vendredi 25 août 2006
Le Maghrebi est également écrit en caractères latins et fait l’objet d’études dans de nombreuses universités étrangères telles que celle de Michigan aux USA. Alors qu’en Afrique du Nord, les aliénés au Moyen Orient continuent à l’assassiner et à "arabétiser" la population avec les dialectes égyptiens et saoudiens via des dizaines de satellite (on se rappelera longtemps l’histoire de la Coupe du Monde !!!!). Que pense l’islamiste Belkhadem de cette affirmation du Dr Elimam de l’UNESCO :
"En Algérie, la politique d’arabisation mise en place après l’indépendance a minoré les deux langues traditionnelles du pays, le maghrebi et le tamazight, rappelle M. Elimam. Le maghrebi a ainsi été assimilé à un simple dialecte arabe essentiellement oral, alors qu’il descend pour partie de la langue punique et qu’il est riche d’une littérature millénaire". La réhabilitation de cette littérature pourrait contribuer, avance M. Elimam, à réhabiliter une langue comme le maghrebi.
Lhocine UKERDIS
Source : http://www.orbicom.uqam.ca/in_focus/news/archives/2003_avril/01_avril_2003.html
Un comité d’experts s’alarme du nivellement linguistique mondial par Stéphane Foucart 1er avril 2003
Mandaté par l’Unesco, un groupe de linguistes a fait récemment ses recommandations pour lutter contre la disparition des langues minoritaires, qui, depuis les années 1990, se poursuit "à un rythme sans précédent". D’ici un siècle, 90 % de cette richesse pourraient avoir disparu.
La linguistique se résumera-t-elle, dès la fin du siècle, à la seule étude des langues mortes ? Au rythme où les langues passent de vie à trépas – vingt à trente langues disparaissent chaque année –, la prévision de l’Unesco a toutes les chances de devenir réalité.
Pour réfléchir aux moyens d’endiguer cet appauvrissement du patrimoine linguistique mondial, l’agence des Nations unies pour la science, la culture et l’éducation a mandaté un groupe de linguistes et d’experts qui lui a remis, mardi 25 mars, ses recommandations pour la mise en œuvre de futurs plans d’action dans ce domaine.
L’Unesco devra d’abord s’attacher à l’urgence, explique Mounir Bouchenaki, directeur général adjoint de la culture à l’Unesco, et donc "mettre en place une structure financière et administrative permettant de centraliser et d’archiver la documentation sur les langues dont il ne reste que quelques locuteurs". Ce travail de documentation est essentiel, car "la plupart des langues en péril pourraient ne laisser aucune trace en cas de disparition".
L’Unesco ne devra toutefois pas s’en tenir à un rôle de musée linguistique. Cette organisation devra également, selon les experts, favoriser les politiques d’enseignement multilingue et faire la promotion de la transmission intergénérationnelle des langues minoritaires, condition sine qua non à leur survie.
LES LANGUES MEURENT Le refus de transmettre sa langue à ses enfants relève essentiellement de "causes extérieures", explique Colette Grinevald, chercheur au Laboratoire dynamique du langage (CNRS/université Lyon 2) et membre du groupe d’experts de l’Unesco. "Les gens sont convaincus par la société que la transmission de leur langue à leurs enfants constituera un obstacle à leur intégration, précise Mme Grinevald. Le résultat est que les enfants apprennent une langue dominante dégradée et qu’ils restent marginalisés. La réponse tient au multilinguisme : les enfants doivent pouvoir se construire une identité linguistique autour de la langue de leurs parents, qu’ils maîtriseront parfaitement et apprendre ensuite la langue dominante".
Les langues meurent : le phénomène n’est pas nouveau, tant s’en faut. Dès la Haute Antiquité, l’extinction, sans descendance, du sumérien ou de l’élamite – parlés au quatrième millénaire avant notre ère, dans l’Irak actuel – témoigne du caractère inexorable et intemporel du processus. Mais le début des années 1990, marqué par la globalisation des échanges et l’émergence d’une société de l’information peu encline au multilinguisme, a donné un tour nouveau au processus. Celui-ci s’accélère, estime l’Unesco, à "un rythme sans précédent".
Aujourd’hui, selon les estimations les plus couramment avancées, environ 96 % de la population mondiale parlent seulement 4 % des langues existantes. A l’inverse, 240 millions de personnes se partagent l’essentiel des idiomes parlés. Parmi ces langues minoritaires, une sur deux voit le nombre de ses locuteurs diminuer. Et, à l’échelle du siècle, les prévisions les plus pessimistes envisagent la disparition de 90 % des 5 000 à 7 000 langues en usage aujourd’hui. C’est dans les années 1990 que les premiers contre-feux ont été allumés, par des ONG comme Terralingua, SIL International ou encore la Fondation pour les langues en péril, mais aussi par l’Unesco. Celle-ci célèbre ainsi, chaque 21 février, la Journée de la langue maternelle, dans le cadre de la Déclaration sur la diversité culturelle du 2 novembre 2001. Elle prépare également une convention sur la sauvegarde du patrimoine immatériel, "dont fait partie la diversité linguistique", précise M. Bouchenaki. L’exercice relève toutefois de l’acrobatie pour une organisation intergouvernementale comme l’Unesco. Car les Etats sont pour une part importante responsables de la situation actuelle.
