L'humilié de son pays

L'ecole makhseniste est une ecole violente et humiliante , elle l'est doublement en terre amazighe...j'ai moi meme perdu trois ans dans les rang de cet ovni linguistique et culturel..j'en garde de trés mauvais souvenirs....un jour peut-etre je vous dirai tout
 
agoram a dit:
L'ecole makhseniste est une ecole violente et humiliante , elle l'est doublement en terre amazighe...j'ai moi meme perdu trois ans dans les rang de cet ovni linguistique et culturel..j'en garde de trés mauvais souvenirs....un jour peut-etre je vous dirai tout
toi aussi t'a été giflée par ces cons qd tu parlais pas Arabe en classe?
 
nsummer a dit:
toi aussi t'a été giflée par ces cons qd tu parlais pas Arabe en classe?
Pas que giflé!
on avait en premiere année un veritable detraqué mental...il se livrait à de veritables seances de torture..un vrai fils de pute..et tu sais quoi quelques annnées aprés que je sois venu en france il y'avait un type qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau qui vivait prés de chez moi, à chaque fois que je le croisais j'avais envie de le frapper (le pauvre)...

Sinon en deuxieme année on avait un instit qui faisait la sieste toute l'aprés midi pendant le mois du ramadan...on devait croiser les bras et se taire, celui qui osait le reveiller en prenait plein la tronche
 
agoram a dit:
Pas que giflé!
agoram a dit:
on avait en premiere année un veritable detraqué mental...il se livrait à de veritables seances de torture..un vrai fils de pute..et tu sais quoi quelques annnées aprés que je sois venu en france il y'avait un type qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau qui vivait prés de chez moi, à chaque fois que je le croisais j'avais envie de le frapper (le pauvre)... Sinon en deuxieme année on avait un instit qui faisait la sieste toute l'aprés midi pendant le mois du ramadan...on devait croiser les bras et se taire, celui qui osait le reveiller en prenait plein la tronche

Je confirme la véracité de ton témoignage, Agoram, puisquej'ai vécu des horreurs identiques, ainsi que la sincérité de cet article émouvant de Tasafut...

J'en porte encore les séquelles jusqu' au plus profond de mon inconscient... Et si je parle de " tortures", et non pas de corrections ou de brimades, c'est que l'on avait affaire à des " maîtres" ( je leur dénie ce mot ) psychopathes qui se surpassaient dans la violence et la barbarie, s'exerçant sur de pauvres gamins innocents que nous étions!

C'était dans l'école " Mohammed Cheykh Saâdi", vers la fin des années 60, dans le quartier industriel, à Agadir... A l' époque il y avait des " instituteurs dont les noms résonnent encore à nos oreilles comme si il s' agissait des tortionnaires nazis de Treblinka ou Dachau! La comparaison n'est pas exagérée...

Ssi El Âloua, Ssi Boudadan, Ssi El jawhari, Ssi Essayegh, voici quelques un des noms de ces SS criminels, que d'autres camarades reconnaîtront si ils lisent ces lignes...

Combien de fois j'avais assisté au passage à tabac de l'un de mes camarades!
El Âloua nous ordonnait d'ouvrir grande notre bouche, pour nous cracher dedans. Pour vous dire le genre de monstres chargés de notre éducation.

Boudadan nous donnait des gifles magistrales, jusqu' à l'évanouissement, suivies de coups de poings et de coups de pieds dans les côtes, quand on tombait par terre. Même un vrai catcheur n'aurait pas tant de vilonce et de hargne que notre " maître"!

Une fois cet énergumène s'était acharné sur un pauvre camarade qui ne parlait que tachelhit jusqu' à le faire fuir, en hurlant par la fenêtre, et je me rappelle qu'on le voyait courrir au loin, en criant et en insultant, pour ne plus jamais revenir en classe.

La tradition était de nous attacher les pieds par un ceinturon au dossier du banc, de telle sorte que nous avions la tête et le buste par terre, et la plante des pieds en l'air, dénudée: alors pleuvaient les 40 coups du tuyau de caoutchouc de butane, avec violence, malgré les hurlements et les pleurs! une fois délivrés on rejoignait nos places en rampant, à moitié évanouis, le visage baigné de larmes.

