Tamdoult n'oukka

asmoune

New Member
tamedoult ouaqqa (*)

La fondation de Tamedoult Ouaqqa :

La légende de Tamedoult Ouaqqa

Causes de ruines de Tamedoult

Exode des habitants de Tamedoult

Tamedoult, riche cité minière

En 828-29, Idris II meurt à Volubilis à l’âge de trente-six ans..Il laisse douze fils. Mohammed lui succède et partage le royaume avec sept de ses frères, les quatre autres étant trop jeunes pour exercer des commandements. Abdallah ibn Idris reçoit..en partage le Sous el-Aqsa , c’est à dire la vallée du Sous qui a pour capitale Igli.

En raison de l’indépendance ou de l’insoumission des Lamta -maîtres de la grande voie occidentale de passage du Nord au Sud- Abdallah ibn Idris, roi du Sous, se voit sans doute privé de communication avec le versant saharien de l’Anti-Atlas, ses oasis, ses productions et son commerce transsaharien. Cette impossibilité d’emprunter la voie de passage des plaines du littoral le détermine peut-être à fonder la place de Tamedoult (au cours de la première moitié du IX e siècle) à six journées de marche au Sud de sa capitale Igli, au pied de jbel Bani, non loin de la cluse d’Aqqa. Cette cluse est située sur le principal débouché saharien du passage central de l’Anti-Atlas par le col d’Irherm et l’Oued Aqqa -passage traditionnel qui fait communiquer la vallée du Sous avec les oasis de Bani central, notamment avec Aqqa et, autrefois, Tamedoult.

Vers la fin du X e siècle, la petite cité de Tamedoult est pourvue d’une citadelle, elle appartient à un descendant d’Idris -Yahya ibn Idris. Elle se trouve parmi les villages des Banou Dara- c’est à dire des gens du Dara- sans doute noirs ou négroïdes, tels ceux qui sont connus aujourd’hui dans le Dra oriental sous des noms analogues: Aït Dra en berbère, Draoua en arabe. La plupart des habitants de la contrée sont des Berbères, des Banou Targa (Touareg), ceux devant être blancs, par opposition aux Banou Dara noirs ou négroïdes. Aux environs de Tamedoult se trouvent des dépôts d’or et d’argent à la surface du sol comme les plantes, dit-on, si bien que les vents peuvent les entraîner.

Peut-être Tizgui l-Haratine -dont l’existence sera signalée au X e siècle- relève-t-elle au IX e siècle de Tamedoult et de Yahya ibn Idris. Le qsar et la palmeraie de ce nom sont situés à une cluse du Bani, au Foumm Aït Ouabelli, à mi-chemin entre Aqqa et Foumm el-Hassane; ils sont connus aussi sous les noms de Tizgui Issouqqiyene et de Tizgui Irirhene.

En ce même IX e siècle, Tamedoult et les villages du Banou Dara passent d’autre part pour dépendre de la ville de Sijilmassa, sous le règne de Midrar (823-867), éponyme de sa dynastie, bien que Sijilmassa paraisse un peu lointaine (440 kilomètres à vol de oiseau) pour exercer une souveraineté effective ou durable, alors qu’Igli capitale du Sous n’est qu’à 130 kilomètres mais par des chemins de montagne plus difficiles.

Il semble en tout cas que la possession de Tamedoult au Sud de l’Anti-Atlas et Neffiss au Nord du Haut Atlas Occidental, ainsi que des cols qui y conduisent, doive conférer une grande puissance au roi du Sous établi à Igli, à mi-chemin environ entre les deux cités. Et, à la fin du IX e siècle, se sont précisément des Idrissides qui résident à Igli, à Tamedoult, à Neffiss: A Igli dans le Sous, ce sont des Banou Abdallah ibn Idris. A Tamedoult dans le Bani, c’est Yahya ibn Idris. Enfin, un petit-fils d’Abdallah ibn Idris règne à Neffiss, l’un des territoires qui avaient été remis à son grand-père lors du partage du royaume entre les fils d’Idris II.

Des auteurs anciens ne nous font ensuite rien connaître de la destinée de ces places jusqu’à ce que les Almoravides s’en emparent au milieu du XI e siècle. Nous ne savons donc pas combien de temps les Idrissides s’y sont maintenus.

