Deuxième édition du festival d'Agadir "Timitar"

Ouverture ce samedi du festival d'Agadir «Timitar, signes et culture»

Agadir au rythme de la culture amazighe


Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la deuxième édition du festival d'Agadir «Timitar, signes et culture», qui aura lieu du 2 au 9 juillet, promet d'être encore meilleure que celle de l'année dernière.





Pour professionnaliser l'organisation de ce festival, on a procédé à la création d'une association qui lui est dédiée et qui regroupe plusieurs personnalités de la ville, représentant le Conseil municipal, le Conseil provincial, les Chambres professionnelles, les hôteliers et la société civile.

Le CRT de la ville est aussi un partenaire incontournable pour la réussite de cette manifestation.

Ce festival, doté d'un budget estimé à 8,5 millions de dirhams, est aujourd'hui « un festival amazigh au cœur du monde».

Selon le président du Conseil de la région Souss Massa Drâa, Aziz Akhennouch, «si Timitar 2004 était organisé en guise d'essai, l'édition de l'année en cours se propose comme le vrai commencement de ce festival régional annuel, qu'elle pérennisera et dont elle fera une tradition».

Ainsi et à partir de ce samedi, la capitale du Souss vibrera aux rythmes des musiques berbères, et des sonorités du monde entier. Après le succès de la première édition, qui a vu l'affluence de près de 500.000 spectateurs, le Festival Timitar 2005 propose un programme éclectique, et plusieurs nouveautés.

Au menu, pas moins de 46 groupes, venus des quatre coins de la planète, offriront au public, un festival où le dialogue des cultures, dans le respect de la diversité de chacun, apporte l'émotion du partage. La durée de l'événement a été rallongée de trois jours par rapport à 2004, permettant à un grand nombre d'artistes de renommée internationale de se produire aux côtés de musiciens et chanteurs berbères.

Huit jours de concerts où une affiche crée le mouvement entre des groupes de notoriété nationale tels Nass El Ghiwane, Oudaden, Mohamed Rouicha aux côtés d'Alpha Blondy, Faudel, Iness Mêzel, Lili Haydn, le groupe américain «The Medicine Show-Jazz», les Tambours de Brazza, Enzo avitabile, Ismaël Lô ou Loutfi Bouchnak.

Des troupes folkloriques sont également programmées: Roudaniates, Guedra, le Kelâat M'Gouna, Damou et son ensemble Amazigh, Tachenouite et Gnawa Diffusion. Jazz, hip-hop, musiques indiennes, espagnoles, et cubaines, à l'affiche de cette édition, côtoieront les rythmes orientaux, et berbères.
Ce programme est intelligemment proposé par un professionnel qui a fait ses preuves depuis déjà plusieurs années. Il s'agit de Brahim El Mazned, directeur artistique du Festival.

Pour être performant dans ses choix, il a suivi plusieurs stages à l'étranger, notamment à la Maison des cultures du Monde. M. El Mazned dispose de plusieurs expériences dans le domaine culturel aux quatre coins du monde et une expérience professionnelle de plus de 10 ans à l'Institut français d'Agadir, en sa qualité de responsable culturel.

Il a collaboré avec plusieurs institutions européennes, comme la maison des cultures du Monde à Berlin, le Forum mondial de Barcelone, RASA aux Pays-Bas… Il est également inscris dans un réseau mondial professionnel qui rassemble les acteurs des «Musiques du monde» et participe à la réflexion lors de rendez-vous annuels (Strictly mundial, Babel Med Music,Womex,…).

Parmi les autres nouveautés de cette édition, figure aussi, selon M. El Mazned, les partenariats avec d'autres festivals internationaux, aussi bien en Espagne, au Canada, aux Emirats Arabes Unis, en Afrique. Ce qui permettra de créer un réseau pour communiquer autour du Timitar. Pour le cas du festival espagnol, le partenariat a donné naissance à un projet artistique commun qui sera joué dans les deux occasions, ainsi que dans d'autres festivals à travers le monde.
Aussi, plusieurs rencontres scientifiques sont-elles programmées.

