Ksar Seghir : Les travaux de l'autoroute dévoilent une ville

nsummer

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ar Seghir : Les travaux de l'autoroute dévoilent une ville romaine enterrée


Les travaux de terrassement entrepris sur le tracé de l'autoroute reliant Tanger à Ras R'mel sur le littoral méditerranéen, ont donné lieu à la découverte, au niveau de la cité balnéaire de Ksar Seghir, d'une ville romaine enterrée. Selon les archéologues trouvés sur le site, MM. Aomar Akerraz et Abdelaziz El Khyari,

enseignants-chercheurs à l'Institut national des Sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP), les vestiges romains découverts sur le lieu dit "Dhar d'Asqufan", une colline située à 15 mètres d'altitude sur la rive droite de Oued Laksar, remontent, d'après une première estimation des spécialistes, à l'ère du 4è siècle avant J.-C. au 4è siècle après J.-C. Les premières fouilles ont mis à nu un petit complexe étalé sur 2 ha, composé d'une forteresse et d'un ensemble de bassins et de citernes qui pouvaient, suppose-t-on, appartenir à des usines de transformation des produits de la mer, et peut-être aussi à des bains de l'époque romaine. On croît savoir également que ces installations étaient utilisées pendant le protectorat espagnol dans la zone Nord du Maroc, comme abris militaires souterrains, ce qui aurait contribué à la disparition sous terre d'une partie des structures antiques et de leur dégradation. Aujourd'hui, d'importants travaux d'évaluation sont entrepris par l'INSAP en collaboration avec la Société marocaine d'Archéologie et du Patrimoine (SMAP) et le ministère de la Culture et ses délégations de Tanger, Larache et Taroudant. Il s'agit de savoir maintenant si le tracé de l'autoroute doit être dévié de ce site archéologique menacé de destruction.

Samia Rofaj



[ Edité par nsummer le 16/8/2005 16:57 ]
 
"MM. Aomar Akerraz"

Ah ben il porte bien son nom lui alors, pour déterrer des vestiges :-D

PArcontre, des vestiges romains remotnant au 4ème av JC :-?
 
Une equipe americaine a travaille au cours de la decennie 70 a retrouver certaines localites carthaginoises et romaines ,mais elle n avait trouve que des occupations datant de la periode merinide......
Il est certains que les cotes marocaine sn ont pas encore livre tous les centres antiques.
Une chose importante dans l Histoire d ela Mauretanie tingitane est la grande revolte qui a suivi la mort de Ptolemee fils de Juba II.......Ensuite lors du passage de Genceric,le Vandale les villes romaines ont cesse d exister comme auparavant.............La Mauretanie tingitane semble avoir perdu ses cites antiques.............
Toujours est-il qu une nouvelle decouverte vient eclairer un peu plus uen aprtie de notre patrimoine amazighe.
 
Agerzam, les cités romaines ont été construites sur ( ou à côté ) d'autres cités amazighes ou des comptoirs cathaginois, comme c'est le cas de Thamusida, Benasa et même Volubilis. Les Romains n'ont fait qu'agrandir, occuper d'autres cités déjà existantes. Les rois amazighes, à l'instar de Juba II se sont également inspirés du style gréco- romain pour construire des cités, les embellir. Il y a des noms de villes cités dans les écrits de l'époque romaine et qui n'ont toujours pas été découvertes.
 
Ok mais alors l'article ne devrait pas dire que les ruines romaiens datent du 4ème s. aJC :) (sauf erreur)
 
" les vestiges romains découverts sur le lieu dit "Dhar d'Asqufan", une colline située à 15 mètres d'altitude sur la rive droite de Oued Laksar, remontent, d'après une première estimation des spécialistes, à l'ère du 4è siècle avant J.-C. au 4è siècle après J.-C "

Tu as rectifié de toi même ce grotesque anachronisme; mais la presse marocaine est loin d'avoir en général le sérieux que tu lui accordes.
 
Pour l'instant, c'est une information à prendre avec beaucoup de précautions. D'abord le canard dans lequel elle a été publié n'a vraiment aucune crédibilité sur le plan local. C'est un hébdomadaire dont le directeur vient de sortir de la prison après avoir purgé une peine de plus de trois ans pour escroquerie, faux et usage de faux. C'es une feuille locale dont le tirage ne dépasse guère un millire d'exemplaire.
Ensuite pour ce qui de la personne qui a rapportée l'information, elle n'a rien d'un journaliste. Sa fonction dans le journal consiste en chercher des contrats de publicité. Un agent commercial donc.
La datation du site me semble, en plus exagérée, si l'on s'en réfère à un site qui a été déjà découvert, qui est situé à quelques dizaines de km et qui présente la même morphologie décrite dans l'information, sa date devrait remonter au plus loin au 1er siècle AV.