La légende de Tamedoult Ouaqqa
Les versions qui nous sont connues de la légende de Tamedoult sont : d’une part, celle qui a été relevée par le colonel Justinard; d’autre part, celle que le lieutenant Lumale a recueillie chez les Ida Oukensous. Ces deux versions concordent dans l’ensemble, leur rapprochement donne le récit qui suit.

Tamedoult était une très grande cité qui s’élevait autrefois dans le Sud du pays d’Aqqa, près de Tizounine; elle était si peuplée et si fréquentée que sept fois par jour, il fallait réparer le seuil de ses portes. Et ce n’était en tous lieux que danses mêlées à des chants, depuis le moment où le soleil paraît sur la colline jusqu’au moment où il s’en va.

A Tamedoult vivait Abd el-Ouahad ben Ali ben Aïsa, homme qui avait des biens; il passait ses jours dans un beau jardin élevé où mûrissaient de belles dattes et des grenades, mais ce malheureux n’avait pour enfants que des filles au nombre de sept. Aussi était-il sans appui, méprisé par toute la tribu dont il avait à subir l’oppression. Le mépris de la tribu se manifestait avec insolence, tant et si bien que sept jours de suite, l’une de ses filles appelée Méryem se vit enlever le repas qu’elle portait à son père occupé dans ses jardins. Voyant cela, le huitième jour, Méryem cache les mets sous une couche de son et réussit à parvenir jusqu’à lui. Abd el-Ouahad se met alors dans une colère et s’écrie: « Suis-je donc un chien? » Ce à quoi Méryem réplique: « Père, le chien fils de chien est celui qui n’a pas de frères! »

l’homme découvre alors l’infortune de son misérable sort et prononce un serment sacré : « Puisque je suis un pauvre homme aux yeux des gens de Tamedoult, je ferai fondre sur eux la ruine ! Aucune nourriture ne passera par ma gorge avant que je sache s’il faut accepter l’injustice qui s’est abattue su mes enfants ! ». Abd el-Ouahad se prépare à aller demander du secours et à prendre sa revanche: il s’adressa au Cheikh Mohammed Ou Ali Amensag l’Afrani(d’Ifran), de la tribu des Mejjate, de Tizelmi. Afin d’émerveiller le cheikh, il faut poser à son cheval des fers d’argent fixés avec des clous d’or. Puis il se met en route.

Après quelques jours de voyage, Abd el-Ouahad arrive chez le Cheikh Mohammed Ou Ali Amensag qui l’invite à prendre le repas du soir mais il s’y refuse en prononçant ses paroles: « Par Dieu ! j’ai juré que rien ne passera par ma gorge avant de savoir s’il faut accepter l’injustice qui pèse sur mes enfants ! » Et il entreprend de décider son hôte à lui accorder son appui, faisant miroiter à ses yeux toutes les richesses que lui livrerait la prise de Tamedoult. Ebloui par ces mirages, Mohammed Ou Ali Amensag consent à le venger et, tandis qu’Abd el-Ouahad regagne Tamedoult, il donne ses ordres, faisant ferrer les chevaux à l’envers pour surprendre la proie dont il veut s’emparer : »Allons, les forgerons ! Qu’on ferre tout à neuf, les talons des fers tournés par devant ! Allons, les bons fusils à pierre, qu’on les charge ! Les bons fusils à pierre, ce sont eux les saints marabouts avec lesquels nous faisons descendre la malédiction sur ceux qui l’attirent ! ».

Maintenant, Mohammed Ou Ali Amensag, qaïd d’Ifrane, est sorti. Les traces de ses chevaux semblent mener à Ifrane mais, en vérité, il se dirige vers l’Est, vers Tamedoult où il arrive un soir de fête alors que les jeunes gens et les jeunes filles dansent et chantent. Dans la ville, les filles d’Abd el-Ouahad attendent celui qui les délivrera de la honte. Déjà elles sentent l’odeur du cuir des selles et Méryem dit : « Oh mon père ! Je sens l’odeur des mors des chevaux ! » Toutes sept se retirent alors de la danse et vont allumer un feu sur leur terrasse pour signaler à l’assaillant que l’heure et l’endroit sont favorable à l’attaque. Apercevant le signal attendu, Mohammed Ou Ali Amensag et ses hommes se lancent l’assaut de Tamedoult où ils entrent par surprise: entre le crépuscule et la nuit, les gens sont anéantis. La ville est détruite, elle n’est déjà plus peuplée que de chacals. Désormais la ville est morte. Souvent encore cependant, la nuit, dans les ruines, on entend s’élever des cris et des chants comme au temps où elle était une cité de plaisirs et de fêtes.

