Une radio pour Imazighn du Maroc 50 ans apres l'indépendance

Talalit

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Après la création des récentes 6 chaines arabophones, le makhzen jette un os à ronger aux Imazighn. On constatera la vision jacobine d'une radio unique alors que des radios régionales auraient été beaucoup plus parlantes et plus proches des imsflidn (des auditeurs):

"La chaîne Amazighe entame à partir du 15 novembre la diffusion de ses programmes de 8h à Minuit.
Rabat (9 novembre 2005) - A partir du 15 novembre courant, la chaîne amazighe prolongera la durée de diffusion de ses programmes de 8h à Minuit avec une moyenne de 16 heures de diffusion quotidiennes.
La diffusion de ces programmes avec les trois expressions Tarifit, Tamazight et Tachelhit représente le point de départ de cette nouvelle expérience qui sera basée, selon la chaîne, sur une dynamique consacrant le principe de l'information de proximité.
Outre des rubriques fixes présentées quotidiennement comme les journaux radiophoniques, la revue de presse ou la météo, la chaîne s'attellera à la diffusion alternative d'émissions notamment "services", "la presse régionale", " potentialités associatives ", "espace libre", "rubrique de l'environnement" et "du lexique amazigh".
Tout au long des heures de diffusion, la chaîne présentera un bouquet d'émissions de débat, culturelles, sociales, religieuses, artistiques, sportives et de divertissement.
La chaîne amazighe de la radio nationale a connu, depuis sa création en 1938, de nombreux changements se rapportant en particulier au nombre des heures de diffusion qui était au départ de 10 minutes chaque semaine pour atteindre, à partir de 1974, 12 heures quotidiennes réparties en 4 heures pour chaque expression".
(Source: MAP)

[ Edité par Talalit le 10/11/2005 7:08 ]
 
même si c'est " un os à ronger", comme tu le dis si bien, Talalit, c'est quand même une bonne nouvelle! ce que j'espère c'est que la réception des ondes sera bien meilleure ( FM ) que l'ancienne radio qu'on croit intercépter de l'étranger!
j'espère aussi que les animateurs de cette radio seraient remplis d'un esprit amazighe, et non des " imazighen n serbis", à la solde du Makhzen et des partis politiques.

Des radios régionales auraient eu plus d'efficacité, mais même si cette radio diffuse selon les trois expressions amazighes, cela contribuera je pense à consolider l'unité du peuple amazighe et de la prise de conscience de son homogéneité, de son destin, face à l'" autre" culture dominatrice.

Bien sûr on espère beaucoup plus, une chaîne de télévision et des radios régionales, mais c'est déjà une avancée et cela prouve que la voix amazighe se fait entendre davantage.
 
J'ai vu l'annonce hier sur RTM, j'avais meme lu que la chaine M6 comportera des emissions en tamazight et en Français

En tout cas le discours de notre roi a été clair et par conséquent l'Amazigh prend place lentement mais surement dans nos médias.
 
Je ne me fais pas beaucoup d'illusions sur le service publique au Maroc...

Si l'Etat marocain levait le blocus médiatique qui frappe les Amazighes, cela permettrait aussi à ceux-ci de pouvoir s'exprimer et exister sans devoir passer par l'arabe. A commencer par les professionnels de la Radio.

A ce propose voici l'interview de Alifi Hafid, animateur à la RTM depuis 36 ans (paru dans le Journal l'Hebdo), de son vrai nom Mahfoud Aqdim.

Je ne sais pas si il a changé de nom comme le font beaucoup de gens du domaine des medias pour prendre une identité "artistique" ou si il dû le faire comme de nombreux autres pour cacher son appertance amazighe...



Alifi Hafid n'avait aucune idée du lieu où il voulait rompre le jeûne. Chez nous, avait-il dit, si tu trouves quelqu'un qui mange dehors à 18h00 pendant le ramadan, tu peux être sûr que c'est, soit un étranger loin de sa ville soit quelqu'un qui vient d'avoir une sacrée scène de ménage avec sa femme. Finalement, et sans trop d'enthousiasme, il a choisi « Chez Ouazzani » à Rabat. Au menu, un ftour, mais on a déjà vu mieux.

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Pourquoi le choix de Ouazzani ?

Ca me rappelle une période sympathique. J'habitais à côté et à l'époque, je bouffais des yeux et des narines ces belles brochettes qui grillaient devant moi. Il y avait toujours un monde fou chez Ouazzani et je disais « Qu'est-ce qu'ils ont comme chance ».

