La traduction du Coran en Tamazight
mercredi 31 janvier 2007
À l’évidence, qu’il soit shiite ou sunnite, l’islam a été utilisé en Afrique du Nord comme vecteur de l’arabisation des Imazighen. La "sacralisation" de la langue arabe a toujours été, il est vrai même de nos jours, un subterfuge utilisé par les arabo-islamistes pour aliéner les musulmans non arabes. Une soft aliénation au point d’entendre un chef d’état dire que nous sommes "des berbères arabisés par l’Islam !", comme s’il y avait de quoi être fier de son aliénation, une espèce de légitimation de la perte de sa langue vernaculaire tamazight.
Ce qui pose réellement problème c’est cette sacralisation de la langue arabe, et comme le dit si bien le Président du Congrès Mondial Amazigh : ..."Et l’amalgame entre la langue arabe érigée en langue « sacrée » du Coran et la religion musulmane est sciemment entretenu afin de culpabiliser les Berbères musulmans et de les empêcher de s’opposer à l’arabisation, véhiculée par l’islam..." (http://www.harissa.com/D_forum/Autres/berberes.htm)
Une des façons d’en finir avec cet amalgame serait la traduction du Coran en tamazight, comme l’avait fait au Xe siècle, le royaume des Barghwata (Maroc), et de défendre la laïcité qui a toujours caractérisé la Kabylie. Toutefois, la laïcité ne signifie pas l’interdiction aux gens de croire ou de pratiquer, mais la séparation de l’état et de la religion, la séparation de l’école de la religion, la multi-confessionalisme. N’oublions jamais qu’il y aura toujours des gens qui ont besoin de croire ; le vide spirituel n’est pas la parade. Les "salafistes" ne s’engouffrent-ils pas déjà dans cette brèche ?
Pour ceux qui appréhendent la traduction du coran en tamazight, il faut lire l’analyse d’Ibn Warraq : http://insoumission.wordpress.com/f...savoir-avant-de-debattre-avec-un-musulman.pdf
On sait que le pouvoir algérien, avait instauré en 1962, une arabisation obligatoire que l’écrivain algérien Mohamed Benrabah appelle un " totalitarisme politique". C’est selon lui, le "traumatisme linguistique" induit par cette arabisation qui est à l’origine de la tragédie algérienne (la décennie noire) qui a coûté la vie à plus de 200 000 algériens (voir : http://etudesafricaines.revues.org/document132.html). Les arguments de l’intraductibilité du Coran en tamazight ne résistent pas à l’exègèse, ni à la rationalité. On peut lire dans "The Economist, February 13, 1999" une analyse fort intéressante concernant cette traduction du Coran en tamazight (traduite par le Monde Berbère : http://www.mondeberbere.com/presse/CoranBerbere.htm) ..." Le Coran a été traduit en plus de 40 langues. La Turquie, le Pakistan, l’Indonésie et l’Iran ont tous leurs versions nationales, accompagnées de leurs interprétations. Les Berbères du Maroc, non. Au Xe siècle, le royaume des Barghwata traduisit son Coran en berbère. Mais les Barghwata furent vaincus par les "puritains" sunnites. Ces derniers, les accusant d’apostasie, firent brûler toutes les copies du Coran berbère. Il n’en reste que des fragments, conservés dans des musées occidentaux.
L’absence de Coran berbère aide à comprendre pourquoi le Maroc (et l’Algérie) fait partie du monde arabe, contrairement à l’Iran ou à la Turquie, par exemple. Depuis que les Arabes ont islamisé l’Afrique, il y a mille quatre cents ans, une élite arabophone, investie du pouvoir d’interpréter la parole d’Allah, domine la population berbère. Et les autorités entendent bien voir cette situation perdurer. Des sources proches du ministère des Affaires islamiques affirment que la publication de ce Coran berbère sera probablement interdite...".
