MeliMelo
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Mort d'un fleuron des droits de l'Homme marocains
Driss Benzekri, le président du Conseil consultatif marocain des droits de l'Homme (CCDH), est décédé hier soir à Rabat à la suite d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille.
Driss Benzekri, 57 ans, était l'un des plus célèbres défenseurs des droits de l'Homme au Maroc. Il fut un ancien opposant du défunt roi Hassan II et avait été nommé en 2003 par le roi Mohammed VI à la tête de l'Instance équité et réconciliation (IER), une commission de vérité chargée de tourner la page des violations des droits de l'homme au Maroc pendant les années de plomb (1960-1999).
Au terme sa mission à l'IER en novembre 2005, le souverain marocain lui a confié la présidence du CCDH, une tâche qu'il a assumée jusqu'à sa mort. "Driss Benzekri a contribué à la promotion des droits de l'Homme au Maroc, c'est une grande perte pour le pays", a déclaré Elias el Omari, un militant associatif.
Peu prolixe, cet enseignant d'origine berbère était connu par sa "patience et son endurance", disent ses proches. Il aimait travailler dans le "calme, sans tapage". Il avait été arrêté en 1974 par les autorités marocaines puis condamné en 1977 à 30 ans de prison pour avoir milité au sein d'une organisation marxiste marocaine. Sur sa détention, il a récemment affirmé "ne pas garder d'amertume". Dès sa libération, cet ancien opposant politique, défenseur de la culture amazighe (berbère), milite avec de plus en plus d'engagement pour la promotion des droits de l'Homme au Maroc. Il obtient un diplôme de droit international à l'université d'Essexen en Grande Bretagne et contribue à la création du Forum Vérité et Justice (FVJ), une association regroupant d'anciennes victimes de la répression politique et leurs familles.
Mais en 2003, le roi Mohammed VI l'appelle pour diriger un organisme public, l'Instance Equité et Réconciliation (IER) une commission de vérité qui devait se charger de régler les dossiers des droits de l'Homme durant "les années de plomb".
Driss Benzekri accepte, quitte ses amis de l'association FVJ et se lance dans cette nouvelle expérience. De nombreux militants l'ont critiqué, certains l'accusant d'avoir été "récupéré par le pouvoir".
Pour Abraham Serfaty, un ancien opposant au régime du roi Hassan II, Driss Benzekri était "courageux et honnête, en aucun cas manipulable, et il avait raison d'accepter de présider l'IER".
A la tête de cette instance dont le mandant s'est achevé en novembre 2005, il a instruit 16.000 dossiers de victimes de l'ancien régime. Une partie ont été indemnisées, d'autres attendent leur tour.
L'IER, après avoir remis son rapport général au roi, a été dissoute. Le suivi des actions qu'elle a initiées a été confié au Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), créé par le roi Hassan II en 1990. Le roi Mohammed VI, encore une fois, a fait appel à Driss Benzekri pour reprendre la direction de cet organisme. Mais, le plus fort de son travail dans l'IER a été l'organisation, en décembre 2004, de séances publiques de témoignages d'anciennes victimes de la répression politique. Les premières séances avaient été retransmises en direct par la radio et la télévision nationale.
La presse avait souligné le "rôle libérateur" de ces témoignages et leur caractère "inédit" dans tout le monde arabo-musulman.
Dernier acte de Driss Benzekri: il a signé sur son lit d'hôpital, peu avant sa mort, un texte qui crée une couverture médicale en faveur des victimes des années de plomb.
Atteint d'une maladie incurable, le président du CCDH avait été hospitalisé une première fois en 2006 à Paris. Il a été ensuite admis en urgence, en avril dernier, dans une clinique de Rabat où il est mort dimanche soir. Aussitôt informé de son décès, le roi Mohammed VI a adressé un message de "condoléances et de compassion à la famille du défunt". Le défunt sera inhumé mardi à Aït Ouha, son village natal situé à 14 km de Tiflet (60 km à l'est de Rabat), selon la famille.
http://www.rtl.be/article/73605.aspx?lg=1
Qu'il repose en paix ....
