MCA: Quelques refeléxions sur l'état des lieux

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Mouvement Culturel Amazigh:
Quelques refeléxions sur l'état des lieux

Publié par: Rédaction
Auteur: Agraw Amazigh
Dernière modification:
samedi 9 juin 2007



CMA Agadir, 1er mai 2007.
Photo: Tamaynut. Un diagnostic sans concession du mouvement amazigh est plus que jamais urgent. L’autocritique n’a jamais fait de mal à personne d'autant plus que ce texte a le mérite de poser des questions qui dérangent. Il propose aussi des réponses que les animateurs du mouvement amazigh cherchent sans cesse. Il y va de l’avenir de leur culture et d’eux-mêmes.

Faiblesses:
1)- L'écrasante majorité des cadres du mouvement culturel amazigh (MCA) est malheureusement passée par l'école arabe et bon nombre d'entre eux (ceux qui ne sont pas arrivés à corriger personnellement les déficiences par des lectures et/ou des études complémentaires) sont donc incapables de produire des idées et encore moins des programmes politiques, ou même d'avoir une vue holiste des problèmes traités, ce qui nous amène aux constats alarmants suivants:

a) De prime abord, notons que l'essentiel des mots d'ordre lancés jusqu'à présent (en tout cas au «Maroc») par le MCA sont les mêmes (mais renversés) que ceux défendus par les partisans de l'idéologie arabo-baâthiste et arabo-islamiste ! Il ne faut même pas, dès lors, s'étonner de son incapacité à mobiliser durablement et enclencher un quelconque processus socio-culturel capable de faire émerger une alternative politique à ces idéologies qu'il est censé combattre par la défensive ! C'est comme si on essayait de soigner un symptôme et non la cause d'une maladie grave... Ou encore, soigner un malade mental par un médecin lui-même atteint par la même maladie… Les "élites" du Mouvement amazigh ont toujours été timides dans leur dénonciation de l'arabisme et de l'intégrisme religieux en général. La plupart de ces "élites" sont, en effet, formés durant les années 70 et 80 au sein des formations politiques de gauche arabiste (USFP, PPS …). En rejoignant les rangs du MCA quelques années plus tard, ils ont gardé ce complexe d'infériorité qu'ils ressentaient au sein de leurs formations respectives, d'où leur incapacité à les critiquer et à s'autocritiquer. Soumis à la politique politicienne et à ses rouages, ils voient la situation par les mêmes mécanismes et concepts utilisés par la gauche (lutte des classes …) et mal compris au point d'en faire des schémas mécanistes farfelus intégralement plaqués sur la situation qu'ils prétendent analyser.

b) Le Mouvement amazigh a toujours été timide dans sa dénonciation de l'arabisme en général. C'est comme un tabou qu'il ne faudrait pas aborder comme « pour ne pas s'attirer la foudre » des Arabo-baâthistes et autres islamistes. Il est dès lors impossible que des alliés objectifs (les minorités du « monde arabe », et il y en a des dizaines de millions) les soutiennent s'ils ne bougent pas le petit doigt sur une question aussi essentielle et commune à toutes ces minorités? Comment des politiciens occidentaux – à supposer qu'il y en ait qui soient bienveillants - arrêtent d'arabêtiser les beurs en Europe et soutiennent au besoin (lors d'arrestations par exemple) les militants s'ils n'entendent pas d'eux un autre son de cloche que l'officiel ? Il lui faudrait analyser, dénoncer tout haut et démystifier cette idéologie ! Il est vrai que ce n'est pas chose facile vu le boycott que lui réservent les médias internationaux ; mais ce n'est pas propre aux Imazighen : il en va de même pour tous les minorisés du « monde arabe » !

c) Le MCA a toujours privilégié le travail à l'intérieur de Tamazgha au détriment d'un travail de lobbying au potentiel extrêmement efficace comme le font les autres minorités du « monde arabe »(2) un peu partout en Occident. Quand des tentatives de lobbying sont faites – ils sont le plus souvent l'œuvre de l'association Tamaynut - les textes sont mal écrits (et en caractères araméens s'il vous plait…) et les destinataires mal ciblés. De plus il n'est pas fait de manière systématique (professionnellement et pas par des bénévoles) et vient toujours assez tard. La seule langue utilisée (quand ce n'est pas l'arabe, ce qui est non seulement totalement inutile ici en Occident, mais nuit même, de par l'image négative que cette langue dégage, à son impact) est le français, alors que celui-ci, en pleine perte de vitesse, ne permet pas de toucher les cibles déterminantes aujourd'hui (côté anglo-saxon). Le monde anglo-saxon est celui qui mène aujourd'hui l'économie et la politique mondiales. Il faut absolument aborder ce tournant et quitter le navire (francophone) avant qu'il ne coule avec nous : regardez la piètre situation des chanteurs Imazighen en France... Il vaut mieux prendre son élan et frapper le serpent à la tête que de le prendre immédiatement par la queue… comme on me donne un peu l'impression de faire jusqu'à présent.