C’est probablement ces considérations qui avaient incité le grand militant kabyle Mohamed Haroun, décédé des suites des tortures subies dans les goeles du pouvoir arabo-islamiste algérien, à traduire le coran en tamazight (non publiée). L’ouvrage publié en 1998 par Kamal Naït Zerrad est l’une des rares publications (graphie latine)de traduction du Coran en langue berbère avec celle du professeur soussi marocain Johadi Lhoucine (graphie arabe) en 1999. Kabyle.com a déjà publié un article sur la traduction http://www.kabyle.com/Lexique-religieux-berbere-et,3458.html
Récemment, poursuivant son prosélitisme et son ethnocide en Kabylie, le pouvoir algérien a financé avec l’aide de l’Arabie Saoudite une tentative de traduction en tamazight (50% de mots en arabe) en utilisant la graphie ostentatoire arabe. Cette publication du ministère des Affaires religieuses, ayant traduit seulement 13 hizb, et publiée en Arabie saoudite a été distribué en 10 000 exemplaires.
Par ailleurs, à l’initiative des éditions Zyriab, Remdan At Mensur vient de traduire le Coran en tamazight en utilisant la graphie latine et le tifinagh. Certains critiques restent sceptiques, voir même opposés, à cette traduction. Ainsi, un texte alarmiste paru dans le site du MAK se demande "qui peut croire que cela arrêtera l’arabisation ?" (voir : http://www.makabylie.info/ ?breve1193). Notons enfin, qu’une traduction fidèle du Coran dans n’importe quelle langue soulève encore bien des questions et exige la maîtrise non seulement de l’arabe des Qoreichs mais aussi de l’araméen, du syriaque..., car semble t-il, le Coran originale était écrit dans un arabe qui a emprunté des mots à ces langues là.
En effet dans l’exégèse coranique de la mosquée de Paris, on peut lire : ..." Le Coran fut révélé en langue arabe, mais qui dit langue arabe dit en réalité deux groupes linguistiques synthétiques, l’un en usage dans l’Arabie du Sud ou groupe qahtanide, l’autre parlé en Arabie centrale et au Nord de l’Arabie, ou groupe muzarite. De chaque groupe, au reste, dérivaient des dizaines de dialectes ayant chacun sa propre sémantique, ses propres structures morphologiques, ses mots rares (shawâz), ses formes de pluriel, ses règles d’accord verbal et de déclinaison. Mais la précellence au point de vue pureté, était et sera plus tard, pour les philologues, la langue des bédouins de l’Arabie centrale, en particulier le parler des Hawâzin qui nomadisaient ordinairement dans le voisinage de Tâ’if...".
Le journaliste Roger-Pol Droit rapporte dans Le Monde du 06.05.03 (http://www.maison-issa.com/coran.html),le travail de l’Allemand Christoph Luxenberg sur la langue du Coran..." Ce philologue maîtrise l’arabe, littéral et dialectal, mais aussi le syriaque et "l’arabo-syriaque", langue largement répandue vers les VIe et VIIe siècles. Et il s’est demandé en quelle langue exactement était rédigé le Coran. L’interrogation peut surprendre. En arabe, évidemment. Mais quel arabe ? La difficulté vient du fait que les plus anciens manuscrits connus ne comportent que l’écriture des consonnes. C’est plus tard, sans qu’on sache d’ailleurs au juste ni quand ni comment, que furent inventés les systèmes de points pour noter les voyelles et permettre ainsi de distinguer des termes s’écrivant de manière identique mais se prononçant différemment. Ces hésitations sont bien connues, mais le savant fait un pas de plus en tentant de lire à partir du vocabulaire arabo-syriaque certains des passages obscurs du "Livre clair". Les résultats sont étonnants...Et si Luxenberg avait raison, le Coran n’aurait été d’abord qu’un lectionnaire (sens du terme en syriaque), une sorte de manuel destiné à expliquer la Bible, et non à la remplacer !...". C’est exactement la thèse d’EM Gallez qui est ici explicitée par oral, sur la radio quebecquoise en ligne "rockik" ici : http://www.rockik.com/fr/ cite explicitement EM Gallez.