A Taroudant, un hommage sera rendu à Ali Sedki Azaikou, décédé en septembre 2004 et auteur du recueil de poésies Timitar dont des extraits seront mis en scène par A. Zitouni qui sera accompagné par la musique de Ammouri M'Barek. A Tiznit, un autre hommage sera également rendu à Mokhtar Soussi, suivi d'un colloque sur le thème « Le Soufisme dans le Sud du Maroc à travers les écrits de Mokhtar Soussi». A Agadir, un colloque sera organisé sur le thème «musiques Amazighes et musiques du monde : interactions et influences».

Reste à savoir que le public aura, cette année, accès gratuitement à toutes les manifestations, organisées sur trois sites de la cité balnéaire: la place Al Amal (50 000 places), la scène Bijaouane (25 000 places),et le théâtre de Verdure (3000 places). Les initiateurs du Festival tablent cette année sur 600.000 visiteurs, et entendent ainsi contribuer concrètement à la promotion économique, touristique et culturelle de la région du Souss Massa Draâ.


LeMatin
 
Pratiquement 20 représentations amazighes sur 45 au total, on s'en sort bien :)

PROGRAMME :

Samedi 02 juillet 2005 – Soirée d'ouverture
Place Al Amal à partir de 19h30
Ismaël Lô (Sénégal)
Oudaden (Souss)
Nass El Ghiwane (Casablanca/Maroc)
Dimanche 03 juillet 2005
- Place Al Amal à partir de 19h30
Ensemble Moha ou Hamou Zayani ACHIBAN (Moyen Atlas)
Rays Outtaleb Lamzoudi (Souss/Maroc)
Enzo Avitabile & Bottari (Italie)
- Théâtre de Verdure à partir de 21h 30
An'Yalkam/Connexió – Jazz (Maroc/Espagne)
The Medicine Show - Jazz (Etats Unis)
Lundi 04 juillet 2005
- Place Al Amal à partir de 19h30
Mohamed Rouicha (Moyen Atlas/Maroc)
Agadir Gnaoua Oulad Sidi Boujmâa Agnaou (Souss/Maroc)
Kepa Junkera (Espagne)
- Théâtre de Verdure à partir de 21h
Roudaniates (Taroudant/Maroc)
Guedra, Ensemble Aïchata (Lâayoune/Maroc)
Mahwash/Hommage aux compositeurs Afghans (Afghanistan)
Mardi 05 juillet 2005
- Place Al Amal à partir de 19h30
Hamou Agourane (Moyen Atlas/Maroc)
Rays Mohand (Essaouira)
Raul Paz (Cuba)
- Théâtre de Verdure à partir de 21h
Weshm (Maroc/Pays Bas)
Lotfi Bouchnak (Tunisie)
- Scène Bijawane à partir de 22h30
Amarg Fusion (Souss/Maroc)
Scène Hip Hop Nationale (LUBNA, FNAIRE, AMINOFFICE, MAFIA C, MCMO, MASTA FLOW)
Le Peuple de l'Herbe (France)
Mercredi 06 juillet 2005
- Place Al Amal à partir de 19h30
Ahwach Imin'Tanout (Imin'Tanout/Maroc)
Ahwach Ouarzazate (Ouarzazate/Maroc)
Tambours de Brazza (Congo Brazza)
- Théâtre de Verdure à partir de 21h
Dammou & l'Ensemble de la Symphonie Amazighe
(Souss/Maroc)
RUM Tareq Al Nasser Group (Jordanie)
- Scène Bijawane à partir de 22h30
Ferdawse Taziri (Rif/Maroc)
N'Java (Madagascar)
Jeudi 07 juillet 2005
- Place Al Amal à partir de 19h30
Massinissa (Souss/Maroc)
Jbara (Maroc/Espagne)
Alpha Blondy (Côte d'Ivoire)
- Théâtre de Verdure à partir de 21h
Ensemble Kelâat M'Gouna (Kelât M'Gouna/Maroc)
Tachinouite (Souss/Maroc)
Totó La Momposina (Colombie)
- Scène Bijawane à partir de 22h30
Scène Découvertes Hip Hop (Région Souss Masa
Drâa/Maroc)
Gnawa Diffusion (France)
Vendredi 08 juillet 2005
- Place Al Amal à partir de 19h30
Rkiya Demsiriya (Souss/Maroc)
Najat Attabou (Moyen Atlas/Maroc)
Faudel (France)
- Scène Bijawane à partir de 22h30
Frères Izem (Souss/Maroc)
Noujoum Ait Baamran & Tisslatine (Souss/Maroc)
Malkit Singh (Inde/Angleterre)
Samedi 09 juillet 2005- Soirée de clôture
- Place Al Amal à partir de 19h30
Iness Mezel (Algérie/Italie/France)
El Houssaine Kili (Maroc/Allemagne)
Márcia Short (Brésil).
 