Causes de ruines de Tamedoult
Telles les traditions légendaires ayant trait à la destruction de Tamedoult. Sans doute, comme beaucoup de légendes contiennent-elles une part de vérité mais elles sont trop vagues ou affabulées pour nous faire connaître les causes réelles qui ont entraîné la ruine de la vieille cité. Certaines traditions en rendent responsables les Arabes Maâqils; il semble en effet très vraisemblable que les troubles grandissants provoqués par les Maâqils

- arrivés au début du XIIIe siècle- aient pu aviver les luttes intestines et ruiner le commerce dont s’enrichissait Tamedoult jusqu’à son anéantissement. Celui-ci pourrait ne s’être accompli qu’à la fin de l’époque almohade ou au début de l’époque mérinide - peut être dans la première moitié du XIVe siècle - car les monnaies d’or retrouvées par les bergers dans les ruines de Tamedoult étaient almohades. D’autre part, c’est aussi au XIVe siècle que les traditions de certaines tribus de l’Anti-Atlas font remonter l’exode de leurs ancêtres les Ilalene. Par ailleurs, Ibn Khaldoun qui écrit à la fin du XIV e siècle ne mentionne pas l’existence de Tamedoult.

En tout cas, au début du XVIe siècles, au temps de Léon l’Africain, il paraît certain que la ruine Tamedoult était depuis longtemps consommée: il ne fait aucune allusion à cette cité jadis si renommée, mais on croit déceler dans son oeuvre le reflet de la ruine de Tamedoult Ouaqqa dans le bref passage consacré à Aqqa dont les Arabes Rehamna tiennent le désert voisin : celle-ci se compose alors de trois petits châteaux rapprochés qui ont été très peuplés mais à la suite de discordes civiles les habitants les avaient quittés. Par la suite, grâce à l’intervention d’un personnage religieux, ces querelles se sont apaisées et, des liens de parenté s’étant noués entre anciens adversaires, les châteaux ont été repeuplés. Ce personnage est devenu le seigneur d’Aqqa. Cependant, les châteaux d’Aqqa n’ont pas réussit à faire renaître Tamedoult et sa prospérité légendaire car Léon dit qu’ils sont habités par les plus pauvres gens qui soient, n’ayant d’autre occupation que de cueillir leurs dattes.

Le saint personnage, seigneur d’Aqqa, est Sidi Mohammed Ou Mbark qui a son tombeau à la Zaouïa d’Aqqa. Personnage historique (mort en 1515), c’est sur son conseil que le chef des Saâdiens du Dra, Abou Abdallah Mohammed el-Mahdi, fut désigné comme chef de la guerre sainte et fonda une nouvelle grande dynastie.

Il est à remarquer que Léon impute l’abandon des châteaux d’Aqqa à des querelles intestines, ce qui se trouve en accord avec les traditions et les légendes récentes ayant trait à celui de Tamedoult. Peut-être ces divisions entre gens de Tamedoult furent-elles à l’origine du partage du Sud marocain en deux grandes alliances - deux leffs- dont l’opposition s’est maintenue jusqu’à nos jours. Du moins purent-elles être un tragique épisode de ces luttes séculaires au cours desquelles s’affrontèrent les partis traditionnels.

