La revanche de la darija

nsummer

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La revanche de la darija
MAROC - 16 octobre 2005- par FADWA MIADI


L'arabe classique perd régulièrement du terrain au profit du dialectal, la « langue de la rue » si longtemps méprisée.

Il ne faut pas le dire trop fort pour ne pas s'attirer les foudres de certains, toujours prompts à dénoncer le nivellement par le bas et le crime de lèse-panarabisme. Pourtant, tout doucement, discrètement, la darija grignote du terrain. La darija, c'est l'arabe dialectal, tel que le parle le Marocain de la rue. Longtemps déprécié, méprisé, il se taille aujourd'hui une place au soleil. Grâce, paradoxalement, aux moyens de communication les plus modernes. C'est en effet en darija que s'échangent les SMS (textos), d'ailleurs rédigés en caractères latins. Et c'est dans cette langue de la « communication intime » que l'on chate sur le Net. Les accros de la high-tech sont allés jusqu'à inventer un nouvel alphabet où le chiffre 3 correspond à la lettre âyn, le 7 au ha et le 9 au qaf. Mais la darija est aussi la langue de l'expression artistique : depuis longtemps, pièces de théâtre et chansons populaires sont plus volontiers écrites dans cette « langue » qu'en arabe classique. Même de jeunes groupes apparus depuis peu sur la scène marocaine - de H-Kayne à Darga en passant par Hoba-Hoba Spirit -, plébiscitent la darija, la langue du cru, dans l'écriture de leurs textes, alors même que leur inspiration musicale s'inspire largement de genres venus d'ailleurs (rap, rock, fusion, etc.).
Les auteurs arabophones, à l'instar d'un Mohamed Berrada ou du dramaturge Youssef Fadel, ont depuis longtemps expérimenté l'écriture en darija. Mais les francophones s'y mettent à leur tour. « J'ai écrit quatre textes en darija, ma langue maternelle, pour l'adaptation musicale de mon roman Paris mon bled, explique Youssouf Amine Elalamy. Ce fut une expérience unique. J'ai la conviction que le jour où l'on commencera à écrire de la fiction en darija, on découvrira les vrais talents de ce pays. D'ailleurs, l'idée d'écrire un roman entièrement en darija me titille de plus en plus. » En attendant, la version marocaine de Miniatures, son dernier livre, devrait sortir prochainement chez Khbar Bladi, la première maison d'édition 100 % « darijaphone » créée à Tanger, il y a un peu plus d'un an et demi, par Elena Prentice, une artiste... américaine. Khbar Bladi compte déjà une vingtaine de titres à son catalogue et publie toutes les semaines un journal en darija, Khbar Bladna, distribué gratuitement jusque dans les coins les plus reculés du royaume. « Il me semble que la darija peut permettre d'alphabétiser plus rapidement des personnes peu ou pas scolarisées », explique sa patronne.

Cette idée, la fondation Zakoura, que préside le publiciste Noureddine Ayouch, l'avait déjà expérimentée avec succès dans ses programmes de rattrapage scolaire destinés aux enfants non scolarisés. Les publicitaires, qui cherchent, bien sûr, à se faire entendre du plus grand nombre, ont d'ailleurs été les premiers à s'adresser aux consommateurs en darija. Ayouch n'a même pas hésité à créer Moufida, une chaîne de télévision entièrement en arabe marocain. La diffusion a débuté le 15 juillet à destination des 650 sites de la fondation Zakoura et de ceux d'autres associations. « C'est un choix stratégique évident, explique le publicitaire. La darija est parlée par les Marocains et il serait stupide d'utiliser une autre langue. » Son ambition : faire de Moufida une chaîne citoyenne où l'on débat en marocain de problèmes culturels et sociaux. Au-delà, il s'agit de « s'attaquer aux problèmes de l'obscurantisme, de la violence et de l'intolérance, qui portent préjudice au développement ». Langue de proximité, la darija est, de fait, souvent associée à la lutte contre la violence et l'intolérance. Le chercheur Pierre Vermeren va jusqu'à établir un lien entre la marginalisation de ce parler et les attentats du 16 mai 2003. Il estime qu'« une situation linguistique extrêmement perverse prévaut au Maghreb depuis les années 1970 ». « La jeunesse populaire du Maghreb », écrit-il, est dotée d'une langue maternelle « sans utilité » et « méprisée ». À l'école, l'accès à la connaissance se pratique en arabe classique. Une fois sur le marché du travail, c'est le français qu'il faut parler. Or, depuis l'arabisation, la langue de Molière est de moins en moins bien maîtrisée. D'où une véritable fracture linguistique que la démarginalisation de la darija pourra probablement contribuer à combler.


(src:jeune afrique:l'intelligent)
:-D :-D
 
C'est ce qu'on n'arrête pas de dire sur ce site, ce qui vaut pour tamazight vaut pour la darija.

On commence à se rendre compte que l'emploi d'une langue étrangère au Maroc (l'arabe) ne mène à rien.