Pour plus d'information, voici le texte d'un article que j'ai publié, moi même, dans le quotidien Liberation le 05/01/2001:


A Cap Spartel, à près de 18 km du centre ville de Tanger, l’un des vestiges les mieux conservés de la cote occidentale de méditerrané datant de l’époque romaine risque de sombrer dans l’oubli. Cotta, l’ancien comptoir industriel romain a été désormais annexé par une richissime personne installée dans la région. Le monument est presque complètement clôturé et l’accès y est quasi-impossible pour les amateurs, les touristes et les curieux. Depuis déjà quelques années, les passionnés des vestiges historiques que compte encore notre pays n’étaient plus en mesure de visiter cet héritage romain d’une valeur inestimable. Un propriétaire privé qui s’est fait construire un palais dans la région l’a entouré d’un mur et en a fait une propriété privée interdite d’accès au public. Le fait a été soulevé par Libé en juin 1996, ce qui lui valu une mise au point émanant du ministère de la culture de l’époque faisant état de la disposition de ce propriétaire de revaloriser et de conserver le site et l’ouvrir au public. Il n’en a rien été. Une partie de ce comptoir a même été complètement rasée et à jamais perdue. Suite à ces atteintes à l’intégrité du site, des membres de la société civile de la ville se sont soulevées pour dénoncer cette appropriation d’une partie de site et la destruction et l’élimination de certains vestiges. Un comité de défense du site de Cotta s’est constitué à cette date et s’est donné pour tâche de préparer des dossiers juridique et scientifique, contacter les responsables concernés et faire un suivi médiatique du sujet. Après moult visites au site et assemblées, le comité a soulevé une série de revendications, soumises après aux instances concernées. Il a été ainsi exigé l’ouverture d’une enquête scientifique sur les frontières historiques et archéologiques réelles du site et non des limites topographiques, l’ouverture d’une enquête juridique sur la concession de l’espace archéologique du site, l’ouverture d’une enquête sur les vestiges rasés et bien visibles avant, les photos prises par des chercheurs archéologiques de renommée mondiale attestent toujours l’existence de certaines parties aujourd’hui rasées du site. Le comité de défense du site archéologique de Cotta a également sollicité l’arrêt des incidences juridique de sa concession ainsi que sa reconsidération sur le plan de la maintenance, des fouilles archéologiques et sur le plan de la sensibilisation du public sur l’importance historique de ce patrimoine. Après plus de quatre ans et demi, rien de cela n’a été fait. Pire, l’on a constaté récemment la reprise des travaux de clôture du site. L’aire dite de servitude qui doit entourer, selon les conventions mondiales ratifiées par le Maroc, tout monument historique n’a pas été respectée et le site n’est visible de l’extérieur que pour ceux qui en connaissent l’existence. Ni panneau d’indication ni chemin carrossable.
Le site, rappelons-le, qui date de l’époque maurétanienne (Ier siècle avant J.C) est un comptoir qui fabriquait du poisson salé et du garum. L’usine fut aménagée et agrandie à l’époque romaine et resta en activité jusqu’au troisième siècle après J.C. Les fouilles archéologiques entreprises sur le site ont mis à jour l’un des vestiges les mieux conservés du bassin de la méditerranée occidentale. Le bâtiment rectangulaire s’étend sur une superficie de 2240 m2 au bord de l’océan, il est composé de trois quartiers distincts : une aire de préparation de poisson, une partie pour sa conservation et sa salaison et une autre partie pour l’entrepôt des amorphes. Le plan fonctionnel de l’usine dénote selon les études archéologiques d’une organisation bien réglée et une production intensive à vocation d’exportation. Une huilerie composée de deux pressoirs mitoyens et d’une grande cuve de près de 7 mètres cubes de volume fut également installée à l’usine. Le site comporte, en outre, une villa romaine aménagée à l’enceinte de l’usine dans la plus belle tradition des maisons d’influences hellénistiques de la Mauritanie tingitane ainsi que des thermes punico-maurétaniennes, indique un document archéologique consacré au site. C’est dire que le site relève d’une importance historique inappréciable et que des personnes sans scrupule ne se gardent pas de piller et détruire, pour satisfaire leurs propres lubies.
 
