quel est l'origine de tifinagh?

azeul

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Certains disent que les lettres de tifinagh non aucun origine amazigh et qu'ils sont créent seulement pour faire de la trouble ???????[size=medium][color=000099]izd awa saht?[/color][/size]
 
c'est sûr que ça existe le tifinagh il n'y a de doute là-dessus.
c'est vrai qu'avec l'arabisation les imazighn l'ont laissé tomber mais les twergs eux l'ont toujours utilisé.
De plus au maroc par exemples les berbere ont continué à l'utiliser inconsiament dans les tapis berberes, les bijous...etc
 
Voici l'extrait d'un article de Ahmed Siraj ( historien et archéologue marocain ).


" .... On évalue aujourd’hui à plus de 1300 textes, le nombre d’inscriptions libyques connues jusqu’à présent au Maghreb. On entend par " écriture Libyque " celle datée de la période préislamique. D’autres textes plus nombreux et plus récents sont connus au Sahara. Ils présentent un aspect différent mais qu’on considère généralement comme étant dérivé du Libyque antique. Ce sont les inscriptions en tifinagh encore utilisées de nos jours par les Touaregs. L’espace géographique couvert par ces inscriptions s’étend sur l’ensemble du territoire des peuples Tmazighen, des îles Canaries jusqu’en Libye et de la Méditerranée jusqu’au Niger. Les inscriptions libyques se répartissent sur le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, et la Libye avec une densité et une chronologie variables. C’est l’ancien royaume des rois numides (nord-ouest tunisien et algérien) qui a fourni le plus grand nombre d’inscriptions, d’où le qualificatif " numidique " attribué à cette écriture au départ. C’est aussi cette région, et plus particulièrement le fabuleux site de Dougga, qui a donné des inscriptions bilingues (Libyquo-punique) ayant permis de déchiffrer quelques textes officiels. Cela dit, l’exploration est loin d’être achevée car de nouvelles découvertes ne cessent d’augmenter le nombre d’inscriptions dans le reste du Maghreb et d’élargir l’espace de leur diffusion. Les nouvelles découvertes effectuées récemment au Maroc le prouvent.

Malgré les progrès de recherches de ces dernières années, plusieurs aspects liés au Libyque demeurent inexpliqués. L’un des problèmes qui a suscité des débats est celui des origines qui restent difficiles à établir, d’autant plus que nous disposons de peu d’inscriptions datées. On a longtemps considéré que le Lybique dérivait de l’alphabet phénicien sans pouvoir expliquer le processus de parenté. L’existence des signes communs aux deux écritures et le nom Tifinagh donné à la forme actuelle du Libyque constituaient des arguments pour les défenseurs de cette thèse. En revanche, d’autres éléments contredisent la thèse d’une "origine punique". La graphie des signes puniques est cursive alors que les caractères Libyques sont anguleux, géométriques. Le sens de l’écriture est aussi différent. Le punique s’écrit horizontalement de droite à gauche, tandis que le Libyque s’écrit en général verticalement. Les inscriptions officielles de Dougga écrites en lignes horizontales semblent avoir été le résultat d’une influence punique. Ceux qui cherchaient à rattacher le Libyque à des écritures orientales ne considéraient pas l’éventualité d’une invention et non pas d’une introduction. Aujourd’hui plusieurs chercheurs croient de plus en plus à une origine locale.

Le Libyque remonterait au VII siècle avant J.C.

La datation de cette écriture est aussi sujet de discussion. Ces inscriptions sont en grande partie funéraires et ne portent aucun indice de datation. D’autres textes se trouvent superposés à des gravures rupestres remontant à la période préhistorique, ce qui complique la tâche de datation. Pendant longtemps on a opté pour une chronologie basse qui attribue un rôle décisif à l’influence de l’écriture punique dans la formation de l’alphabet Libyque. Cette datation s’appuie sur une étymologie du nom Tifinagh qui signifiait à l’origine " les puniques " et sur des attestations numidiques révélées par les inscriptions bilingues (punique Libyque) de Dougga (Tunisie). Une de ces inscriptions est datée : il s’agit de l’inscription du temple de Massinissa qui date la construction du temple en l’an 10 du règne de Micipsa, c’est-à-dire 138 ou 139 av. J. C. Cette chronologie ne fait pas remonter la datation de ces inscriptions, et donc de l’écriture, au-delà du IIe siècle av. J. C au III’ siècle av. J. C.

