Un collège de Nanterre portera-t-il un nom arabe ?

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U-HAQUN

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Un collège de Nanterre portera-t-il un nom arabe ?
LE MONDE







Il doit être édifié rue Anatole-France, à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine et n'a pas encore de nom. Une pétition circule sur le Net, demandant que ce collège prenne celui d'Abdelmalek Sayad (1933-1999).

Sociologue d'origine algérienne, né en Petite Kabylie, instituteur avant de devenir directeur de recherche au CNRS, M. Sayad a commencé sa carrière avec Pierre Bourdieu, quand celui-ci travaillait sur la société traditionnelle kabyle. En 1963, il s'est installé en France où il a étudié l'immigration maghrébine. M. Sayad a publié, en collaboration avec Eliane Dupuy, un essai intitulé Un Nanterre algérien, terre de bidonvilles (1998, éd. Autrement).



Lancée par l'association Les Oranges qui promeut une mémoire positive de l'immigration, la pétition a reçu le soutien du maire (PCF) de la ville, Patrick Jarry. Le 25 octobre 2005, il a adressé une lettre au président du conseil général, Nicolas Sarkozy, pour demander que le collège prenne le nom de M. Sayad

"Nanterre aujourd'hui ne peut se comprendre, se projeter dans l'avenir sans connaître l'apport à elle-même des travailleurs immigrés dont est issue une part des nouvelles générations nanterriennes, plaide M. Jarry. De ce point de vue, le nom d'Abdelmalek Sayad (représente) un trait d'union entre deux cultures."

L'UDF penche, elle, pour le nom de Christian Bouthier, ancien professeur d'histoire-géographie et conseiller municipal (PCF) de Nanterre, mort au cours de la tuerie du 26 mars 2002. L'UMP propose le jardinier André Le Nôtre ou l'écrivain Robert Merle, qui enseignait à la faculté de Nanterre en 1968.

La pétition a reçu le soutien de personnalités, d'élus comme Clémentine Autain, adjointe (app. PCF) au maire de Paris, de militants associatifs comme Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), de chercheurs en sciences sociales comme Vincent Geisser.

Le fondateur de l'association Les Oranges, M'hamed Kaki, éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse, explique le sens de sa démarche : "L'objectif numéro un, c'est de redonner une fierté à nos enfants. La violence des images renvoyée par les médias à propos de l'islam et du monde arabe leur donne l'impression qu'ils ne comptent pour rien, déplore-t-il. Or il y a des hommes et des femmes d'origine maghrébine qui ont participé aux guerres pour libérer la France et qui ont reconstruit ce pays. Un homme comme Abdelmalek Sayad a contribué à faire progresser la connaissance. Pour que nos enfants se situent dans une perspective de réussite scolaire, il faut agir sur le symbolique." M. Kaki se plaint de n'avoir reçu, à ce jour, aucune réponse du conseil général des Hauts-de-Seine.

Isabelle Balkany, vice-présidente chargée des collèges, s'étonne de ce débat, qu'elle juge "très prématuré". "Je ne comprends pas très bien cette agitation subite. Le collège doit ouvrir ses portes en septembre 2007. La procédure habituelle veut que le conseil général fasse une proposition, la soumette pour avis à la municipalité et au conseil d'administration du collège, puis décide. Mais la délibération ne pourra avoir lieu qu'à la fin de l'année 2007, lorsque le collège aura ouvert ses portes et que son conseil d'administration aura été constitué."

Mme Balkany affirme ne pas avoir d'avis tranché sur l'appellation du futur collège. "Je souhaite simplement qu'on sorte des noms habituels, comme Jules Ferry, qui ont été donnés des centaines de fois. J'espère aussi que le choix ne tournera pas à la polémique politique."

Si le nom d'Abdelmalek Sayad était retenu, ce serait une première hautement symbolique. Selon le ministère de l'éducation nationale, aucun établissement public d'enseignement secondaire ne porte le nom d'une personnalité d'origine arabe.

Pas même un collège Avicenne ou un lycée Averroès n'ont été trouvés dans les listes de la Rue de Grenelle. Les seuls lycées français portant des noms à consonance arabe se trouvent à l'étranger : on recense un lycée Al-Jabr au Maroc et les lycées Ibrahim Nahr et Abdelkader au Liban.

Xavier Ternisien
Article paru dans l'édition du 15.04.06
 
U-HAQUN said:
Un collège de Nanterre portera-t-il un nom arabe ?
LE MONDE

Si le nom d'Abdelmalek Sayad était retenu, ce serait une première hautement symbolique. Selon le ministère de l'éducation nationale, aucun établissement public d'enseignement secondaire ne porte le nom d'une personnalité d'origine arabe.

Xavier Ternisien
Article paru dans l'édition du 15.04.06

Voici encore une bavure du journalisme francais stupide et ignorant , un journalisme qui ne sait pas faire la difference entre un kabyle et un arabe. Abdelmalek va rire aux eclats dans sa tombe si il apprend qu'il est une personalite d'origine arabe....
 
Est-ce une meprise ou un déni identitaire ?

En tout cas, le déni identitaire est une forme de racisme !

Ecrivez à Mr Ternisien, l'auteur de ce tarticle, ainsi qu'à Mr Colombani, le directeur du journal Le Monde pour leur expliquer que si, comme le mentionne l'article, Abdelmalek Sayad est kabyle, c'est qu'il n'est pas arabe mais AMAZIGH !

Les media français doivent savoir qu'on existe !

