les moutons de l'Aïd

omasst

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Le compte à rebours a commencé. L'Aïd Lekbir aura lieu après-demain et tout le monde se prépare pour l'accueillir en bonne et due forme. Le commerce bat son plein, les discussions ne tournent qu'autour du mouton et des éventuels achats et l'effervescence a fini par gagner tous les foyers. L'avant Aïd Lekbir se déroule somme toute dans une grisante euphorie.

Tout cela est bien beau, mais ce qui l'est par contre beaucoup moins, c'est l'état délabré dans lequel se retrouvent nos rues à la veille de cette fête sacrée.

La fête n'a pas encore commencé, et le visage de la métropole se retrouve déjà entaché, parfois même boueux, et les déchets de toutes sortes s'accumulent en petits tas ( mais bien souvent en grands tas !) le long des rues. L'hygiène des habitants est mise à rude épreuve. Les quartiers populaires restent généralement les plus touchés.

Une pratique vient aggraver cet état des lieux déjà désastreux : il s'agit des garages des immeubles et des maisons qui se retrouvent transformés pour l'occasion en enclos pour le bétail.

Partout à Casablanca, surtout dans les quartiers populaires, ce fond de commerce, rentable il faut en convenir, fleurit à la veille de cette fête sacrée. Des particuliers louent ainsi leurs garages pour « accueillir » les moutons en attendant le jour du sacrifice. Pour la somme de 10 DH la journée, les bêtes sont ainsi nourries et logées. Certains transforment même leurs garages ( et parfois même les rues) en mini-souks.

Il est vrai que cette pratique a ses raisons. Ceux qui habitent de petits appartements ne disposent effectivement pas de suffisamment d'espace (ni terrasse ni jardin) pour pouvoir garder leur mouton. Ils préfèrent en plus conserver leur logis tout propre, contrairement aux rues qui se métamorphosent en de véritables dépotoirs.

En effet, à la veille de l'Aïd, l'hygiène reçoit un grand coup et l'environnement se retrouve en perpétuelle dégradation. Les rues sont envahies par les déchets de tous genres, les égouts sont bouchés, des odeurs nauséabondes vous assaillent de toutes parts, et la liste est encore longue. L'environnement de la ville subit une grande dégradation, due en grande partie au manque de sensibilisation. Face à cet état des lieux, où les règles d'hygiène les plus élémentaires sont malmenées, c'est la santé des citoyens qui en pâtit le plus.
 
Le patrimoine Amazigh est une source intarissable pour la création

Le patrimoine culturel amazigh constitue une source intarissable pour les différents genres de création artistique, a souligné Mokhtar Allali, jeune musicien d'expression amazigh.

"Cela fait des années que je puise mon inspiration dans le mode de vie et dans le patrimoine culturel amazigh et, chaque jour, je découvre que cette source est absolument intarissable", a affirmé cet artiste, connu surtout de son surnom Amagouss, lors de la dédicace, dimanche, de son nouvel album musical"Tannirt".

"Tannirt", a-t-il dit, est cette fille rurale qui supporte toutes les souffrances quotidiennes et qui dépassent parfois même ses capacités physiques.

"La situation de la femme rurale en général ne peut susciter l'indifférence, à plus forte raison chez un artiste", a-t-il ajouté.

S'expliquant sur le surnom qu'il porte (Amagouss), Allali a fait savoir que littéralement il s'agit de celui qui est blessé ou qui souffre d'une fracture quelconque, mais "moi, je suis cet "Amagouss" sur le plan symbolique, dans la mesure où je dois préserver le patrimoine, tout en recourant aux différents genres de melting-pot culturel".

Le rabab, la guitare, le synthétiseur et la boite à rythme sont les instruments musicaux qu'alterne Amagouss pour composer et réaliser ses chansons, qui racontent, dans des métonymies assez esthétiques, le terroir et ses hommes, mais surtout ses femmes.

"Cette présence du rabab avec les autres instruments musicaux reflète ma vision de l'art que j'essaie de transmettre à mon public", a-t-il expliqué.

Dans un signe de soutien à ce jeune artiste, l'association marocaine de recherche et d'échange culturel (AMREC), l'association Zaouite pour le développement et l'association Neza pour le théâtre de France ont organisé des journées culturelles, jusqu'au 1er janvier prochain sous le thème "l'ouverture de l'amazigh sur les autres cultures".

"Le rôle des associations est très important en matière de soutien des jeunes artistes afin de les inciter à davantage de création et à plus d'aventures artistiques", a souligné à cette occasion, Mbarek Aït El Kaid, coordinateur local de l'agenda 21.

Cette rencontre sera également une opportunité de découvrir l'autre dimension artistique d'Amagouss, puisque ses uvres d'art seront accrochées, une semaine durant, dans les cimaises de la belle Kasbah de Taourirt.

Par la même occasion, seront exposés également d'autres objets d'antiquité, des tapis de son village natal Taznakht (région de Ouarzazate), des bandes de chansons, ainsi que d'anciens instruments musicaux.

Des formations sur le théâtre en faveur des jeunes associatifs, des soiréesanimées par les troupes d'Ahwach et de musique amazigh moderne sont aussi prévues lors de ces journées culturelles.

Né en 1970 à Taznakht (Ouarzazate), Mokhtar Allali est à la fois plasticien, chanteur, compositeur et poète. Il est également issu d'une familled'artistes, composée de seize membres, dont le grand père n'est autre que le défunt Rayes hadj Mohamed Ben Yahya.

Source: MAP
 
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