d) Le mouvement amazigh ne se déclare pas franchement comme un mouvement laïc et pourtant, malgré que ce soit une des caractéristiques de la culture amazighe, même les autorités en place savent que c'est le seul moyen de vaincre le sous-développement. C'est ce qui explique leur opposition à l'entrée de la laïcité en dehors de leurs villas bien feutrées… Les arabo-baâthistes locaux n'ont pas intérêt, comme d'ailleurs ceux du Moyen-Orient, à soulever ce lièvre en Tamazgha, car cela les priverait de cette situation chaotique dont ils profitent économiquement et politiquement ; il faut que le mouvement culturel amazigh s'en fasse le porte-drapeau, quitte à se mette à dos les autorités en place ! Les raisons en sont que ceux-là sont toujours abreuvés par la manne pétrolière et qu'une autonomie économique de Tamazgha leur ferait perdre le contrôle des bidonvilles de Casa etc… Il en est de même pour les beurs et beurettes d'Europe qui sont harcelés pour qu'ils ne puissent s'intégrer et que les filles restent ainsi prises économiquement en otage de leurs maris, frères et parents et donc toujours sujettes à l'idéologie répandues par les mosquées… En effet, ils savent qu'une fois le Tamazgha laïcisé, la société post-industrielle pourrait y prendre pieds : il est quasi impossible aujourd'hui, pour un investisseur non intrépide, de faire des investissements en matière grise comme c'est le cas en Inde (où il y a des centaines de milliers de programmeurs) ou de l'Arménie qui vit essentiellement de l'exportation de Sofware… pour parer au blocus économique (physique) que lui impose la Turquie. La séparation entre l'Etat et la religion est (le Japon et d'autres pays non occidentaux l'ont bien montré) une des conditions sine qua non pour la sortie du sous-développement. L'islam est une religion qui ne peut cohabiter avec la laïcité, elle est pleine de haine et rejette l'autre. Arabistes et islamistes ne font plus qu'un aujourd'hui!

e) Dans les analyses qu'on peut lire par-ci par-là, le MCA n'a pas clarifié cette question du mécanisme de l'arabisation comme étant aussi un phénomène Internet au Tamazgha, par rapport aux Arabes, venus de loin essentiellement pour piller les ressources économiques. Les preuves ne manquent pas pour l'attester : l'oligarchie amazighe a, de tout temps, arabisé son propre peuple contre la thèse bien officielle (et facilement démontable) que c'est un phénomène de soumission à un hypothétique envahisseur (en fait 3 vagues de 10.000 brigands qui pour la plupart sont des Imazighen de Libye fanatisés). Il n'a pas compris que la thèse d'hypothétiques « arabes » habitant l'Afrique du Nord est un mythe! Nous ne nous attarderons pas ici sur ce thème mais il est clair que si on accepte le second schéma, on esquive complètement le débat social et ses enjeux politiques et on tombe dans le travers (très dangereux) d'une voie « contre-nationaliste » symétrique au nationalisme arabe. Un grand nombre de militants imazighen soutiennent cette thèse - reprise du discours du Pouvoir – selon laquelle il y aurait une composante « arabe » non négligeable au Tamazgha parce qu'elle leur est plus facile à développer.

f) Le MCA n'a pas compris que, depuis la période coloniale, le mécanisme d'arabisation massive a été accéléré par des causes externes car utilisé par l'Occident à des fins économiques. L'arabisation systématique a été imposée par l'Occident via l'oligarchie amazighe qu'elle a mise en place pour mieux répondre à la demande de bas salaires et de matières premières de la part du capitalisme français du 19-20e siècle. Dès lors, l'arrêt de cette politique proviendra nécessairement d'une pression exercée par ce dernier et surtout par le capitalisme anglo-saxon qui règne en ce moment et pour bien longtemps encore… Ne pas comprendre ce mécanisme relève du pur crétinisme politique et c'est là une des grosses faiblesses du MCA!

Paradoxalement, les enjeux ne se trouvent pas au Tamazgha mais plus au Nord, en Europe et aux USA. L'idéologie arabiste n'a-t-elle pas été créée par un certain Laurence d'Arabie pour abattre l'Empire ottoman? (la Ligue Arabe n'a-t-elle pas été créée de toute pièce en 1948 sous le nom de « Pacte de Bagdad » et sous le patronage de la Grande Bretagne). Les dirigeants syndicaux, des ONGs des droits de l’homme et politiques du Tamazgha ne sont-ils pas payés et soutenus par les états du Moyen-Orient pour ignorer la cause Amazighe?

