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Entretien avec Ilyas El Omari, président de l’Association Rif pour la solidarité et le développement
“Les Rifains ne sont pas séparatistes”

Originaire du Rif, membre de la Gauche socialiste unifiée, militant associatif, Ilyas El Omari a été élu président de l’Association Rif pour le développement et la solidarité. Dans cet entretien, il revient sur les objectifs de l’association et rappelle la marginalisation de la région du Rif.

Propos recueillis par
Abdallah Ben Ali




• Ilyas El Omari, président de l’Association Rif .



• Maroc Hebdo International : Plus de 500 personnalités issues de la région du Rif viennent de créer l’Association Rif pour le développement et la solidarité (Arid) dont vous êtes le président. Quels sont les motivations et les objectifs de cette initiative?
- Ilyas El Omari : Ce projet ne date pas d’hier. Plusieurs personnalités rifaines installées à Rabat y réfléchissaient et en débattaient depuis quelques années. J’en faisais partie. Nous étions particulièrement interpellés par la marginalisation de notre région et son sous-développement par rapport au reste du Maroc. Le séisme qui a frappé la ville d’Al-Hoceima en mars dernier a montré à tous la gravité et l’ampleur des déficits dans cette région, le débat sur la création de cette association s’est sensiblement élargi après ce douloureux événement. Des acteurs locaux et des cadres issus du Rif, installés aux quatre coins du Maroc, s’y sont associés. Nous étions unanimes à constater qu’il y avait une urgence et qu’il était grand temps pour l’élite du Rif d’assumer ses responsabilités.
• MHI : Pensez-vous que l’Arid est représentative de cette élite ?
I- lyas El Omari : Je ne suis pas le seul à le penser. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la liste des 97 membres du conseil d’administration de cette association pour se rendre compte qu’elle regroupe une bonne partie de cette élite. Vous y trouvez de hauts commis de l’Etat, des fonctionnaires ainsi que des cadres et des entrepreneurs du secteur privé. L’Arid rassemble également, et c’est là une première au Maroc, toutes les obédiences politiques et idéologiques. Des membres du Mouvement populaire y côtoient, en bonne entente, des militants de la Gauche socialiste unifiée. Le dénominateur commun entre les membres de l’association, c’est leur appartenance au Rif et leur souci de contribuer à la promotion des conditions de vie matérielles et morales de la population de cette région.
• MHI : Seuls les Rifains sont membres de l’Association ?
- Ilyas El Omari : oui.
• MHI : Ne craignez-vous pas, dans ces conditions, d’être taxés de sectaires et de régionalistes ?
- Ilyas El Omari : Notre association est, certes, une association régionale. Elle ne s’en cache pas. Mais sa démarche est aussi une démarche nationale dans la mesure où elle s’assigne pour objectif principal d’intégrer la région dans le processus de développement socio-économique du pays.
• MHI : Le Rif n’était-il pas intégré dans ce processus ?
- Ilyas El Omari : Non. Le Rif a souffert d’une marginalisation systématique, dont les effets sont aujourd’hui criants. Le déficit sanitaire et éducatif y est immense. La région enregistre le taux de chômage des jeunes diplômés le plus élevé à l’échelle nationale. Au lendemain de la décolonisation, l’Etat avait abandonné notre population à son sort. Les dépenses publiques étaient rares et les investissements privés inexistants. Aucun plan d’aménagement n’a été initié et aucune infrastructure de base digne de ce nom n’a été édifiée. En matière de routes, aucun tronçon n’a été construit depuis la fin des années 1950. Ce qui fait que le Rif reste pratiquement enclavé. Les routes qui y mènent sont délabrées et difficilement praticables. Aujourd’hui, le trajet (170 Km) entre Al-Hoceima et Taza se fait pour l’automobiliste en 5 heures. Lors du dernier séisme à Al-Hoceima, les secouristes mobilisés à Fès à 3 heures du matin n’avaient pu gagner la ville sinistrée qu’à onze heures du matin. Ils n’ont jamais pu accéder à certains douars enclavés touchés par la catastrophe.
• MHI : A qui incombe, à vos yeux, la responsabilité de cette situation ?
- lyas El Omari : La responsabilité incombe, bien évidemment, à certains centres de pouvoir à Rabat, qui avaient tout fait, jusqu’à 1999, pour créer et entretenir au plus haut niveau de l’Etat une perception fausse et négative des Rifains. Ces mêmes centres de pouvoir ont mené à l’encontre du Rif une politique fondée sur la marginalisation, la privation et la répression, parfois aveugle et sanglante. Quand les gens protestaient contre ces injustices, la seule réponse du pouvoir était la manière forte.
• MHI : Cela n’a-t-il pas créé des courants centrifuges dans la région ?
- Ilyas El Omari : Les Rifains n’ont jamais été des séparatistes. Et ils ne le seront jamais. Ceux qui avancent de pareilles hypothèses ignorent l’histoire et la réalité de la région. Rappelez-vous que le héros du Rif, Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, avait non seulement parrainé, au Caire, les nationalistes marocains, mais également tous les mouvements de libération nationale en Afrique du Nord. Un homme qui militait pour l’unification du Maghreb ne pouvait pas être favorable au dépècement du Maroc. Je n’oublierai jamais la ferveur avec laquelle les Rifains ont accueilli, en 1999, SM le Roi Mohammed VI et qui, à mes yeux, était un cinglant démenti pour ceux qui avaient mis en doute notre attachement à la patrie et à ses symboles. Pour la première fois dans l’histoire de la région, les femmes, certaines sans l’autorisation de leurs maris, avaient pris part à un rassemblement public. Elles voulaient, coûte que coûte, participer à l’accueil du Souverain. Et figurez-vous que l’unique demande formulée par les gens du Rif, alors, à l’adresse de SM le Roi était de congédier le puissant ministre d’Etat à l’intérieur, d’alors, Driss Basri. Par la ferveur et la spontanéité de leur accueil à SM le Roi, ils avaient également adressé aux hautes autorités un message codé.
• MHI : lequel ?
- Ilyas El Omari : A mon sens, il s’agit ni plus de moins que d’un rappel d’une vérité incontestable : les gens du Rif sont attachés au pays et ne veulent pas autre chose que d’être des citoyens à part entière dans un Maroc démocratique et égalitaire.
• MHI : Ce message a-t-il été entendu ?
- Ilyas El Omari : Je le crois effectivement. Depuis l’avènement du nouveau règne, un regain d’intérêt pour le Rif est perceptible. D’importants chantiers sont ouverts dans le domaine des infrastructures de base. Le tronçon de la rocade reliant Al-Hoceima et El Jebha près de Tétouan verra bientôt le jour, un aéroport est en cours de construction et plusieurs importants projets d’habitat sont initiés. Notre association veut accompagner cet effort. Nous voulons surtout participer à la concrétisation du discours royal à Al-Hoceima, le 25 mars dernier. Le Souverain y avait appelé à faire de cette partie du Maroc « un pôle de développement urbain et rural dans la région du nord, intégré dans le tissu économique national ».

Maroc-hebdo
 
J'ai déjà lu ces conneries...

Moi je suis séparatiste et j'emmerde les Rifains qui ne le sont pas !

Je ne pardonnerai jamais et je n'oblierai jamais les crimes commit contre le Rif.

Jamais !

Vive le Rif Autonome économiquement (comme il l'a toujours été) et politiquement (vive la démocratie berbère) !
 
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