Le monde oublié d'Anfgou

Talalit

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Le monde oublié d'Anfgou

Anfgou, dans la région de Midelt, était encore inconnue avant que la vague de froid ne s’abatte et décime de nombreux enfants. Reculée, cette bourgade manque de tout: médicaments, nourriture, vêtements...

1- Haddou a dû faire fondre plus d’une fois le cadre de ses lunettes pour tenir les verres et continuer à voir

2- Les adultes de Anfgou, un douar à la lisière de Khénifra et Midelt, implorent le bon Dieu pour chasser l’épidémie qui a emporté plusieurs personnes

3- Cette vieille femme crie toute sa révolte contre le dénuement et l’enclavement du douar

4 et 5- Les enfants autour du brasero pour se réchauffer. Le seul moyen pour échapper au froid: y rester toute la journée, sachant que la seule classe sert d’infirmerie et quelques tables font office de paravent pour les piqûres de l’infirmier

6- L’unique moyen de transport efficace entre deux douars pour aller au marché reste le camion
7- En dépit de toute la misère et des maladies, elle garde le sourire

8- Le froid et le manque de moyens pour y faire face ont causé le décès de plusieurs enfants. L’enterrement du bébé Zayed

9- Le dénuement extrême et l’isolement n’entament pas la fierté des habitants

10- Da Asis, 39 ans, est atteint d’une maladie pulmonaire. Il est le seul à subvenir aux besoins de son foyer

(Source: L'Economiste)
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

Ce serait bien que, sur les comptoirs des commercants marocains en Europe et au Maroc, l'on puisse voir des petites tirelires pour venir en aide au Maroc profond qui souffre. Au lieu de cela, on ne voit que des virements pour la Palestine !
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

27 MORTS , c'est dramatique catastrophique......

doit-on penser a une extermination de la race amazigh?

dans un pays civilise, le ministre de la sante doit demissionner

peut-on un jour voire cela au MAROC ????















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Re : Le monde oublié d'Anfgou

«Nous réclamons une enquête sur les décès d'Anfgou»

Selon l'AMDH, le nombre des décès à Khénifra s'élève à 27. L'ONG appelle à un sit-in de protestation. Entretien avec Aziz Akkaoui, secrétaire de la section de l'Association marocaine des droits humains dans cette province.


ALM : Vous prévoyez d'organiser samedi 13 janvier 2007 un sit-in devant l'hôpital provincial de Khénifra. Quel est l'objectif de cette manifestation ?
Aziz Akkaoui : L'appel à ce sit-in intervient à la suite du drame survenu dans la localité de Anfgou relevant de la commune rurale Anmezi Tounfit dans la région de Khénifra.
L'objectif de notre mobilisation est de dénoncer la marginalisation des habitants de cette localité et de protester contre les déclarations mensongères du ministre de la Santé. La situation est dramatique. Aujourd'hui, le nombre des morts recensés s'élève à 27 personnes dont la majorité est composée d'enfants, et ce contrairement aux chiffres annoncés par le ministre. Parmi les victimes figurent une jeune fille de 14 ans et une femme de 25 ans. En outre, nous avons décidé de manifester en masse pour protester contre la politique sanitaire du gouvernement. Sur ce point, c'est un désengagement total de l'Etat. Il existe uniquement un petit dispensaire à Tounfit. Pour y arriver, il faut au moins quatre heures de route et il faut être motorisé. Des familles ont vu leurs enfants mourir en route vers cet établissement sanitaire à cause de ce manque d'infrastructures de proximité. C'est une situation profondément tragique. Il faut noter que la commune rurale d'Anmezi est riche. Elle dispose d'un potentiel forestier important ; entre autres des forêts de cèdre.
Le budget de la commune dégage un excédent annuel de l'ordre de 8 millions DH. Pourtant, aucune infrastructure n'existe. Les habitants sont livrés à eux-mêmes.

Le ministère de la Santé a affirmé qu'une pneumopathie due aux conditions météorologiques sévères est à l'origine de ces décès mystérieux. Qu'en dites-vous ?
Ces déclarations sont infondées. Seuls les SDF meurent de froid et non pas des enfants qui ont un foyer. C'est insensé. Nous soupçonnons autre chose que la vague de froid. Il est probable qu'il s'agisse d'une épidémie qui sévit dans la région. C'est pourquoi, nous demandons qu’une enquête soit menée d'urgence et que des autopsies soient faites pour élucider les véritables circonstances ayant conduit à ces décès.