Un poitn important que je relève dans cet article est la communication en darija en lettres latines !

Seulement al darija ne subit pas un embargo organisé aun iveau des medias comme le Tamazight.
 
La darija est une langue developpee par les Amazighes pour accommoder les temps.
Son statut releve de l amazighe et non de l arabe.
La darija est l AMAZIGHE dialectal dans sa grammaire ,sa structure,sa syntaxe et sa fonction sociale.
la darija est ce qui est le Yeddish pour l allemand.
Le Yeddish est une langue indo-europeenne et non semitique meme si elle comporte une forte proportion de mots semitiques......
La darija aussi est amazighe meme si les emprunts faits a l arabe ,au francais et l espagnole sont nombreux.
Elle est la seule langue parlee par les Amazighes qui ont perdu le contact leur tribu.
Elle est parlee en famille ,dans la rue et meme au travail.
En dehors de la Darija et de l Amazighe ni le francais ,ni l arabe ne jouissent de ces privileges d utilistion par le peuple marocain.
Il est plus intelligent de promouvoir l amazighe et la darija que de promouvoir des sabirs egyptiens ou khaliji ou libanais.
 
Quelle preuves formelles, à travers des exemples, pourait-on avancer pour prétendre que la darija est plus un dialecte amazigh qu'arabe ? :-?
 
la darija est très riche agerzam...dès fois t'as plusieurs appelations pour le meme objet..l'une de ces appelations est forcement non Arabe..une tunisienne ds un forum m'a dit que ce qu'on parlait c plutot du chinois :-P

[ Edité par nsummer le 20/10/2005 14:21 ]
 
nsummer, on a souvent tendance à se limiter au vocabulaire pour classer une langue.

Or le grammaire et la syntaxe sont primordiales.

Toi qui t'y connais :-D

tu pourrais donner des exemples de phrases où la grammire, syntaxe, conjugaison de la darija n'auraient rien à voir avec le fosha ?
 
Juste une petite question le groupe Hoba-Hoba Spirit dont il est question dans cet article ce ne serait pas des marsupilamis ? :-D
 
par agerzam le 20/10/2005 21:58:14

Quelle preuves formelles, à travers des exemples, pourait-on avancer pour prétendre que la darija est plus un dialecte amazigh qu'arabe ?
.....................................................

Comment dit-on en Darija;
1/ un homme,l article indefini UN...........et comment le dit-on en arabe classique et comment le dit-on en Amazighe.
2/Comment dit-on en Darija
a moi ! a toi, ou le mien le tien
Comment le dit-on en arabe classique et comment le dit-on en amazighe.............
3?comment dit on en Darija exercer le metier de celui qui est CHAUFFEUR de taxi par exemple,ou de Policier ,comment le dit-on en arabe classique et comment le dit on en amazighe?

Si tu reponds a ces questions tu trouveras que le locuteur de la darija suit le modele Amazighe et non arabe meme s il emploie des mots arabes ou francais ou espagnoles.
 
Ok ce sont des influences, mais la façon de plasser le sujet, verbe, .etc :-? la structure fondamentale de la langue.

Par exemple si je reprend al phrase ci-dessus en rempalcant les mots par des mots arabes et e ngardant la même structure, on verra que ce n'est pas vraiment de l'arabe.

Est-il possible de faire la même démarche (en sens inverse) de la darija vers l'amazighe ?


Je sais aussi que le pluriel duel a disparu.
 
Mon cher agerzam n exige pas de la Darija plus que tu n exiges de l amazighe meme.
Les amazighes s etaient debrouilles tout seul a DIGERER le PUNIC et ont reussi a le faire ,car historiquement nous avons du Libyco-punic.
Ils ont reussi a digere l arabe et nous avons la DARIJA........
Si tu veux appliquer la "grammar generative" de Chomsky pour mettre en evidence la derivation de la darija de l Amazighe,tu peux arriver tout seul en faisant des exemples........mais le locuteur marocain amazighe n a pas besoin d etudier Chomsky ou autre,il a sa PROPRE MEMOIRE AMAZIGHE qu il emploie pour employer n importe quel mot afin de se faire comprendre.
la darija elle meme n est pas UNE LANGUE standarisee et de ce fait elle est plus facile a utiliser et elle s accommode de tout le monde y compris les etrangers qui cherchent a parler aux marocains.
Je crois qu il ya des etudes faites a ce sujet au maroc sur le statut de la darija et le livre de Mohamed Chafiq a ce sujet est revelateur"
Addarija majaloun littakhatob.........dans lequel il explique la MATERNITE de la DARIJA et la RELIE a l AMAZIGHE.
 
Je profite du post pour poser la question au sujet du "ghadi" de la darija marocaine. Un terme qui a derouté plus d'un tunisien et qui a lui seul suffit à distinguer les 2 dialectes marocain et algérien.
On serait tenter de le lier au "rad" amazigh d'autant qu'il nous donne l'impression de se former à partir des particules d et nn du tachelhit.

ghann mchi
fin ghad temchi ?