Il est évident que cette situation de «Etat de non-droit » qui prévaut au Tamazgha pour les amazighophones est un schéma objectivement dépassé pour l'économie post Industrielle dans laquelle est entré l'Occident. Aujourd'hui, il est aussi évident que si l'Union européenne posait – plus clairement qu'elle ne le fait aujourd'hui - comme condition pour la coopération, l'enseignement de Tamazight au Tamazgha, la décision ne prendrait que quelques jours. Plus encore, si celle-ci venait à être enseignée en Europe aux enfants d'immigrés, la question serait tout aussi vite réglée. Cette politique est un désastre notamment pour la communauté juive amazighe qui a subi des exactions de la part d'Imazighen arabisés (les fameux « arabes » des pogroms de Fez, Meknès, Rabat etc.) et une expulsion massive et sans indemnités après la guerre des «six jours». Ce genre de phénomène s'apparente à celui subi par les autres peuples minorisés du
«monde arabe».

2) La constitution d'un CMA (Congrès mondial amazigh), bien partant d'une idée généreuse, a été une erreur stratégique car non fondée sur une base économique : aucune minorité du monde n'a jamais (durablement) réussi à créer un tel « Congrès mondial » sans assurer financièrement ses arrières ! Ses multiples scissions et fractionnements ne sont, au final et pour simplifier, que le résultat de cette gestion de la pénurie et pour ne citer qu'une des conséquences anecdotiques, nous remarquerons que l'utilisation de la justice française par l'une des factions contre l'autre, lors d'une dispute, est la preuve de l'infantilisme et de manque de maturité politique de sa direction. Nous doutons que les militant(e)s Imazighen au plus grand potentiel se trouvent encore à l'intérieur de cette baudruche.

3) L'arabisation a été imposée par l'oligarchie amazighe pour mieux répondre à la demande de bas salaires et de matières premières de la part du capitalisme français. Dès lors, l'arrêt de cette politique proviendra nécessairement d'une pression exercée par ce dernier et surtout par le capitalisme anglo-saxon qui règne en ce moment et pour bien longtemps encore…L'arabisation a été applaudie par l'élite amazighe de l'époque, mais ce sont les partis panarabistes (Istiqlal et l’Usfp) qui l'ont imposée.

4) Il n'y a eu que rarement des tentatives de valoriser le tamazight, c'est-à-dire lui donner une valeur marchande, ce qui l'expose au mépris de la part des siens même. Les exemples des Flamands, des Catalans, des Basques ou des Galiciens sont là pour attester d'une stratégie simple mais efficace. Au contraire, et c'est toujours le cas actuellement, le MCA a toujours pensé que « l'argent devait venir d'en haut », à savoir de l'Etat arabiste (par essence) au Tamazgha ou pro-arabiste (par opportunisme) en Europe. Des partis fantoches comme le FFS de Aït Ahmed en Algérie et le MNP de Mahjoubi Aherdan au Maroc ont joué de rôle de « garants » de cette illusion qu'il suffirait de voter pour eux pour tourner l'Etat arabiste du côté des Imazighen.

5) Du fait de l'arabisation de ses enfants et du manque de mécanismes de conservation de la culture, l'élite intellectuelle – comme d'ailleurs économique - de la communauté amazighophone n'a pas été capable de «se reproduire»: une fois un certain degré d'excellence atteint, les intellectuels formés dans la descendance se considèrent comme des « intellectuels arabes » et donc en viennent non seulement à nier les leurs mais à tout simplement les combattre… Ils deviennent ce que nous appelons vulgairement des « Arabes » d'Afrique du Nord qui, comme un certain Tahar Ben Jelloun, se tournant totalement vers l'Est avec une identification maladive aux causes arabistes du Moyen-Orient!

6) Le MCA s'est toujours cantonné à des activités de type « bon enfant » où le discours (associatif) primait sur l'action socio-économique. Son discours s'est fourvoyé dans une voie essentialiste excessive en survalorisant le passé berbère (mythes, rois, traditions…), se privant par-là d'un projet politique d'envergure de nature à le propulser dans l'avenir. A force de s'être opposé au panarabisme et à ses mythes fondateurs, le mouvement amazigh a hérité la plupart de ses travers : une nation, une langue, une culture… qu'il fait siens.

7) Le MCA souffre du manque d'autonomie par rapport aux pouvoirs en place en Afrique du Nord et essentiellement de la faiblesse organisationnelle de la diaspora amazighe en Occident. Comme pour d'autres minorités (bien que nous parlons ici de minorisés), cette dernière servirait de donneur d'exemples au reste de la communauté et même, pourquoi pas, à la population amazighe arabisée…. Il est vrai que le poids des amicales de travailleurs immigrés et des milliers de mouchards et de barbouzes de toute sorte, tolérés par les Etats occidentaux sur leur territoire, ne laisse échapper aucune initiative par le sabotage systématique.