Une commission médicale a été dépêchée sur les lieux du drame. Que pensez-vous des opérations qu’elle a menées ?
Il est vrai qu'une commission médicale a été dépêchée sur place pour prodiguer des soins aux habitants. Cependant, cette commission a été uniquement composée d'un médecin généraliste, de quelques membres de la gendarmerie et de représentants de la commune rurale de Anmezi. Nous aurions souhaité qu'elle comprenne une équipe de médecins spécialistes dans les différentes disciplines pour pouvoir répondre aux besoins de la population de la localité d'Anfgou qui compte 1 300 personnes.

Est-ce que vous prévoyez d'autres actions de protestation ?
Nous avons décidé d'organiser une caravane de solidarité au profit de la population de Anfgou. Nous n'avons pas encore fixé la date de cette opération destinée à soutenir les habitants. D'autres associations et partis politiques y participeront également.



Anmezi : le ministère de la Santé rectifie

Pour le ministère de la Santé, le nombre des morts, suite à une pneumopathie, est de 11 personnes dont 9 enfants et non de 27 comme cela est avancé par des sources locales dont l'AMDH. Les neuf enfants qu'évoquent les services de M. Biadillah étaient âgés de 3 jours à 14 mois. L'enquête menée par les mêmes services renseignent sur la situation dramatique dans cette région : un seul infirmier pour 4.300 habitants et un centre de santé communal distant de 7 kilomètres. Le seul centre médicalisé (1 médecin et 4 infirmiers) se trouve à 65 kilomètres.




Le 11-1-2007
Par : Khadija Skalli

aujourhui le maroc
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

28 morts plus tard… Ça bouge au sommet

Près de deux mois après la catastrophe d’Anfgou, douar de montagne, dans la province de Khénifra, une commission ministérielle (Intérieur, Santé, Equipement et Eaux et forêts) s’est enfin rendue sur place le lundi 15 janvier. Un convoi impressionnant de plusieurs 4x4 a ainsi sillonné les pistes impraticables du Haut-Atlas pendant plus de deux jours (ils ont même passé la nuit à Anfgou sous les tentes) pour “noter les doléances et les besoins des populations”. Une population excédée qui n’a pas hésité à organiser une grande manifestation à Tounfit pour accueillir “les gens de Rabat”. Deux demandes leur ont été formulées :
ouvrir une enquête sérieuse sur les causes du drame d’Anfgou et la nécessité d’une visite royale dans la région, seul moyen, selon les habitants, pour responsabiliser les autorités locales. Pendant toute la visite, le sujet du nombre de morts à Anfgou a été délicatement évité, même si un nouveau bébé venait de décéder la veille de l’arrivée de la commission ministérielle. Au final, la commission a noirci plusieurs calepins avec les doléances des habitants (hôpital, route, éducation, etc.) qui ne savent toujours pas si cette fois sera la bonne. Parallèlement à cela, la Banque alimentaire a également organisé une expédition humanitaire dans la région pour distribuer des vivres, des couvertures, des vêtements et des médicaments aux habitants en situation précaire. D’autres associations, mais également des particuliers, prévoient des actions similaires dans les jours qui viennent. Tant mieux !

(TelQuel)
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

-C'est une vraie catastrophe, ca fait pleurer les pierres!!!!. Honte a la junte mafieuse qui prend en otage tout un peuple qu'elle ne cesse de denuder de son histoire et de son identite. Honte au ministere de la sante de la junte mafieuse, qui falsifie les chiffres pour plaire a son patron. Avec 27 bebes amazighs morts comme ca dans une situation atroce, c'est comme si tout le peuple amazigh vient de succomber au destin qui lui a inflige le ghoul arabe. Ikh tfou!
-Comme dit l'autre, toutes ces terres sont gorgees de Phospahtes et minerais, mais tout ce business va dans les poches des Lamrani, Alami, 3alawi, bennani, Iraqi, et toute la clique de charognards les vetours, les rapaces, les cannibales, rien aux peuples sur place, rien aux amazighs, meme pas un dispensaire de sante....tarwa n'temggant ces voleurs et violeurs a3rabistes!!! Ikh tfou!
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

YOUYOU !

Youyou ! Youyou !
Réveilles-toi !
Raisonne !
Secoue sages et fous !
Mauvaise graine … et bonne.

Et que tremblent…
Les montagnes de la terre
Ô Atlas !
De l’écho
Qui habite ta pierre...