Il faut pas etre trop sectaire non plus. c'est un festival a connotation amazigh certes, mais il n'ya pas de mal a faire profiter le public soussi des prestations d'artistes internationaux et de divers cultures
 
agerzam a écrit :


Il est juste dommage que tout ce qui touche à la culture amazighe soit toujours vu sous l'angle du "tribalisme, ethnicisme, communautarisme" et compagnie.

C'est le genre de discours que l'on n'entend jamais dans les rencontres consacrées à la musique arabe ou encore au festival gnawa d'Essaouira...

A chaque fois qu'une culture parvient à s'imposer aux autres, un discours pour légitimer son hégémonie sera systématiquement généré.

Dans ce discours de légitimation, on trouvera toujours des leitmotivs qui tiendront lieu de garde-fous contres les prétentions des cultures dominées.

Et ces leitmotivs prendront toujours la forme d'épithètes culpabilisantes pour les cultures dominées du genre : communautariste, ethniciste, tribaliste, séparatiste, raciste, etc.

Sur un autre registre, l'idéologie légitimant l'hégémonie de la culture dominante et de la langue qui la véhicule, produira toujours une rhétorique valorisante pour cette culture et cette langue.

Le jacobinisme français nous parlera de l'universalité de la République et de son indivisibilité, et l'arabisme nous invoquera le caractère prétendument sacré de la langue arabe qui sera présentée comme langue divine !






[ Edité par Agraw_n_Bariz le 1/7/2005 20:31 ]
 
Agraw_n_Bariz a écrit :
agerzam a écrit :


Il est juste dommage que tout ce qui touche à la culture amazighe soit toujours vu sous l'angle du "tribalisme, ethnicisme, communautarisme" et compagnie.

C'est le genre de discours que l'on n'entend jamais dans les rencontres consacrées à la musique arabe ou encore au festival gnawa d'Essaouira...

A chaque fois qu'une culture parvient à s'imposer aux autres, un discours pour légitimer son hégémonie sera systématiquement généré.

Dans ce discours de légitimation, on trouvera toujours des leitmotivs qui tiendront lieu de garde-fous contres les prétentions des cultures dominées.

Et ces leitmotivs prendront toujours la forme d'épithètes culpabilisantes pour les cultures dominées du genre : communautariste, ethniciste, tribaliste, séparatiste, raciste, etc.

Sur un autre registre, l'idéologie légitimant l'hégémonie de la culture dominante et de la langue qui la véhicule, produira toujours une rhéthorique valorisante pour cette culture et cette langue.

Le jacobinisme français nous parlera de l'universalité de la République et de son indivisibilité, et l'arabisme nous invoquera le caractère sacré de la langue arabe qui sera présentée comme langue divine !




[ Edité par Agraw_n_Bariz le 1/7/2005 11:59 ]


bien dit


mais en quoi consiste le pana-arabisme ?
 
