Traduction:
Re: La Kabylie dans "Il Manifesto."
ALGERIE
Une voix serrée entre deux feux
La vie libre de Lounés Matoub, chanteur berbère qui ne voulut jamais accepter des impositions du régime algérien ou des fanatiques islamiste. Et que pour ceci il a été assassiné.
LUCA ROSSOMANDO
"Le berbère a toujours été ma langue maternelle ; le français un moyen de travail. En arabe je sais écrire seulement mon nom et prenom ". Il répondait ainsi Lounés Matoub, chanteur algérien et martyre de la cause berbère, à qui lui demandait quel rapport il avait avec la langue officielle de son pays. "Après l'indépendance - il continuait - le tamazight, la langue parlée dans ma terre, la Kabilie, fut défendue du nouveau pouvoir. La culture berbère, essentiellement orale, fut considérée subversive et on ne fit rien pour en assurer la transmission. Pendant mon adolescence l'Algérie traversa un fort procès d'arabisation. Mais l'arabe n'est pas ma langue, concluait-il et comme l'ont cherchée à l'imposer il s'est refusé ". Lounés Matoub était né le 24 janvier de 56 à Taourirt Moussa, un petit village de montagne entouré d'oliviers, en Kabilie, région berbère de l'Algérie. Entre ses premiers souvenirs, chants des femmes du village, mais surtout la voix de sa mère. "Au village ils l'invitaient à chanter aux mariages ou pendant les veilles funèbres. Le soir, à la maison, elle me racontait les fable de notre tradition, d'histoires de sultan, de guerriers et de splendides femmes ". Les chansons, par contre, parlaient d'exil, de départs et de séparations. Le père de Matoub, comme des milliers de ses compatriotes, avait quité le pays en 1946 pour aller travailler en France.
Les enfants jouaient à la guerre
Pendant la guerre d'indépendance la Kabilie, avec ses montagnes recouvertes d'une epaisse végétation, deveinnent un refuge sûr pour beaucoup de guérilleros."Dans les villages se rappellait de Matoub - les enfants jouaient à la guerre. Leurs héros sont les combattants à la tache. Les troupes françaises, naturellement, l'ennemi ". Ce qui effrayait le plus les enfants ce sont les perquisitions des soldats dans le coeur de la nuit, toujours plus fréquents vers la fin de la guerre. Le jour de l'indépendance, il avait six ans.
Expulsé de toutes les écoles secondaires de la zone pour absences ou les retards systemetiques , le jeune Lounés a fait beaucoup de route dans sa vie , en finissant souvent dans quelque bagarre nocturne.Il passa un mois en prison. Lorsque il sortit, il s'inscrivit à un cours de mécanique, avec l'éspoir d'aller travailler en France. Mais après six mois d'atelier, il est appelé pour le service militaire. C'était en 1975. Le service dura deux ans.
Dans cette période, pour fuir l'etroitesse d'ésprit qui l'entourait, il commenca à écrire des poésies. Il en avait déjà composées auparavant, mais il s'agissait seulement d'un passe-temps. Quelques fois il s'était exhibé avec sa guitare pendant les fêtes traditionnelles du village. Lorsque il termina son service militaire, son père rentre définitivement de France, le fit engagé dans l'administration de l'école dans laquelle il travaillait comme cuisinier. Travail de bureau. Mais au lieu d'annoter des entrées et des sorties, Matoub continuait à écrire des poésies. Il en composa des dizaines, en prennant sur son temps au travail. Il fut mis en garde à divers reprises. Lorsque ils le licencièrent, il décide de partir pour la France.
Quatres mille francs en poche
En 1978 Il était à Annemasse, en Haute Savoia, il y avait une nombreuse comunnauté kadille, sur laquelle il aurait pu compter en cas de besoin. Dans la ville il y avait une vive vie nocturne, beaucoup de locaux vivants avec musique. Dans un de ceux-ci, avec un de ces compatriote, Matoub il fut invité à s'exhiber. Il donna fond à son répertoire et à la fin de soirée il se retrouva avec quatres mille francs en les poches. Il n'en avait jamais vu beaucoup, tous ensemble. Pour la première fois il commenca à penser sérieusement à s'engager dans la musique. Après quelque temps il alla à Paris. Il sonnait dans les bars des immigrés, des parties de Barbès. Il y avait plus de concurrence qu'à Annemasse, mais à Paris il fait connaissances avec de vieux chanteurs kabyles, qui l'invitèrent à chanter avec eux. Un d'eux,Idir, le convainquit à entrer dans un studio d'enregistrement. Um pauvre microphone devant et Matoub attaqua en chantant la fête de son pays. De l'autre côté du verre ils commencèrent à enregistrer. A la sorti de son premier disque, ce fut aussitot passé.
En 1980 il fut invité à l'Olympia de Paris. En Algérie, entretemps, les rivendication berbères sont organisés dans une structure politique, le Mouvement Culturel Berbère. La répression de la part du pouvoir algérien ne se pas attendre. En Mars de cet année, l'écrivain Mouloud Mammeri apprêtait à donner à une conférence sur la poésie kabyle à l'université d'Alger. Les autorités interdisent son intervention. Les étudiant kabyles se réunirent devant l'université de Tizi Ouzu, la capitale de la région. Les jours suivants, la protestation s'étend aux écoles et à tous les établissements publics. Le 16 avril s'installe une grève générale dans toute la kabylie. Trois jours après, dans la nuit du 19 et le 20, l'armée reçut l'ordre de donner l'assaut : les lycées furent investis , les universités, les hôpitaux. Il y eut des centaines de personnes blessées et beaucoup d'arrêts, mais aucun mort.
Matoub se trouvait à Paris. L'Olympia était son premier grand concert et il ne pouvait pas y renoncer. Il entra en scène, la guitare dans une main, en mettant une tenue militaire. "Mon pays est en guerre" - il expliqua au public. Avant de commencer il demanda une minute de silence, pour marqué de solidarité avec son peuple.
Les événements de 1980 en kabylie prendront le nom de "Printemps berbère". Pour la génération de Matoub il sera un nouvel acte de naissance. Depuis le 20 avril il est célébré comme une fête nationale. Matoub ne manquera plus le rendez-vous. Chaque année il rentrera en Kabylie pour fêter l'anniversaire, en fermant la journée de fête avec un de ses concerte.
La popularité du chanteur berbère croissait rapidement. Ses chansons, prohibées à la radio et à la télévision algérienne pour les critique des abus du gouvernantes et les appels à la cause berbère, étaient chantées en choeur dans les stades et scandée dans les marches de protestation. Matoub vivait en France, mais il retournait souvent en Kabylie, où il menait la vie toujours, en fréquentant les bars et en s'arrêtant sur la route pour parler avec les gens. "Je ne cesserai jamais de boire dira-t-il, quelque an plus tard, en pleine guerre civile, seulement parce que quelque fanatique de l'islam veulent imposer leur loi".