Le Marocain, éternel schizophrène

agerzam

Administrator
Le Marocain, schizophrène, c'est un adjectif que l'on voit souvent revenir dans la presse.

Voici un livre :

Oued Noun, sud Maroc: mythes et réalités - Google Recherche de Livres

Il est très intéressant. On constate que le Marocain est un peuple sans grande mémoire, celle-ci et son histoire ayant été confisquée et manipulée par ses "élites" lettrées.

Or ces lettrés le sont toujours en arabe et religieux.

On y voit comment la dimension amazighe est culpabilisée et niée à cause de sa relation à un passé non musulman...que qualifier tel ou tel groupe d'arabe parce que sa propre tradition le déclare est risqué.

On y voit aussi que se baser sur les traditions historiques écrites pour se faire une idée de l'histoire marocaine est très risqué.
 
Re : Le Marocain, éternel schizophrène

Voici des passages édifiants :

Des fractions récemment implantées dans le village d'Asrir semblent posséder entièrement le savoir sur le passé : elles sont devenues, par excellence, les détentrices des clés de la mémoire.
Les Amazighs, fond ethnique ancien, paraissent dépossédés de la leur, sinon adhèrent tactiquement à la nouvelle mémoire conventionnelle qui les infériorise et les avilit.

Le soupçon naît donc du poids de la fondation et de la desctruction mythifiées du village et de l'impossibilité de prouver une descendance arabe.

Sur un long processus de domination et de pratiques sociales, on délègue la parole à des autorités mystérieuses capables de métamorphoser le passé et de le mouler selon d'autres enjeux d'une mémoire constituée d'un savoir orienté vers un seul ordre de connaissance.

Plus les lignages sont autochtones, plus ils sont cantonnés dans une antériorité néfaste et douteuse.

Des fractions reconstitueront leur identité et l'arrangeront en référence à un sacré dont le bricolage est largement de son fait, afin de s'insérer dans les rouages d'une représentation dominante de la valorisation de l'origine arabe, qui débouche sur une autre forme de l'islamité.

On comprend ainsi cette frénésie de l'oubli allégeant, qui les décharge du poids du passé, du poids de la dette envers une histoire qui fait problème, qui ouvre, perpétuellement la voie au rejet.
Le flux du passé est donc éclaté et présente l'histoire comme stratifiée [...], le chic est d'être venu d'ailleurs et non d'être autochtone, ici le risque étant d'être berbère.

Il est intéressant de voir comment on construit cette image négative d'un passé berbère, dont la charge péjorative est poussée parfois jusqu'à l'absurde.

La double vision du passé antérieur entre les anciennes fractions et les nouveaux lignages relève, certes, de cette tache d'huile rampante qu'est l'arabisation culturelle.
 
Re : Le Marocain, éternel schizophrène

Voici résumé des sommes de pages de discussion qui ont eu lieu sur ce forum à propos de l'origine arabe de tel ou tel groupe, de la volonté de s'identifier comme arabe ou descendant de "sherif"...
 
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