Significations de la géographie en Tamazight

Merci Awzal pour l'info :)

Moi, je ne sais jamais si ce nom d'Agizul vient de la notion de COURAGE ou de PETIT (celui a deux Z non ?).
 
encore quelques lieu et leu sens:
Agdal: le paturage
Azilal:le passage , la clairiere, le belvedere
Tadla:la gerbe (d'herbe)
tawrirt:la colline (dans le rif ou à ouarzazate)
Tawnant:la cote d'une colline
Ulmas:point d'eau
Tahala: source , fontaine
Tmara: la peine physique, la soufrance(de tammara)
Ahermumu: la causerie
 
AGDAL veut dire plus que pairie, le mot vient du verbe GDL : interdire, préserver,...

Le mot est employé à la base pour désigner un endroit réservé auquel on ne peut accéder comme on veut.

D'où le nom peut-être du quartier de Rabat et par extension aussi une prairie appartenant à une tribu.
 
AHERMOUMOU ne signifie pas CAUSERIE a mon avis.Car cela ne correspond pas a un nom de toponyme qui doit etre PHYSIQUE.
Il faut plutot chercher dans la decomposition de ce mot en deux
Aher: le lion........on nomme toujours les gens dans les Immarmochen HRO,HROCH( probalmenet HRO YECH:le lion de Dieu)
MOUMOU ?
le toponyme Ahermoumou aurait quelque lien avec le lion...........
 
La traduction d'ahermumu en causerie n'est pas de moi, je l'ai trouvé dans le livre de M.quitou (si je n'ecorche pas son nom) intitulé "l'arabe marocain" au chapitre "typonomie".Les cadets à l'origine de la tentative du coup d'etat de 1971 sont originaires de la carnaison d'ahermumu rebaptisé depuis "ribat el khayr" , encore un arabisation de plus
 
agerzam a écrit :

Merci Awzal pour l'info :)

Moi, je ne sais jamais si ce nom d'Agizul vient de la notion de COURAGE ou de PETIT (celui a deux Z non ?).
[size=x-small]Les deux peut être : petit courageux ![/size] :)
 
Azul

Source: Le Matin du Maroc (30-01-04)
Tamazight

Lexique des langues : signification des toponymes de
la Région Meknès-Tafilalet

La toponymie est une science récente qui s'intéresse
aux toponymes et tente de comprendre le sens et la
signification des noms des lieux. Elle joue un rôle
important chez les peuples qui recherchent leur
histoire, du fait qu'elle est considérée comme l'un
des éléments qui aident à restituer la mémoire
collective et à reconstruire l'identité culturelle
d'un peuple. Elle permet d'enrichir le lexique des
langues altérées. C'est un aspect, parmi d'autres, qui
traduit l'originalité d'un pays et de son identité et
l'une des spécificités qui peut le distinguer des
autres pays.


L'intérêt de cette science est de faire appel aux
autres sciences pour expliquer la signification d'un
toponyme. Parmi ces sciences, on cite la géographie,
l'histoire, la linguistique, la sociologie rurale,
l'archéologie, la botanique, la géologie,
l'architecture. En effet, les chercheurs d'histoire et
de géographie peuvent faire appel à la toponymie pour
expliquer le mouvement des populations. Pour un
géologue, les toponymes peuvent refléter la nature
géomorphologique, le type de sol et la nature des
roches et des minéraux.

Pour un Botaniste, il peut connaître les espèces
végétales d'une région et peut même reconstituer le
couvert végétal disparu. Malgré le passage de
plusieurs cultures étrangères au Maroc (phénicienne,
Romaine, Vandale, Arabe, Française et Espagnole),
elles n'ont pas pu effacer les toponymes amazighs
originaux, ce qui montre l'enracinement de la culture
amazighe dans la société et le rattachement de l'homme
à sa terre.