Le très intelligent directeur artistique, Monsieur El Manzed, avait déclaré à Assabah que son but ce n'est pas de faire un festival ethnique et communautaire. Autrement dit, ce petit monsieur qui s'est découvert une vocation dans la direction des festivals ne veut pas d'un festival amazigh à Agadir. Et pourtant cette ville amazighe manque terriblement d'un festival entièrement amazigh qui présente sa culture, ses musiciens, ses artistes, ses talenents...

Je suis intimement convaincu que Timitar va devenir une échec terrible. Regardez juste combien d'artistes étrangers qui sont invités! Tous ces gens vont être généreusement payés, nouris, logés...Autant dire que cela va coûter la peau des fesss.

Les gens qui sont derrière Timitar sont bêtes et cons. Ils n'ont rien à foutre de la culture amazighe à l'image du régime panarabiste de Rabat. Ben oui, c'est le régime qui les a délégués pour ne pas présenter la culture authentique de ce pays. C'est mieux les étrangers!

Voilà donc, une autre forme de prostitution encore plus ravageuse. Combattre sa culture, en ne lui laissant aucune possibilité de s'exprimer. C'est un pari largement réussi par les gens de timitar. Saluons leur succès..!!!
 
Le groupe «Nass El Ghiwane» en ouverture : 2e édition du festival «Timitar, signes et culture» à Agadir

02.07.2005 | 17h42
Le groupe "Nass El Ghiwane" va se produire en soirée d'ouverture de la deuxième édition du festival international d'Agadir "Timitar, signes et culture", qui aura lieu du 2 au 9 juillet prochain dans la capitale du Souss, aux côtés du groupe amazigh "Oudaden" et de l'artiste sénégalais Ismaël Lo.


Selon l'association Timitar, organisatrice de cette manifestation initiée cette année sous le signe "un festival amazigh au coeur du monde", 46 concerts sont prévus au programme de cette édition, répartis sur trois sites de la ville à savoir "la Place Al Amal", "le théâtre de verdure" et "la Place Bijouane".
Ainsi, le public Gadiri et les touristes nationaux et étrangers auront l'occasion de suivre huit jours durant des spectacles où fusionnent les chants, les musiques et les danses de différentes parties du monde.

Cette manifestation artistique connaîtra la participation d'artistes venus d'Italie (Enzo Avitabile et Bottari), des Etats-Unis (The Medicine Show-Jazz), d'Espagne (Kepa Junkera), d'Afghanistan (Mahwash), de Cuba (Raul Paz), de France (Le peuple de l'herbe), de Colombie (Toto La Momposina), d'Inde (Malkit Singh) et de Brésil (Marcia Short).

Le festival Timitar sera également marqué la participation du chanteur tunisien Lotfi Bouchnak, du groupe jordanien Rum Tareq Al Nasser, alors que le continent africain sera présent à cette manifestation à travers la star du Reggae Alpha Blondy (Côte d'Ivoire) et de troupes du folklore africain venus de la République du Congo Brazzaville (Tambours Brazza) et de Madagascar (N'Java).

Pour ce qui est de la participation nationale, l'édition 2005 du festival associera plusieurs grands noms et groupes de la chanson amazighe, et à leur tête l'ensemble Moha Ou Hammou Zayani Achibane, Mohamed Rouicha, Rkiya Demsiriya, Aïcha Tachinouite, le groupe Oudaden, Mohamed Dammou avec l'ensemble de la symphonie amazighe.

Prendront également part à ce festival, une panoplie de troupes musicales populaires et folkloriques comme les "Roudaniates", "Ahwash", "Gnawa", "l'ensemble Kelâat M'Gouna", "Guedra et l'ensemble Aïchata".