8) Le MCA hérite d'une communauté (diaspora comprise) très pauvre en cadres et en intellectuels et ce pour diverses raisons:

a) Racisme oblige: les patronymes d'origine arabo-islamiques ne sont pas pour faciliter une intégration réussie. Par contre, nous évoquerons le cas d'intégration réussie de certains Imazighen (restés) de confession juive - qui se font souvent passer pour des « pieds noirs » - et qui atteignent les sommets de l'Etat Français comme Jacques Attali qui prétend que les siens seraient venus en Algérie il y a seulement 4 ou 5 siècles…. Ou de Jacques Aflelou (patronyme 100% amazigh) qui aurait difficilement construit sa société avec un prénom comme mohamed….

b) L'influence des mosquées et des amicales tendent à limiter cette intégration pour « garder un œil » sur cette diaspora : les hommes d'affaire qui réussissent ne sont-ils pas courtisés par les ambassades pour les mouiller en leur faisant faire des investissements au pays d'origine pour mieux «les tenir»?

c) A commencer au Tamzgha même, les intellectuels qui seraient issus de familles amazighophones finissent toujours par se retourner tout naturellement contre les leurs puisqu'ils deviennent, à la génération suivante, des « Arabes ». La société amazighe ne reproduit donc pas son élite, déjà qu'elle en produit trop peu…

d) Pour les raisons expliquées plus haut, la majeure partie des cadres politiques susceptibles de participer à la lutte contre l'arabo-islamisme et de lui opposer une alternative, provient des écoles arabophones et est donc incapable de réaliser ce projet historique.

Forces:
1) Il est indéniable que certains groupes berbérophones occupent une position économique privilégiée et ce au Tamazgha comme en diaspora. Il s'agit des Mozabites d'Algérie, des Soussis du Maroc, des Djerbien de Tunisie et des Nefoussis de Libye. Ces groupes berbérophones de tradition commerçante sont en général frileux quant à l'engagement politique ou simplement culturel. Ils sont potentiellement mobilisables à la condition de trouver un lien économique (opportunités d'affaires) liée au développement du marché de l’amazighité.

2) Il y a un énorme potentiel d'énergie à utiliser si le MCA s'alliait aux ONGs d'aide au développement. En effet, cela lui offrirait l'opportunité de pouvoir associer la culture amazighe au commerce équitable. Même les mouvements intégristes ont compris que le vide laissé par le Pouvoir dans le social, est une occasion de faire de la politique. Par contre, le MCA s'est contenté, lui, de regarder faire laissant passer les opportunités et les occasions. Des exemples illustrant bien ce lien avec l'économique sont les cas du Catalan ou encore du Galicien où l'économique finance le culturel et vice-versa : il suffit de voir la richesse créée par le culturel au profit de ces régions ces dernières années.

3) Il ne faut pas oublier que, rien qu'en France, il y a plus de 2 millions (d'après l'INSEE) d'amazighophones et que c'est la première langue étrangère de France, pour ne prendre que ce pays. Une fois enlevée des mains des ambassades, elle constitue une force de frappe non négligeable pour aider le tamazight au Tamazgha. La ville de Paris n'est-elle pas la « capitale » des Imazighen ? La Belgique à elle seul abrite plus de 250.000 amazighophones et la Hollande devrait en abriter presque le double.

4) Les jeunes, quant à eux, autonomes vis-à-vis des partis politiques et de l'Etat, nés au sein du mouvement et formés dans les associations et à l'université, ont réussi à se faire une place dans l'échiquier politique estudiantin. Ils tiennent un discours politique différent des innés achetés et retranchés dans les tranchés du pouvoir. Des concepts nouveaux sont adoptés par ces jeunes, notamment, la laïcité, le développement durable, la coordination nationale, l'ancrage de l'amazighité dans le quotidien des habitants de leurs villages respectifs, la solidarité, la démystification des idéologies arabo-baâthiste et de l'intégrisme religieux..

Ces jeunes entretiennent également des relations très intenses – via le Web - avec la diaspora amazighe en usant des technologies modernes (multimédias, e-mails et forums des sites d'Europe). L'internationalisation des affaires des agressions d'Imilchil (2003), d'Imtghren (décembre 2003), d'Agadir (Avril 2004), de Marrakech (juin 2003) et de kidnapping de Said Bajji (2004) sont des exemples marquants de cette évolution. Ces jeunes, discrets et travaillant généralement par groupes de travail ont déserté les canaux traditionnels (associations culturelles notamment) et versent dans le lobbying et « l'action de masse ». Regroupés et reliés entre eux convenablement, ils pourraient être d'une redoutable efficacité pour régénérer le MCA et le lier aux secteurs travaillant dans le social.
 
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Opportunités:
1) Internet, conséquence directe (ou cause) de l'avènement de la société post industrielle, a permis de rattraper des siècles d'isolement et de donner naissance à des initiatives jusqu'alors inimaginables tant du point de vue de la répression que du point de vue du manque de moyens financiers qu'il permet de contourner.