Driss Benzekri, le président du Conseil consultatif marocain des droits de l'Homme (CCDH), est décédé hier soir à Rabat à la suite d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille.
Driss Benzekri, 57 ans, était l'un des plus célèbres défenseurs des droits de l'Homme au Maroc. Il fut un ancien opposant du défunt roi Hassan II et avait été nommé en 2003 par le roi Mohammed VI à la tête de l'Instance équité et réconciliation (IER), une commission de vérité chargée de tourner la page des violations des droits de l'homme au Maroc pendant les années de plomb (1960-1999).
Au terme sa mission à l'IER en novembre 2005, le souverain marocain lui a confié la présidence du CCDH, une tâche qu'il a assumée jusqu'à sa mort. "Driss Benzekri a contribué à la promotion des droits de l'Homme au Maroc, c'est une grande perte pour le pays", a déclaré Elias el Omari, un militant associatif.
Peu prolixe, cet enseignant d'origine berbère était connu par sa "patience et son endurance", disent ses proches. Il aimait travailler dans le "calme, sans tapage". Il avait été arrêté en 1974 par les autorités marocaines puis condamné en 1977 à 30 ans de prison pour avoir milité au sein d'une organisation marxiste marocaine. Sur sa détention, il a récemment affirmé "ne pas garder d'amertume". Dès sa libération, cet ancien opposant politique, défenseur de la culture amazighe (berbère), milite avec de plus en plus d'engagement pour la promotion des droits de l'Homme au Maroc. Il obtient un diplôme de droit international à l'université d'Essexen en Grande Bretagne et contribue à la création du Forum Vérité et Justice (FVJ), une association regroupant d'anciennes victimes de la répression politique et leurs familles.
Mais en 2003, le roi Mohammed VI l'appelle pour diriger un organisme public, l'Instance Equité et Réconciliation (IER) une commission de vérité qui devait se charger de régler les dossiers des droits de l'Homme durant "les années de plomb".
Driss Benzekri accepte, quitte ses amis de l'association FVJ et se lance dans cette nouvelle expérience. De nombreux militants l'ont critiqué, certains l'accusant d'avoir été "récupéré par le pouvoir".
Pour Abraham Serfaty, un ancien opposant au régime du roi Hassan II, Driss Benzekri était "courageux et honnête, en aucun cas manipulable, et il avait raison d'accepter de présider l'IER".
A la tête de cette instance dont le mandant s'est achevé en novembre 2005, il a instruit 16.000 dossiers de victimes de l'ancien régime. Une partie ont été indemnisées, d'autres attendent leur tour.
L'IER, après avoir remis son rapport général au roi, a été dissoute. Le suivi des actions qu'elle a initiées a été confié au Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), créé par le roi Hassan II en 1990. Le roi Mohammed VI, encore une fois, a fait appel à Driss Benzekri pour reprendre la direction de cet organisme. Mais, le plus fort de son travail dans l'IER a été l'organisation, en décembre 2004, de séances publiques de témoignages d'anciennes victimes de la répression politique. Les premières séances avaient été retransmises en direct par la radio et la télévision nationale.
La presse avait souligné le "rôle libérateur" de ces témoignages et leur caractère "inédit" dans tout le monde arabo-musulman.
Dernier acte de Driss Benzekri: il a signé sur son lit d'hôpital, peu avant sa mort, un texte qui crée une couverture médicale en faveur des victimes des années de plomb.
Atteint d'une maladie incurable, le président du CCDH avait été hospitalisé une première fois en 2006 à Paris. Il a été ensuite admis en urgence, en avril dernier, dans une clinique de Rabat où il est mort dimanche soir. Aussitôt informé de son décès, le roi Mohammed VI a adressé un message de "condoléances et de compassion à la famille du défunt". Le défunt sera inhumé mardi à Aït Ouha, son village natal situé à 14 km de Tiflet (60 km à l'est de Rabat), selon la famille.
http://www.rtl.be/article/73605.aspx?lg=1
Qu'il repose en paix ....