Maroc: Le nouveau code de la presse

Iflillis

New Member
Le nouveau code de la presse maintient les peines de prison pour les délits de presse

Reporters sans frontières

Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète particulièrement des dispositions du nouveau code de la presse marocain qui devrait être présenté en mars devant le Parlement. "Ce texte est particulièrement décevant. Les journaux marocains et étrangers pourront toujours être interdits par le gouvernement. Par ailleurs, il est inadmissible qu’un journaliste puisse être condamné à cinq ans de prison pour un délit de presse", a déclaré Robert Ménard. Reporters sans frontières rappelle que dans un document du 18 janvier 2000, Abid Hussain, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a demandé "à tous les gouvernements de veiller à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d’emprisonnement, sauf pour des délits tels que les commentaires racistes ou discriminatoires ou les appels à la violence (...)" et précisé que "l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme". L’organisation demande au gouvernement marocain que le texte soit réexaminé dans un sens plus libéral afin que la liberté de la presse y soit garantie. Par ailleurs, RSF proteste contre les coups portés par la police sur plusieurs journalistes alors qu’ils se rendaient au siège de l’agence marocaine MAP pour discuter de ce projet de code de la presse.

Le 8 février 2002, le projet de loi portant sur le code de la presse a été adopté par la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense nationale. Dans ce texte, les peines de prison punissant la diffamation du roi, des princes et des princesses ont été maintenues. Les auteurs de ces délits sont désormais passibles de trois à cinq ans de prison contre cinq à vingt ans de prison dans l’ancien code.

Par ailleurs, l’article 29 maintient le droit, pour le gouvernement, d’interdire des journaux marocains ou étrangers "si les publications concernées sont de nature à porter atteinte à l’islam, à l’institution monarchique, à l’intégrité territoriale ou à l’ordre public". En outre, le nouveau texte impose à l’exécutif de justifier toutes les saisies ou interdictions de journaux marocains ou étrangers.

Quatre journalistes ont été brutalisés par la police et ont reçu des coups de matraque le 20 février. Ces journalistes ont été maltraités alors qu’ils croisaient une manifestation de diplômés au chômage. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a annoncé le 21 février qu’il allait poursuivre en justice les agents de l’ordre responsables de ces brutalités. "Pour mettre fin à ce type de pratiques, nous avons décidé de recourir à la justice afin que les responsables soient jugés", a déclaré le SNPM. "C’est la liberté de la presse qui est visée", a accusé le secrétaire général du SNPM, Younès Moujahid, en dénonçant "la vision sécuritaire des autorités".
 
Re : Maroc: Le nouveau code de la presse

-C'est une catastrophe. C'est le retour aux annees plomb, maintenant vesrion M6, cad la museliere M6, le nouveau concept de l'autorite.
-Maintenant quiconque critique les choix/decisions du monarche ou sa famille, il ira au cachot. Quiconque le caricaturise, il sejournera au ClubMed du maroc. cette politique est devenu nauseabond, on ne peut plus respirer dans ce pays de merde. Il faut un changement, et le changement ne viendra qu'evec un nouveau soleil. Je ne sais pas ou va ce pays mais j'ai l'impression que tres tot il se cassera la gueule contre un mur.
 
Re : Maroc: Le nouveau code de la presse

Je pense qu'ils font une erreur dans le sens où beaucoup de gens ont goûté à l'eau de la liberté, tant qu'ils l'ignoraient, il était plus facile de leur leur interdire, mais revenir en arrière...
 
Re : Maroc: Le nouveau code de la presse

agerzam a dit:
Je pense qu'ils font une erreur dans le sens où beaucoup de gens ont goûté à l'eau de la liberté, tant qu'ils l'ignoraient, il était plus facile de leur leur interdire, mais revenir en arrière...
C'est plus qu'il y a une absence totale d'évolution...
Risquer moins d'années de prison pour exprimer une opinion n'est pas un "droit" supplémentaire, une avancée...Le droit élémentaire est de n'en risquer aucune...

Enfin! Dés demain "à l'heure où blanchit la campagne" repartirons tous ces discours solennels et pompeux à souhait sur le Maroc propulsé sur les rails de la démocratie...ect ,ect...
 
La liberté de la presse marocaine est en "régression notable", selon le CPJ

La liberté de la presse marocaine est en "régression notable", selon le CPJ
LE MONDE | 04.07.07

Source: Le Monde

Dans un rapport intitulé "Un Maroc de façade", publié mardi 3 juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisation non gouvernementale basée à New York, accuse les autorités marocaines d'exercer des pressions "imprévisibles et de plus en plus sophistiquées" sur les journalistes marocains.


Depuis 2005, souligne le CPJ, au moins cinq journalistes ont été frappés par des amendes disproportionnées. Cinq se sont vu infliger des peines de prison avec sursis, et un a été frappé de l'interdiction pure et simple d'exercer son métier. Cette situation conduit un nombre grandissant de journalistes marocains à pratiquer l'autocensure.

Le pouvoir marocain ne réprime pas de façon frontale comme le font d'autres pays arabes, souligne le CPJ, mais préfère s'appuyer sur une instrumentalisation de la justice, ou exercer des pressions sur la manne publicitaire distribuée (ou retirée) aux journaux en fonction de leur degré d'allégeance. Il organise également, via les médias d'Etat, des campagnes de dénigrement des voix indépendantes ou critiques à l'égard de la monarchie ou de la question du Sahara occidental. Il lui arrive aussi d'orchestrer des "manifestations" contre des journaux connus pour leur franc-parler.

DOUBLE LANGAGE

Si la presse écrite marocaine a fait de grandes avancées depuis les années 1990 et se range encore aujourd'hui parmi les plus critiques du monde arabe, reconnaît le CPJ, la liberté de la presse dans le royaume "a régressé notablement" au cours de ces dernières années. Deux publications, Le Journal hebdomadaire et Tel Quel, font particulièrement les frais de ce tour de vis.

Le CPJ dénonce le double langage des autorités marocaines, qui, en public, "se disent favorables à une presse libre" et, en privé, comptent "sur un système feutré" de contrôle judiciaire et financier pour continuer à "tenir sous surveillance les journalistes entreprenants".

Florence Beaugé
 
Retour
Haut