2) Le profil bas mené par le mouvement arabiste du fait de sa défaite en Irak devrait permettre au MCA de rompre le blocus fait, avec la complicité des autorités, par les arabo-islamistes entre les Imazighen de religion musulmane et ceux de religion juive ! Il faut renouer et revendiquer (officiellement et ouvertement) les liens millénaires avec nos frères juifs Imazighen et expliquer au monde entier qu'il n'y a en Afrique du Nord que des Imazighen et rien d'autre, à part des Imazighen égarés et abrutis par l'arabisme et qui s'inventent des généalogies fantasques! Il faut dénoncer la politique de solidarité avec les « frères » palestiniens qui permet aux pouvoirs en place au Tamazgha de faire oublier aux masses populaires leurs problèmes réels et en même temps de créer des divisions fantomatiques entre nous, Imazighen juifs, Imazighen musulmans (souvent descendants des premiers), Imazighen arabêtisés en créant des notions aussi absurdes que « Arabes », « Juifs » et « Imazighen » qui seraient censés descendre de planètes différentes! Il faut savoir que si les Imazighen doivent s'intéresser à ce conflit, alors ils doivent avoir la totalité des données du problème et pas seulement la vision tronquée et falsifiée répandue par les médias arabistes.

3) Le mouvement amazigh devrait se donner comme mission de démystifier les préjugés et thèses révisionnistes de l'histoire sur ce thème comme sur l'ensemble du « monde arabe ». Pour cela, il est urgent qu'il se mette en contact permanent avec les élites de ses minorités. Il faut aussi dénoncer tout acte terroriste mené au nom de la « nation arabe » et, comme l'ont fait récemment les minorités syriaques, demander officiellement à toutes les instances internationales de ne plus mêler les Imazighen à cette notion de « monde arabe ». On ne se solidarise pas avec un peuple dont les femmes rêvent que leur fils ou fille aillent tuer des civils ! Il faut renouer les contacts avec nos frères Imazighen juifs vivant en Israël ou ailleurs et chassés du Tamazgha par l'arabo-islamisme (venu de l'Est et imposé par son oligarchie) dont ont été victimes les Imazighen dans leur ensemble.

4) Les différentes guerres du Golfe ont été une opportunité pour le mouvement culturel amazigh, comme d'autres minorités du « monde arabe », d'apparaître au grand jour – aux yeux de la presse internationale - et en particulier après le 11 septembre. Par contre, de toutes les minorités du « monde arabe », les Kabyles ont été les seuls à manifester publiquement leur soutien à la guerre au Golfe ! Les USAs n'ont-ils pas décidé d'en finir (pour des raisons de changement des paradigmes économiques) avec un certain Saddam (d'origine Syriaque: c'est lui qui le dit!) qu'ils avaient placés eux-mêmes il y trente ans ? etc.

5) Paradoxalement, le 11 septembre nous a offert une chance pour POSER le problème en le désignant comme un avant-goût de ce qui pourrait être un jour la norme (beurs désorientés se transformant en terroristes). Le début du desserrage de l'étau au « Maroc » n'a-t-il pas commencé lorsqu’un ambassadeur des USA de la période Clinton a reçu des cadres du mouvement amazigh à Agadir à l'Hôtel Sofitel pour mieux s'informer de leur mouvemen ? Ce n'est pas un hasard ni par amour au tamazight mais simplement à cause du changement de paradigme du système capitaliste. Pas mal de militants Imazighen n'ont aps encore compris que s'ils font face à des problèmes de répression, ils devraient aller rencontrer l'ambassadeur actuel des USAs(4) et expliquer leurs problèmes avec les autorités et ils verraient qui donne des ordres à qui! Ils auraient la preuve par a + b que le tamazight doit beaucoup à l'extérieur.

6) La mondialisation et le libéralisme qu'elle sous-tend devrait permettre des initiatives comme l'ouverture, entre autres exemples de combinaisons entre l'utile et le lucratif, d'écoles privées (où le tamazight pourrait être enseigné) est une bonne idée d'affaire mais aussi une façon de faire avancer les choses. Les technologies modernes du multimédia permettent de faire bien plus et à faibles coûts qu'auparavant. L'avènement d'Internet, qui a permis le grand bon en avant du MCA, permettrait de favoriser et organiser le regroupement des corps de métiers (ingénieurs, architectes, corps médical et para médical, etc…) dans des associations professionnelles qui ne regrouperaient que des amazighophones. La situation idéale serait d'encourager le montage d'entreprises de production artistiques (en connexion avec d'autres entreprises occidentales du même secteur) pour faire de l’argent avec le tamazight ( pour en faire une langue et une culture du pain) ! Le domaine de la World Music offre d'énormes possibilités de profits matériels et culturels à condition de trouver un modèle économique qui ne soit pas incompatible avec le piratage. C'est en donnant un statut international à la culture amazighe qu'elle sera aimée des siens…

