Courrier à Tel Quel :
Avec le respect que je dois à votre magazine, qui tente de hisser le drapeau d'une presse écrite libre au Maroc, il me semble opportun de lui adresser amicalement l’observation suivante : la darija est bien UNE et non pas LA seule langue maternelle des marocains, l'autre langue maternelle étant bien sûr l'amazigh. Cela n'exclut pas que pour beaucoup de Marocains, dans la couche sociale des nantis et de ceux qui sont nés avec une cuillère en or à la bouche, c'est bien le français qui est devenu leur langue “maternelle” de facto. Dans ce cas précis, les parents, éduqués eux-mêmes en français, veulent investir dans cette langue pour que leurs enfants aient une valeur ajoutée par rapport aux enfants des couches déshéritées... Intéressons-nous à présent à autre chose : la manière d’analyser, voire de critiquer, le discours et l’action du roi. Il me semble, dans ce cas, que le problème ne vient pas de l'utilisation d'une langue, n'importe laquelle, mais de son impact. C’est cela qui doit pris en considération. L'outil linguistique utilisé joue, parfois, un rôle essentiel dans le façonnement du message. Ceci est valable en général, au-delà des seules activités liées au roi. N’importe quelle analyse d’un fait de société peut prendre un tour nouveau, inattendu. Et cela ne se prête guère à la dérision, chez les arabophones mais aussi chez les francophones. On le sait bien, l'utilisation d'une langue comme outil de communication n'est jamais neutre ni innocent, au vu des utilisateurs en interaction dans un milieu social et socioculturel donné.
Sellam Amar, Rabat.
Avec le respect que je dois à votre magazine, qui tente de hisser le drapeau d'une presse écrite libre au Maroc, il me semble opportun de lui adresser amicalement l’observation suivante : la darija est bien UNE et non pas LA seule langue maternelle des marocains, l'autre langue maternelle étant bien sûr l'amazigh. Cela n'exclut pas que pour beaucoup de Marocains, dans la couche sociale des nantis et de ceux qui sont nés avec une cuillère en or à la bouche, c'est bien le français qui est devenu leur langue “maternelle” de facto. Dans ce cas précis, les parents, éduqués eux-mêmes en français, veulent investir dans cette langue pour que leurs enfants aient une valeur ajoutée par rapport aux enfants des couches déshéritées... Intéressons-nous à présent à autre chose : la manière d’analyser, voire de critiquer, le discours et l’action du roi. Il me semble, dans ce cas, que le problème ne vient pas de l'utilisation d'une langue, n'importe laquelle, mais de son impact. C’est cela qui doit pris en considération. L'outil linguistique utilisé joue, parfois, un rôle essentiel dans le façonnement du message. Ceci est valable en général, au-delà des seules activités liées au roi. N’importe quelle analyse d’un fait de société peut prendre un tour nouveau, inattendu. Et cela ne se prête guère à la dérision, chez les arabophones mais aussi chez les francophones. On le sait bien, l'utilisation d'une langue comme outil de communication n'est jamais neutre ni innocent, au vu des utilisateurs en interaction dans un milieu social et socioculturel donné.
Sellam Amar, Rabat.