Oh! Vous imazighen qui êtes des aliénés à la sale race des rapaces jahilites venu "comme les criquets d'orient" (Ibn Khaldoun) s'abattre sur la fertilité de Tamazgha pour en faire une colonnie au nom d'un Dieu qui aurait oublié que c'est lui même qui nous créa en masculin et féminin et fît de nous des peuples et des tribus pour qu'on se connaisse (Relations huamines) et qu'on se reconnaisse (Soucis de sécurité)... !
Oh vous AYTMA qui léchez les sabots de ces chameaux qui nous piétinent et nous rendent inutiles et anéantis!
Oh vous qui chantez la fraternité musulmane envers ceux là même qui s'en moquent !
Sachez enfin que seule la force fait la dignité face à la sauvagerie de ces conquérents infidels à cet islam dont ils nous débitent sans restrictions...
Sahez que le seul vrai commentaire au malheur des Imazighens c'est TANEKRA...
TANEKRA pour rendre à TAMAZGHA son nom et aus AMAZIGHS leur dignité...
TANEKRA pour vivre ou mourir dignement !
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

Chers amis!
J ai lu les rapports du Matin et son rapporteur s etait trompe meme de montagne.....Anagfou se trouve dans le Haut atlas oriental et non au Moyen Atlas....pauvre village qu on n arrive meme pas a localiser correctement.......
La route qui passe au flanc de La Montagne Iouighrassane est l une des plus ahutes route du Maroc .Car pour atteindre Imilchil de l autre cote d ela Montagne la route passe au dessous de 3000 m d altitude......La region est aride non pas par la chaleur mais par le froid.Les quelques cedres qui occupent difficilement quelques points sont etellement rabougris qu on ne peut pa s les reconnaitre.........
Le froid d altitude en plus de l aridite de la region rendent les quelques douars de veritables iles inaccessibles notamment en periode d hiver.
La route menant vers Imilchil du cote de Midelt n a pas ete realisee ,par contre l autre venant de Ksar essouq R317 est meilleure.
Ce n est pas la premiere fois que cette region a du souffrir d epidemies en hiver specialement.Dans les annees 70,la rougeole avait decime les enfants.........
Meme une artiste japonaise qui s etait rendu a la region pendant l hiver pour un documentaire etait tombee malade sous la Camera et aucune aide n etait possible.....C est une vieille berbere de la region qui a du la guerir toujours devant la Camera........
Comme c est une region situee a la limite entre le grand Cercle de Midelt et Ksar Essouq ,elle a eu de mauvais representants locaux pour defendre la cause de l infrastructure locale notamment la liaison permanente par voie carrossable..........
Il y a dans le Haut Atlas oriental et dans le Moyen Atlas oriental des Amazighes qui n ont jamais vu un medecin.............le Ministere de la Sante campe dans les zones peuplees...
C est triste,c est revoltant on croit que le Maroc est le Bresil avec des peuplades de l amazone vivant en reclusion a perpetuite................
 
Anfgou:Le froid, coupable idéal

Après les feux des projecteurs, l’oubli. Les habitants d’Anfgou, petite localité déshéritée à 260 kilomètres de Khénifra se mobilisent pour que cela n’arrive pas. Depuis le début du mois de décembre, une partie des 1300 habitants de ce hameau, coupé de tout, souffre d’un mal mystérieux. Fièvre, toux sévère, crachat de sang pour certains : les symptômes sont similaires dans chaque famille et leur effet terrible pour une partie d’entre eux. Ainsi, 24 bébés, pour la plupart de moins d’un an, et deux jeunes filles de 14 et 25 ans sont déjà morts après être tombés malades, selon la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) de Khénifra qui réactualise quotidiennement la liste des victimes.
Après avoir attiré plusieurs délégations d’officiels et une tripotée de journalistes, les habitants de la localité craignent d’être abandonnés à leur triste sort. Ils ont organisé le week-end dernier un sit-in devant l’hôpital de Khénifra pour demander que des analyses soient faites afin de déterminer les causes exactes de ces morts, dont le ministère de la santé minimise toujours le nombre à 11. Ils réfutent en effet la version officielle attribuant ces décès au froid et craignent une épidémie. “Les victimes n’étaient pas des sans-abri, elles vivaient dans des maisons où elles pouvaient trouver un peu de chaleur. Et puis la région connaît depuis toujours des vagues de froid et si la température est effectivement basse en ce moment, on est très loin des périodes glaciales déjà enregistrées par la localité dans le passé, sans qu’on déplore un tel nombre de morts”, martèle Aziz Akkaoui, le président de la section de l’ONG à Khénifra.
Les habitants ont aussi appelé à l’ouverture d’une enquête sur l’utilisation des bénéfices importants fait par la localité grâce à l’exploitation de sa forêt de cèdres. Ils n’ont en effet conduits à la création d’aucune infrastructure, d’aucune route, d’aucune structure sanitaire, expliquant en partie la lourdeur du bilan du drame qui vient de se jouer. Avec l’espoir d’attirer enfin l’attention du pouvoir sur eux et améliorer leurs conditions de vie, ils appellent aussi à une visite royale.