Exode des habitants de Tamedoult
Quoi qu’il en soit, traditions et légendes s’accordent pour dire que la ruine de la cité entraîna l’exode de ses habitants (première moitié du XIVe siècle). Les gens émigrés s’installèrent d’abord par leff à proximité de Tata, aux dépens des Aït Tzoullite qui s’y trouvaient et furent par suite totalement évincés.
Exode des Ida Oukennsouss
Selon les Ida Oukennsouss, Abd el-Ouahad ben Ali ben Aïsa - le citoyen de Tamedoult qui n’avait que des filles et avait fait appel au Cheikh des Mejjate pour le venger- était leur ancêtre. Bien que vengé, il n’en dut par moins lui aussi s’expatrier avec sa famille et ses compagnons; ils se réfugièrent d’abord à Tata sur un piton nommé Isk n Inouar « Le Pic de l’Aigle ». Puis ils s’installèrent dans la vallée de l’Assif Ilemguerte et les environs d’Irherm où ils se trouvent actuellement.
Exode des Issaffene
Un autre groupe d’habitants de Tamedoult, les Issaffene, se dispersèrent vers le Nord-Nord-Ouest et se fixèrent dans la région qu’ils occupent aujourd’hui.
Exode des Ida Oultite
Sidi Zouzal el-Gazouli -ancêtre des tribus Ida Oultite (Ida Oubaâqil, Ida Ouguersmouk, Ida Ousemlal)- aurait quitté Tamedoult après la destruction de la cité. Il serait l’arrière-grand-père de Sidi Ahmed ou Moussa, le plus grand des mystiques, et l’ancêtre de la dynastie de Tazeroualt.

Sidi Zouzal se serait d’abord fixé chez les Ida Ouguersmouk ainsi que son fils Sidi Driss. Son petit fils, Sidi Moussa ou Driss, s’installa chez les Ida Ousemlal à Bou Mérouane. C’est là que naquit Sidi Ahmed ou Moussa vers 1460. Sidi Ahmed ou Moussa est un personnage légendaire mais c’est aussi un personnage historique. Si l’on admet que c’est son bisaïeul qui a pu être contraint de quitter Tamedoult; cela tendrait à situer la destruction de la ville au XIVe siècle -peut être vers le milieu du siècle- ce qui pourrait correspondre approximativement aux diverses indications qui ont été réunies.

Exode des Ilalene
Enfin, les Ilalene eux-mêmes conservent les traditions d’avoir jadis quitté Tamedoult après que Mohammed Ou Ali Amensag s’en fut emparé; leur groupe forme aujourd’hui un bloc important et compact sur le versant nord de l’Anti-Atlas, au Nord-Ouest du centre administratif d’Irherm. C’est justement de cette zone que parle Léon l’Africain lorsqu’il décrit la montagne des Ilalene, voyons donc comment les traditions rapportent qu’ils y sont venus.

Quittant Tamedoult et s’enfuyant vers le Nord, les Ilalene s’installent d’abord dans la vallée des Issaffene de Tizgui n Ida Oubaloul. Une épidémie de peste survient peu d’années après, si meurtrière que dans les cimetières il y a dit-on sept sépultures superposées. Fuyant le fléau, les survivants poursuivent leur exode vers le Nord, atteignant les territoires qu’ils occupent aujourd’hui -peut-être vers la fin du XIVe siècle.

Peut-être est-ce vers cette époque que les Ilalene furent désignés sous le nom d’Aït Sate Temad « Les Gens au Nombre de sept cents », en souvenir d’un recensement où leur pays comptait ce nombre d’habitants. En tout cas l’installation des Ilalene dans la région des Aït Abdallah où ils se trouvent aujourd’hui ne peut être postérieure à la fin du XIVe siècle car les anciens feuillets de leurs archives - antérieurs au XVe siècle - comprennent des fragments de pactes ayant trait au régime et à la délimitation de leurs marches-frontières.

Rien n’indique si les territoires où s’installent les Ilalene après leur sortie de Tamedoult sont ou non occupés par d’autres populations mais cent cinquante ou deux cents ans après l’exode, au XIVe siècle, les Ilalene étant devenus très nombreux, ils attaquent leurs voisins Achtoukene (Chtouka) s’efforçant de les repousser vers le Nord et le Nord-Ouest. Une lutte assez longue s’engage entre Ilalene et Achtoukene, elle sera arbitrée par le santon Sidi Mohammed ou Mbark d’Aqqa (mort en 1515) qui mettra fin à leurs discordes en plantant son bâton dans le sol et en déclarant: « Ici se trouve la limite entre les Achtoukene et les Ilalene ». C’est là où s’établit le Souq el-Had des Ilalene, à la limite de Tasguedelt (Ilalene) et Aït Mzal (Achtoukene), non loin des Aït Baha.