L ami azwaw5 a donne une xecellente idee sur le site COTTA qui est sans doute carthaginois et romain.........Du garum de Lixus a ete retrouve en Babylonie.........Cotta, Ain Dalia Lakbira,Zila et tant d autres petits centres s grennent tout au lond d ela cote marocaine.Si l on ne prend pas les mesures necessaires concretes pour les proteger ils risquent de disparitre a jamais.
 
Un comptoir de l’époque romaine découvert dans la région de Ksar Sghir


Le site se trouve sur le tracé de l’autoroute



Le site vient d’être découvert, mais il risque de ne pas durer. Il se trouve, en effet, sur le tracé de l’autoroute qui relie le port de Tanger-Med au réseau national et fera certainement les frais des aménagements des infrastructures en cours dans cette région.
Pour le moment, le site connaît une course contre la montre. Une équipe d’archéologues y travaille d’arrache-pied et au terme de ces fouilles de sauvegarde, un rapport sera soumis au ministère de la Culture. Le département concernée sera, ensuite, amené à «assumer ses responsabilité», nous affirme-t-on. C’est à lui de décider si le site mérite être sauvé.
Or, nous explique Mohammed Habibi, archéologue et professeur à l’Université de Tétouan, le site présente un intérêt très particulier. Ce que l’état d’avancement des fouilles permet de qualifier d’un comptoir industriel, a la particularité de présenter, estime M. Habibi, plusieurs époques superposées. C’est là, entre autres, où réside toute sa valeur.
En effet, affirme-t-il, «cette imbrication d’époques de civilisations et de cultures est très rare», et plus particulièrement dans cette zone du pourtour méditerranéen. Le site d’une superficie de 1,5 ha, ne présente pas les dimensions d’une ville, mais d’un comptoir industriel comme les Romains en ont installé un peu partout dans la région. Il est situé sur une colline qui domine la vallée de l’oued qui traverse Ksar Sghir, à quelques centaines de mètres de la plage.
Le site a été fortifié, une disposition sûrement dictée par la situation d’instabilité et de troubles que vivaient les colonies romaines vers le 4ème siècle après J.C. Sur sa face sud se trouve la porte d’accès principale flanquée de deux tours semi-circulaires. Des tours sont également présentes dans les angles de l’enceinte.
Selon l’état actuel des recherches, le site a connu «une occupation très dense et une superposition stratigraphique riche et variée». Et «toutes les époques historiques antiques y sont matérialisées», soutient M. Habibi. Ce site qui devait être habité par quelques centaines de personnes a la particularité de présenter des traces indélébiles du passage, sur le même lieu, des civilisations : punique, mauritanienne, romaine et, plus tardivement, islamique.
L’état actuel des recherches a permis, ainsi, la mise à jour d’un ensemble de bassins de salaison de poisson alimentés par de grandes citernes d’eau. Les fouilles ont également révélé la présence d’un ensemble thermal, des habitations et des fours à tuiles. Ces tuileries attestent, par ailleurs, du passage de militaires dans le site.
Car comme l’explique M. Habibi, les soldats romains sont employés, en période de paix, à la fabrication de tuiles. Et il existe même des traces de ce matériel poinçonné, spécifique à chaque région. Le matériel archéologique actuellement mis à jour dans le site, est daté, affirme M. Habibi, de l’époque romaine tardive, c'est-à-dire du quatrième siècle après J.C. Cependant, poursuit-il, il existe un niveau plus ancien attesté par le matériel découvert qui remonte à l’époque mauritanienne, au 3ème et 2ème siècles avant J.C, et même punique au 4ème siècle avant J.C. C’est donc tout l’intérêt de ce site unique en son genre et qui suscite de grandes interrogations quant à son avenir. Site qui est par ailleurs remarquablement conservé, n’étaient des installations étrangères, des abris sous-terrains, en fait, érigés par l’armée espagnole lors de la première moitié du siècle dernier. L’avenir de ce trésor dépend, toutefois, de la politique à venir que l’on entend dans cette région. Le site est d’un intérêt inestimable pour le développement durable de toute cette vallée et de la zone de Ksar Sghir dans sa globalité. Ainsi, ce même site fait face, à quelques centaines de mètres plus loin, à des monuments qui datent de l’époque médiévale, et un peu plus loin, à l’intérieur de la vallée,ont été découvertes des inscriptions libyques, ou amazighes.

