Constitution ), la suprématie de l'arabe comme ethnie et langue nationale exclusives, sur toutes les autres identités, niées ou marginalisées.
A partir de ces multiples et sournoises discriminations s'établissent et se distribuent les pouvoirs politiques, économiques, administratifs, culturels, donc la richesse, l'éducation, le prestige et les honneurs, les passe droits et la pratique du favoritisme, etc...
C'est clair, au Maroc il ne fait pas bon d'être femme amazighe et noire et qu' il vaut mieux être homme et descendre ( ou prétendre comme le font la plupart des gens, arbre généalogique trafiqué à l'appui ) d'une famille arabe citadine, de couleur bien pâle de préférence, avec un accent fassi ou rbati, et s'appeler Kebbaj, Smires, alaoui et autres noms qui sentent le despotisme et l'imbécillité d'un autre temps...