J'ai eu l'occasion ce week-end de rencontrer une journaliste algérienne qui avait fui le pays en 1989. Teint très blanc, yeux bleux, chevelure rousse, cela aurait paru étonnant à n'importe qui avant qu'elle ne précise qu'elle était originaire d'un village arabophone de l'Est d'Alger.
Naturellement, en connaissant la géographie et l'histoire, l'on sait pertinemment que tout le domaine à l'Est d'Alger, jusqu'à la ville même est ou a été berbérophone jusqu'il n'y a pas si longtemps. Me voilà donc en face de ce type d'Amazigh décrit depuis l'Antiquité par les Egyptiens !
Continuant à discuter, elle en vient à dire que le parler de son village est bizarre, ce n'est même pas l'arabe d'alger, c'est pauvre et pas terrible.
Elle me donne comme exemple qu'ils n'ont même pas de mot dans leur 'arabe' pour différencier le bleu du vert.
Je lui répondis que c'était la marque de la langue amazighe qui emploie souvent le même mot 'azegzaw' pour décrire le bleu et le vert.
J'étais donc en présence d'une personne issue d'un endroit fraîchement et très mal arabisé. D'ailleurs elle a admis sans problème être d'origine amazighe.
Mais là où cela devient étonnant, c'est que la première chose qu'elle décida de faire en arrivant en Europe a été de créer...un Centre Culturel Arabe avec des Irakiens, Syriens, etc. pour entre autre, "aider les populations arabophones d'Europe à faire un lien avec les différentes cultures".
Ce n'était pas la première fois que je me faisais cette réflexion : pourquoi les Amazighes les plus récemment arabisés (plutôt darijisé) sont-ils les supporters les plus zelés de l'arabité ?
Culturellement, on peut comprendre leur intérêt vis-à-vis de la culture arabe, mais leur identification totale à celle-ci est pour moi une marque d'une certaine schyzophrénie.
Naturellement, en connaissant la géographie et l'histoire, l'on sait pertinemment que tout le domaine à l'Est d'Alger, jusqu'à la ville même est ou a été berbérophone jusqu'il n'y a pas si longtemps. Me voilà donc en face de ce type d'Amazigh décrit depuis l'Antiquité par les Egyptiens !
Continuant à discuter, elle en vient à dire que le parler de son village est bizarre, ce n'est même pas l'arabe d'alger, c'est pauvre et pas terrible.
Elle me donne comme exemple qu'ils n'ont même pas de mot dans leur 'arabe' pour différencier le bleu du vert.
Je lui répondis que c'était la marque de la langue amazighe qui emploie souvent le même mot 'azegzaw' pour décrire le bleu et le vert.
J'étais donc en présence d'une personne issue d'un endroit fraîchement et très mal arabisé. D'ailleurs elle a admis sans problème être d'origine amazighe.
Mais là où cela devient étonnant, c'est que la première chose qu'elle décida de faire en arrivant en Europe a été de créer...un Centre Culturel Arabe avec des Irakiens, Syriens, etc. pour entre autre, "aider les populations arabophones d'Europe à faire un lien avec les différentes cultures".
Ce n'était pas la première fois que je me faisais cette réflexion : pourquoi les Amazighes les plus récemment arabisés (plutôt darijisé) sont-ils les supporters les plus zelés de l'arabité ?
Culturellement, on peut comprendre leur intérêt vis-à-vis de la culture arabe, mais leur identification totale à celle-ci est pour moi une marque d'une certaine schyzophrénie.