Peut-etre ai je dis de grandes etourderies mais soyez complaisant..je jeune :-D
 
GHADI se voit bien que c est de l Amazighe DDU mis a l inaccompli(Ghar) en ajoutant le i (je) donne bien gharddi>>>>> ghaddi......pour je suis partant.
Il y a un mot celebre d origine egyptienne qui a ete emprunte par l arabe avant l avenement de l Islam
BITAQA,pour parler de billet ou pice d etoffe sur laquelle les egyptiens ecrivaient les prix du tissu.............
Comparer TAQA ( trou dans un mur dans lequel une poule peut soit passer la nuit soit pondre et quelque fois comme fenetre quand elle donne sur un espace ouvert ) et "bi TAQA "dont semble deriver "Bitaqa "(arabe ) Nous avons des temoiganges que ce mot est emprunte( Lissan Al arab).
 
azul

lisez ca svp

D ailleurs pour certains c est le moment de comprendre c est quoi l arabisme , le nationalisme arabe , le pana-arabisme...etc




http://www.univ-rouen.fr/dyalang/glottopol/telecharger/numero_1/gpl1_11larou.pdf
 
la violence cree la violence !

Le faite d avoir " impliquer " une langue etrangere sur le peuple Marocain c est aussi une forme de violence

lisez ce qu il a dit : Pierre Vermeren

Langue et violence au Maghreb




http://membres.lycos.fr/tawizaneghmis/Tawiza76/Vermeren.htm
 
agerzam, la darija emprunte énormément à la langue tamazighte que ce soit le lexique, la syntaxe ou la prononciation: par exemple:

izza fellas ( il l'a chassé ) :
jerra 3lih ( darija: traduction littérale " il a courru sur lui" )
tarada hu : arabe classique

ach awa bghiti? 3Tili ya b ttisa3:
mad awa trit? Fkiyi ttisa3!
mada turid?

ja wahd rrajel ka yseqsi 3lik:
Yuckad ya urgaz isaqsa fellak
Ja a rajulun yas-alu 3anka

on constate que malgré le lexique commun entre l'arabe classique et darija, beaucoup de structures grammaticales du darija tiennent davantage du tamazighte.
Un nombre important du vocabulaire du darija est également emprunté de préférence à la langue tamazighte...

Comme l'a dit Adrar n- illouz, le darija reste plus une sorte de yiddish, un mélange de plusieurs langues ( tamazighte, arabe, fonds de vocabulaire français, espagnol... ). Mais ça reste un dialecte arabe " batard", dans son essence.
 
1)Ebbi agharas.
Qetea etteriq.

Uabur ettariq.

2)Yecca remdtan.
kla remdtan.

Aftara fi ramadtan.

3)Teghama gigi t'gellint.
Beqqat fiya meskina.

Taaallamtu lihaliha.

Mac............................................
Yeqqan ed ad zewar tedder Tamazight. Yeqqan ed Tamazight ad tege tunsibt zwar, ilemma ar neseqsa gh willi yesawalen darija acku netni ghalen is gan aaraben. Ad gisen ur netteqqel ese wafulki ghila. Yiwi ten wasif ese urewass.
 
La pire menace qui pèse sur la langue amazighe, c'est bien le darija. C'est une épée de Damoclès sur sa tête. Même dans les régions historiquement amazighes, le darija se propage petit à petit parce que c'est la langue de l'adminsitration. Quand vous allez voir le fonctionnaire du coin, vous ne lui parlez pas en arabe classique, mais en darija. Même si lui-même est amazighophone...Car il semble qu'on leur donne des ordre de ne parler aucune autre langue que le darija. C'est du moins ce que m'avait dit un gendarme !

Si maintenant à Marakech, l'amazigh n'est plus parlé que par une petite minorité de personnes, c'est parce que tout simplement ils se sont darijisés. Idem pour le Moyen Atlas. Le même scénario est en train de se passer dans toutes les grandes régions amazighes. A terme, tout le monde se darijisera et se sentira arabe. Parce que rare sont les darijaphones qui se sentent amazighs. Il faut vraiment qu'ils soient très cultivés et surtout très intelligents.

L'arabe classique, cela fait des siècles qu'il est enseigné dans les écoles traditionnelles du Souss, mais jamais cette région n'a été arabisée.

Par voie de conséquence, le darija est une véritable menace. Car c'est la langue de communication du Makhzen et de ses relais dans la société. Je dirais même que c'est le langue du Makhzen...

De la à parler de revanche ou je ne sais pas quoi, c'est tout simplement n'importe quoi. Cette langue a un soutien médiatique et administratif incroyable. Vous n'avez qu'à voir par exemple la publicité. Elle est faite en quelle langue ? En darija...Et pendant ce temps-là, l'amazigh est continuellement pourchassé, assiégé, combattu par le régime des colons panarabistes racistes et au pouvoir.
 
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