Maryem Demnati : il est temps de dresser le bilan de l’IRCAM

Faska

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Il est temps de dresser le bilan de l’IRCAM.

Meryam Demnati, membre du premier conseil administratif et chercheure à l’IRCAM.



Le Premier conseil d’Administration de l’IRCAM va bientôt boucler son mandat.C’est l’occasion pour nous tous de dresser un bilan.

En effet de grands espoirs sont nés depuis la création de l’IRCAM, réparation nécessaire depuis l’amnésie instituée de l’état. Une culture millénaire marginalisée et confinée bien souvent dans le milieu familial est enfin « visible », après avoir été ignorée, voire réprimée, par les autorités pendant des années. Il est clair qu’aujourd’hui on a le droit d’espérer son développement dans tous les domaines, l’Amazighité ayant enfin un cadre institutionnel officiel.

Certes l’IRCAM ne répond pas à toutes les attentes de la société, mais des décisions importantes ont été prise par le premier conseil d’administration qui sont incontournables pour la promotion de la langue et de la culture amazighe. Le choix de la graphie amazighe, le traitement du dossier des prénoms amazighs, les principes de l’enseignement (langue obligatoire, généralisée à tous les marocains et dans tous les cycles) la défense des droits culturels et linguistiques, l’intégration difficile de l’Amazighe dans les médias, partenariat avec plus d’une centaine d’associations, plus d’une soixantaine de Conférences sur tout le territoire. Tout ceci aura un Impact indéniable sur la société ; ce qui déclenchera une réaction d’enthousiasme : du nord au sud, un foisonnement incroyable de festivals de poésie, chants, films, théâtre et bien d’autres projets en cours.

D’autre part, l’IRCAM offre enfin un espace de travail pour tous les chercheurs du Maroc désireux de mettre en commun leurs savoirs et promouvoir la langue et la culture amazighes. Pour les chercheurs de l’IRCAM, c’est le point de départ vers la réalisation d’un certain nombre d’objectifs : standardisée progressivement la langue, élaboration d’ouvrages de grammaire et de lexiques, élaboration d’outils pédagogiques et didactiques dont les manuels scolaires, relecture de l’histoire souvent tronquée ou exclue, mise en place de projets donnant une place honorable à l’Amazighe dans les médias.

Mais bien entendu, les problèmes ne manquent pas. Ils concernent surtout les rapports avec les différents ministères et leurs réseaux bien ancrés à tous les niveaux. Nous assistons alors à une véritable guerre idéologique, une certaine résistance amazighophobe, qui puise ses fondements dans l’Histoire. Certains adhèrent sans véritable volonté, d’autres continuent encore la politique de l’autruche. Rien d’étonnant après tout ! A voir leur fameux rêve arabo-islamiste en train de s’écrouler, et l’ethnocentrisme programmé à l’encontre de Tamazight échoué, ces décideurs ne peuvent que donner des ruades pour retarder sa réhabilitation, de toutes façons incontournable.

Mais c’est compter sans cette force millénaire incroyable que notre civilisation amazighe porte en elle. « imik s imik as ikccm uram tikint » D’autres problèmes internes tels qu’une certaine lenteur administrative, trop peu de chercheurs pour de gros travaux, déficit de communication avec l’extérieur et quelquefois entre ircamistes eux-mêmes, contribueront à installer un certain malaise et des malentendus, ce qui toutefois n’est pas irrémédiable.

En conclusion, la mission académique de l’IRCAM étant doublée d’une dimension politique reconnue, les membres du premier conseil d’administration ne tardent pas, vers la fin Avril, à adresser une lettre au Roi Mohamed VI le 31 Mars 2006, où il est stipulé que l’officialisation de la langue et identité amazighes est la seule issue pour sa protection et sa réhabilitation effective. Ce qui mettra fin aux fausses informations à but diffamatoire et malveillant.

Il est à espérer que le prochain conseil d’administration consolidera nos acquis en exigeant des textes officiels pour protéger Tamazight et que sa politique de communication sera mieux ciblée et plus professionnelle dans l’Avenir.

Myriam Demnati
 
J'ai personnellement admiration et grande estime pour Lalla Meryem Demnati, sa disponibilité envers les amazighophiles et ténacité face aux amazighophobes! c'est la seule que l' on voit constamment sur le pont, lors des conférences, colloques, qu' ils drainent une centaine de personnes ou vingt... Elle est toujours là pour communiquer, préciser le cap, parler sans langue de bois ni mystères des côtés positifs et des difficultés de l' IRCAM. Au sein de cet institut elle est à part.

Certainement l' IRCAM a accompli de bonnes choses et il lui en reste beaucoup à consolider, tant le champ de l' amazighité est vaste et l' Institut n'est pas le seul à pouvoir tout accomplir. D'où les frustrations et l'impatience des défenseurs de Tamazgha, langue et identité.

Personnellement j' aimerai bien savoir les raisons de la présence de Boukkous, recteur de l' IRCAM, au sein des invités à l' inauguration du Musée de la honte, le criminel galonné Amzian. S'il s' avère que cette information est vraie cela jette un discrédit définitif sur l' Boukkous et l' IRCAM.
 
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