El Mahjoub Rouane | LE MATIN
http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=artcu&ida=53412
Comme à l'accoutumée pendant le mois sacré du Ramadan, l'Institut français d'Agadir (IFA) organise les nuits du Ramadan.
Après une grande expérience acquise dans ce domaine, puisqu'elles, ces nuits du Ramadan promettent d'être diversifiées et pleines d'échanges culturels.
Durant trois semaines, une série de concerts se propose d'explorer la richesse et la vitalité contemporaine des courants actuels de la musique au Maroc, en Europe et en Asie.
Chacune de ces semaines sera consacrée à un pays, le Maroc, ou à un continent, l'Europe, l'Asie. La première semaine, dédiée au « Maroc des musiques », a proposé deux approches contrastées de celles-ci. Lors de la soirée d'ouverture des nuits du Ramadan organisée mercredi 12 octobre, Ihsan Rmiki a émerveillé le public présent par sa prestation profondément imprégnée par la beauté des chants religieux et la profondeur de la musique classique arabe.
La musique soufie d'Ihsan Rmiki constitue, pour la jeune chanteuse, beaucoup plus un retour aux sources qu'un simple sacrifice opportuniste fait à une mode actuellement fort à l'honneur parmi nombre de chanteurs. Pour le plaisir du public de l'Institut Français d'Agadir, Ihssane R'miki a été accompagnée, pour la première fois, par le prestigieux ensemble arabo-andalou de Fès sous la direction de Mohamed Briouel. Le lendemain, Hamou Agourane venu du Moyen Atlas, a chanté des morceaux amazighs.
Fort d'une culture académique sur la musique amazighe d'hier et d'aujourd'hui, Hamou Agourane a choisi d'apporter un nouveau souffle à ce patrimoine en introduisant des instruments modernes et des thèmes relatifs à la société urbaine d'aujourd'hui : le chômage, l'immigration clandestine, la paix, les droits de l'homme…
Hamou Agourane était accompagné par la chanteuse Naima Kouda, une des meilleures voix du Moyen Atlas.
La seconde semaine avait pour titre « Musiques de l'Europe du Sud ». Elle est marquée par la présence, depuis mercredi 19 octobre, des voix venues du pourtour du Bassin méditerranéen.
Sous la direction artistique de Bruno Allary, la compagnie française Rassegna constitue depuis 2002 un carrefour d'harmonies et de sensibilité d'autant plus riche que chacun de ses interprètes est, par ailleurs, et d'ordinaire, soliste dans sa pratique propre.
De ce rassemblement, - c'est le sens du mot rassegna en sarde - est né un spectacle sensible, enlevé et coloré, qui porte l'ambiance chaleureuse des rues de Marseille : les histoires se croisent, les chanteurs s'interpellent, les mélodies s'élèvent et se répondent, racontent l'amour et la tristesse, exhortent à la révolte, en arabe ou en italien, en occitan ou en corse. Jeudi 20 octobre, c'était au tour de l'Espagnole Juana Amaya Vargas et de son groupe de se distinguer par leur connaissance et leur maîtrise de tous les airs chantés jadis par les familles gitanes.
Ils sont d'ailleurs eux-mêmes des gitans. Ils chantent, ils dansent et ils jouent des instruments propres à leur tradition musicale ancestrale. Ils ont participé aux grandes fêtes prestigieuses du Flamenco, qui, en Espagne comme en France réunissaient non seulement les maîtres de cet art, mais aussi ceux des artistes cubains, comme Compay Segundo. Juana Amay Vargas est aussi une des membres fondateurs et permanents du fameux groupe de femmes Sévillanes Las Corraleras de Lebrija.
Des histoires extraordinaires
Enfin, la troisième qui aura lieu les 26 et 27 octobre, sera totalement vouée aux «Musiques d'Asie ». Ces soirées seront animées par Urna, la voix des plaines mongoles. De la Mongolie, en passant par Shanghai et jusqu'en Bavière, Urna a vécu des histoires extraordinaires marquées par un caractère décidé et une volonté d'exceller dans sa passion première, le Chant.
