Masst le 20/05/2005
A Monsieur le Ministre de l’éducation et de la formation
Objet : Situation de l’enseignement de tamazight.
Monsieur le Ministre,
Nous vous rappelons que la rédaction de la Charte Nationale de l’Education et de la Formation, en faisant participer un nombre d’organisations politiques partisanes et syndicales et en excluant le Mouvement Amazigh, est une preuve de la persistance de la mentalité de l’après 1956. Le livre blanc est venu appuyer ce-ci puisqu’il n’a offert à tamazight qu’un rôle d’accoutumance.
La situation de tamazight n’a pas connu d’amélioration même après le discours du trône de 2001, qui l’a considéré comme un élément fondamental de l’identité marocaine, voir après le discours d’Ajdir le 17/10/2002 et le Dahir instituant l’Institut Royal pour La Culture Amazighe (IRCAM).
Pire, même après que le dit institut ait signé un accord avec le Ministère de l’Education Nationale, pour œuvrer ensemble à l’insertion de la langue amazighe dans le système éducatif, le ministère n’a pas honoré ses engagements dans le bon sens. En effet, l’Institut n’est qu’un établissement académique dont le rôle se limite à la mise au point et à la production des méthodologies, matériels et supports pédagogiques et didactiques. Tandis que, votre rôle, Monsieur le Ministre, reste principal, c’est à votre ministère qu’échoit la responsabilité du département de l’éducation et de l’enseignement.
L’année scolaire 2003/04 a connu le démarrage de l’opération de l’insertion de la langue amazighe, pour la première fois, depuis 1956, dans un échantillon d’écoles, en attendant "qu’elle soit généralisée progressivement à l’horizon 2009". Le Mouvement Amazigh a suivi le projet, depuis son début, par l’expression de remarques et critiques constructives à fin de pallier les insuffisances et de redresser les anomalies. Malheureusement, le traitement de l’amazigh demeure sur la base des apports du livre blanc. Votre ministère n’a pas élaboré de plan d’action précis et clair pour réussir un projet de la taille de la reconsidération de l’identité du peuple marocain et de la construction d’une société démocratique et moderne. Et vous êtes, Monsieur le Ministre, conscient que c’est là une mission que ne peut réussir que l’école.
Les quatre mesures prises pour la mise en œuvre de l’accord qui lie votre ministère à l’IRCAM sont les suivantes :
1- Réserver 2 semaines à la formation des enseignants de la langue amazighe en 2003 et 3 jours seulement en 2004 et il a été noté qu’elle n’a pas profité à un groupe d’enseignants même concernés ;
2- Fixer 3 heurs comme horaire pour la langue amazighe ;
3- Emission de la circulaire ministérielle 108 relative à l’enseignement de tamazight ;
4- Et édition du manuel " Tifawin a tamazight " pour les niveaux primaires 1 et 2.
Ces mesures ne donnent pas satisfaction, et la situation de tamazight après deux ans de l’opération constitue la meilleure preuve. Eu égard à la langue amazighe, les deux années scolaires 2004/04 et 2004/05 sont blanches. Abstraction faites des promesses de distribution du manuel gratuitement, celui-ci est introuvable - jusqu’au moi de décembre pour le niveau 2 - et sont apparition s’est limité à quelque librairies.
Pour ce qui est des ressources humaines, En sus que la durée de formation ne soit pas appropriée au contenu de la matière, il s’avère impossible qu’une langue, à part entière, soit dispensée par un enseignant formé en 3 jours. Ce-ci sans soulever la qualité de la formation dans des ateliers encadrés par des inspecteurs qui ont reçu, à leur tour, des principes de la langue amzighe et de l’alphabet tifinagh en un court laps de temps. Le plus extravagant, Monsieur le Ministre, est que la majorité de ceux chargés de la mission d’enseigner la matière de la langue amazighe en ignore tout, et on ne peut donner plus qu’on ne possède. Ce-ci s’applique à ceux-là même qui parle le tamazight du fait qu’ils ignorent la conjugaison, la grammaire, la syntaxe et le lexique de cette langue en plus de leur analphabétisme dans son cadre. Ce qui constitue une première dans l’Histoire de l’enseignement des langues du fait qu’, à notre connaissance, jamais la mission d’enseigner une langue n’a été confiée à quelqu’un qui ne l’a jamais étudié. Il n’est donc point surprenant qu’, au lieu d’enseigner tamazight, on utilise ses séances pour renforcer d’autres matières ou qu’on baisse l’horaire à 90 mn par semaine pour les raisons précédemment décrites et relatives à l’aptitudes des enseignants et pour l’absence de rencontre pédagogiques de communication et de formation continue spécifiques à tamazight.