Cependant, certains toponymes ont été légèrement
transformés pour les adapter à la prononciation des
langues étrangères, alors que peu de noms ont été
remplacés, ce dernier siècle, par les noms arabes. Ces
derniers peuvent être compris par les Marocains, mais
la majorité des toponymes, d'origine amazighe, sont
très peu ou pas connus aussi bien par les arabophones
que par les amazighophones. Dans cette contribution,
ils seront présentés les toponymes de la région
Meknès-Tafillat les plus connus. Etant donné que 98%
environ des toponymes marocains sont amazighs, l'étude
de la toponymie du Maroc, en particulier, et celle de
Tamazgha (Afrique du Nord) en général, nécessite une
bonne connaissance de la langue amazigh. Ainsi, afin
de mieux comprendre l?origine et la signification des
noms, il est intéressant de donner quelques règles
concernant cette langue. Les noms masculins commencent
par l'article ¨A¨ (Exemples: Afus : la main, Adar : le
pied, Amour : le pays) et les noms féminins commencent
par l'article ¨ Ta¨ et se terminent souvent par T
(Exemples : Tamazight, Tawtemt : femelle, Tawnat : la
haute). Un nom féminin, dépourvu de la lettre T de
l'article, désigne une chose plus grande et un nom
masculin féminisé, par ajout du la lettre T au début
et à la fin, désigne une chose plus petite (exemple :
Tamart : la barbe, Amar : grande barbe, Afous: la
main, Tafoust : petite main). Pour problème de
prononciation (en arabe et en français), l'article A
disparaît chez certains toponymes (Afas : fas, Ameknas
: Meknas, Anadour : Nador) ou être précédé par w
(Azzan : Wazzan, Alili : Walili ..). Les noms des
lieux en amazigh comportent les préfixes suivants : M
(M'ibladen) et BOU (Bouyzakaren) qui veulent dire «qui
a», THIN (Thindouft) qui veut dire «celle de», AN
(Anrar) , AS (Aswen) qui veut dire «où». Pour les deux
derniers cas le A peut disparaître (Nador : Anadour,
Sayes : Asayes). Pour problème de phonétique, la
lettre S se prononce parfois Z et inversement. La
lettre K peut se substituer par Ch et la lettre G par
Y ou J. La transcription utilisée pour les termes
amazighs est la même que celle du français ;
cependant, les lettres Z, D et T deviennent
emphatiques à côté d?une voyelle avec un accent
circonflexe. Meknès : le nom originel est Meknas ou
Ameknas. Le dérivé de ce nom se rencontre dans la
Darija marocain : «mkenhâlou» qui veut dire «il l'a
lui donnée» ou «il l'a frappé». Ce n'est qu'une phrase
amazigh, adaptée à la Darija, qui se dit «imeknast»
qui a le même sens. Ameknas veut dire l'agresseur ou
le provocateur. C'est un nom lié à la tribu zénète
connue par ses agressions sur les autres tribus.
Dans la ville de Meknas, il y a des noms amazighs tel
que: Agdal: prairie privée (du Makhzen), Lehdim :
Ahêddim : le socle, Wislan: Islan pluriel de Isli :
fiancé, Tizimi : plante de graminé (sorte de gazon
sauvage). Zerhoun : Azerhoun désigne le granite.
Cependant cette roche est absente dans la région de
Zerhoun, mais une autre roche, qui lui ressemble, se
rencontre dans la région connue sous le nom de Grès de
Zerhoun. Il est constitué d'éléments qui proviennent
de l'érosion du granite altéré. Zeggouta : Izgouten :
pluriel de Azgou ou Azwou : le vent. La région
désignée est un col. Walili : Alili : laurier rose qui
se développe dans la rivière Khouman. Ce dernier
provient du mot khwaman (Khefwaman) qui veut dire sur
l‘eau (Khef : sur, aman : l'eau). La lettre W est
introduite souvent chez certains noms masculins pour
les adapter à la prononciation arabe. Exemples :
wislan :Islan, Wazzan :

Azzan : chêne Zen, Wargha : Awragh : jaune (couleur de
l'eau chargée de particules de marnes jaunes).

Toulal : Tilal, pluriel de Talalt : support (madrier).
Ce qui veut dire «sur qui on peut compter. On retrouve
le masculin de ce terme (Alal) chez le nom suivant.
Aït Wallal : Ait Allal : les gens sur qui on peut
compter. Agouray : Igouray : pluriel de Agra. Provient
de verbe iger : jeter. Agra veut dire l'étranger.
Boufekrane : mot composé de Bou : «qui a» ou «lieu de»
et ifekran pluriel de Ifker qui veut dire la tortue.
Il a donné le mot «Lfekroun» dans la Darija. Le
toponyme veut donc dire lieu des tortues. Tawejdat :
Colonnade ou le poteau. Le pluriel est «Tiwejda» qui a
donné le nom d'Oujda.

Il y a un autre terme très proche : Tagejdadt
(masculin : agejdad) qui désigne les animaux à queux
coupée. Ifrane : pluriel de Ifri ou Afri qui signifie
grotte ou caverne. C'est de ce nom que provient le nom
Afrika ancien nom de la Tunisie qui a été donné par la
suite au continent africain.

