Re : Présidentielles 2007
Le Maghreb un peu interloqué
19 avril 2007
Les Echos
http://www.lesechos.fr/info/france/300163166.htm
Les récents attentats au Maroc et en Algérie n'ont pas relégué aux oubliettes l'élection française. Le quotidien algérien « El Watan » lui consacrait encore, hier matin, un long article titré « A cinq jours de l'élection présidentielle française : Le Pen, cauchemar des Français », en référence au spectre de 2002. De Rabat à Tunis en passant par Alger, on s'intéresse de près, comme la plupart du temps, à ce qui se passe « sur l'autre rive de la Méditerranée ». Normal. On y a souvent de la famille. Et puis, il y a, cette fois, une nouvelle curiosité liée à la relève de génération dans cette élection.
Mais Tunisiens, Marocains et Algériens, dont beaucoup suivent les débats en regardant les chaînes françaises, s'interrogent. « La fluctuation des intentions de vote fait peur aux candidats et aux Français. Aucun candidat n'est sûr de terminer la course en tête », résumait ainsi hier « El Watan ».
Quid de la politique étrangère
Qui de François Bayrou, Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy l'emportera ? Et surtout, qu'est-ce que cela signifiera pour les relations entre la France et ses traditionnels partenaires nord-africains ? « On aurait aimé trouver quelque réponse dans la campagne. Cela n'a pas été le cas. On reste philosophe. Nous savons bien qu'une élection en France ne va pas se jouer sur des thèmes de politiques étrangères », commente un observateur averti marocain.
Si, à Rabat, l'identité du futur locataire de l'Elysée ne compte finalement guère, à Alger et Tunis, on remarque que les « relations avec la droite ont généralement été meilleures ».
Mais les cartes sont, cette fois un peu brouillées. L'évocation par Nicolas Sarkozy d'un ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration n'a guère été appréciée dans les trois pays du Maghreb où on avait auparavant salué le fait que les Beurs soient devenus les « chouchous » de la campagne. La proposition du candidat de l'UMP a ancré le sentiment répandu qu'il « fait peur », comme on le dit à Alger.
Mais la candidate du Parti socialiste n'est pas épargnée. « C'est bizarre quand même cette instrumentalisation du thème de la nation et le drapeau », commente- t-on à Rabat. La France n'est-elle pas finalement tombée sur la tête, se demande-t-on dans les trois pays méditerranéens ?