La situation se trouve compliquée par certain responsables pédagogiques qui, du fait de leur convection idéologique, s’ils n’entravent pas l’enseignement de tamazight, ne prennent pas les mesures nécessaires comme ils l’auraient fait s’il s’agissait d’une autre matière. Ils sont encouragés, en cela, par l’absence du suivi à tous les niveaux que ce soit le ministère ou les encadrants et les inspecteurs.
Dépasser cette crise, Monsieur le Ministre, n’est pas impossible et ne nécessite qu’une véritable volonté politique qui se distingue par l’amour du système éducatif afin de faire preuve de zèle à mettre en œuvre les propositions du Mouvement Amazigh dont :
1- l’insertion de la langue amazighe dans tous les centre de formation (CFI, CPR, ENES, …) ;
2- Création de branches amazighes de langue, de littératures, d’Histoire, … dans toutes les universités marocaines ;
3- Augmentation de l’horaire de la langue amazighe ;
4- Intégration de la langue amazighe dans les examens professionnels des enseignants pour les inciter à la recherche et à l’autoformation ;
5- Relever le coefficient de la langue amazighe ;
6- Formation d’inspecteurs et d’encadrants spécialisés dans la langue amazighe ;
7- Création de la division de l’amazigh dans toutes les Académies Régionales et dans les délégations du Ministère de l’Education Nationale ;
8- Formation des enseignants de la langue amazighe pendant les périodes des vacances d’été et intermédiaires comme palliatif en attendant les premières promotions spécialisés dans cette matière à l’instar des autres matières ;
9- Prendre des mesures légales contre toute personnes entravant la marche des programmes pédagogiques à cause de ses convictions idéologiques ;
10- Mettre fin à l’application du contenu de la charte nationale pour l’éducation et la formation ainsi que le discours idéologique arabo-islamiste dans les cours d’autres matières telle que l’Histoire et l’éducation islamique ;
11- Tracer un politique de l’enseignement claire, respectant l’identité du Maroc et considérant sa diversité culturelle ;
12- Redresser notre système éducatif et le construire sur les fondements de notre identité pour lui permettre de former un citoyen actif, fier de son Histoire enraciné, aimant son pays, connaissant soit même, immunisé contre aliénation au profit de toute idéologie extrémiste, capable de construire un Maroc démocratique moderne, un Maroc d’égalité, un Maroc riche de sa diversité puissant de son unité, un Maroc au mille facette pour chaque marocain.
Veuillez agréer nos salutations.
Pour le bureau
Le président
Sliman AFELOUS
Traduction proposée par Hassan BELLA.
A Monsieur le Ministre de l’éducation et de la formation
Objet : Situation de l’enseignement de tamazight.
Monsieur le Ministre,
Nous vous rappelons que la rédaction de la Charte Nationale de l’Education et de la Formation, en faisant participer un nombre d’organisations politiques partisanes et syndicales et en excluant le Mouvement Amazigh, est une preuve de la persistance de la mentalité de l’après 1956. Le livre blanc est venu appuyer ce-ci puisqu’il n’a offert à tamazight qu’un rôle d’accoutumance.
La situation de tamazight n’a pas connu d’amélioration même après le discours du trône de 2001, qui l’a considéré comme un élément fondamental de l’identité marocaine, voir après le discours d’Ajdir le 17/10/2002 et le Dahir instituant l’Institut Royal pour La Culture Amazighe (IRCAM).
Pire, même après que le dit institut ait signé un accord avec le Ministère de l’Education Nationale, pour œuvrer ensemble à l’insertion de la langue amazighe dans le système éducatif, le ministère n’a pas honoré ses engagements dans le bon sens. En effet, l’Institut n’est qu’un établissement académique dont le rôle se limite à la mise au point et à la production des méthodologies, matériels et supports pédagogiques et didactiques. Tandis que, votre rôle, Monsieur le Ministre, reste principal, c’est à votre ministère qu’échoit la responsabilité du département de l’éducation et de l’enseignement.
L’année scolaire 2003/04 a connu le démarrage de l’opération de l’insertion de la langue amazighe, pour la première fois, depuis 1956, dans un échantillon d’écoles, en attendant "qu’elle soit généralisée progressivement à l’horizon 2009". Le Mouvement Amazigh a suivi le projet, depuis son début, par l’expression de remarques et critiques constructives à fin de pallier les insuffisances et de redresser les anomalies. Malheureusement, le traitement de l’amazigh demeure sur la base des apports du livre blanc. Votre ministère n’a pas élaboré de plan d’action précis et clair pour réussir un projet de la taille de la reconsidération de l’identité du peuple marocain et de la construction d’une société démocratique et moderne. Et vous êtes, Monsieur le Ministre, conscient que c’est là une mission que ne peut réussir que l’école.