Ainsi que nous l’avons vu, le marabout Mohammed ou Mbark d’Aqqa est un personnage historique, mort au début du XVIe siècle, ce qui semble indiquer que le conflit entre Ilalene et Achtoukene était terminé à cette époque, lorsque Léon l’Africain mentionnait la position géographique des Ilalene. Depuis lors, il ne semble pas que l’étendue de leurs territoires se soit sensiblement modifiée non plus sans doute que leur genre de vie. Sédentaires ils étaient, sédentaires ils sont restés: leurs exodes n’étaient en rien des migrations de nomades mais des transplantations que des fléaux avaient imposées à des populations sédentaires.


Tamedoult, riche cité minière
En marge des trois principales provinces du Maroc saharien (Sijilmassa, Dra, Oued Noun), nous connaissons l’existence de Tamedoult, de sa mine d’argent et la campagne fertile. Située dans le Dra central au pied du Jbel Bani, entre l’Oued Noun et le Dra oriental à l’Est, elle ne dépend semble-t-il ni de l’un ni de l’autre.

Aux XIe et VIIe siècles, Tamedoult - qui existe au moins depuis la moitié du IXe siècle - est une grande ville qu’entoure une muraille de pierre et de brique, percée de quatre portes; elle renferme deux bains et un bazar très fréquenté. Située dans une plaine, cette cité s’élève non loin d’une rivière (Oued Aqqa) qui vient de la montagne à une distance de dix milles. Toute la région entre ces deux points est couverte de jardins, le territoire de Tamedoult est remarquable par la fertilité du sol et la luxuriance de la végétation au point que les grains y rendent cent pour un. Cette cité est importante par sa mine d’argent qui est riche en minerai.

Tamedoult ne semble pas tenir une place très importante dans le grand commerce, c’est à dire dans le trafic avec le Soudan; elle est toutefois le point de passage ou de rassemblement des caravanes du Maroc saharien. La principale raison d’être de Tamedoult parait être l’exploitation de sa mine d’argent, elle avec Zgoundar (dans le Jbel Siroua) l’une des deux grandes cités minières du Sud marocain au moyen âge. Elle située en outre au débouché méridional du passage qui traverse l’Anti-Atlas central et permet à la moyenne vallée du Sous (Taroudannt) de communiquer avec la zone des oasis, facilitant les échanges entre ces deux contrées.

Le fait que Tamedoult n’occupait pas de place notable dans les échanges transsahariens et qu’elle était importante par sa mine et son commerce régional peut rendre compte qu’elle a été assez peu connue des auteurs arabes, alors que son nom est resté très célèbre dans la région et dans tout l’Anti-Atlas.

Cette ancienne cité au renom légendaire disparaît semble-t-il dans la première moitié du XIVe siècle, sans doute parce qu’elle ne se trouve pas sur un grand itinéraire reliant le Soudan au Nord de l’Atlas et que l’exploitation de sa mine d’argent n’a plus de raison d’être ou ne peut se poursuivre dans l’insécurité. A cette époque en effet, les Maâqils sont dans la région depuis une centaine d’années et les troubles qu’y détermine leur présence peuvent avoir provoqué la ruine de Tamedoult. Et comme ces nomades ont aussi envahi la plaine du Sous au Nord de l’Anti-Atlas et qu’ils y entretiennent l’anarchie, le point de départ et l’arrivée du passage allant de Tamedoult au Sous à travers la montagne sont sous leur dépendance, et cette voie cesse peut-être d’être fréquentée.

Toutefois, le site de Tamedoult n’est pas à jamais déserté, il sera réoccupé à la fin du XVIe siècle par le sultan saâdien Ahmed el-Mansour préparant ses expéditions au Soudan dont il a résolu de s’emparer.


(*) extrait de: D. Jacques Meunié « Le Maroc saharien des origines au XVIe siècle » Librairie Klincksieck 1982, pp 205-371
 
Back
Top