Mon témoignage :
Le 10 décembre 2007, 13h00, à St Augustin à Paris, je rejoins le groupe de manifestants, à peine arrivée sur place un membre m’informe que la manifestation est bloquée par les CRS, nous décidons de nous rendre sur la place des Droits de L’Homme, Le Trocadéro. Ironie du sort, à peine sortis du métro nous sommes accueillis par un groupe de CRS nous n’avons pas le temps d’aller plus loin, ces messieurs des forces de « l’ordre » nous encerclent devant l’entrée du métro et ne nous autorisent pas à avancer, nous tentons de comprendre pourquoi ces mesures mais nous n’avons aucune réponse, les policiers restent muets et se contentent de nous empêcher de nous rendre sur les lieux.
Les militants brandissent alors deux drapeaux, d’un côté le libyen, de l’autre l’amazigh.
en prônant des slogans « khadafi dictator » en arabe, amazigh libyen et anglais, tandis que nous les encourageons avec un « tamazight sufella soi ghassa soi azekka ».
Les médias présents sur place, notamment la télé libanaise, interviewent certains intervenants libyens irrités par le non respect de la démocratie et dénonçant ainsi l’attitude de Sarkozy à favoriser la dictature.
En effet alors que les opposants anti Khadafi ne sont pas tolérés sur la place des droits de l’homme les partisans du « terroriste » eux étaient visiblement soutenus.
Au bout d’une demi-heure nous sommes « invités » à nous diriger vers un fourgon garé à proximité, nous avons subit une fouille, nos affaires ont été réquisitionnés (pancartes, banderoles, sacs etc…) puis nous avons été enfermés dans un compartiment du fourgon, les policiers restent de marbre et ne répondent à aucune de nos interrogations, nous observons à travers la vitre les quelques membres qui venaient d’arriver et qui nous prennent en photo, entre autre les membres de TamaynutFrance. Il semblerait avoir été aperçue la présence de la chaîne française Canal+ qui filme le fourgon et interroge les personnes restées à l’extérieur, pendant qu’à l’intérieur la tension monte au sein de nos confrères militants libyens, des débats et constats sont à l’ordre du jour en attendant notre sort. Je m’empresse d’envoyer un sms général pour informer de la situation avant d’éteindre mon portable.
14h45, départ du fourgon, nous sommes conduits au centre de rétention du 18e arrondissement, chacun de nous est interrogé individuellement sur les raisons de cette manifestation qui pourtant semble claires pour nos « enquêteurs » dont certains n’hésitent pas à nous confier « personnellement je ne comprends pas ce que Khadafi vient foutre ici, il n’a rien à y faire ». Nous sommes interrogés sur nos motivations il nous est demandé si nos intentions étaient de « troubler l’ordre publique », je réponds pour ma part comme tout le monde d’ailleurs qu’il s’agit d’une manifestation pacifique contre un dictateur qui bafoue les droits de l’homme et qu’en tant que citoyenne française je ne comprenais pas comment on puisse autoriser sa visite sur le sol dit « des droits de l’homme ».
Nous avons été relâchés vers 17h.
Nous étions 26 personnes dans ce groupe, imazighns lybiens, marocains et algériens confondus
Parmi les militants amazighs marocains interpellés, les membres des associations Franco-Amazighes : Azal et Tiwizi59.
Je suis restée amère de cette première expérience vécue et vue, où le vrai visage des valeurs républicaines et de la démocratie s’est dévoilé à travers des autorités françaises qui ont favorisé un pacte avec un tyran au nom d’intérêts portant atteinte à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, en supportant des partisans de cette visite et en pénalisant des hommes et femmes qui légitimement dénoncent des injustices trop souvent répétées.