COHÉSION NATIONALE Dans les pays issus de la décolonisation, notamment, la construction des identités nationales s’est cristallisée autour d’une langue commune, en dépit des menaces sur le patrimoine linguistique et culturel.
Nombre de langues autochtones ont été, selon l’expression du linguiste Abdel Jlil Elimam, membre du groupe d’experts mandaté par l’Unesco, "largement minorées par rapport à la langue officielle". "En Algérie, la politique d’arabisation mise en place après l’indépendance a minoré les deux langues traditionnelles du pays, le maghrebi et le tamazight, rappelle M. Elimam. Le maghrebi a ainsi été assimilé à un simple dialecte arabe essentiellement oral, alors qu’il descend pour partie de la langue punique et qu’il est riche d’une littérature millénaire". La réhabilitation de cette littérature pourrait contribuer, avance M. Elimam, à réhabiliter une langue comme le maghrebi.
Les pays du Sud ne sont toutefois pas les seuls à avoir usé de cette "minoration" des parlers traditionnels à des fins de cohésion nationale.
L’Europe n’est pas épargnée par l’appauvrissement linguistique issu des processus de construction nationale, bien que ceux-ci y aient été mis en œuvre généralement bien avant les pays du Sud. En Europe, l’Unesco note le danger de disparition des langues basque, bretonne, corse, gaélique, lombarde ou sami, par exemple.
Les continents américain (près de 1 000 langues issues d’environ 150 familles) et africain (presque 2 000 langues pour une vingtaine de familles) restent toutefois les foyers de plus grande richesse linguistique, tout comme les plus menacés. Les raisons de ce déclin : les constructions nationales, mais aussi "l’exploitation économique des territoires traditionnels", explique Mme Grinevald.
Dans certains pays, l’attachement aux langues traditionnelles s’est toutefois renforcé depuis quelques années. Au Guatemala, par exemple, Mme Grinevald évoque "l’énorme mouvement en faveur des langues mayas" et le travail mené depuis le début des années 1990 pour documenter et moderniser ces parlers traditionnels. Le même travail a permis à l’hébreu de renaître au XXe siècle, après avoir été cantonné, près de 2300 ans durant, à la seule liturgie.
Source : kabyle.com
Le Maghrebi est également écrit en caractères latins et fait l’objet d’études dans de nombreuses universités étrangères telles que celle de Michigan aux USA. Alors qu’en Afrique du Nord, les aliénés au Moyen Orient continuent à l’assassiner et à "arabétiser" la population avec les dialectes égyptiens et saoudiens via des dizaines de satellite (on se rappelera longtemps l’histoire de la Coupe du Monde !!!!). Que pense l’islamiste Belkhadem de cette affirmation du Dr Elimam de l’UNESCO :
"En Algérie, la politique d’arabisation mise en place après l’indépendance a minoré les deux langues traditionnelles du pays, le maghrebi et le tamazight, rappelle M. Elimam. Le maghrebi a ainsi été assimilé à un simple dialecte arabe essentiellement oral, alors qu’il descend pour partie de la langue punique et qu’il est riche d’une littérature millénaire". La réhabilitation de cette littérature pourrait contribuer, avance M. Elimam, à réhabiliter une langue comme le maghrebi.
Lhocine UKERDIS
Source : http://www.orbicom.uqam.ca/in_focus/news/archives/2003_avril/01_avril_2003.html
Un comité d’experts s’alarme du nivellement linguistique mondial par Stéphane Foucart 1er avril 2003
Mandaté par l’Unesco, un groupe de linguistes a fait récemment ses recommandations pour lutter contre la disparition des langues minoritaires, qui, depuis les années 1990, se poursuit "à un rythme sans précédent". D’ici un siècle, 90 % de cette richesse pourraient avoir disparu.
La linguistique se résumera-t-elle, dès la fin du siècle, à la seule étude des langues mortes ? Au rythme où les langues passent de vie à trépas – vingt à trente langues disparaissent chaque année –, la prévision de l’Unesco a toutes les chances de devenir réalité.
Pour réfléchir aux moyens d’endiguer cet appauvrissement du patrimoine linguistique mondial, l’agence des Nations unies pour la science, la culture et l’éducation a mandaté un groupe de linguistes et d’experts qui lui a remis, mardi 25 mars, ses recommandations pour la mise en œuvre de futurs plans d’action dans ce domaine.
L’Unesco devra d’abord s’attacher à l’urgence, explique Mounir Bouchenaki, directeur général adjoint de la culture à l’Unesco, et donc "mettre en place une structure financière et administrative permettant de centraliser et d’archiver la documentation sur les langues dont il ne reste que quelques locuteurs". Ce travail de documentation est essentiel, car "la plupart des langues en péril pourraient ne laisser aucune trace en cas de disparition".