L’Hocine Ukerdis
source: Kabyle.com
mercredi 31 janvier 2007
À l’évidence, qu’il soit shiite ou sunnite, l’islam a été utilisé en Afrique du Nord comme vecteur de l’arabisation des Imazighen. La "sacralisation" de la langue arabe a toujours été, il est vrai même de nos jours, un subterfuge utilisé par les arabo-islamistes pour aliéner les musulmans non arabes. Une soft aliénation au point d’entendre un chef d’état dire que nous sommes "des berbères arabisés par l’Islam !", comme s’il y avait de quoi être fier de son aliénation, une espèce de légitimation de la perte de sa langue vernaculaire tamazight.
Ce qui pose réellement problème c’est cette sacralisation de la langue arabe, et comme le dit si bien le Président du Congrès Mondial Amazigh : ..."Et l’amalgame entre la langue arabe érigée en langue « sacrée » du Coran et la religion musulmane est sciemment entretenu afin de culpabiliser les Berbères musulmans et de les empêcher de s’opposer à l’arabisation, véhiculée par l’islam..." (http://www.harissa.com/D_forum/Autres/berberes.htm)
Une des façons d’en finir avec cet amalgame serait la traduction du Coran en tamazight, comme l’avait fait au Xe siècle, le royaume des Barghwata (Maroc), et de défendre la laïcité qui a toujours caractérisé la Kabylie. Toutefois, la laïcité ne signifie pas l’interdiction aux gens de croire ou de pratiquer, mais la séparation de l’état et de la religion, la séparation de l’école de la religion, la multi-confessionalisme. N’oublions jamais qu’il y aura toujours des gens qui ont besoin de croire ; le vide spirituel n’est pas la parade. Les "salafistes" ne s’engouffrent-ils pas déjà dans cette brèche ?
Pour ceux qui appréhendent la traduction du coran en tamazight, il faut lire l’analyse d’Ibn Warraq : http://insoumission.wordpress.com/f...savoir-avant-de-debattre-avec-un-musulman.pdf
On sait que le pouvoir algérien, avait instauré en 1962, une arabisation obligatoire que l’écrivain algérien Mohamed Benrabah appelle un " totalitarisme politique". C’est selon lui, le "traumatisme linguistique" induit par cette arabisation qui est à l’origine de la tragédie algérienne (la décennie noire) qui a coûté la vie à plus de 200 000 algériens (voir : http://etudesafricaines.revues.org/document132.html). Les arguments de l’intraductibilité du Coran en tamazight ne résistent pas à l’exègèse, ni à la rationalité. On peut lire dans "The Economist, February 13, 1999" une analyse fort intéressante concernant cette traduction du Coran en tamazight (traduite par le Monde Berbère : http://www.mondeberbere.com/presse/CoranBerbere.htm) ..." Le Coran a été traduit en plus de 40 langues. La Turquie, le Pakistan, l’Indonésie et l’Iran ont tous leurs versions nationales, accompagnées de leurs interprétations. Les Berbères du Maroc, non. Au Xe siècle, le royaume des Barghwata traduisit son Coran en berbère. Mais les Barghwata furent vaincus par les "puritains" sunnites. Ces derniers, les accusant d’apostasie, firent brûler toutes les copies du Coran berbère. Il n’en reste que des fragments, conservés dans des musées occidentaux.
L’absence de Coran berbère aide à comprendre pourquoi le Maroc (et l’Algérie) fait partie du monde arabe, contrairement à l’Iran ou à la Turquie, par exemple. Depuis que les Arabes ont islamisé l’Afrique, il y a mille quatre cents ans, une élite arabophone, investie du pouvoir d’interpréter la parole d’Allah, domine la population berbère. Et les autorités entendent bien voir cette situation perdurer. Des sources proches du ministère des Affaires islamiques affirment que la publication de ce Coran berbère sera probablement interdite...".
