Le coran en tamazight : entretien avec Dourari, un linguiste de service...

omasst

New Member
Insi : Azul monsieur Dourari.
Dourari : Salam !
Insi : Amek tellid’ ?
Dourari : Ki fach ?
Insi : Vous ne parlez pas le tamazight ?
Dourari : Non, je ne parle pas le tamzight mais c’est bien moi qui déciderai bientôt, avec mon ami Bouteflika (Boutef... pour les intimes), des caractères avec lesquels s’écrira votre langue.
Insi : Et comment ?
Dourari : En caractères arabes, bien sûr !
Insi : En caractères arabes ?!!
Dourari : Oui, en caractères arabes parce que en Algérie les gens ne doivent pas être d’un autre caractère que le caractère arabe...
Insi : Monsieur Salem Chaker pense que vous êtes un linguiste de service. Qu’en pensez-vous ?
Dourari : Mais Salem Chaker n’est pas crédible !
Insi : Comment ?
Dourari : Il ne s’est même pas foutu de jouer à la JSK !
Insi : Quoi ? quoi ?
Dourari : Il roule bien pour le CRB, non ?!
Insi : Ne confondez-vous pas recherche et foot, monsieur Dourari.
Dourari : Mais la confusion, c’est l’un de nos arts mon petit !
Insi : Parlez-nous un peu de cette traduction du coran en tamazight.
Dourari : C’est pour contrecarrer la bible.
Insi : Pourquoi en tamazight ?
Dourari : En fait, le tamazight sera juste un lubrifiant. C’est pour mieux faire passer le suppositoire islamique. Jusque là, chaque fois qu’on essaye de vous le mettre vous dites que ça vous fait mal. Maintenant, on a trouvé le remède. Le suppositoire passera inchallah comme un pèlerin à la Mecque.
Insi : Je présume qu’il y a un gros budget pour cela ?
Dourari : Oui. C’est Boutef qui déboursera. Il a débloqué un gros budget pour la Kabylie afin de bâtir des mosquées, traduire le coran, financer des associations religieuses, armer nos Moudjahiddines qui sont sur place, subventionner nos prostituées et nos revendeurs de drogue, réhabiliter les Zaouias de la famille de Khalida Toumi,... Un véritable plan Marshal pour la Kabylie.
Insi : Pourquoi vous ne traduisez pas plutôt des ouvrages scientifiques ?
Dourari : Pourquoi faire ? Tout nous arrive de l’occident. Des Etats-Unis, on importe les armes, d’Europe les voitures et la nourriture, de la Chine le savoir faire... On n’a pas besoin de produire des machines, car on est très en retard. Par contre, il y a une chose que l’Occident ne peut pas produire...
Insi : Quoi donc ?
Dourari : Les terroristes.
Insi : Pourquoi faire ?
Dourari : T’as rien compris. On prépare l’après pétrole idiot.
Insi : Comment ça ?
Dourari : Notre future richesse, c’est le terrorisme. Bientôt il (le terrorisme) remplacera le petrole.
Insi : Ah bon ?!
Dourari : Voilà pourquoi on a décidé d’ouvrir quelques labos en Kabylie.
Insi : Pourquoi en Kabylie ?
Dourari : Car on sait que les Kabyles sont très courageux quand il s’agit de mourir pour rien.
Insi : Pour les causes des autres aussi !
Dourari : Aussi... ir’h’em waldik
Insi : Par contre, que vient faire un linguiste dans la traduction du coran en tamazight ?
Dourari : Ben, pour réussir là où nos Moudjahidines ont échoué.
Insi : C’est-à-dire ?
Dourari : Réislamiser la Kabylie. Moi de toute façon, je suis payé pour.
Insi : Ah bon ?!
Dourari : Tu sais, en Algérie, être anti-Kabyle est une fonction a plein temps et bien rémunérée.
Insi : Vous pensez vraiment que ça va marcher ?
Dourari : Oui.
Insi : Comment ça ?