El Jawhari pratiquait les mêmes tortures , mais avec raffinement, assis à son bureau, savourant quelques amandes, il maniait un gros bâton de palmier sur nos pauvres mains ensanglantées. Parfois il utilisait pour accomplir cette torture un grand élève, qui nous administrait les coups , pendant que lui comptait le bruit des coups et mangeait ses cacahuètes. Notre camarade El 3issaoui, que Dieu le bénisse encore, se frappait lui même en cachette, pour partager notre souffrance.

SSayegh nous isultait ouvertement de chleuhs minables, avec son accent raffiné d'arabe de Fes ou de Meknes; il ramenait son fils avec lui en classe, il lui donnait de la craie pour s'amuser à dessiner au tableau, pendant que lui lisait ses livres, tranquillement; il ne fallait pas le déranger sinon c' était les insultes horribles et les gifles.

Que d'horribles souvenirs!!! je me rappelle que j' urinais presque dans mon pantalon, par ces matinées glaciales en allant à l'école, à l'idée que j'allais être interrogé sur la leçon d'éducation islamique, ou " qawa3id ennahw " ( conjugaison) et autres leçons de grammaire tarabiscotées! rien qu' à l'idée d'être puni j'en oubliais tout ce que j'avais pourtant retenu... Jusqu' à nos jours je n'ai jamais appris la table de multiplication, tellement cela me terrorisait.

Et ce ne sont là que quelques anecdotes parmi d'autres, de la " glorieuse école makhzénienne", où l'on saluait le drapeau en chantant l'hymne national à 8 heures du matin, et où l' on faisait la prière du Ddôhr, alignés dans la cour de récréation, à 13 heures!

Que d 'exécrables souvenirs!!! Une humiliation que l'on porte à vie, comme un secret honteux, comme un traumatisme irréversible et invisible, qui a brisé notre personnalité pour toujours... Timidité, manque de confiance en soi, complexe d'infériorité, peur et cauchemars nocturnes, avec ce sentiment de catastrophe imminente qui va vous tomber sur la tête, si ce n'est la violence, la haine et le dégoût des adultes et de l'école... :(
 
:eek::eek: et ben !

Je suis content d'avoir échappé à tout ça.


Avez-vous d'autres témoignages en rapport avec l'usage ou la condition d'amazighe dans ces classes du Makhzen ?
 
agerzam a dit:
:eek::eek: et ben !

Je suis content d'avoir échappé à tout ça.


Avez-vous d'autres témoignages en rapport avec l'usage ou la condition d'amazighe dans ces classes du Makhzen ?

Il y a eu le grand ecrivain Mohammed Nedali qui ont a eu plein la tronche en primaire qd il etait à Tahennaout, au point de redoubler 3 fois.
Sinon meme en plein coeur d'une ville comme Rabat, dans les écoles publiques, les maitres d'écoles etaient des brutes la pire espèce!!
Dieu merci, j'ai fait ma primaire ds une école privée!!
 
Oui je sais que c'est général, c'est pour cela que ce qui m'intéresse c'est la répression du fait amazigh : la cerise sur le gateau, la couche en plus.
 
Il etait formellement interdit de parler une autre langue que l'arabe en classe et dans la cour...resultat c'etait le silence absolu...

J'avais quand meme un trés bon instit en troisieme année, c'etait l'instit de français..on l'avait que le matin deux jours par semaine, je ne l'ai jamais vu frappé un eleve et les cours etaient vraiment agreables avec lui, c'etait vivant et instructif.

Une pensée à Hssi , Brahim, l'autre Brahim, Mohamed , tous mes copains de classes, tous extrement intelligents et doués et qui ont abondonné cet ecole assez tôt..il n y'a que les mediocres qui y restent jusqu'au bout pour finir eux meme militants de pjd et compagnie ou subalternes makzeniens
 
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