Pas terrible en tout cas, leur ftour.

Je parle des brochettes. Quand je voyais tout ça je me promettais de venir en manger dès que j'aurais de l'argent. Aujourd'hui, je viens souvent ici.

Ca veut dire que tu as beaucoup d'argent ?

Pour payer des brochettes chez lui, mais je ne peux pas par exemple venir deux fois par semaine. Les gens croient que lorsqu'on est producteur et animateur de radio on est riche. Qu'ils se détrompent, on gagne juste un peu d'argent.
C'est vrai que ça n'en finit pas avec cette histoire à la RTM. Beaucoup de promesses depuis les années 50 et lorsqu'on voit les salaires…
Aujourd'hui c'est en passe de changer. Avec la libéralisation des ondes on espère qu'il y aura plus d'opportunités et plus de perspectives. Bientôt, la RTM va devenir la SNRT (Société nationale de radiotélévision) et on nous a promis une meilleure situation.

Tu irais ailleurs si d'autres radios voyaient le jour ?

Lorsque Médi 1 avait commencé à émettre, j'ai eu des propositions. La RTM avait « prêté » quelques animateurs qui touchaient un salaire à Medi 1 tout en gardant leur paie ici mais quand j'ai voulu partir à mon tour, on m'a demandé de démissionner.

Ca, c'est le passé. Aujourd'hui tu ferais quoi ?

Aujourd'hui, si la situation ne s'améliore pas, ça serait bête de rester et de ne pas saisir une autre occasion.

Ce n'est pas plutôt bête d'être resté 36 ans dans la même situation ?

Ce n'est pas de ma faute. La radio, c'est la seule chose que je sache faire et je me suis pris d'amour pour ce métier. J'avais toujours eu des promesses que ma situation allait s'améliorer et ce n'est pas de ma faute si les anciens responsables des ressources humaines n'ont pas tenu leur parole. Là, je fais confiance aux nouveaux car ça me ferait très mal si je me fais truander une seconde fois.

Tu as failli nous quitter aussi…

Oui, j'avoue que je suis revenu de loin. Un infarctus et obligé de faire un pontage coronarien à la Salpétrière à Paris.

Tu prends toujours des cachets ?

Toujours !

Eh bien ça pourra toujours te consoler de ceux de la RTM… Elle est de toi, celle-là ?

Non, mais j'aime bien la reprendre.



Sinon, tu arrives à faire la part des choses entre le monde de la radio et ta vie privée ?

Au début, c'était difficile. Quand on est un homme public, ça déteint sur la vie privée et il faut trouver une personne qui accepterait de vivre avec quelqu'un qui écoute de la musique tout le temps. Mon épouse n'appréciait pas le même genre de musique au départ et j'étais obligé de composer.

Tu as changé d'épouse alors…

Je n'y avais pas pensé… On peut changer de femme dans ce cas ?

Ça s'est déjà vu, oui.

Toujours est-il que j'ai fait des concessions. Heureusement que quelqu'un que je trouve génial a inventé le casque.

On dit que tu as des problèmes d'oreilles au bout de 36 ans passés un casque sur la tête.

Oui absolument et attends, pas simplement à cause de la musique. Le soir au lit, j'aime bien regarder un film à la télé et vu que ma femme a le sommeil léger, je mets encore le casque.

Comment réagissait-elle à l'époque où des dizaines d'admiratrices t'attendaient devant la radio ?

Au début, elle fermait un œil. Maintenant elle ferme les deux.

Elle était fan de toi, elle aussi ?

Même si elle l'était, et étant une berbère, elle a trop de fierté pour le reconnaître.

Tu as aussi une fille de 14 ans. Elle connaît l'histoire d'Alifi Hafid ?

Elle est très fière de son papa mais comme Alifi Hafid est un nom d'antenne elle n'a jamais compris pourquoi je n'ai pas gardé mon vrai nom pour s'en vanter devant ses copains.

Tu n'es pas Alifi Hafid ? ? ? ?

Eh bien non. Je m'appelle Mahfoud Akdim.

C'est bête, tu aurais dû le garder. Il sonne bien aussi.

Je suis jaloux de mon appartenance au Souss et il n'y a que les habitants de cette région qui peuvent m'appeler ainsi. Lorsqu'on m'appelle par mon vrai prénom, je sais que c'est un signal de ralliement.

Ta fille s'appelle comment ?

Illy.

Comme le café ?

J'ai pensé à attaquer en justice cette marque… Non je rigole, Illy veut dire ma fille en berbère.

