Exclusion des Amazighs du système scolaire

agerzam

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Témoignage :

En 2001, des gens parlant tachelhit et vivant dans un village éloigné du Maroc travaillèrent dur pour obtenir une école de l'Etat. Les hommes se mirent au travail pendant des semaines sous le dur soleil pour créer une plateforme pouvant acceuillir un bâtiment. Finallement, les ouvriers du gouvernement arrivèrent avec leur ciment et leurs armatures. L'école fut bâtie avec des toilettes, des vitres, bureaux, tableau noir et une peinture rose choquante.

Les villageois furent très heureux, encore plus lorsque la première classe reçu des sacs à dos remplis de matériel scolaire. Ensuite, le professeur du gouvernement arriva.
Il était pieux, portant un constanment un tissu noué autour de la tête et monolingue, un arabophone citadin qui ne fit aucun effort pour apprendre le tachelhit.

Les enfants ne purent comprendre ce qu'il disait. Pour le profresseur, le tachelhit n'était pas digne de considération. Il racontait au gens que le tachelhit était un langage à peine mieux que le bafouillement des enfants. Le matériel scolaire, destiné à des étudiants citadins, était entièrement en arabe et illustré d'images non famillières aux enfants ruraux - passes pour piétons, réfrigérateurs, lampes de rue et fours modernes. L'enthousiasme pour l'école diminua rapidement et des corrections furet administrées pour manque de compréhension, absentéisme et retard.

Le professeur devint frustré, ralongea ses vacances, annula l'école et racoucit le temps d'école. Les rapports était envoyés aux parents qui ne pouvaient pas les lire. Le professeur demanda à être transféré et les étudiants furent libérés à l'été, aynt perdu une année entière d'école.

D. Crawford.
 
Ils sont entrain d'appliquer ce qu'ils ont appris du colonialisme europeen. Le couteau est toujours le meme, c'est la manche qui a changé, chantait Omar Ouahrouche a l'aube de l'independance!

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La scolarisation en pays amazigh
Par: Docteur A. Ousadden (paru sur Numedya.com 2008)

C’est ainsi que la scolarisation, pierre angulaire de toute éducation Nationale et de la santé de toute société, ne semble pas figurer parmi les préoccupations majeures de l’Etat. Nos écoles, là où elles existent, sont souvent désertées et abandonnées aux chouettes.

L’enseignement, dispensé en arabe dit classique, langue somme toute étrangère à l’enfant amazigh comme à tout le peuple Marocain, dans des locaux vétustes éloignés du Douar, où mènent des chemins boueux, est confié la plupart du temps à un personnel peu qualifié, et
souvent absent; tout cela présageant du résultat : en effet, après quelque temps passé à l’école, et avoir appris que nos ancêtres les Berbères sont originaires d’Arabie et du Yémen, à l’instar des écoliers de l’Afrique Noire qui aimaient chanter « nos ancêtres les Gaulois », l’écolier amazigh finit fatalement par déserter l’école pour aller grossir le chômage ou verser dans la délinquance.

Si par extraordinaire, il parvenait aux cycles supérieurs, tout concours organisé, habituellement pour recruter à un emploi, ressemble à une comédie et à un barrage où meurent toutes ses illusions ; le recrutement parallèle, la corruption, le népotisme et
la connaissance médiocre en langue arabe le disqualifiant d’avance. Devinez sa rancœur et la suite…

La langue amazigh, langue nationale à enseignement obligatoire = tollé «silencieux» désapprobateur! De nos arabistes

La reconnaissance de la langue amazighe comme langue nationale grâce à la lucidité de S. M. Mohamed VI, et dont l’enseignement doit être obligatoire à tous les Marocains fut une révolution historique saluée partout dans le monde civilisé. Cette affirmation a semé le désarroi dans la classe arabiste et soulevé un tollé « silencieux » injurieux et une réprobation sournoise et indignée, particulièrement chez certains partis politiques, les cercles administratifs, et ministériels, les « Ulémas », et jusque chez les tolbas et les
khatibs des mosquées.