7) La collecte de matériaux didactiques à diffuser en Europe et au Tamazgha moyennant payement des personnes qui les auraient collectées et retravaillées, est une des tâches essentielles à réaliser. Le réseau académique européen Volubilis est un exemple (www.volubilis-network.org) et offre une alternative pour les aider à les éditer et à les diffuser. Le Web est devenu le moyen le plus efficace pour sauver le tamazight. S'il y avait un «Akuc» (Dieu) à adorer, ce serait bien lui et il faudrait ouvrir 5 cybercafés pour chaque mosquée. Une au Nord, une au Sud, une à l'Ouest et deux à l'Est… pour endiguer l'influence arabo-islamique.

8) L'existence même d'une Diaspora nombreuse en Europe offre d'innombrables possibilités à la communauté amazighe à condition que sa faible auto-organisation sociale et culturelle puisse être améliorée.

Menaces:
1) En clair, il y a un cercle vicieux qu'il faudra casser, si on veut sauver le tamazight ! Celui-ci consiste en le fait que les autorités occidentales pensent que le politiquement correct est de considérer le Tamazgha comme une annexe de l'Arabie, d'autant plus que les Saoudiens financent (avec leur complicité) les mosquées et les agents intégristes (3) contre du pétrole à des prix intéressants. Arabêtiser les beurs est donc une pratique «naturelle» (et électoralement rentable à court terme) de la part des politiciens comme des médias occidentaux, ce qui rend le contexte impraticable pour des gens qui réclament que l'Europe ou les USAs les aident dans leurs revendications. Pourtant ce sont bien «des Européens» (gouvernements français et espagnols de l'époque coloniale) qui ont enclenché ce processus d'arabisation des Imazighen rebelles (défaites en Kabylie en 1871 et au Rif en 1926), et c'est donc d'ici, dans les conseils d'administrations des multinationales, que se décident les politiques d'arabisation du Tamazgha! Il va alors de soi qu'un changement radical de leur part, même s'il est objectivement inévitable à terme, est difficile à imposer dans un tel contexte médiatique et politiquement hostile comme l'actuel sans une stratégie élaborée et hardie.

2) Bien que les efforts pour la mettre en route soient minimes : les Etats au pouvoir au Tamazgha sont incapables de réaliser correctement une tâche aussi simple que d'appliquer le programme des Instituts officiels, censés « aménager » la langue et l'enseigner, et qu'ils prétendent pouvoir assumer. Sans cette pression et une collaboration matérielle, de l'extérieur, ce projet est illusoire. En fait, le risque est que, en affirmant leur pseudo-volonté tout en freinant ce processus et en le confisquant aux masses populaires concernées, le temps ait finalement raison du tamazight… D'où le danger de se faire bercer par ces illusions : une telle tâche ne peut être réalisée que par une participation active de centaines de milliers de gens. Nous connaissons l'exemple des Kurdes qui ont collecté et travaillé plus de 23.000 berceuses et poèmes par la volonté et la participation de milliers de villageois et villageoises.

3) Le manque d'analyse cohérente de la part de l'élite amazighe risque de coûter cher à l'ensemble du mouvement mais aussi et surtout à cette culture millénaire et à son peuple tout entier (y compris les arabophones comme on l'a vu en Algérie). le Mouvement Amazigh est en train de vivre un tournant décisif pour diverses raisons d'ordre internes ("prise en charge" par le Makhzen de la question amazighe pour mieux la juguler, essoufflement des associations culturelles par manque de moyens et par manque d'analyse et de programme approprié à la nouvelle donne, etc.) comme externes (développement dans les terrains social et politique du mouvement intégriste, changement de politique de l'Occident vis-à-vis des dictatures du Tiers-Monde, etc

4) Or, nous constatons - comme toujours, les changements atteignent la sphère politique avec un certain retard après la situation économique - que les politiciens d'Europe, faute d'une action d'approche et d'explication sérieuse, continuent à feindre d'ignorer cette problématique (en évitant de fâcher ces états fantoches en Afrique du Nord et en Arabie Saoudite ainsi que les mollahs en poste en Europe), tout en jouant la politique pro-palestinienne et pro-arabiste en général quand ce n'est pas pro-intégriste (le fameux « politiquement correct ») pour recueillir les voies électorales des immigrés d'Afrique du Nord qui, malheureusement, dans l'état actuel de leur mode de pensée ont des penchants politiques tournés vers l'Est.

