Ce mot est-il d’origine arabe ou non ?
La forme en A-…-I est habituellement employée pour les noms empruntés à l’ arabe. Ils décrivent une caractéristique :
Bled --> abeldi : du pays
Bh’er --> abh’ri : de la mer
Ajenwi : de Gênes (couteau originaire de cette ville).
Cette forme n’est pas une preuve absolue d’emprunt à l’arabe, la forme est arabe ( le –I final) mais le procédé peut être employé à partir d’une racine amazighe, surtout si il s’agit du nom ‘une ville ou région (Souss --> Asoussi : du Souss)
Achelh’i serait donc la caractéristique de ce qui est de CHELH’
Il reste à savoir ce qu’est CHELH’
Analyse historique :
Dans un ouvrage datant de 1787 (« Recherches historiques sur les Maures et histoire de l’empire de Maroc) , Louis de Chenier qui avait exploré le Maroc écrit :
« Les Brebes (Moyen-Atlas) et les Chellu , éloignés depuis tant de siècles, ont entr’eux des préventions qui semblent les rendre étrangers les uns aux autres ; mais la ressemblance qu’il y a dans leur langue prouve incontestablement qu’ils ont une même origine ; elle donne aussi quelqu’autorité aux conjectures que l’obscurité des tems et l’état présent des choses m’ont permis de former sur ces Peuples, qui n’ont eux-mêmes aucune idée de leur origine.
Les Chellu savent seulement, par une tradition qui leur vient de père en fils, qu’ils habitoient le nord de la Mauritanie (ndr : Maurétanie = ancien nom du Maroc); ce qui me porte à croire que c’étoit aux environs de Salé, où il y a encore une ville ruinée, qu’on dit être très-ancienne, qui a conservé le nom de Chellu, d’où ces Peuples eux-mêmes ont peut-être reçu leur nom. Comme cette ville étoit au centre de la Mauritanie, il peut très-bien se faire que ce fut la métropole des colonies des Carthaginois. Chella, dont les Maures honorent aujourd’hui les ruines, est à peu de distance de Rabat… »
Ce voyageur français du 18ème siècle eu ainsi encore l’occasion de relever une tradition chleuhe qui leur donnait une origine plus au nord !
Le rapprochement que fit l’auteur avec la ville de CHELLAH est assez pertinent.
Il faudrait vérifier si le H de CHELLAH est bien emphatique (comme dans Moh’ammed).
Ainsi, si l’on se réfère à la forme en A-…-I relevé plus haut et à cette tradition, il ne serait pas impossible que ACHELHI signifie en fait HABITANT de CHELLAH !
Si la proposition semble tenir la route, on ne comprend cependant pas que cela n’ait pas été exprimé sous une forme amazighe comme OU CHELLAH ou AYT CHELLAH.
Le terme s’appliquant à une telle multitude de gens si éloignés de CHELLA (Salé) qu’il faudrait remonter dans les temps anciens pour trouver la relation entre eux et cette ville.
Discussion linguistiques
Si il y a une langue avec laquelle il faut rester prudent vis-à-vis de l’aspect des mots, c’est bien l’amazighe.
En effet, elle est régie par une série de règles qui lui donne cette apparence de multiples dialectes.
Ces règles régissent l’alternance entre certains sons bien précis.
Pour illustrer la situation, donnons des exemples ou le H emphatique alterne avec d’autres sons à travers les parlers :
s –h’ : adasil …adah’il
k-h’ : tidikelt…tidih’elt
r – h’ : tudert – tudeh’t
kh – h’ : abkhil – abh’il
Si l’on applique ces changement bien attestés à la racine CH-L-H’ du mot Achelh’i, on aurait les variations suivantes :
- CH-L-S
- CH-L-K
- CH-L-R
- CH-L-KH
Il faut aussi tenir compte dufait que le H’ intervient dans les formations expressive, c’est-à-dire qu’on l’ajoute à un mot existant pour en exprimer un autre dérivé :
abud et ah’bud
Dans ce cas, CH-L-H’ pourrait êtrer amené à CH-L.
Enfin, la dernière combinaison évoqué CH-L-KH nous amène à un mot qui existe bel et bien !
Il s’agit du mot TACHELKHIT (‘tacelxit’ si on écrit en amazighe) qui veut dire SALETÉ, MERDE.
Or ce KH peut aussi alterner avec d’autres sons :
kh-k : imiker...amkhar
kh-g : isemg...ismekh
kh – s : ifakhkhen – ifassen
Le KH est souvent employé pour exprimer une nuance péjorative (ikhan, ukhuna, akhelil, ukhsas,…) :
Ifakhkhen : grosses, vilaines mains
Le Tachelhit a forgé INKHAR sur INZER : NEZ
Ces deux exemples pourraient nous ramener à une racine :
- CH-L-S
- CH-L-Z
Nous sommes donc autorisés à postuler que le mot CHELH’ a pu avoir les formes suivantes :
- CHELK
- CHELG
- CHELKH
- CHELS
- CHELCH
- CHELZ
Si on tient compte de l’alternance possible CH-S :
- SELK
- SELG
- SELKH
- SELS
- SELS
- SELZ
Ce qui montre que TACHELXIT a bien pu être formé sur un mot étant à la base TACHELZIT par exemple, cela rejoint une des hypothèses précédentes sur le mot CHELH ‘ avec une origine possible dans CHELZ.