Cependant, ne pouvant s’élever ouvertement contre les directives de S. M. Le Roi, tendant à réconcilier deux communautés qui, depuis des siècles s’ignorent, et ce, en les appelant à se comprendre et à vivre intimement un destin commun, ces cercles hostiles feignent de faire contre mauvaise fortune bon cœur, tout en menant sournoisement leur campagne hostile à la promotion de l’amazigh, faisant largement usage d’arguments racistes et même religieux. Au fond, ce n’est pas seulement l’apprentissage et l’enseignement de la langue amazigh qu’ils réprouvent que la promotion de l’homme amazigh, craignant de le voir un jour devenir leur égal en citoyenneté et échapper à leur domination.

En effet l’enseignement de la langue amazigh, qui devait être général et obligatoire, est entré théoriquement dans sa nième année d’application. Il paraît se limiter à l’apprentissage bénévole de l’alphabet Tifinagh, dispensé par un surveillant qui fait office d’instituteur : rares écoles habilitées à abriter cette expérience, effectif scolaire rare et bénévole, pas de centres de formation pédagogique, pas de corps enseignant formé ou en voie de formation,
programmes incohérents, horaire limité, avec des manuels pleins d’erreurs, conçus, non pour enseigner une langue unifiée et standardisée, mais des dialectes régionaux.

En un mot pas de volonté politique du gouvernement dont l’inertie prouve sa tendance à revenir sur les dispositions du Dahir Royal concernant la promotion de l’amazighité. Les ennemis de cette promotion jubilent en silence. Cela nous rappelle cette campagne
tapageuse intitulée « écoles foraines pour adultes » organisée naguère sous les arbres par les autorités du Protectorat, mais qui ne dura que l’espace de quelques jours d’été…
En un mot, cela engage la responsabilité totale du Ministère de l’Enseignement et du gouvernement dans cette mascarade.

La langue arabe, classique et littéraire: Langue nationale Langue officielle? Langue populaire ?

Au Maroc, les arabistes, responsables de l’arabisation du peuple, continuent d’ignorer l’évidence que la langue arabe classique et littéraire enseignée- dans un esprit scolastique- et en usage dans l’Administration depuis des siècles, n’est ni nationale ni populaire ni usitée dans la conversation. Cela constitue un scandale que de l’affirmer. Cette langue –somme toute étrangère- lue et écrite seulement, par une minorité, n’est point une langue populaire.

Même les initiés s’en passent dans leur communication orale pour question pratique sous peine de paraître pédants ou incompris du public, ils usent tout naturellement de l’une des deux langues nationales populaires- l’amazigh ou l’arabe dialectale- mais qui restent à nos jours paradoxalement absentes dans nos écoles. On s’entête chez nous à nier l’évidence d’un système scolaire inopérant et à considérer la langue arabe classique comme un dogme sacro saint consacré par le Coran, dogme à conserver, alors que bien des peuples
musulmans ont fait leur révolution dans ce domaine pour accéder au progrès.

Le latin n’est plus une langue populaire, ni nationale, ni officielle chez les nations dites latines telles la France , l’Espagne, l’Italie et les autres. Force est de constater cette aberration chez nous de vouloir être plus conservateurs que les orientaux et plus « arabes »
que les arabes eux-mêmes. C’est là assurément une des causes premières de notre arriération et de notre sous développement! Il faut avoir le courage de briser ce tabou et laisser aux générations montantes le soin de régler ce problème, l’émergence d’un Atatürk qui en imposera une solution.
 
Re : Exclusion des Amazighs du système scolaire

Au fond, ce n’est pas seulement l’apprentissage et l’enseignement de la langue amazigh qu’ils réprouvent que la promotion de l’homme amazigh, craignant de le voir un jour devenir leur égal en citoyenneté et échapper à leur domination.

Le nerf de la guerre est le contrôle du pouvoir politique et économique qu' "ils" veulent conserver.
 
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