La presse qui présente toujours l'Afrique du Nord comme la succursale de l'Arabie fait aussi pas mal de dégâts en rassurant les politiciens et en participant à l'arabisation de la communauté amazighe et la boucle est bouclée… En fait, nous avons affaire à un cercle vicieux : l'arabisme amène plus d'arabisme. Mais cette situation a des limites car elle génère une délinquance grandissante et le développement de l'intégrisme : les immigrés et leurs enfants sont portés par cette illusion d'être dans le droit chemin d'autant plus que leurs opinions actuelles sont confortées (ou « confirmées ») par cette politique ambiante (pro-arabisme des médias et des politiciens européens amadoués par les pétro-dollars) qui semble leur donner raison. Il faut donc faire quelque chose dans ce sens car c'est le point faible du système : comme le suggèrent les évènements récents (émeutes) les beurs risquent, à terme, d'être incontrôlables! Aucun remède arabisant ou islamisant ne pourra rien y faire sauf à retarder les échéances.

5) Le développement exponentiel des chaînes de télévision par satellites diffusant des programmes en arabe ainsi que les chaînes occidentales dont les vues pro-arabistes des journalistes ne sont plus à démontrer, constitue la cause d'un démantèlement alarmant de la culture amazighe ! Cette donnée pourrait être la cause de sa mort définitive avec des conséquences similaires à l'afghanisation de « l' Algérie » où, comme on le sait, les 200.000 innocents ont été victimes de militants islamistes exclusivement arabophones bien souvent dirigés par des amazighophones (Abassi Madani en « Algérie » et Chiekh Yassine au « Maroc ») ! Sans parler des conséquences sur la diaspora en Occident comme nous l'avons dit plus haut (formation de délinquants et d'intégristes).

6) Le rapprochement de certains en Europe avec des politiciens arabisés et au discours moderniste est un danger pour l'avenir : il sera en effet très difficile de combattre les discours d'arabistes ou d'islamistes sournois qui préparent le terrain en éliminant ainsi la culture amazighe – ainsi que les autres cultures minorisées - des options d'apprentissage et d'éducations pour laisser le champ libre à une récupération ultérieure par des idéologues plus extrémistes. Un exemple typique est celui de « l'écrivain » Tahar Ben Jelloun qui non seulement ignore tout de sa culture d'origine mais diffuse une vision orientaliste de l'Afrique du Nord. L'exemple de l'Algérie le montre bien : les intégristes recrutent leurs militants de base essentiellement parmi les masses populaires arabisées et donc en perte totale d'identité et qui sont le fruit de la politique d'arabisation et d'islamisation « douce » de la part du FLN. Ces militants politiques berbères qui se définissent comme « arabes modernes » ou encore comme « musulmans modernes », ne méritent donc pas que de les mépriser mais de les dénoncer et de les combattre avec acharnement.

7) Comme le dit si bien Terhi Lehtinen dans sa thèse de doctorat sur le MCA: La formation idéologique marocaine – ou «algérienne» - rend difficile l´expression de la société civile «non-étatique»: toutes les couches de la société se trouvent plus ou moins imbriquées dans les cercles du pouvoir par un rapport clientéliste. Les élites se confondent avec l´étatique et «le peuple», se mouvant dans l´espace non-étatique, est considéré comme ignorant et vivant dans l´obscurantisme.

On peut donc constater un phénomène d´appropriation du tissu social par l´Etat se manifestant par la diffusion du pouvoir étatique dans tous les lieux de la société et par l´établissement d´un contrôle sur les groupes et les individus; ce qui constitue un obstacle sérieux à l´émergence d´un espace contestataire autonome. De nombreux acteurs du Mouvement culturel amazigh, malgré leur discours contestataire, sont susceptibles d'entrer dans les réseaux du pouvoir étatique comme les rivalités personnelles et professionnelles apparues lors de la création de l'Institut pour la culture amazighe l'ont si bien montré.»

8) La marginalisation socio-économique des zones amazighophones entraîne deux conséquences majeures:

a) L'urbanisation massive des paysans affamés les mène directement vers la voie de l'arabisation (un salarié des villes a dix fois plus de chances de perdre son patrimoine socio-culturel qu'un commerçant ou qu'un paysan). En effet, non seulement les conditions d'un déraciné le rendent plus vulnérable, mais si la bourgeoisie soussie (elle aussi issue de l'exode rural) a su transmettre sa langue et ses valeurs à sa progéniture, c'est pour lui permettre d'acquérir les « tuyaux » nécessaires pour se maintenir dans le commerce de la distribution…

b) La bourgeoisie amazighophone (toutes régions confondues) ayant été – pour des raisons héritées de l'époque coloniale : la France ayant toujours défavorisé les zones rebelles… - peu scolarisée à la base (surtout la première génération), est incapable de s'assurer des marges en vigueur dans le commerce moderne. La bourgeoisie amazighe arabisée de Fez (arabiste et fer de lance de l'arabisation) a consciencieusement relégué l'amazighophone à une position de subalterne économique lui faisant jouer un rôle de «collecteur de l'argent des pauvres» tout en la mettant sous la pression de l'administration fiscale pour l'empêcher de prendre un rôle majeur. Des lois et des obligations de demandes de licences protègent encore des commerces jugés «trop rentables pour les laisser aux Soussis» … Après lui avoir légué l'industrie, devenue ingrate et peu rentable, elle s'est réservée les secteurs les plus juteux (les services et la banque-assurance) liées à une forte valeur ajoutée et nécessitant des compétences qu'elle est presque la seule à s'être réservée…

