Sur le front des armes de destruction massive, Israël redoute de se retrouver isolé. La menace irakienne a disparu. L'Iran a accepté des contrôles internationaux de ses installations nucléaires. Le colonel Khadafi a proclamé qu'il renonçait à ses armements non-conventionnels. Sous la pression américaine, la Syrie pourrait suivre le mouvement.
Pour Israël, en revanche, aucun changement n'est en vue. Une attitude qui donne de sérieux arguments aux pays Arabes pour mener une campagne contre l'armement nucléaire israélien. Jusqu'à présent, les Américains se sont abstenus de faire pression. Mais George W. Bush s'est refusé contrairement à Bill Clinton de s'engager par écrit à ce que les initiatives américaines sur le contrôle des armements ne portent pas atteinte «aux capacités de dissuasion stratégiques» israéliennes.
«Un certain secret doit être maintenu, les soupçons et le brouillard qui entourent cette question est constructif car il renforce notre dissuasion», a coutume d'affirmer Shimon Pérès, l'ancien premier ministre, considéré comme le principal artisan du programme nucléaire israélien développé dans les années 50 et au début des années 60 avec l'aide de la France.
Officiellement, Israël a toujours maintenu le flou en utilisant depuis quarante ans une formule leitmotiv assurant que l'Etat hébreu «ne sera pas le premier pays à introduire l'arme nucléaire dans la région». Mais selon les experts militaires étrangers, Israël dispose d'un arsenal comprenant quelque 200 bombes atomiques ainsi que des missiles à moyenne et longue portée. Le voile de mystère avait été en partie levé en 1986 avec les révélations de Modehaï Vanunu, un technicien employé à la centrale nucléaire de Dimona dans le sud d'Israël. Enlevé à Rome par le Mossad, il a ensuite été condamné à une peine de 18 ans de prison qu'il doit achever de purger l'an prochain.
Jusqu'à présent, les Américains ont fermé les yeux. Selon les médias israéliens, un «arrangement» datant de 1969 prévoit que les Etats-Unis n'exerceront pas de pression pour que l'Etat hébreu adhère au traité de non-prolifération nucléaire à condition qu'une certaine «ambiguïté» soit maintenue, autrement dit qu'Israël ne reconnaisse pas officiellement être une puissance nucléaire. Tous les dirigeants israéliens ont respecté ce contrat tout en arguant que la communauté internationale n'avait jamais réussi à empêcher des pays musulmans de développer des armes de destructions massives.
Récemment, Ariel Sharon a réitéré cette position et souligné qu'il est «impossible de s'attendre à ce que les Américains restent pour toujours dans la région».
Pour tenter de répondre aux critiques virulentes des pays arabes notamment de l'Egypte qui dénoncent la politique «de deux poids deux mesures» des Etats-Unis, les dirigeants israéliens se sont dits prêts à accepter des contrôles internationaux à condition que tous les Etats de la région signent un traité de paix et acceptent des contrôles israéliens de leurs installations militaires. Un scénario qui relève du mirage. Cette position risque d'ailleurs d'être de plus en plus difficilement tenable.
Lefigaro.
:-o :-o :-o :-x
Pour Israël, en revanche, aucun changement n'est en vue. Une attitude qui donne de sérieux arguments aux pays Arabes pour mener une campagne contre l'armement nucléaire israélien. Jusqu'à présent, les Américains se sont abstenus de faire pression. Mais George W. Bush s'est refusé contrairement à Bill Clinton de s'engager par écrit à ce que les initiatives américaines sur le contrôle des armements ne portent pas atteinte «aux capacités de dissuasion stratégiques» israéliennes.
«Un certain secret doit être maintenu, les soupçons et le brouillard qui entourent cette question est constructif car il renforce notre dissuasion», a coutume d'affirmer Shimon Pérès, l'ancien premier ministre, considéré comme le principal artisan du programme nucléaire israélien développé dans les années 50 et au début des années 60 avec l'aide de la France.
Officiellement, Israël a toujours maintenu le flou en utilisant depuis quarante ans une formule leitmotiv assurant que l'Etat hébreu «ne sera pas le premier pays à introduire l'arme nucléaire dans la région». Mais selon les experts militaires étrangers, Israël dispose d'un arsenal comprenant quelque 200 bombes atomiques ainsi que des missiles à moyenne et longue portée. Le voile de mystère avait été en partie levé en 1986 avec les révélations de Modehaï Vanunu, un technicien employé à la centrale nucléaire de Dimona dans le sud d'Israël. Enlevé à Rome par le Mossad, il a ensuite été condamné à une peine de 18 ans de prison qu'il doit achever de purger l'an prochain.
Jusqu'à présent, les Américains ont fermé les yeux. Selon les médias israéliens, un «arrangement» datant de 1969 prévoit que les Etats-Unis n'exerceront pas de pression pour que l'Etat hébreu adhère au traité de non-prolifération nucléaire à condition qu'une certaine «ambiguïté» soit maintenue, autrement dit qu'Israël ne reconnaisse pas officiellement être une puissance nucléaire. Tous les dirigeants israéliens ont respecté ce contrat tout en arguant que la communauté internationale n'avait jamais réussi à empêcher des pays musulmans de développer des armes de destructions massives.
Récemment, Ariel Sharon a réitéré cette position et souligné qu'il est «impossible de s'attendre à ce que les Américains restent pour toujours dans la région».
Pour tenter de répondre aux critiques virulentes des pays arabes notamment de l'Egypte qui dénoncent la politique «de deux poids deux mesures» des Etats-Unis, les dirigeants israéliens se sont dits prêts à accepter des contrôles internationaux à condition que tous les Etats de la région signent un traité de paix et acceptent des contrôles israéliens de leurs installations militaires. Un scénario qui relève du mirage. Cette position risque d'ailleurs d'être de plus en plus difficilement tenable.
Lefigaro.
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