Je reste persuadé que ces deux mots TACHELH’IT et TACHELKHIT sont des variations d’un autre mot de base…
La forme en A-…-I est habituellement employée pour les noms empruntés à l’ arabe. Ils décrivent une caractéristique :
Bled --> abeldi : du pays
Bh’er --> abh’ri : de la mer
Ajenwi : de Gênes (couteau originaire de cette ville).
Cette forme n’est pas une preuve absolue d’emprunt à l’arabe, la forme est arabe ( le –I final) mais le procédé peut être employé à partir d’une racine amazighe, surtout si il s’agit du nom ‘une ville ou région (Souss --> Asoussi : du Souss)
Achelh’i serait donc la caractéristique de ce qui est de CHELH’
Il reste à savoir ce qu’est CHELH’
Analyse historique :
Dans un ouvrage datant de 1787 (« Recherches historiques sur les Maures et histoire de l’empire de Maroc) , Louis de Chenier qui avait exploré le Maroc écrit :
« Les Brebes (Moyen-Atlas) et les Chellu , éloignés depuis tant de siècles, ont entr’eux des préventions qui semblent les rendre étrangers les uns aux autres ; mais la ressemblance qu’il y a dans leur langue prouve incontestablement qu’ils ont une même origine ; elle donne aussi quelqu’autorité aux conjectures que l’obscurité des tems et l’état présent des choses m’ont permis de former sur ces Peuples, qui n’ont eux-mêmes aucune idée de leur origine.
Les Chellu savent seulement, par une tradition qui leur vient de père en fils, qu’ils habitoient le nord de la Mauritanie (ndr : Maurétanie = ancien nom du Maroc); ce qui me porte à croire que c’étoit aux environs de Salé, où il y a encore une ville ruinée, qu’on dit être très-ancienne, qui a conservé le nom de Chellu, d’où ces Peuples eux-mêmes ont peut-être reçu leur nom. Comme cette ville étoit au centre de la Mauritanie, il peut très-bien se faire que ce fut la métropole des colonies des Carthaginois. Chella, dont les Maures honorent aujourd’hui les ruines, est à peu de distance de Rabat… »
Ce voyageur français du 18ème siècle eu ainsi encore l’occasion de relever une tradition chleuhe qui leur donnait une origine plus au nord !
Le rapprochement que fit l’auteur avec la ville de CHELLAH est assez pertinent.
Il faudrait vérifier si le H de CHELLAH est bien emphatique (comme dans Moh’ammed).
Ainsi, si l’on se réfère à la forme en A-…-I relevé plus haut et à cette tradition, il ne serait pas impossible que ACHELHI signifie en fait HABITANT de CHELLAH !
Si la proposition semble tenir la route, on ne comprend cependant pas que cela n’ait pas été exprimé sous une forme amazighe comme OU CHELLAH ou AYT CHELLAH.
Le terme s’appliquant à une telle multitude de gens si éloignés de CHELLA (Salé) qu’il faudrait remonter dans les temps anciens pour trouver la relation entre eux et cette ville.
Discussion linguistiques
Si il y a une langue avec laquelle il faut rester prudent vis-à-vis de l’aspect des mots, c’est bien l’amazighe.
En effet, elle est régie par une série de règles qui lui donne cette apparence de multiples dialectes.
Ces règles régissent l’alternance entre certains sons bien précis.
Pour illustrer la situation, donnons des exemples ou le H emphatique alterne avec d’autres sons à travers les parlers :
s –h’ : adasil …adah’il
k-h’ : tidikelt…tidih’elt
r – h’ : tudert – tudeh’t
kh – h’ : abkhil – abh’il
Si l’on applique ces changement bien attestés à la racine CH-L-H’ du mot Achelh’i, on aurait les variations suivantes :
- CH-L-S
- CH-L-K
- CH-L-R
- CH-L-KH
Il faut aussi tenir compte dufait que le H’ intervient dans les formations expressive, c’est-à-dire qu’on l’ajoute à un mot existant pour en exprimer un autre dérivé :
abud et ah’bud
Dans ce cas, CH-L-H’ pourrait êtrer amené à CH-L.
Enfin, la dernière combinaison évoqué CH-L-KH nous amène à un mot qui existe bel et bien !
Il s’agit du mot TACHELKHIT (‘tacelxit’ si on écrit en amazighe) qui veut dire SALETÉ, MERDE.
Or ce KH peut aussi alterner avec d’autres sons :
kh-k : imiker...amkhar
kh-g : isemg...ismekh
kh – s : ifakhkhen – ifassen
Le KH est souvent employé pour exprimer une nuance péjorative (ikhan, ukhuna, akhelil, ukhsas,…) :
Ifakhkhen : grosses, vilaines mains
Le Tachelhit a forgé INKHAR sur INZER : NEZ
Ces deux exemples pourraient nous ramener à une racine :
- CH-L-S
- CH-L-Z
Nous sommes donc autorisés à postuler que le mot CHELH’ a pu avoir les formes suivantes :
- CHELK
- CHELG
- CHELKH
- CHELS
- CHELCH
- CHELZ
Si on tient compte de l’alternance possible CH-S :
- SELK
- SELG
- SELKH
- SELS
- SELS
- SELZ
Ce qui montre que TACHELXIT a bien pu être formé sur un mot étant à la base TACHELZIT par exemple, cela rejoint une des hypothèses précédentes sur le mot CHELH ‘ avec une origine possible dans CHELZ.
Je reste persuadé que ces deux mots TACHELH’IT et TACHELKHIT sont des variations d’un autre mot de base…