Le «ka» de la fin est introduit par les latins pour
l'adapter à leur langue, comme c'est le cas pour
certains noms qui se terminent par «i».exemple : libi
- libyka, Azrou : roche ou rocher. Nom tiré d'un grand
rocher qui se trouve au centre ville. Le pluriel de
Azrou est Izra, duquel vient le nom Mizra puis Misra
le nom de l'Egypte parce que la civilisation
pharaonique est marquée par la taille des roches et
les constructions en pierres (pyramide, sphinx). Mizra
est composé de «M» qui veut dire «qui a» ou «le lieu
de» et Izra qui désigne les roches ou les pierres.

Plusieurs toponymes amazighs se rencontrent en Egypte.
Le toponymes «Misra» se rencontre au Maroc, notamment
près de la ville de Sefrou (vers la sortie de
Tazouta), qui nomme une région rocheuse. Ben Smim :
Aït Asmim. Asmim est composé de As (lieu de) et mim ou
Amim : le sucré. Asmim veut dire un «lieu agréable ».
Khnifra : Akhenfer qui veut dire Catch. C'est un jeu
très répandu au Moyen Atlas jusqu'au années 60. Le
toponyme désigne le lieu ou se déroule le jeu. Il y a
aussi une histoire qui dit que quelqu'un prenait les
gens (Ikhenfer) pour les faire traverser la rivière de
Oum Rbià (M'rabàin : qui a quarante c-à-d sources).

Il veut dire selon cette anecdote lieu de traversée.
Mrirt : mot qui provient probablement de Tamrirt :
chanteuse, ou poétesse. Cependant, les vieux de la
région pensent qu'il dérive du mot Timrireyt : lieu de
la mort (par le lion) Lakbab : provient de Akebbab :
le menuisier. Krouchen : Ikerrouchen : pluriel de
Akerrouch : chêne vert. Aguelmous : capuchon. C'est un
nom géomorphologique qui traduit la forme du relief.
Michlifen : mot composé de «M : lieu de» et Ichlifen :
pluriel de Achlif (nom rencontré en Algérie : Chlef)
qui veut dire le tas.

Le toponyme veut dire «lieu des tas» (c-à-d de la
neige). Aguelmam Azegza : le lac vert Timehdît: la
protégée. On y trouve la racine du verbe îhdâ :
surveiller. Aït Oufella: Afella veut dire le haut. les
gens de l'altitude (de la montagne). Itzer : du verbe
izra : il a vu. Itzer veut dire qui est vu. Il
signifie : visible Boumia : mot composé de Bou : «qui
a» et Amya : rien. (qui n'a rien) : c'est à dire le
pauvre.

Zayda : Sayda ou Asayda : mot composé de As : lieu de
et Ayda masculin de Tayda : le pin. Zayda veut donc
dire «lieu du grand pin». Aghbalou iserdan : Aghbalou:
la source ; Iserdan : pluriel de Aserdoun : le mulet.
Midelt : provient du nom timdelt : le couvercle. Il
veut dire «lieu fermé» parce que le village était
protégé par les remparts avec une porte. M'ibladen :
mot composé de «M : lieu de» et ibladen, pluriel de
Ablâd qui veut dire pierre ou minéraux. Rich : Arich
masculin de Taricht : la selle. Il veut dire grande
selle.

D'ailleurs, la ville se situe dans une plaine encadrée
par deux rides verticales donnant la forme d'une grand
selle. C'est un toponyme géomorphologique. Mdeghra :
provient de Imdeghren : ancien nom d'Errachidia ou de
Ksar Souk. Adghar : veut dire la place ou le lieu.
Imdeghren veut dire les propriétaires ou les maîtres
de la région. Tamerrakecht : c'est un lieu qui se
situe entre Errachidia et Rich.

le féminin de Merrakech : ancien nom du Maroc. Les
noms que connaît actuellement le Maroc sont tous des
noms étrangers. Maroc (Français), Morroco (Anglais),
Maruecos (Espagnol) Mourrakouch puis Al maghrib
(arabe).
Le nom arabe qui veut dire ouest a été donné par les
orientaux parce que notre pays se trouve à l'ouest des
pays du moyen- orient. Les autres noms dérivent d'un
nom originel composé de Amour et Akouch : Amourakouch.
Amour : la terre ou le pays, masculin de Tamourt : la
terre.