C’est probablement ces considérations qui avaient incité le grand militant kabyle Mohamed Haroun, décédé des suites des tortures subies dans les goeles du pouvoir arabo-islamiste algérien, à traduire le coran en tamazight (non publiée). L’ouvrage publié en 1998 par Kamal Naït Zerrad est l’une des rares publications (graphie latine)de traduction du Coran en langue berbère avec celle du professeur soussi marocain Johadi Lhoucine (graphie arabe) en 1999. Kabyle.com a déjà publié un article sur la traduction http://www.kabyle.com/Lexique-religieux-berbere-et,3458.html
Récemment, poursuivant son prosélitisme et son ethnocide en Kabylie, le pouvoir algérien a financé avec l’aide de l’Arabie Saoudite une tentative de traduction en tamazight (50% de mots en arabe) en utilisant la graphie ostentatoire arabe. Cette publication du ministère des Affaires religieuses, ayant traduit seulement 13 hizb, et publiée en Arabie saoudite a été distribué en 10 000 exemplaires.
Par ailleurs, à l’initiative des éditions Zyriab, Remdan At Mensur vient de traduire le Coran en tamazight en utilisant la graphie latine et le tifinagh. Certains critiques restent sceptiques, voir même opposés, à cette traduction. Ainsi, un texte alarmiste paru dans le site du MAK se demande "qui peut croire que cela arrêtera l’arabisation ?" (voir : http://www.makabylie.info/ ?breve1193). Notons enfin, qu’une traduction fidèle du Coran dans n’importe quelle langue soulève encore bien des questions et exige la maîtrise non seulement de l’arabe des Qoreichs mais aussi de l’araméen, du syriaque..., car semble t-il, le Coran originale était écrit dans un arabe qui a emprunté des mots à ces langues là.
En effet dans l’exégèse coranique de la mosquée de Paris, on peut lire : ..." Le Coran fut révélé en langue arabe, mais qui dit langue arabe dit en réalité deux groupes linguistiques synthétiques, l’un en usage dans l’Arabie du Sud ou groupe qahtanide, l’autre parlé en Arabie centrale et au Nord de l’Arabie, ou groupe muzarite. De chaque groupe, au reste, dérivaient des dizaines de dialectes ayant chacun sa propre sémantique, ses propres structures morphologiques, ses mots rares (shawâz), ses formes de pluriel, ses règles d’accord verbal et de déclinaison. Mais la précellence au point de vue pureté, était et sera plus tard, pour les philologues, la langue des bédouins de l’Arabie centrale, en particulier le parler des Hawâzin qui nomadisaient ordinairement dans le voisinage de Tâ’if...".
Le journaliste Roger-Pol Droit rapporte dans Le Monde du 06.05.03 (http://www.maison-issa.com/coran.html),le travail de l’Allemand Christoph Luxenberg sur la langue du Coran..." Ce philologue maîtrise l’arabe, littéral et dialectal, mais aussi le syriaque et "l’arabo-syriaque", langue largement répandue vers les VIe et VIIe siècles. Et il s’est demandé en quelle langue exactement était rédigé le Coran. L’interrogation peut surprendre. En arabe, évidemment. Mais quel arabe ? La difficulté vient du fait que les plus anciens manuscrits connus ne comportent que l’écriture des consonnes. C’est plus tard, sans qu’on sache d’ailleurs au juste ni quand ni comment, que furent inventés les systèmes de points pour noter les voyelles et permettre ainsi de distinguer des termes s’écrivant de manière identique mais se prononçant différemment. Ces hésitations sont bien connues, mais le savant fait un pas de plus en tentant de lire à partir du vocabulaire arabo-syriaque certains des passages obscurs du "Livre clair". Les résultats sont étonnants...Et si Luxenberg avait raison, le Coran n’aurait été d’abord qu’un lectionnaire (sens du terme en syriaque), une sorte de manuel destiné à expliquer la Bible, et non à la remplacer !...". C’est exactement la thèse d’EM Gallez qui est ici explicitée par oral, sur la radio quebecquoise en ligne "rockik" ici : http://www.rockik.com/fr/ cite explicitement EM Gallez.
L’Hocine Ukerdis
source: Kabyle.com