Les quatre mesures prises pour la mise en œuvre de l’accord qui lie votre ministère à l’IRCAM sont les suivantes :
1- Réserver 2 semaines à la formation des enseignants de la langue amazighe en 2003 et 3 jours seulement en 2004 et il a été noté qu’elle n’a pas profité à un groupe d’enseignants même concernés ;
2- Fixer 3 heurs comme horaire pour la langue amazighe ;
3- Emission de la circulaire ministérielle 108 relative à l’enseignement de tamazight ;
4- Et édition du manuel " Tifawin a tamazight " pour les niveaux primaires 1 et 2.
Ces mesures ne donnent pas satisfaction, et la situation de tamazight après deux ans de l’opération constitue la meilleure preuve. Eu égard à la langue amazighe, les deux années scolaires 2004/04 et 2004/05 sont blanches. Abstraction faites des promesses de distribution du manuel gratuitement, celui-ci est introuvable - jusqu’au moi de décembre pour le niveau 2 - et sont apparition s’est limité à quelque librairies.
Pour ce qui est des ressources humaines, En sus que la durée de formation ne soit pas appropriée au contenu de la matière, il s’avère impossible qu’une langue, à part entière, soit dispensée par un enseignant formé en 3 jours. Ce-ci sans soulever la qualité de la formation dans des ateliers encadrés par des inspecteurs qui ont reçu, à leur tour, des principes de la langue amzighe et de l’alphabet tifinagh en un court laps de temps. Le plus extravagant, Monsieur le Ministre, est que la majorité de ceux chargés de la mission d’enseigner la matière de la langue amazighe en ignore tout, et on ne peut donner plus qu’on ne possède. Ce-ci s’applique à ceux-là même qui parle le tamazight du fait qu’ils ignorent la conjugaison, la grammaire, la syntaxe et le lexique de cette langue en plus de leur analphabétisme dans son cadre. Ce qui constitue une première dans l’Histoire de l’enseignement des langues du fait qu’, à notre connaissance, jamais la mission d’enseigner une langue n’a été confiée à quelqu’un qui ne l’a jamais étudié. Il n’est donc point surprenant qu’, au lieu d’enseigner tamazight, on utilise ses séances pour renforcer d’autres matières ou qu’on baisse l’horaire à 90 mn par semaine pour les raisons précédemment décrites et relatives à l’aptitudes des enseignants et pour l’absence de rencontre pédagogiques de communication et de formation continue spécifiques à tamazight.
La situation se trouve compliquée par certain responsables pédagogiques qui, du fait de leur convection idéologique, s’ils n’entravent pas l’enseignement de tamazight, ne prennent pas les mesures nécessaires comme ils l’auraient fait s’il s’agissait d’une autre matière. Ils sont encouragés, en cela, par l’absence du suivi à tous les niveaux que ce soit le ministère ou les encadrants et les inspecteurs.
Dépasser cette crise, Monsieur le Ministre, n’est pas impossible et ne nécessite qu’une véritable volonté politique qui se distingue par l’amour du système éducatif afin de faire preuve de zèle à mettre en œuvre les propositions du Mouvement Amazigh dont :
1- l’insertion de la langue amazighe dans tous les centre de formation (CFI, CPR, ENES, …) ;
2- Création de branches amazighes de langue, de littératures, d’Histoire, … dans toutes les universités marocaines ;
3- Augmentation de l’horaire de la langue amazighe ;
4- Intégration de la langue amazighe dans les examens professionnels des enseignants pour les inciter à la recherche et à l’autoformation ;
5- Relever le coefficient de la langue amazighe ;
6- Formation d’inspecteurs et d’encadrants spécialisés dans la langue amazighe ;
7- Création de la division de l’amazigh dans toutes les Académies Régionales et dans les délégations du Ministère de l’Education Nationale ;
8- Formation des enseignants de la langue amazighe pendant les périodes des vacances d’été et intermédiaires comme palliatif en attendant les premières promotions spécialisés dans cette matière à l’instar des autres matières ;
9- Prendre des mesures légales contre toute personnes entravant la marche des programmes pédagogiques à cause de ses convictions idéologiques ;
10- Mettre fin à l’application du contenu de la charte nationale pour l’éducation et la formation ainsi que le discours idéologique arabo-islamiste dans les cours d’autres matières telle que l’Histoire et l’éducation islamique ;
11- Tracer un politique de l’enseignement claire, respectant l’identité du Maroc et considérant sa diversité culturelle ;
12- Redresser notre système éducatif et le construire sur les fondements de notre identité pour lui permettre de former un citoyen actif, fier de son Histoire enraciné, aimant son pays, connaissant soit même, immunisé contre aliénation au profit de toute idéologie extrémiste, capable de construire un Maroc démocratique moderne, un Maroc d’égalité, un Maroc riche de sa diversité puissant de son unité, un Maroc au mille facette pour chaque marocain.
Veuillez agréer nos salutations.
Pour le bureau
Le président
Sliman AFELOUS
Traduction proposée par Hassan BELLA.