Dourari : Je t’explique. On donnera un salaire à tout petit Kabyle qui voudra étudier le coran.
Insi : Pourquoi le ferez-vous ?
Dourari : Vois-tu, actuellement le baril de pétrole coûte très cher et on en profite pour payer nos dettes.
Insi : Revenons à notre sujet, si vous permettez.
Dourari : Je suis toujours dans le sujet. T’as rien compris. Vous ne comprendrez jamais rien, stupides de Kabyles. Vous êtes aveuglés par la démocratie, les droits de l’homme, Ali Yahia Abdenour, la mémoire de vos martyres, la laïcité... Pendant que nous avançons sur votre terrain, vous rêvez des lendemains qui chantent. La preuve : ce sont des Arabes qui vont vous traduire le coran en tamazight. Tu vois ce que je veux dire ?
Insi : Je cherche plutôt le rapport avec la dette...
Dourari : Ben, la plus grande dette de l’Algérie est celle que nous devons à Aoqba Ben Nafaâ. Achever la conquête. C’est la plus coûteuse. Voilà une dette que je qualifierais d’historique.
Insi : Mais les démocrates kabyles ne vous laisseront pas faire.
Dourari : Les démocrates kabyles ? Laisse-moi rire.
Insi : Comment ça ?
Dourari : Les démocrates kabyles ont essayé de démocratiser l’Algérie, et comme ça n’a pas marché, ils cherchent maintenant à s’adapter au nouveau système algérien...
Insi : Quel système ?
Dourari : La démocratie à l’algérienne.
Insi : C’est quoi ce machin ?
Dourari : La démocratie dans le cadre islamique.
Insi : Est-ce possible ?
Dourari : Bien sûr ! ça marche à merveille ! Même en Europe, dès qu’un Européen critique l’islam on lui dit : "Stop !"
Insi : Et la liberté d’expression ?
Dourari : Nous somme pour la liberté d’expression MAIS...
Insi : Mais quoi ?
Dourari : Il ne faut pas critiquer l’Islam, sinon...
Insi : Sinon quoi ?
Dourari : Sinon Ben Laden...
Insi : C’est du chantage.
Dourari : Et alors ? Ecoute un peu. Prenons le cas de Dalil Boubekeur, le recteur de la mosquée de Paris. Il prêche la paix et le dialogue des religions à la télé, puis dans les coulisses il applaudit les actions terroristes de ses frères musulmans.
Insi : Et pourquoi ?
Dourari : Car tous les droits que les organisations de France ont réussi à arracher... c’était grâce aux terroristes. On ne va quand même pas cracher dans le soupe ?
Insi : De toute façon votre coran en tamazight n’a aucune chance d’aboutir, car les Kabyles ne lisent pas.
Dourari : Ne t’inquiètes. On y a pensé. On lancera beaucoup de chanteurs. Ils sont d’ailleurs déjà sur le terrain. "Ay a baba chikh, aseggwas-agi a tt-nawi. Ay a baba chikh, ma yebgha sidi R’ebbi !". Pardon, c’ est tout ce que je connais en tamazight.
Insi : Il vous faut plus que ça, à mon avis.
Dourari : Comme dirait mon ami Cheb Mami à Boyuteflika : "Qui vivra verra !"
Insi : Je crois que cette traduction est votre dernière carte. Bientôt la Kabylie sera indépendante. Car même si vous avez le valet d’atout, les Kabyles ont désormais l’as et le quatorze. La belle sera vraiment belle.
Dourari (se leva de son siège, tout vert) : Comment ? Vous avez l’as et le quatorze ? Comment est-ce possible ?
Insi essaya de s’enfuir par la porte mais elle était fermée.
Dourari : Hmmmmmmmmmmm !!!! On t’a eu cette fois-ci.

Entretien imaginaire avec Abderrezak Dourari, président du Centre national pédagogique et linguinstique pour l’enseignement de tamazight
 
Back
Top