Dorénavant le matin au réveil, je dirai « Jamais sans Illy »… Très drôle…



Ton succès avec Boogie a fait pas mal de jaloux au sein de la RTM…

Certainement mais cela m'incitait une certaine émulation à donner encore plus dans mon travail. La jalousie qui fait très mal vient surtout des proches. Un jour, j'ai été traité par quelqu'un de ma famille de « Kamanji ». Même si cela venait d'une personne ignare en la matière, cela m'a blessé profondément et j'ai mis des mois à m'en remettre.

Pourquoi Boogie a disparu ?

Boogie s'est arrêté en 1995. Les moyens mis à ma disposition étaient insuffisants pour pouvoir continuer cette émission et je l'assumai de ma poche. Je payais mes disques, mes revues, mes déplacements à l'étranger mais dès que j'ai eu des responsabilités familiales, j'ai dit basta. En plus, je n'ai jamais eu de reconnaissance, ne serait-ce que morale, de la part des responsables.

Ca veut dire que pendant dix ans, tu es redevenu un fonctionnaire minable qui fait le minimum syndical ?

Au même titre qu'un fonctionnaire minable de la Justice, de l'Education nationale qui fournit le minimum syndical. On est aussi régi par les mêmes lois de la fonction publique. Le côté artistique de notre travail, c'est « Bzaâta ».

Si je comprends bien, pas d'espoir qu'un jour Boogie revienne…

Les nouveaux responsables déploient énormément d'efforts pour redonner à la radio un nouveau souffle et ils ne cessent de me relancer pour Boogie. J'y réfléchis et j'attends l'entrée en vigueur de la nouvelle grille des programmes.

La situation la plus cocasse que tu aies vécue ?

Une très belle fille que je voyais dans un café pas loin de la RTM. Elle y venait tous les jours et je ne savais pas comment l'aborder. Un jour je l'ai trouvée dans ce café avec un pote à moi et il nous présentés sans lui dire qui j'étais. Quelques jours plus tard je l'ai revue et je suis allé m'asseoir à côté d'elle. On a discuté de tout et de rien et à un moment elle m'a dit qu'elle me voyait souvent dans ce café et qu'elle avait eu envie de me connaître. Elle venait de rentrer au Maroc, elle ne connaissait personne et les deux personnes qu'elle avait envie de connaître c'était moi et un mec qui s'appelait Alifi Hafid qui faisait une émission à la radio.

Tu as tout de suite dit c'est moi, c'est moi…

Non, je lui ai dit que je le connaissais bien et que je pouvais le lui présenter. J'ai même poussé un peu plus loin en lui disant qu'on pouvait aller le voir dès le lendemain pendant son émission. Elle n'en croyait pas ses oreilles.

C'est sadique…

Non, c'est romantique. Le lendemain, on arrive tous les deux à la radio et on attend l'animateur. Boogie commençait à 20h00 et à 19h59, j'entre au studio et j'anime l'émission.

Elle l'a pris comment ?

On est resté deux ans ensemble.



Par Yassine zizi.
 
nsummer a écrit :
J'ai vu l'annonce hier sur RTM, j'avais meme lu que la chaine M6 comportera des emissions en tamazight et en Français

En tout cas le discours de notre roi a été clair et par conséquent l'Amazigh prend place lentement mais surement dans nos médias.

Et bien, nsummer, on ne sait pas ce qu'on va faire de toi. "Notre roi" ? Je tiens à te signaler que les Amazighs n'ont roi ni président.

Votre roi est le chef de tout ce que compte le Maroc d'Amazighophobes, de racistes, de dictateurs, de corrompus. C'est lui qui en fait des Caids et des gouverneurs pour sucer le sang des Amazighs. Et même pisser et gifler les plus vieux parmi eux. Et pas une condamnation ! Autrement dit, votre roi est un raciste qui cautionne des actes racistes.

Non, ma chère, il n'a rien à voir avec nous. C'est votre roi, vous les Arabes. C'est normal, vous êtes ses priviligiés. La solidarité arabe oblige !

On dirait que ta présence sur ce site ne sert qu'à une chose: nous rappeler que votre Makhzen raciste, arabiste existe.

Je n'ai pas peur de dire qu'il est le pire des Amazighs et de l'amazighité.
 
Je ne parle pas en ton nom Agerzam. Si toi, tu veux que ce soit ton roi, libre à toi...Moi, personnellement, ce n'est pas le mien. Enfin, je suis libre de penser ce que je veux, non !?
 
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