(Le Journal-Hebdo)
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

La banque alimentaire se dépense à Angfou

Un appel aux âmes charitables a été lancé par la banque alimentaireLa banque alimentaire se mobilise en faveur de la population du Moyen-Atlas. Elle lance un appel pour la collecte de vêtements et de produits alimentaires destinés à venir en aide aux villages démunis.


La banque alimentaire initie une opération de solidarité au Moyen-Atlas, en coordination avec le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité au profit de la population démunie de cette région. Elle lance ainsi un appel pour la collecte de dons et de produits alimentaires destinés à venir en aide aux villageois. Cette initiative intervient à la suite du drame survenu dans la localité d’Anfgou relevant de la commune rurale Anmezi Tounfit dans la région de Khénifra. «Notre action fait suite aux décès dramatiques d’enfants causées par la vague exceptionnelle de froid qui sévit dans le Moyen-Atlas. Nous ne sommes qu'au début de l'hiver et nous craignons que d'autres villages connaissent la même situation que celle d'Anfgou. Et par conséquent la liste des victimes pourrait s'allonger», indique Atika Souiker, gérante de la banque alimentaire. Et d'ajouter : «Notre objectif est d'apporter l'aide nécessaire à savoir des vêtements, des produits alimentaires aux habitants de la région durant tout l'hiver». Ainsi, une première opération de distribution de denrées et vêtements a été réalisée à Anfgou. Un autre village à Tounfit bénéficiera de cette opération. «Aujourd'hui, nous procédons à une deuxième opération de distribution des produits de première nécessité aux habitants de Tounfit. En collaboration avec les associations locales, nous poursuivrons notre action jusqu'au printemps. D'autres villages relevant de la province de Khénifra bénéficieront de cette action de solidarité», ajoute Mme Souiker qui tient à souligner que les stocks de l'association sont épuisés. «Nous disposons des moyens logistiques nécessaires pour acheminer les aides à la population dans ces villages, toutefois, nous ne disposons plus des vêtements chauds, de couvertures et de denrées en quantités suffisantes pour accomplir notre mission. Nous avons donc besoin en priorité de vêtements d'enfants, de denrées alimentaires comme le sucre, le lait en poudre, la farine, le riz ou encore de l'huile», lance-t-elle. Créée en 2002, la banque alimentaire constitue le chaînon entre les associations caritatives et les donateurs (industriels, grande distribution et particuliers). Cette association s'est fixée pour mission de collecter des denrées alimentaires et des vêtements, de les trier et les stocker après un contrôle de qualité. Sa mission consiste également en la distribution de ces produits par le biais des institutions caritatives partenaires.



Le 25-1-2007
Par : Khadija Skalli
Aujourd'hui le maroc
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La leçon d’Anfgou

Pauvres et analphabètes, ces villageois ont pourtant tout à nous apprendre de la démocratie

On parle encore d’Anfgou, petit village montagnard isolé de la province de Khénifra, dans lequel 30 personnes sont mortes d’une épidémie imputée au froid. Dès que les médias ont relayé cette tragédie, des associations humanitaires se sont mobilisées, aux quatre coins du Maroc, pour convoyer à Anfgou vivres, médicaments et biens de première nécessité. C’est qu’en plus du froid, ces villageois vivent dans une pauvreté extrême. Ils sont aussi (presque tous) analphabètes. Et
pourtant, leur organisation socio-politique (qui n’a évidemment aucun rapport avec celle que prétendent leur imposer les autorités locales, même élues) est un modèle digne d’intérêt.

