Timitar a subventionné Nass Machin !

waggag

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C'est incredible comme diraient nos amis british. Timitar qui a subentionné les baâthistes de Nass Machin avec l'argent des Amazighs...Pendant ce temps là, les artistes amazighs crèvent la dalle et mendient même pour enregistrer. Il y en a même qui se meurent dans l'indifférence quasi générale comme Awissar. Lisez l'entretien du président makhzenien de la région du Souss, Aziz je ne sais plus quoi...

Entretien avec le président du Conseil de la région Souss-Massa-Drâa

Président du Conseil de la région Souss-Massa-Drâa, Aziz Akhannouch est un inconditionnel du Festival Timitar. Ce grand événement qui a eu lieu du 11 au 16 juillet à Agadir, met en valeur la région, ses artistes, qui accueillent les musiques du monde pour proposer au public un festival riche en programme, bien organisé et porteur de grandes ouvertures. Interview.

Le Matin du Sahara : Que représente pour vous le Festival Timitar ?

A. Akhannouch : Timitar est avant tout un nom magique. A l'occasion de cette troisième édition, je veux rendre hommage à Hassan Aourid, avec qui nous avons élaboré le concept. C'est bien lui qui a proposé le nom Timitar. Il signifie "signes", c'était le nom du bouquin du grand poète amazigh Azaiko duquel l'artiste Ammouri M'Barek s'est beaucoup inspiré pour son répertoire.

En effet, Ammouri M'Barek vient de produire son dernier album en collaboration avec le Festival Timitar. Comptez-vous continuer cette initiative avec d'autres artistes?

Il s'agit d'une deuxième expérience. La première a été réalisée grâce aux groupes Afriquia, Méditel et Platinium pour le lancement du CD de Nass El Ghiwane. Le groupe est revenu en force sur scène, il était aussi programmé sur la scène Al Amal lors de la deuxième édition de Timitar. Quant à cette année, nous avons remarqué que Ammouri M'Barek travaillait pendant longtemps sur son album.

Il lui fallait donc ce petit coup de pouce pour aller jusqu'au bout, avec des gens confiants derrière. Son album porte bien son nom, "Afoulki" et nous étions très fiers pour l'accompagner.

Maintenant, je commence déjà à avoir des propositions pour promouvoir d'autres artistes l'année prochaine. En plus, ces musiciens ont l'opportunité de se produire en Europe ainsi que de participer à des rencontres et des créations artistiques. D'ailleurs, le directeur artistique du festival, Brahim El Mazned, fait un travail énorme à ce niveau.

Qu'apporte le Festival Timitar à la région Souss-Massa-Drâa?

Je pense que la première retombée est celle de la notoriété et du positionnement. Agadir est une ville touristique. Certes, elle peut accueillir des manifestations durant toute l'année.

Il faut dire que les deux tiers des troupes folkloriques viennent de la région, notamment de Zagora, Ouarzazate, Tiznit, etc. C'est donc une région riche en culture, très diversifiée. En plus, les plus grands poètes, comme Haj Belaïd, Azaiko, sont issus de la région.

Malgré ce dynamise, l'âme culturelle de la région était mise dans l'oublie pendant longtemps. Le festival est venu donc pour la faire revivre. En disant que dans une ville touristique, on peut avoir une culture portée surtout par la population, ce qui est extraordinaire.

Sur le plan touristique, le fait de faire la promotion de ce festival et à travers lui toute une région, fait qu'il y ait des retombées touristiques au niveau national et international. Troisième point important est celui du commerce.

Les commerçants s'activent, les épiciers, les marchands ambulants, les restaurants, les chauffeurs de taxis, les bus, tout le monde travaille. Tout cela donne un élan pour l'été, et c'est bien démarré…

Qu'est-ce que vous avez aimé le plus dans ce festival ?

C'est d'abord la nature de la programmation. La clé de la réussite de ce festival, c'est bien la scène berbère qui accueille les musiques du monde. Cette diversité et ce mixage permettent de donner un concept que la population découvre et apprécie. En se promenant en ville, j'ai remarqué que les gens sont bien informés sur le programme et choisissent le spectacle auquel ils veulent assister… Ils se déplacent entre les trois scènes. Il y en a pour tous les goûts.

Je suis aussi surpris de la présence du public sur chaque place. A la scène Bijaouane, les jeunes entre 13 et 18 sont beaucoup plus nombreux. J'étais présent lors du concert du groupe H-kayne et j'ai trouvé extraordinaire cette jeunesse qui s'amuse dans la discipline totale.

C'est d'ailleurs le plus difficile à gérer. Le public de la place Al Amal est un peu plus hétérogène, il y a des jeunes et des moins jeunes, des femmes voilées... On remarque les mouvements des amazighs, ce sont donc des espaces où l'on s'exprime avec toute liberté.

Maintenant, je ne peux être qu'étonné devant cela. Je pense qu'aujourd'hui, le festival n'est plus entre les mains de l'association, il est entre les mains de la population. C'est eux qui le portent et qui font son succès.

Qu'en est-il de l'organisation ?

Tout est délégué à l'Association de Timitar, la Région a créé l'événement pour le déléguer ensuite à l'Association. Celle-ci est composée de l'élite de politique, de la société civile, des opérateurs touristiques, tout le monde participe, en plus d'une équipe technique, de marketing, logistique, et puis bien sûr, la direction artistique. Ils ont beaucoup de courage, un esprit vif et un sens de l'initiative.

J'ajoute aussi qu'il y a un travail extraordinaire des autorités et un professionnalisme des services de l'ordre. Ils sont présents, efficaces et discrets…

En plus d'un partenariat exemplaire entre l'autorité locale, le wali, la municipalité, la région et l'association, tout le monde porte ce projet en cœur. Il y a le bon sens et puis, le projet tient lui-même…
Propos recueillis par Intissar Nechnach | LE MATIN
 
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