D'autres concerts, qui sont programmés à cette occasion, vont refléter cette fusion et interaction culturelle entre les civilisations, et ce à travers la participation de groupes mixtes notamment les groupes maroco-hollandais "Weshm" et italo-algéro-français "Iness Mezel". En parallèle des soirées musicales programmées, plusieurs manifestations culturelles et artistiques seront organisées dans d'autres villes de la région Souss-Massa-Drâa, dont un hommage à Taroudant à l'écrivain feu Ali Sedki Azaykou décédé en septembre 2004.

La ville de Tiznit connaîtra également l'organisation d'une conférence en hommage au maître Mohamed Al Mokhtar Soussi ayant pour thème "le soufisme dans le sud marocain à travers l'oeuvre d'Al Mokhtar Soussi" alors qu'une table ronde aura lieu à Agadir sur "les musiques amazighs et musiques du monde: influences et interactions".

Hommage à l'écrivain Ali Sedki Azaykou
Un hommage posthume a été rendu, jeudi soir à Taroudant, par l'Association Timitar, organisatrice du festival international Timitar d'Agadir, à l'écrivain et spécialiste de l'histoire amazighe, Ali Sedki Azaykou, décédé en septembre 2004 des suites d'une langue maladie.

Cette cérémonie, à laquelle ont pris part notamment le gouverneur de la province de Taroudant, Mohamed Triba et président du Conseil de la région Souss-Massa-Draâ, Abdelaziz Akhennouch, a été marquée par la présentation de témoignages des amis et collègues du défunt, dont le chercheur Abdelghani Abou Al Azm, l'écrivain chercheur dans le patrimoine amazigh, Mohamed Moustaoui, et l'universitaire français Claude Lefébure. A travers ces témoignages, les intervenants ont mis en exergue les vertus du défunt, grand spécialiste de l'histoire amazighe, et vanté son engagement en faveur de la culture et du patrimoine amazighe sur les plans de la recherche académique et de la création littéraire.

Cet hommage, qui s'inscrit dans le cadre des manifestations culturelles organisées en marge des concerts et soirées musicales prévues du 2 au 9 juillet à Agadir dans le cadre de la 2ème édition du Festival "Timitar : signes et culture", a été ponctué par la projection d'un documentaire audio-visuel relatant certains aspects de la vie du défunt dans son village natal à Argan Touinikht (région de Taroudant), ses études universitaires en France ainsi que ses relations et rapports humains avec les chercheurs de son époque et les gens en général.

Par la même occasion, il a été procédé à la lecture de poèmes de feu Azaykou extraits de son recueil poétique "Timitar" par le biais de sa fille Tilila et à la présentation d'une scène poétique théâtrale inspirée des recueils de cette grande figure de la culture amazighe, accompagnée de la musique du guitariste amazigh Amouri M'barek.

Né en 1942 à Taroudant, feu Azaykou avait fait ses études primaires et secondaires à Marrakech avant de poursuivre ses études supérieures à l'université Mohammed V de Rabat, puis à la Sorbonne (Paris).

Outre des recueils de poésie en langue amazighe "Timitar" (signes) publié en 1989 et "Izmoulen " (cicatrice) en 1995, M. Azaykou compte à son actif un ouvrage intitulé "Histoire du Maroc, ou les possibles interprétations" (paru en 2002 aux éditions du Centre Tarik Ibn Ziyad) et un autre sous le titre "Exemples de prénoms et de noms de lieux Marocains" publié par le centre des études historiques et environnementales (CEHE) de l'Institut Royal de la Culture Amazighe.

En juillet 2004, la région Souss-Massa-Draâ a baptisé son festival "Timitar", en hommage au titre de son recueil poétique qui porte le même nom.
| MAP
 
Timitar : Le cœur d'Agadir bat plus fort

Après une belle ouverture avec Ismaël Lö et Nass El Ghiwane, les raïss du Moyen et Grand Atlas ont fait monter le mercure sur la place Al Amal tandis que Driss Maloumi et Xavier Moretta ont fait "jazzer" le théâtre de Verdure.