Répartir équitablement des dons n’est pas une chose simple. Quand l’opération échoit aux autorités, le favoritisme, le clientélisme et la corruption ne sont jamais loin. A Anfgou, cela s’est passé de manière aussi fluide qu’admirable. Chaque opération (déchargement des camions, tri des dons, recensement des familles bénéficiaires, répartition, etc.) a fait l’objet d’une réunion éclair de la jma’a (assemblée) du village, réunissant tous les chefs des “sous-jma’at” (groupements familiaux), sous la houlette du chef du village, homme d’âge et d’expérience à l’autorité incontestée, secondé par le fqih (lettré), qui faisait office de scribe. Ce n’est qu’une fois chaque décision prise par la jma’a que les villageois, parfaitement disciplinés, se mettaient à la tâche. Et pas tous ensemble et de manière anarchique, loin s’en faut. Pour chaque opération nécessitant de la main d’œuvre, le chef estimait le nombre d’hommes nécessaires, puis divisait ce nombre de manière équitable entre les différentes sous-jma’at. De manière à ce que l’effort collectif reste toujours équitablement réparti. Des volontaires pouvaient se déclarer, et déséquilibrer la répartition, mais le scribe notait scrupuleusement leurs noms, de manière à ce que le chef les décharge du prochain travail d’intérêt général. Toujours l’égalité, toujours la justice.

Vous penserez : leur chef est éclairé, mais il pourrait aussi être un despote. Faux ! Une question, par exemple, s’est posée concernant les dons : fallait-il en faire bénéficier les deux instituteurs de l’école du village ? Formellement, ils ne font pas partie de la communauté, mais d’un autre côté, ils y jouent un rôle social d’importance, puisqu’ils transmettent le Savoir aux enfants. Dans la jma’a, il y avait du pour, il y avait du contre. Le chef avait son avis, mais il n’a fait que le donner. Et c’est au terme du débat de la jma’a que la décision a été prise d’inclure les instituteurs parmi les bénéficiaires. Ceux qui étaient contre se sont immédiatement rangés à l’avis de la majorité, sans commentaires ni rancœur.

Ces lois (en cas de non-respect desquelles des sanctions, qui peuvent aller jusqu’au bannissement du village, sont prévues) fonctionnent pour tout : construction de pistes, agriculture, pâturage… bref, tout ce qui relève de l’intérêt général. Le fait que ce village soit amazigh n’est pas pour rien dans sa formidable organisation. Il s’agit là de rites ancestraux qui continuent de fonctionner avec la même efficacité que toujours. D’après Lahcen Oulhaj, enseignant universitaire et militant berbériste reconnu, “l’amazighité, en tant que culture, permet de satisfaire tous les préalables philosophico-culturels à la démocratisation de notre pays”. La noblesse et l’efficacité des habitants d’Anfgou, mêmes très pauvres, mêmes analphabètes, l’ont illustré de manière éclatante.

Morale de cette histoire, puisqu’il faut bien en tirer une : le Maroc officiel se dit “en transition démocratique”. Quand on suit l’actualité, on ne peut s’empêcher d’être perplexe. Ceux qui, à Rabat, prétendent piloter cette transition, savent-ils vraiment ce qu’ils font ? Il leur suffirait pourtant de creuser dans nos racines...

(TelQuel)
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

anfgoubl8.jpg
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

ceci n' a rien à voir avec le drame d' anfgou mais concerne les caricatures de notre ami Anir.
Même si le sujet est triste et nous blesse je voudrai te dire bravo pour ta caricature très directe. Pour ma part j ne mettrai pas les chauves souris, animal écologiquement bénéfique, mais des vautours, qui représentent bien la mentalité rapaces des " autorités".
Bonne continuation et merci pour ton art contestataire et militant.
Merci pour Talalit qui nous tient informés de ce drame. Merci pour le cri de colère de Fatima Alahyan.
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

aksel said:
ceci n' a rien à voir avec le drame d' anfgou mais concerne les caricatures de notre ami Anir.
Même si le sujet est triste et nous blesse je voudrai te dire bravo pour ta caricature très directe. Pour ma part j ne mettrai pas les chauves souris, animal écologiquement bénéfique, mais des vautours, qui représentent bien la mentalité rapaces des " autorités".
Bonne continuation et merci pour ton art contestataire et militant.
Merci pour Talalit qui nous tient informés de ce drame. Merci pour le cri de colère de Fatima Alahyan.

Il peut meme prolonger le support du panneaux pour en faire une croix funéraire. Et pourquoi pas aussi orner le jolie disque solaire en y inscrivant le sigle de la fondation mohamed V pour ainsi representer le fameux badge d'ostentation des largesses de sa majesté qu'on nous accroche partout.
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

De nouveau Bravo à Tel Quel de faire découvrir à ses lecteurs un autre exemple de la culture amazighe : L'organisation sociale très développée que la rangaine officielle fait passer depuis toujours pour de la Siba, de l'anarchie.
 
Re : Le monde oublié d'Anfgou

de nouveau je remercie mon ami AKSEL pour ses encouragements... ainsi que ABLINKA: ton imagination m'impressionne... ayyuz nnk:)
 
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