Considérée aujourd'hui comme l'une des divas et ambassadrices du chant d'Asie, Urna a su construire cette notoriété non seulement grâce à son ingéniosité à faire voyager ses auditeurs dans l'immensité des plaines de Mongolie, mais aussi grâce au spectacle qu'elle offre à chaque concert tel une cérémonie religieuse. Urna décrit cette rencontre avec le public : “j'interprète mes chansons avec toute ma force de vivre et mon énergie, ainsi je me sens renaître après chaque spectacle”.
Sa curiosité l'emmène plus loin dans sa recherche musicale où elle confronte ses origines mongoles avec d'autres expériences musicales, principalement d'Asie et d'Europe Orientale. Pour sa part, l'Indien Manickam Yogeswaran interprétera des chansons de son répertoire très riche.
Cet artiste d'origine Sri Lankaise a fait de la musique et de la culture Tamoules son cheval de bataille dont il maîtrise parfaitement les rênes. Depuis son premier opus en 1985 portant le titre de "Arangetram", Manickam Yogeswaran a donné des centaines de concerts et a séduit les auditeurs à travers le monde entier.
L'expérience et le talent de Yogeswaran sont le fruit de plusieurs collaborations avec des spécialistes en chants, instruments et danses d'Inde du sud.
A noter qu'une exposition des œuvres d'art de l'artiste peintre Jean-Michel Chassine, intitulée «Regards sur le Maroc», est organisée parallèlement à ces concerts, depuis le 7 octobre et jusqu'au 7 novembre, au hall de l'IFA. Jean-Michel Chassine connaît bien le Maroc puisqu'il l'a longuement parcouru. A travers ses toiles, l'artiste peintre porte un regard passionné de ce Maroc profond, ses campagnes, ses montagnes et sa nature.
http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=artcu&ida=53412
Comme à l'accoutumée pendant le mois sacré du Ramadan, l'Institut français d'Agadir (IFA) organise les nuits du Ramadan.
Après une grande expérience acquise dans ce domaine, puisqu'elles, ces nuits du Ramadan promettent d'être diversifiées et pleines d'échanges culturels.
Durant trois semaines, une série de concerts se propose d'explorer la richesse et la vitalité contemporaine des courants actuels de la musique au Maroc, en Europe et en Asie.
Chacune de ces semaines sera consacrée à un pays, le Maroc, ou à un continent, l'Europe, l'Asie. La première semaine, dédiée au « Maroc des musiques », a proposé deux approches contrastées de celles-ci. Lors de la soirée d'ouverture des nuits du Ramadan organisée mercredi 12 octobre, Ihsan Rmiki a émerveillé le public présent par sa prestation profondément imprégnée par la beauté des chants religieux et la profondeur de la musique classique arabe.
La musique soufie d'Ihsan Rmiki constitue, pour la jeune chanteuse, beaucoup plus un retour aux sources qu'un simple sacrifice opportuniste fait à une mode actuellement fort à l'honneur parmi nombre de chanteurs. Pour le plaisir du public de l'Institut Français d'Agadir, Ihssane R'miki a été accompagnée, pour la première fois, par le prestigieux ensemble arabo-andalou de Fès sous la direction de Mohamed Briouel. Le lendemain, Hamou Agourane venu du Moyen Atlas, a chanté des morceaux amazighs.
Fort d'une culture académique sur la musique amazighe d'hier et d'aujourd'hui, Hamou Agourane a choisi d'apporter un nouveau souffle à ce patrimoine en introduisant des instruments modernes et des thèmes relatifs à la société urbaine d'aujourd'hui : le chômage, l'immigration clandestine, la paix, les droits de l'homme…
Hamou Agourane était accompagné par la chanteuse Naima Kouda, une des meilleures voix du Moyen Atlas.