Voici leurs adresses e-mail :

ternisien@lemonde.fr

colombani@lemonde.fr
 
agerzam said:
D'un côté, il n'a pas tord....c'est un nom arabe. :rolleyes:


Je sais que tu fais l'avocat du diable, mais voici une bonne réplique à ta remarque :



Le sociologue Abdelmalek Sayad n’était pas arabe !



Dans son édition datée du 15 avril 2004 le quotidien français Le Monde publie un article signé Xavier Ternisien (journaliste par ailleurs connu pour ses sympathies islamistes, dont on se demande ce qu’il fait à la rédaction d’un journal aussi prestigieux).

Cet article porte sur le nom à donner à un collège en construction à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. M. Ternisien rapporte qu’une association de cette localité demande que cet établissement scolaire soit baptisé du nom du sociologue kabyle Abdelmalek Sayad, dont les origines (Basse Kabylie) sont même rappelées par le journaliste. Jusqu’ici rien d’étonnant, ni de choquant.

Ce qui l’est davantage est le titre de l’article qui évoque le « nom arabe » du sociologue. Cette confusion kabyle-arabe est entretenue tout au long de l’article, jusqu’ à la fin où l’on évoque une « personnalité d’origine arabe ».

Certes, étymologiquement, le nom et le prénom Abdelmalek Sayad sont arabes. En quoi cela signifie-t-il que ce sociologue, éminent spécialiste de la société kabyle (qu’il décoda pour le compte de Pierre Bourdieu) soit arabe ? Le premier ministre malaisien s’appelle Abdullah Ahmad Badawi. Viendrait-il pourtant à l’idée du correspondant du Monde en Asie du Sud-Est de le considérer comme une « personnalité d’origine arabe » ? Il ne semble pas non plus que des dirigeants haïtiens comme Jean-Bertrand Aristide ou Gérard Latortue soient décrits dans les colonnes du Monde comme des « personnalités d’origine française » ?

Cet article ne fait que perpétuer l’insupportable amalgame qui transforme automatiquement tout Nord-africain en Arabe, même lorsque lui-même ne se revendique pas de cette langue ni de cette culture. Le fait Kabyle, le fait Amazigh (Berbère) est une fois de plus nié, dans les colonnes d’un quotidien qui se pose en référence de la presse française. Persistant dans l’erreur (ou la mauvaise fois), Xavier Ternisien cite même en exemple d’autre « personnalité d’origine arabe » le savant médiéval Avicenne qui, comme chacun sait, était...perse !

Force est de constater que le hold-up culturel commis par les tenants de l’arabo-islamisme à l’encontre de tout ce qui est kabyle et amazigh trouve en France nombre de relais complaisants, y compris (et peut-être surtout) parmi l’intelligentsia autoproclamée « amie des immigrés ».

Remettons donc les choses au clair pour M. Ternisien et ses semblables : si, comme vous le dites vous-mêmes, Abdelmalek Sayad était kabyle (et même un spécialiste des us et coutumes kabyles), il ne pouvait nécessairement pas être arabe, pas plus qu’il ne pouvait être tibétain, ouzbek ou letton. L’arabité et la kabylité ne sont pas deux identités gigognes qui se combinent, la première recouvrant la seconde, mais tout simplement deux identités différentes.

Ce n’est pourtant pas si difficile à comprendre...

Yidir Achouri

source : kabyles.com
 
La France a été et restera la plus fidèle alliée de l'arabisme, ses "choses" comme l'Institut du Monde Arabe en sont un des instruments.
 
agerzam said:
La France a été et restera la plus fidèle alliée de l'arabisme, ses "choses" comme l'Institut du Monde Arabe en sont un des instruments.

Je te le fais pas dire !


Pour ceux qui n'ont pas le temps de lire tout l'article de Yidir Achouri, en voici un petit extrait pertinent :


" ... Certes, étymologiquement, le nom et le prénom Abdelmalek Sayad sont arabes....


Le premier ministre malaisien s’appelle Abdullah Ahmad Badawi. Viendrait-il pourtant à l’idée du correspondant du Monde en Asie du Sud-Est de le considérer comme une « personnalité d’origine arabe » ?


Il ne semble pas non plus que des dirigeants haïtiens comme Jean-Bertrand Aristide ou Gérard Latortue soient décrits dans les colonnes du Monde comme des « personnalités d’origine française » ? ... "
 
Faska said:
Je te le fais pas dire !
Faska said:
Pour ceux qui n'ont pas le temps de lire tout l'article de Yidir Achouri, en voici un petit extrait pertinent :
" ... Certes, étymologiquement, le nom et le prénom Abdelmalek Sayad sont arabes....
Le premier ministre malaisien s’appelle Abdullah Ahmad Badawi. Viendrait-il pourtant à l’idée du correspondant du Monde en Asie du Sud-Est de le considérer comme une « personnalité d’origine arabe » ?
Il ne semble pas non plus que des dirigeants haïtiens comme Jean-Bertrand Aristide ou Gérard Latortue soient décrits dans les colonnes du Monde comme des « personnalités d’origine française » ? ... "


Tout est dit dans cette excellente réplique de Yidir Achouri! j'espère qu'elle a été envoyée au journal le Monde ?

Il faudrait constituer un Observatoire spécialisé dans ce genre d'affaires de hold -up culturels et riposter énergiquement et massivement par courriers, pétition et tout le toutim à chaque tentative de spoliation et de mépris ou d'ignorance banalisant le déni culturel dont nous sommes toujours victimes consentantes et silencieuses.

A force ils finiront par comprendre qu'on est là!:mad:
 
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