Mais on croit de plus en plus que l’écriture libyque devrait remonter à une date plus ancienne. Le document clé qui appuie cette hypothèse est la fameuse gravure de Azib n-Ikkis dans le Haut Atlas marocain. Découverte en 1959, cette gravure comporte une inscription libyque de 15 à 16 caractères à l’intérieur d’un cartouche anthropomorphe vertical. La technique du trait, la patine et le style sont identiques à la gravure datée de l’âge de Bronze. G. Camps considère fermement que "même en rajeunissant à l’extrême le contexte archéologique", cette inscription est bien antérieure au VII-Ve siècle av. J. C. Plusieurs chercheurs s’accordent désormais à ne pas écarter l’hypothèse de l’ancienneté de certaines inscriptions libyques de l’Atlas saharien, du Sahara Central, de l’Air, de l’Atlas et du Sud marocains. L’argument de cette haute chronologie, qui atteint parfois 1500 av. J. C, est la contemporanéité des témoignages épigraphiques avec les gravures et les peintures.

Le Libyque est caractérisé par un phénomène de régionalisation marquée. La majorité des inscriptions provient des zones proches de la sphère de la civilisation punique et latine : Nord de la Tunisie, Nord Constantinois, Nord du Maroc, la carte de répartition des inscriptions libyques du Maghreb montre un déséquilibre numérique entre ces régions et le reste du Maghreb. Cet état de fait a été comme l’argument qui confirme l’origine punique de cette écriture. Pourtant, il se peut que ce déséquilibre ne soit le résultat d’un déséquilibre dans les stratégies des explorations archéologiques qui ont beaucoup insisté sur les zones soumises aux cultures étrangères aux dépends de celles restées autochtones. Notant que malgré le nombre faible des inscriptions trouvées hors des espaces punico-latins d’Afrique du Nord, c’est dans le lot de ces inscriptions qu’on retrouve des témoignages chronologiques et thématiques importants.

Depuis le XIX siècle, les spécialistes ont pris l’habitude de distinguer deux types d’alphabets libyques : l’alphabet oriental et l’alphabet occidental. Quoi qu’il reflète les différences entre les alphabets utilisés sur les inscriptions de la Tunisie occidentale et celui des inscriptions du Maghreb occidental, aujourd’hui, ce schéma est presque dépassé. Plusieurs types d’alphabets semblent avoir existé et les différences régionales sont remarquables.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette diversité du Libyque dont le plus important reste l’évolution chronologique de l’alphabet, les influences subies par les formes d’écritures étrangères, phénico-punique en particulier et le particulier le morcellement social des entités ethniques du Maghreb. On peut plutôt parler d’écritures libyques.

L’écriture Libyque outil de transmission du savoir.

Le Libyque pose toujours des problèmes de déchiffrement et de lecture. Peu d’inscriptions ont été lues jusqu’à présent. C’est surtout grâce aux inscriptions bilingues qu’on arrive à déchiffrer les inscriptions libyques dites orientales. Pour le reste des inscriptions, funéraires en général, la lecture est impossible aujourd’hui.

Essentiellement consonantique, comme c’est le cas des alphabets sémitiques, le Libyque oriental se compose de 24 signes. Fulgence, auteur du Ve siècle rapporte que le nombre de ses signes est de 23 pour les écritures occidentales, il est impossible pour le moment d’avancer une hypothèse sur le nombre de signes. On remarque par ailleurs une différence entre les signes utilisés dans les inscriptions de l’Algérie par rapport à ceux du Maroc et vice-versa.

Les futures recherches ont beaucoup d’aspects confus à expliquer, en particulier la datation des premières attestations libyques liées à l’art rupestre. Le processus du passage du style figuratif aux signes géométriques de l’art rupestre, puis à l’alphabet, est un thème qui continue à préoccuper les chercheurs. Sans parler évidemment du problème du déchiffrement des inscriptions libyques qui reste entièrement posé. La tradition de l’écriture libyque a certainement continué, sous forme de Tifinagh, au Moyen âge et à l’époque actuelle. Pourtant, tout comme la langue qu’elle exprimait, jamais cette écriture ne s’est confirmée comme outil de transmission du savoir. Pour quelle raison ? C’est là toute la question... "
 
1- Les Tifinaghs sont bien d'origine amazighe.


2- Les seuls troubles qui pourraient résulter de leur utilisation seront créés par ceux qui sont contre pas par les Tifinaghs ou les Amazighes.
 
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