Les relations entre le Maroc et l'Arabie saoudite à l'épreuv

agerzam

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RABAT (AP) - Tension entre Rabat et Riyad. Depuis quelques mois, plusieurs indicateurs laissent entendre que les relations entre l'Arabie saoudite et le Maroc se sont quelque peu altérées. "Il ne s'agit pas d'une crise mais les attentats du 11-Septembre, la guerre en Irak et l'initiative américaine de réforme du monde arabe ont sérieusement altéré les traditionnelles relations privilégiées" entre les deux royaumes, confie à l'Associated Press un diplomate occidental en poste à Rabat sous couvert d'anonymat.

Très denses à l'époque du roi Hassan II (décédé en 1999), les relations entre les deux royaumes "traversent une période de turbulence étroitement liée à la crise de confiance entre Washington et le régime saoudien enregistrée depuis les attentats de 2001", a-t-on ajouté.

"La diplomatie américaine pousse le camp des réformateurs contre celui des conservateurs en Arabie saoudite avec comme relais ses alliés traditionnels dans le Maghreb, au premier rang desquels, le Maroc, récemment promu 'allié majeur' dans lutte contre le terrorisme", indique ce diplomate qui appuie son analyse sur de nombreux "signaux" venus témoigner de la dégradation du dialogue entre les deux monarchies de droit divin.

Le dernier sommet arabe de Tunis en mai avait clairement illustré le fossé grandissant entre pays arabes "réformateurs" et "conservateurs", dont Riyad, autrefois Etat-pivot de Washington dans la région, fait figure de chef de file.

A Rabat, plusieurs diplomates occidentaux et arabes confirment que cette dégradation remonte à mai 2002 avec l'arrestation de trois Saoudiens accusés d'appartenir à "une cellule dormante" d'Al-Qaïda et infiltrés au Maroc pour préparer des attentats-suicide contre des navires de guerre anglo-américains dans le détroit de Gibraltar.

Le trio saoudien avait permis aux autorités marocaines, en étroite collaboration avec la CIA, d'enregistrer de rapides progrès dans le démantèlement des réseaux salafistes au Maroc sans pouvoir toutefois empêcher les attentats du 16 mai 2003 (45 morts à Casablanca). Adoptant, avec la bénédiction de Washington, une posture de résistance inédite par rapport au puissant "frère" saoudien, Rabat avait finalement autorisé, fin 2003 l'extradition des trois suspects vers Riyad.

Autres "signaux" de cette dégradation, la dénonciation dans la presse marocaine du tourisme sexuel pratiqué depuis des années au Maroc par de richissimes Saoudiens, notamment dans le nord du royaume, pour échapper au rigorisme religieux de leur pays d'origine, gardien des lieux saints de l'Islam.

L'hiver 2003 a également marqué un tournant avec la décision des autorités marocaines d'interdire à un groupe de chasse, dirigé par un prince saoudien, de chasser du gibier sauvage dans un projet de parc naturel du Bas-Drâa, dans la région d'Assa. Depuis le début des années 70, les Saoudiens, embarqués à bord de colonnes de véhicules 4X4 suréquipés et acheminés par avions, bénéficiaient de la complaisance de la monarchie marocaine pour chasser l'outarde et la gazelle sans limite en utilisant des faucons mais également des fusils d'assaut.

Au-delà de ces indices hautement symboliques, le Maroc a enfin engagé depuis les attentats du 16 mai une campagne de réhabilitation du rite musulman malékite, marqué par un esprit de tolérance et d'allégeance au roi, "Commandeur des croyants", pour lutter contre l'influence grandissante du très radical rite wahhabite importé d'Arabie saoudite.

A travers la formation de milliers d'imams et le financement de centaines de mosquées et d'associations de bienfaisance, Riyad avait ainsi pu ainsi s'assurer du soutien inconditionnel du régime marocain mais également de nombreux autres pays africains. Crise politique et sécuritaire du régime saoudien et pressions américaines obligent, cette époque semble révolue. AP
 
Pensez-vous que la mise en avant du pouvoir de Tamazight ces derniers temps pourrait être lié à cette volonté de s'écarter de certains payx arabes et de procéder à une "marocanisation" du champ socio-culturel au Maroc ?


Je sens que ça ne va pas en inspirer des masses ... :-D
 
agerzam a écrit :

Je sens que ça ne va pas en inspirer des masses ... :-D

C'est sûr que parmi nos plus fervents compatriotes marocains, certains risquent de mal prendre un phénomène qui constituera une vérité pourtant irrémédiable dans l'avenir : le chemins de l'arabie saoudite (et autres pays du moyen-orient) et celui du maroc vont se séparer !
Nos différences respectives (même en laissant de côté l'identité profondément amazighe du maroc !) sont beaucoup trop marquées pour que le mot "arabe" estampillé un peu partout à la va vite dans les esprits marocains puisse avoir une quelconque pertinence.

Tant mieux !

[ Edité par Schtrompf_i_mqorn le 27/6/2004 17:56 ]

[ Edité par Schtrompf_i_mqorn le 27/6/2004 17:57 ]
 
samedi 26 juin 2004, 16h03
Tension Rabat-Riyad: l'exemple d'Achark al-Awsat

RABAT (AP) - Pour certains, il s'agit du dernier "signal" en date de la détérioration des relations entre le Maroc et l'Arabie saoudite: la restructuration à la mi-juin du bureau à Rabat du quotidien saoudien "Achark al-Awsat", véritable institution de la presse panarabe et propriété du prince Fayçal ben Salman, neveu du roi Fahd.

Sujet quasi-tabou dans la presse marocaine, les relations entre Rabat et Riyad sont revenues sur le devant de la scène avec le licenciement le 10 juin des journalistes marocain Ali Anouzla et tunisien Moncef Slimi, responsables de l'édition marocaine du journal saoudien depuis 1989.

"Ces licenciements abusifs interviennent dans un climat orageux entre le Maroc et l'Arabie saoudite", note l'hebdomadaire "Assahifa". La restructuration du bureau maghrébin d'Achark al-Awsat, journal édité à Londres et imprimé dans 14 capitales arabes, "ne peut être expliquée que par un désaccord politique entre Rabat et Riyad", estime "Annahar".

"Je m'interroge sur une éventuelle 'démaghrébinisation' du journal pour des raisons diplomatiques", explique pour sa part Moncef Slimi à l'Associated Press. "Sur un total de 130 journalistes, 'Achark al-Awsat' n'emploie désormais que sept Maghrébins", ajoute le journaliste. AP
 
Il est à esperer que ces problemes aboutiront à une rupture avec ce regime feodale et anachronique descendu tout droit du fin fonds des ages. Il n'est pas l'expression de la modernité, ni de rien d'ailleurs !

ça peut ouvrir une nouvelle ere pour l'afrique du nord !

Je suis dans l'expectative pour l'instant !
 
azul
tamazighte est la solution , tamazighte est un barage contre l integrisme salafite exporter par l arabie saoudite
staymate
 
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