Conclusion provisoire:
Pour toutes ces raisons le MCA pâtit d'un manque crucial d'organisation et de stratégie adéquate ce qui est un grand handicap. Pour palier à cette situation, il serait sage de penser à intégrer au maximum le peu d'élite disponible et valable dans des structures diasporiques regroupant d'autres minorités (juifs séfarades, Assyriens, Kurdes, etc.) afin de créer l'environnement favorable à une formation de cadres et d'une élite efficace. Un Forum des Diasporas d'Europe pourrait servir de «couveuse» pour faire naître des esprits libres et efficaces. Nous pensons aussi à des structures typiques comme une «chambre de Commerce Euro-Amazighe regroupant des hommes et femmes d'affaires ayant réussi et n'étant pas liés aux régimes en place au Tamazgha. On peut dire que le salut de la communauté amazighe se résume en un mot: sa diaspora!

Notes:
(1) Vulgairement appelés « arabes », mais le plus grave est qu'ils ne peuvent donc toucher ni la population locale amazighophone majoritairement analphabète ni quiconque en Occident mais bien ceux qui se moquent bien d'eux qui sont les arabo-baatistes de tout poils !
(2) La TV kurde, Med TV, n'est-elle pas financée par le Congrès Américain? L'intervention de l'Armée US, n'est-elle pas (aussi) le fruit du travail de la diaspora syriaque (50.000 et presque tous hommes d'affaires) aux Etats Unies?
(3) Eux, par contre, font de l'économique grâce au culturel : ils investissent dans ces mosquées en Europe et au Tamazgha pour se faire les clients de demain pour le business lucratif du pèlerinage à la Mecque!
(4) Il faudrait néanmoins faire remarquer que tous les ambassadeurs des Etats Unies ne sont pas «favorables» pour les Imazighen. En 2002 , l'ambassadrice américain, a parlé de «la nation arabe» et du «peuple arabe marocain» alors que le Mouvement Culturel Amazigh et le CMA avait été parmi les premiers à envoyer une lettre de condoléances au peuple américain après le 11 Septembre.

source: www.souss-magazine.com
 
Re : MCA: Quelques refeléxions sur l'état des lieux

bien que l' ecrivain,lui aussi,n'echappe pas totalement a cette formation qui est entrain de critiquer,je trouve qu' il a essaye de refonder l'analyse sur une nouvelle base.je le rejoint sur bcp de points et le sujet merite une large discussion
 
Re : MCA: Quelques refeléxions sur l'état des lieux

imal said:
s
Conclusion provisoire:
Pour toutes ces raisons le MCA pâtit d'un manque crucial d'organisation et de stratégie adéquate ce qui est un grand handicap. Pour palier à cette situation, il serait sage de penser à intégrer au maximum le peu d'élite disponible et valable dans des structures diasporiques regroupant d'autres minorités (juifs séfarades, Assyriens, Kurdes, etc.) afin de créer l'environnement favorable à une formation de cadres et d'une élite efficace. Un Forum des Diasporas d'Europe pourrait servir de «couveuse» pour faire naître des esprits libres et efficaces. Nous pensons aussi à des structures typiques comme une «chambre de Commerce Euro-Amazighe regroupant des hommes et femmes d'affaires ayant réussi et n'étant pas liés aux régimes en place au Tamazgha. On peut dire que le salut de la communauté amazighe

c'est en appliquant cet idées que l'État israel etait devenue possible,mais il faut faire la différence entre la diaspora juive qui était constituée des intellectuels,des scientifiques,des industriaux et financiers,des politiciens...éminents et la diaspora Amazighe,jusqu'à aujoud'hui faible et incosciente..
 
Re : MCA: Quelques refeléxions sur l'état des lieux

Je vois ses pseudos intellectuels amazigh, sont pas fichu de commenté
et d’ouvrir le débat.
Lancez, des nouvelles idées, un nouveau discours, orienté vers des nouvelles cibles.
Soit national, international, masse populaire (avec un langage simple, où la nécessité de préservé
leur culture et langue et de s’imposé tant que tel, est urgent pour notre survie), hommes d’affaires
amélioré la communication (atteindre des grandes ONG, institutions international, et grands médias), et faire des structures solide (- Edition – Spectacle – Cinématographique – Médias – Touristique – développement – Economique) avec des hommes et des femmes de convections, courageux et déterminés.

azul
 
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