Le péril acridien : Tiznit envahie, Taroudant et Agadir en d

Tisba

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Les criquets sont là, au sud du Maroc, menaçant vergers, potagers... et tout ce qui pousse. Ils ont déjà envahi Tiznit, dans la nuit de samedi à dimanche, y sont toujours. D'autres essaims, gigantesques, se dirigent vers Chtouka, Aït Baha et les provinces avoisinantes comme Agadir et Taroudant.
A Guelmim, ils n'ont fait que passer, le samedi, entre 12 heures et 13 heures. La population locale, impuissante, comme prise au dépourvu, les a vus se diriger dans toutes les directions. Alertées, les provinces de Tata, Assa-Zag, Tan-Tan et Asmara sont, depuis trois jours, sur le qui-vive. L'on n'est pas encore au point de considérer les zones atteintes comme totalement sinistrées et la situation dépend au plus haut point des actions à mener dès maintenant et durant les deux jours à venir.
Il faut dire que des efforts inouïs, dans le cadre de la lutte anti-acridienne préventive, ont été fournis par les services marocains compétents. Des interventions directes, depuis l'année dernière, ont été menées outre frontières, en coordination avec des pays tels le Mali, le Sénégal et la Mauritanie, directement touchés. Mais la lutte n'a pu venir à bout des dévoreurs de cultures, favorisés par des pluies exceptionnelles au Sahel. Aujourd'hui, c'est le Maroc qui est directement touché.
Selon les informations recueillies auprès de nos correspondants sur place, des «nuages noirs de sauterelles» continuent d'avancer vers le nord. Et c'est le Souss qui est menacé, plus que n'importe quelle autre région du sud, en raison de son potentiel agricole important, notamment en ce qui concerne les primeurs et les agrumes. Car c'est de là que sont exportés les 80% de la production nationale de légumes et plus de 55% des agrumes du Maroc.
A rappeler que, dès le début d'octobre, les agriculteurs du Souss et des provinces avoisinantes, organisés au sein de l'ASPAM, ont demandé à être informés de l'évolution de la situation, pour pouvoir, en cas de danger, participer à la lutte. Ont-ils été entendus? Les comités de vigilance qu'ils ont proposés, ont-ils été constitués ? Et le matériel mobilisable (tracteurs, pulvérisateurs...), a-t-il été recensé ?
Quoi qu'il en soit, le danger est là, réel et sérieux, notamment que la menace se présente à un moment où les cultures maraîchères et fruitières au sud sont presque à maturité.
A signaler que des zones comme Ifni, Aït J'rar, Oujane et autres ont déjà pâti de l'invasion des sauterelles, la verdure ayant été nettement ravagée...

Al Bayane

[ Edité par Tisba le 26/10/2004 16:14 ]
 
J'ai appelé chez moi tout à l'heure, et on m'a confirmé qu'à Tiznit ils ont tout dévaster: les fermes à Azaghar (les oliviers...) tout y passent.
 
Autre source :

[size=medium][color=FF0000]Les criquets font de gros dégâts dans le Souss[/color][/size]

· 5.000 ha d’agrumes infestés dans la zone de Sebt Guerdane et le nord-ouest de Taroudant
· Entre dimanche et lundi, plus de 60.000 ha traités dans cette région


Le climat est plutôt morose dans le milieu des producteurs et exportateurs des fruits et légumes du Souss. Pendant qu’ils se battent pour préserver les cultures contre les effets de la chaleur, voilà que les criquets pèlerins débarquent dans la vallée et mettent en péril leurs cultures. Dimanche dernier, institutionnels et producteurs de la région, tout le monde était mobilisé durant toute la journée et même très tard dans la soirée.
Affolés, beaucoup de producteurs n’ont pas quitté leurs vergers jusqu’aux premières heures du lundi. Après s’être introduits par le milieu de l’Anti-Atlas, les insectes ravageurs sont arrivés dans la région de Taroudant. Les premières zones à être infestées dans la région, selon Tariq Kabbage, opérateur agricole, sont Sebt Guerdane et le nord-ouest. Des périmètres qui abritent de grands vergers d’agrumes. De l’avis de Tariq Kabbage, près de 50% des surfaces d’agrumes de la région sont dans cette zone, soit quelque 5.000 hectares.
Dimanche soir, des exploitants agricoles n’en croyaient pas leurs yeux en voyant les essaims de criquets attaquer les arbres des plantations qui du vert, ont viré au rouge. Tariq Kabbage indique que dans ces exploitations touchées, 20% des jeunes plants ont été défeuillés. C’est un véritable coup dur pour les agrumiculteurs, surtout quand on sait, précise Samir Tazi, vice-président de l’Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (Apefel), qu’un arbre nécessite quatre ans d’investissement avant de produire. Abderrazak Mouisset, président de l’Apefel, parle quant à lui de véritable catastrophe. Même si pour le moment, Oulad Berhil et Oulad Saïd sont épargnés, les dégâts pas encore estimés risquent d’être énormes. Les intervenants qui coordonnent la lutte antiacridienne se veulent toutefois rassurants. Selon eux, “la mobilisation est générale et les moyens, notamment logistiques, sont disponibles pour faire face au fléau”. Entre dimanche et lundi, 60.000 ha dans la zone nouvellement attaquée ont été traités, et la lutte continue. Mais chez les producteurs, l’inquiétude est au plus fort, surtout que tout le monde parle du risque d’une nouvelle invasion encore plus importante. “Ce sera la fin de toutes nos cultures et le marché local pourrait connaître des problèmes d’approvisionnement, surtout quand on sait que la région d’Agadir approvisionne tout le Royaume, notamment en primeurs”, souligne un professionnel.
En attendant, il faut cantonner l’infestation actuelle. Mais celle-ci ne sera pas sans retombées sur la campagne d’exportation 2004-2005 et même peut-être sur la prochaine.

L'economiste
 
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