Aïcha/Tatamarg – militante et manifestante interpellée
quelques photos illustrant cette journée :
Picasa Albums Web - tata - manif anti-kh...
vidéo réalisée par Rezki Mammar manifestant kabyle du groupe interpellé :
Video Kadhafi en France, interpellations massives Ã***** Paris - kadhafi, mouammar, berbères, manifestation, police - Dailymotion Share Your Videos
Le 10 décembre 2007, 13h00, à St Augustin à Paris, je rejoins le groupe de manifestants, à peine arrivée sur place un membre m’informe que la manifestation est bloquée par les CRS, nous décidons de nous rendre sur la place des Droits de L’Homme, Le Trocadéro. Ironie du sort, à peine sortis du métro nous sommes accueillis par un groupe de CRS nous n’avons pas le temps d’aller plus loin, ces messieurs des forces de « l’ordre » nous encerclent devant l’entrée du métro et ne nous autorisent pas à avancer, nous tentons de comprendre pourquoi ces mesures mais nous n’avons aucune réponse, les policiers restent muets et se contentent de nous empêcher de nous rendre sur les lieux.
Les militants brandissent alors deux drapeaux, d’un côté le libyen, de l’autre l’amazigh.
en prônant des slogans « khadafi dictator » en arabe, amazigh libyen et anglais, tandis que nous les encourageons avec un « tamazight sufella soi ghassa soi azekka ».
Les médias présents sur place, notamment la télé libanaise, interviewent certains intervenants libyens irrités par le non respect de la démocratie et dénonçant ainsi l’attitude de Sarkozy à favoriser la dictature.
En effet alors que les opposants anti Khadafi ne sont pas tolérés sur la place des droits de l’homme les partisans du « terroriste » eux étaient visiblement soutenus.
Au bout d’une demi-heure nous sommes « invités » à nous diriger vers un fourgon garé à proximité, nous avons subit une fouille, nos affaires ont été réquisitionnés (pancartes, banderoles, sacs etc…) puis nous avons été enfermés dans un compartiment du fourgon, les policiers restent de marbre et ne répondent à aucune de nos interrogations, nous observons à travers la vitre les quelques membres qui venaient d’arriver et qui nous prennent en photo, entre autre les membres de TamaynutFrance. Il semblerait avoir été aperçue la présence de la chaîne française Canal+ qui filme le fourgon et interroge les personnes restées à l’extérieur, pendant qu’à l’intérieur la tension monte au sein de nos confrères militants libyens, des débats et constats sont à l’ordre du jour en attendant notre sort. Je m’empresse d’envoyer un sms général pour informer de la situation avant d’éteindre mon portable.
14h45, départ du fourgon, nous sommes conduits au centre de rétention du 18e arrondissement, chacun de nous est interrogé individuellement sur les raisons de cette manifestation qui pourtant semble claires pour nos « enquêteurs » dont certains n’hésitent pas à nous confier « personnellement je ne comprends pas ce que Khadafi vient foutre ici, il n’a rien à y faire ». Nous sommes interrogés sur nos motivations il nous est demandé si nos intentions étaient de « troubler l’ordre publique », je réponds pour ma part comme tout le monde d’ailleurs qu’il s’agit d’une manifestation pacifique contre un dictateur qui bafoue les droits de l’homme et qu’en tant que citoyenne française je ne comprenais pas comment on puisse autoriser sa visite sur le sol dit « des droits de l’homme ».
Nous avons été relâchés vers 17h.
Nous étions 26 personnes dans ce groupe, imazighns lybiens, marocains et algériens confondus
Parmi les militants amazighs marocains interpellés, les membres des associations Franco-Amazighes : Azal et Tiwizi59.
Je suis restée amère de cette première expérience vécue et vue, où le vrai visage des valeurs républicaines et de la démocratie s’est dévoilé à travers des autorités françaises qui ont favorisé un pacte avec un tyran au nom d’intérêts portant atteinte à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, en supportant des partisans de cette visite et en pénalisant des hommes et femmes qui légitimement dénoncent des injustices trop souvent répétées.
Aïcha/Tatamarg – militante et manifestante interpellée
quelques photos illustrant cette journée :
Picasa Albums Web - tata - manif anti-kh...
vidéo réalisée par Rezki Mammar manifestant kabyle du groupe interpellé :
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