C’est dire la richesse de cette région et son potentiel touristique et archéologique mais surtout la valeur inestimable de ce que représente cette continuité de civilisations sur les mêmes lieux.
Et il est donc de la responsabilité des autorités de préserver ces richesses pour les générations futures. Rappelons, en ce sens que, dernièrement, un camp militaire romain qui fait aussi office d’une fabrique de tuiles et dont les produits sont exportés vers différentes régions du Nord de la Méditerranée, a été découvert dans la zone de Ghandouri à Tanger. Des dispositions ont été prises pour des fouilles archéologiques de sauvegarde.
L’INSAP, Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine, avait entamé des démarches administratives auprès des autorités locales de la ville et au moment où les fouilles allaient commencer, un ordre d’arrêt a été prononcé par la wilaya et quelques jours après le site a été rasé pour faire place à une route. Ce genre d’incidents n’est pas isolé, nous affirme-t-on.
C’est sans doute pour cette raison et pour répertorier les richesses antiques de la région qu’un vaste programme de prospection archéologique dans toute la péninsule tingitane a été confectionné par l’archéologue et spécialiste de l’époque romaine et préromaine Mohammed Habibi et devrait être mené en vertu d’une convention de coopération entre l’Université de Tétouan et l’INSAP. Ce programme est actuellement en phase de finalisation et devrait démarrer dès que ladite convention sera signée entre les deux parties.


Tahar Abou El Farah
Liberation
 
Notez que ce que les auteurs nomment "civilisation mauretanienne" est tout simplement le nom de la civilisation amazighe au Maroc, il y a plus de 2000 ans.
 
Ksar Sghir : découverte d'un site phénicien

25.08.2005 | 14h15

Découverte d'un site archéologique à Ksar Sghir

Un site archéologique datant de l'époque phénicienne (VIe siècle avant l'ère chrétienne) et sur lequel se sont succédé quatre civilisations, a été découvert récemment près de Ksar-Sghir. Le site, découvert de façon fortuite dans la région dite Dhar Sakfane, lors des travaux d'aménagement du tronçon autoroutier Tanger-Oued R'mel, s'étend sur une superficie de 1,5 ha. Une équipe d'archéologues est actuellement à l'œuvre pour une fouille archéologique de sauvegarde du site.


D'après les premières constatations fondées sur plusieurs indices archéologiques, des responsables de l'équipe de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP) affirment que le site a la rare singularité d'avoir abrité quatre civilisations successives : punique, mauritanienne, roumaine et islamique.

D'après la géomorphologie de la région, le site surplombait une zone marécageuse près du cours d'un oued navigable qui donnait, quelques kilomètres plus loin, sur la côte.

C'est l'emplacement typique des sites phéniciens qui choisissaient des emplacements dominant leur entourage, avec la particularité d'être assez introduits dans les terres pour des besoins vitaux (agriculture, commerce avec les autochtones) tout en ayant une voie navigable donnant sur la mer, expliquent les archéologues de l'INSAP.

Si l'état d'avancement des fouilles ne permet pas encore de se prononcer avec précision sur la nature d'occupation du site à travers les siècles, les archéologues évoquent l'éventualité d'une fortification militaire, d'un comptoir commercial, ou d'une petite cité.

Les experts situent cependant avec assurance le parcours historique du site.
Les fondateurs phéniciens auraient occupé le site le long du VIe siècle A.J.
Les autochtones, les Mauritaniens, auraient pris la relève du Ve siècle jusqu'au IIe siècle avant l'ère chrétienne.

Vers l'an 40 A.J., le site est investi par les Roumains dont la présence s'est étendue jusqu'au Ve siècle de l'ère chrétienne. Quelques traces archéologiques attestent de la présence musulmane du XIIe au XIIIe siècles.
Les fouilles réalisées jusqu'à présent à 60 cm de profondeur ont mis en évidence les vestiges de l'époque roumaine dans un bon état de conservation.
Outre les céramiques, les pièces de monnaies, et de grandes jarres, la composante fondation comprend notamment un établissement thermal roumain avec son vestiaire, ses chambres froides, tièdes et chaudes.

Les fouilles ont également permis de déterrer un ensemble de bassins de salaison de poisson desservis par de grands réservoirs d'eau et un four qui aurait servi à la fabrication des céramiques.
Durant l'époque roumaine, le site avait été fortifié par une muraille d'une imposante largeur. L'entrée principale de la cité se situait sur la façade sud de l'enceinte qui compte plusieurs tours.

L'emplacement du site, qui surplombe la vallée de Ksar-Sghir, n'a pas cessé de susciter l'intérêt à travers les siècles. L'armée espagnole y avait édifié des bunkers au début du siècle dernier. Cinq abris souterrains sont toujours en parfait état.