La seconde semaine avait pour titre « Musiques de l'Europe du Sud ». Elle est marquée par la présence, depuis mercredi 19 octobre, des voix venues du pourtour du Bassin méditerranéen.
Sous la direction artistique de Bruno Allary, la compagnie française Rassegna constitue depuis 2002 un carrefour d'harmonies et de sensibilité d'autant plus riche que chacun de ses interprètes est, par ailleurs, et d'ordinaire, soliste dans sa pratique propre.
De ce rassemblement, - c'est le sens du mot rassegna en sarde - est né un spectacle sensible, enlevé et coloré, qui porte l'ambiance chaleureuse des rues de Marseille : les histoires se croisent, les chanteurs s'interpellent, les mélodies s'élèvent et se répondent, racontent l'amour et la tristesse, exhortent à la révolte, en arabe ou en italien, en occitan ou en corse. Jeudi 20 octobre, c'était au tour de l'Espagnole Juana Amaya Vargas et de son groupe de se distinguer par leur connaissance et leur maîtrise de tous les airs chantés jadis par les familles gitanes.
Ils sont d'ailleurs eux-mêmes des gitans. Ils chantent, ils dansent et ils jouent des instruments propres à leur tradition musicale ancestrale. Ils ont participé aux grandes fêtes prestigieuses du Flamenco, qui, en Espagne comme en France réunissaient non seulement les maîtres de cet art, mais aussi ceux des artistes cubains, comme Compay Segundo. Juana Amay Vargas est aussi une des membres fondateurs et permanents du fameux groupe de femmes Sévillanes Las Corraleras de Lebrija.
Des histoires extraordinaires
Enfin, la troisième qui aura lieu les 26 et 27 octobre, sera totalement vouée aux «Musiques d'Asie ». Ces soirées seront animées par Urna, la voix des plaines mongoles. De la Mongolie, en passant par Shanghai et jusqu'en Bavière, Urna a vécu des histoires extraordinaires marquées par un caractère décidé et une volonté d'exceller dans sa passion première, le Chant.
Considérée aujourd'hui comme l'une des divas et ambassadrices du chant d'Asie, Urna a su construire cette notoriété non seulement grâce à son ingéniosité à faire voyager ses auditeurs dans l'immensité des plaines de Mongolie, mais aussi grâce au spectacle qu'elle offre à chaque concert tel une cérémonie religieuse. Urna décrit cette rencontre avec le public : “j'interprète mes chansons avec toute ma force de vivre et mon énergie, ainsi je me sens renaître après chaque spectacle”.
Sa curiosité l'emmène plus loin dans sa recherche musicale où elle confronte ses origines mongoles avec d'autres expériences musicales, principalement d'Asie et d'Europe Orientale. Pour sa part, l'Indien Manickam Yogeswaran interprétera des chansons de son répertoire très riche.
Cet artiste d'origine Sri Lankaise a fait de la musique et de la culture Tamoules son cheval de bataille dont il maîtrise parfaitement les rênes. Depuis son premier opus en 1985 portant le titre de "Arangetram", Manickam Yogeswaran a donné des centaines de concerts et a séduit les auditeurs à travers le monde entier.
L'expérience et le talent de Yogeswaran sont le fruit de plusieurs collaborations avec des spécialistes en chants, instruments et danses d'Inde du sud.
A noter qu'une exposition des œuvres d'art de l'artiste peintre Jean-Michel Chassine, intitulée «Regards sur le Maroc», est organisée parallèlement à ces concerts, depuis le 7 octobre et jusqu'au 7 novembre, au hall de l'IFA. Jean-Michel Chassine connaît bien le Maroc puisqu'il l'a longuement parcouru. A travers ses toiles, l'artiste peintre porte un regard passionné de ce Maroc profond, ses campagnes, ses montagnes et sa nature.