Akouch signifie Dieu. Dans l'antiquité il y avait
plusieurs dieux; Dieu de la lune (Ayour), Déesse de la
pluie (Tanite ou tanyite), Dieu monothéiste : Amoun
(l'unificateur), Dieu de l'enfer : Akouch. Le féminin
de ce dernier est qui désigne un four plein du feu.
D'ailleurs on trouve ce terme dans la Darija qui veut
dire la même chose «Lkoucha». le nom Mourakouch ou
Amourkouch veut donc dire «Pays du Dieu» ou «Terre
Sainte».

L'appellation arabe (Mourrakouch) est très proche du
nom original. Cependant la question qui se pose est
pourquoi a-t-on ignoré ce nom authentique au profit du
nom «Al Maghrib» donné par les orientaux et qui n'a
pas de sens pour nous. Il est peut être temps de
revoir ce nom.

A suivre

Saïd KAMEL

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Ps l'explciation pour Mizra (Egypte), je la trouve un peu tirée par les cheveux :)
 
Mon cher Adrar,

Je tiens à te remercier pour toutes les explications que tu t'évertues à nous prodiguer. Je suis très content de t'avoir parmi nous. C'est vraiment plaisir de te lire. Je dirais même que tu es un océan de savoir, sans vouloir exagérer en encore moins être obéquieux.

Les toponymes? Grande question et vaste débat. Personnellement, j'ai toujours pensé que tout ce qui'est dit sur cette question reste des hypothèses qu'il est impossible de vérifier pour autant qu'il est impossible de suivre l'évolution de la langue amazighe et toutes les influences aussi diverses que variées qu'il a subies.

Personnellement, je pense que l'influnce de l'hébreu est importante. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que c'est une langue extrêmement proche de l'arabe. Par conséquent, tous les mots sémitiques de l'Amazighe sont systématiquement mis dans la catégorie des emprunts à la langue arabe. Ce qui est une erreur, à mon avis!

Ma question mon cher Adrar, le phénicien ( une autre langue sémitique si je ne me trompe pas ) et l'hébreu ne sont-ils pas passé sous silence ?

Je te donne juste un exemple: des prénoms comme Brahim, Daoud, Moussa, ne sont pas venus forcément avec la conquête arabe!
 
Pour moi WALILI signifie bien le LAURIER ROSE.

La présence de sufète dans la ville indique bien l'antériorité par rapport à la présene et donc l'appellation romaine.

D'un point de vue linguistique, le W- est seulement un archaïsme de la langue qui se retrouve encore de nos jours dans de nombreux mots.

Ainsi AGERZAM et WAGERZAM se cotoient en Tachelhit tout comme d'autres (WARZAN,WABIBA,...).

Il est très probable que WALILI soit l'ancienne forme de ALILI, surtout que la région regorge de laurier rose.


[ Edité par agerzam le 2/2/2004 13:31 ]
 
La question est :

Dans quelles sources trouve-t-on le nom WALILI ? (arabes, plus anciennes ?)
Où peut-on voir Alili avec Aïn ? Une source arabe ne serait pas une preuve, le aïn s'est bien introduit dans le nom du Draa qui n'en avait pas dans l'Antiquité.

Il n'y a pas forcément de lien entre Walili et Volubilis, un nom indigène différent d'un nom étranger pour une même ville s'est déjà vu.

Mais si il y avait la présence de sufètes, comment s'appellait la ville avant les Romains ? Y-a-t-il des sources ?

Le fait que des WA- appraissent ne signifie pas forcément une antériorité puisque la pratique actuelle montre un emploi simultané possible.

De plus tous les Wa- n'ont pas la même origine, le Wa de Warzazat vient de WAR : SANS.

Personnellemnt si ZERHOUN et SEFROU se retrouvent dans le vocabulaire amaighe, je ne vois pas pourquoi il faudrait aller les chercher ailleurs.
 
Je vais essayer de retrouver la source :)
Il me semble que c'était d'époque romaine et que le fleuve était appelé DARAT.

Pour Warzazate, il s'agit de la bonne explication je crois car la ville n'est pas très ancienne et ce mot est expliqué ainsi par les habitants.

Tu dis
"3lili relatif au nom du laurier rose c'est la prononciation locale de ce mot".

Mais cela n'est nullement une preuve quand on connait l'usage rifain.
Je ferai d'ailleurs remarquer que les Rifains ont introduit le aïn dans ASERDUN donnant AS3aDUN.
(d'autres mots ont subi cela).
 
Adrar, si ca t'intéresse voici un texte qui parle du phénomène WA-

http://www.brugnatelli.net/vermondo/articoli/Annexion.html
 
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