De par sa position stratégique, la région est connue pour sa grande richesse archéologique. Les diverses civilisations de la Méditerranée se sont succédé dans la péninsule tangitaine qui constituait le portail du continent africain.
Non loin du site, se situent des vestiges datant de l'époque médiévale et les vestiges de Kasr El-Majaz, le port où avait pris le départ la conquête islamique vers la péninsule ibérique.


LeMatin
 
agerzam a écrit :

Observez comme l'auteur confond magnifiquement les Romains et...les Roumains :-D

tu n'aurais pas une référence moins... hum-hum, originale ?
ça n'a pas fait l'objet d'une quelconque publication plus scientifique... c'est vraiment intéressant et prometteur en tout cas.

en parlant de ville qui émerge de nulle part, est-ce qu'il y aurait des nouvelles du site archeologique (au sud de dakhla) où l'on avait retrouvé, disait un journal marocain qui en faisait mention, une ville amazighe datant de 9000 ans (voir 15 000 ans même, on touchait aux atlantes là ! :-o )
 
Un site archéologique sur le tracé de l’autoroute

· Près de Ksar Sghir, d’importants vestiges des époques phénicienne et romaine

· C’est ADM qui finance les fouilles

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Découvert lors des travaux de terrassement de la future autoroute d’Oued Rmel, le site de Dhar Dasekfane recèle de vraies richesses archéologiques. Sur une superficie d’environ un hectare, le site se trouve à quelques centaines de mètres du noyau urbain de Ksar Sghir, sur le flanc gauche de oued Ksar Sghir.

Cette disposition est très typique des sites puniques et rappelle celle de Cotta, à côté de Cap Spartel et de Lixus, près de Larache.

Techniquement, ce n’est pas une découverte à proprement parler, car le site figure déjà sur les textes d’un chercheur espagnol qui avait porté mention de son existence, sans pour autant pousser ses recherches.

Le site, qui se trouve en plein sur le tracé de l’autoroute de Oued Rmel, fait actuellement l’objet de fouilles de sauvetage.

“Il s’agit de fouiller, de documenter et de donner un rapport au ministère de la Culture”, note le responsable du site, Aziz Khyari. Ce sera alors au gouvernement de trancher.

La bataille risque d’être rude entre le ministère de l’Equipement, qui veut finir les travaux de l’un des ouvrages autoroutiers les plus complexes, et le département de la Culture, qui a de plus en plus de mal à protéger le patrimoine.

A noter que c’est Autoroutes du Maroc, dans ce qui semble être une première, qui a pris en charge les frais de ces fouilles. Reste à savoir si à la suite de cette découverte, le tracé de l’autoroute pourra être revu et rectifié.

Le site est un vrai millefeuille archéologique. Sur sa première tranche, il porte les traces de la civilisation musulmane médiévale; sur les suivantes, on trouve des traces de l’époque romaine et phénicienne.

C’est l’époque romaine qui est la plus visible, car elle place le site de Dhar Dasekfane dans l’ère industrielle. En effet, plusieurs cuves de salaison et de traitement de poisson ont été trouvées sur le site. Le poisson était éviscéré et lavé, avant d’être salé et séché.

Mis dans des amphores, il était «exporté» vers Rome. Les viscères de poisson étaient macérés dans des cuves et prenaient le même chemin vers les tables romaines pour être servis comme condiments de choix.

Des thermes romaines typiques ont été découvertes. Si elles manquent de bibliothèque et de salle de sport, comme sa grande consoeur de Volubilis, elles comptent trois salles à température différente. La plus chaude était chauffée par un système ingénieux à courants d’air sous le plafond, une invention romaine. L’époque phénicienne est très peu répertoriée.

Les chercheurs qui ont démarré leur travail le 4 août, n’ont pas encore trouvé des indices déterminants de l’activité à cette époque.

Sur le site, sept chercheurs de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine, épaulés par près d’une centaine d’ouvriers, travaillent d’arrache-pied pour collecter le maximum d’informations. Non loin de là, les bulldozers du chantier, implacables, continuent leur travail.

Ali ABJIOU
Source : l'Economiste.
 
Découverte d’un site antique de 2600 ans

Un site archéologique datant de l’époque phénicienne vient d’être récemment mis à jour près de Ksar-Sghir. Il revêt la singularité d’avoir abrité successivement les deux civilisations phénicienne et maurétanienne.