L’Unesco ne devra toutefois pas s’en tenir à un rôle de musée linguistique. Cette organisation devra également, selon les experts, favoriser les politiques d’enseignement multilingue et faire la promotion de la transmission intergénérationnelle des langues minoritaires, condition sine qua non à leur survie.
LES LANGUES MEURENT Le refus de transmettre sa langue à ses enfants relève essentiellement de "causes extérieures", explique Colette Grinevald, chercheur au Laboratoire dynamique du langage (CNRS/université Lyon 2) et membre du groupe d’experts de l’Unesco. "Les gens sont convaincus par la société que la transmission de leur langue à leurs enfants constituera un obstacle à leur intégration, précise Mme Grinevald. Le résultat est que les enfants apprennent une langue dominante dégradée et qu’ils restent marginalisés. La réponse tient au multilinguisme : les enfants doivent pouvoir se construire une identité linguistique autour de la langue de leurs parents, qu’ils maîtriseront parfaitement et apprendre ensuite la langue dominante".
Les langues meurent : le phénomène n’est pas nouveau, tant s’en faut. Dès la Haute Antiquité, l’extinction, sans descendance, du sumérien ou de l’élamite – parlés au quatrième millénaire avant notre ère, dans l’Irak actuel – témoigne du caractère inexorable et intemporel du processus. Mais le début des années 1990, marqué par la globalisation des échanges et l’émergence d’une société de l’information peu encline au multilinguisme, a donné un tour nouveau au processus. Celui-ci s’accélère, estime l’Unesco, à "un rythme sans précédent".
Aujourd’hui, selon les estimations les plus couramment avancées, environ 96 % de la population mondiale parlent seulement 4 % des langues existantes. A l’inverse, 240 millions de personnes se partagent l’essentiel des idiomes parlés. Parmi ces langues minoritaires, une sur deux voit le nombre de ses locuteurs diminuer. Et, à l’échelle du siècle, les prévisions les plus pessimistes envisagent la disparition de 90 % des 5 000 à 7 000 langues en usage aujourd’hui. C’est dans les années 1990 que les premiers contre-feux ont été allumés, par des ONG comme Terralingua, SIL International ou encore la Fondation pour les langues en péril, mais aussi par l’Unesco. Celle-ci célèbre ainsi, chaque 21 février, la Journée de la langue maternelle, dans le cadre de la Déclaration sur la diversité culturelle du 2 novembre 2001. Elle prépare également une convention sur la sauvegarde du patrimoine immatériel, "dont fait partie la diversité linguistique", précise M. Bouchenaki. L’exercice relève toutefois de l’acrobatie pour une organisation intergouvernementale comme l’Unesco. Car les Etats sont pour une part importante responsables de la situation actuelle.
COHÉSION NATIONALE Dans les pays issus de la décolonisation, notamment, la construction des identités nationales s’est cristallisée autour d’une langue commune, en dépit des menaces sur le patrimoine linguistique et culturel.
Nombre de langues autochtones ont été, selon l’expression du linguiste Abdel Jlil Elimam, membre du groupe d’experts mandaté par l’Unesco, "largement minorées par rapport à la langue officielle". "En Algérie, la politique d’arabisation mise en place après l’indépendance a minoré les deux langues traditionnelles du pays, le maghrebi et le tamazight, rappelle M. Elimam. Le maghrebi a ainsi été assimilé à un simple dialecte arabe essentiellement oral, alors qu’il descend pour partie de la langue punique et qu’il est riche d’une littérature millénaire". La réhabilitation de cette littérature pourrait contribuer, avance M. Elimam, à réhabiliter une langue comme le maghrebi.
Les pays du Sud ne sont toutefois pas les seuls à avoir usé de cette "minoration" des parlers traditionnels à des fins de cohésion nationale.
L’Europe n’est pas épargnée par l’appauvrissement linguistique issu des processus de construction nationale, bien que ceux-ci y aient été mis en œuvre généralement bien avant les pays du Sud. En Europe, l’Unesco note le danger de disparition des langues basque, bretonne, corse, gaélique, lombarde ou sami, par exemple.
Les continents américain (près de 1 000 langues issues d’environ 150 familles) et africain (presque 2 000 langues pour une vingtaine de familles) restent toutefois les foyers de plus grande richesse linguistique, tout comme les plus menacés. Les raisons de ce déclin : les constructions nationales, mais aussi "l’exploitation économique des territoires traditionnels", explique Mme Grinevald.
Dans certains pays, l’attachement aux langues traditionnelles s’est toutefois renforcé depuis quelques années. Au Guatemala, par exemple, Mme Grinevald évoque "l’énorme mouvement en faveur des langues mayas" et le travail mené depuis le début des années 1990 pour documenter et moderniser ces parlers traditionnels. Le même travail a permis à l’hébreu de renaître au XXe siècle, après avoir été cantonné, près de 2300 ans durant, à la seule liturgie.
Source : kabyle.com