Ce site antique a été découvert de façon fortuite dans la région dite Dhar d’Asaqfane, lors des travaux d'aménagement du tronçon autoroutier Tanger-Oued R'mel. « Il a été occupé entre le 6ème siècle avant l’ère chrétienne jusqu’au 5ème siècle après. Ainsi, il a connu notamment deux grandes occupations : préromaine (les autochtones) et romaine. Il s’étend sur une superficie d’un hectare et demi», explique Aomar Akerraz, directeur adjoint de l’Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP). Trois phases d’occupation se sont alors succédé à savoir phénicienne, maurétanienne (Les Maures sont les peuples qui refusaient la culture romaine et qui ont été désignés, plus tard, par les Arabes, sous le nom de Berbères) et romaine.
Une équipe d'archéologues de l’INSAP est actuellement à l'oeuvre pour une fouille archéologique de sauvegarde du site. « Les fouilles continueront jusqu’à mi-septembre en collaboration avec les Autoroutes du Maroc qui assurent le financement et la logistique.», ajoute-t-il. Selon les premières constatations des responsables de l'équipe de l’INSAP, fondées sur l’analyse des vestiges archéologiques, ce site est exceptionnel et a la singularité d’avoir abrité d’une manière successive les deux civilisations phénicienne et maurétanienne.
D'après la géomorphologie de la région, le site surplombait une zone marécageuse près du cours d'un oued navigable à un kilomètre de la côte. « C'est l'emplacement typique des sites phéniciens qui choisissaient des emplacements dominant leur entourage, avec la particularité d'être assez introduits dans les terres pour des besoins vitaux comme l’agriculture et le commerce, tout en ayant une voie navigable donnant sur la mer. », affirme A. Aomar, directeur adjoint de l'INSAP. Si l'état d'avancement des fouilles ne permet pas encore de se prononcer avec précision sur la nature d'occupation du site à travers les siècles, les archéologues évoquent l'éventualité d'une fortification militaire, d'un comptoir commercial, ou d'une petite cité.
Cependant, les experts situent avec assurance le parcours historique du site. Au 6ème siècle A.J, le site aurait été occupé par les phéniciens. Du 5ème siècle jusqu’au 2ème avant l’ère chrétienne, ce sont les autochtones qui auraient pris la relève.
Alors que pendant le 2ème siècle après, le site est investi par les romains dont la présence s'est étendue jusqu'au 5ème siècle de l'ère chrétienne. L’équipe des archéologues chargée des fouilles a pu trouver des vestiges de l’époque romaine. Outre les fragments de céramiques, les pièces de monnaies et les jarres, la composante fondation comprend notamment un établissement thermal romain avec le vestiaire, la salle froide et les salles chaudes. Les fouilles ont également permis de déterrer un ensemble de bassins de salaison de poisson desservis par de grands réservoirs d'eau et un four qui aurait servi à la fabrication des céramiques. Durant l'époque romaine, le site avait été fortifié par une muraille d'une imposante largeur. L'entrée principale de la cité se situait sur la façade sud de l'enceinte qui compte plusieurs tours.
Il convient de noter que l'emplacement du site, qui surplombe la vallée de Ksar-Sghir, a fait à travers les siècles l’objet de convoitise. L'armée espagnole y avait édifié des bunkers au début du siècle dernier. Cinq abris sous terrains sont toujours en parfait état.
En outre, la région est connue pour sa grande richesse archéologique, vu l’importance de sa position géographique. Les diverses civilisations de la Méditerranée se sont succédé dans la péninsule tingitane (Tingi signifie Tanger en latin) qui constituait le portail du continent africain. En effet, non loin du site, on retrouve des vestiges datant de l'époque médiévale et les vestiges de Kasr El-Majaz, le port où avait pris le départ la conquête islamique vers la péninsule Ibérique.



Le 26-8-2005
Par : Khadija Skalli
Aujourdhui.ma
 
"Ainsi, il a connu notamment deux grandes occupations : préromaine (les autochtones) et romaine"


"Du 5ème siècle jusqu’au 2ème avant l’ère chrétienne, ce sont les autochtones qui auraient pris la relève.
"


Vous trouvez pas cela bizarre cette façon de parler ? :-?

On dirait de la littérature coloniale rédigée par des Etrangers, pourquoi ne mettent-ils pas simplement "Amazighe" pour "Autochtone" ? :-?

C'est comme si ils évitaient que le mot "Amazigh" n'apparaisse dans le texte.


[ Edité par agerzam le 29/8/2005 14:01 ]
 
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