Dimanche 23 juin 2005. Il était à peine 19H30, la place Al Amal était pourtant déjà comble. Pour les festivaliers, arrivés "sur le tard", il fallait jouer des coudes pour se chercher une place au milieu d'une foule qui gonflait au point de déborder sur le boulevard Mohammed V. Pour une fois, la patience des autorités, tous grades et disciplines confondus, était mise à rude épreuve. De mémoire d'habitué des festivals, rarement une manifestation aura autant ébloui comme celle que nous a servie "Timitar" ce mémorable dimanche soir sur un plateau... d'argent. Les belles chorégraphies de Moha ou Hammou Zayani, le raïss-vedette du Moyen-Atlas qu'on ne présente plus, en plus des airs enfiévrés du célébrissime raïss du Souss, de son nom et renom Outaleb Lemzoudi, ont mis du feu à une esplanade qui, à vue d'oeil, tanguait au gré des vagues humaines qui ne cessaient d'y déferler et d'en redemander. "Awad Atass", criait d'une seule voix une population amazighe à l'intention des raïss de Zayane et du Grand-Atlas qui, pour leur part, se sont volontiers fait bisser à plus d'une reprise. Impressionnés par cette belle flambée de joie, des touristes, issus d'autres régions du Royaume et de l'étranger, ont mis une sourdine, le temps d'une soirée, à leurs équipées du côté de la plage "Jour et Nuit", pour venir grossir le bataillon et partager avec la population amazighe sa joie mais aussi les richesses que recèle un patrimoine national d'une valeur inestimable. Ce n'était pas pour faciliter la tâche aux services de l'ordre, "on ne s'attendait pas à un si grand déferlement sur la place", reconnaît un officier de police, d'un ton calme. Du côté des organisateurs, c'était prévisible. D'ailleurs, ce n'était pas un hasard s'ils avaient installé un écran géant donnant sur le boulevard Mohammed V. Le public n'en a pas moins démérité, en dépit de son grand nombre, il a fait preuve d'une remarquable discipline, au gré des services de l'ordre et des organisateurs qui n'ont pas caché leur joie que tout se soit déroulé dans le respect absolu de l'ordre.
Changement de cap. 22 heures, théâtre de Verdure. Une grande surprise attendait les amateurs de jazz dans ce prestigieux espace: une création "jazzique" coproduite par le Festival "Timitar" et le Festival El Mercat de Musica viva de Vic (Espagne). Un concept? "An'Yalkam/Connexio Argan-jazz. Conduite, côté espagnol, par le compositeur Xavier Moretta et côté marocain par le luthiste Driss Maloumi, cette aventure musicale a fasciné un happy-few constitué principalement de fins connaisseurs de la musique jazz. Ces derniers ont apprécié une musique instrumentale où le chevrottement oriental du ney (Rachid Zerouali) a tutoyé les sonorités enfiévrées du saxo, où les douces mélodies du oud (Driss Maloumi)) se sont harmonieusement mariées avec les airs fins du piano, où les battements du percussionniste M. Bakir ont côtoyé ceux du batteur Xavier Moretta sans aucune fausse note. Lors de ce mariage, les instrumentistes ont entraîné les spactateurs dans un magnifique va-et-vient entre Orient et Occident, à travers quelques partitions savamment orchestrées. Le bal a été ouvert par "Driss blues" qui, comme son nom l'indique, porte la signature de Driss Maloumi, et s'est poursuivi sur les rythmes du "samaa", une partition dédicacée par Maloumi à "Wissal", une autre intitulée "Ne m'embrasse plus", "le chiffre 5"... Au total, cinq partitions qui sont le fruit d'une création maroco-espagnole qui a suscité l'intérêt et l'admiration d'un public qui, en guise de reconnaissance, a gratifié les instrumentistes d'une longue standing-ovation. Ce public a quitté le théâtre de Verdure, tard dans la soirée, les jambes certes un peu lourdes mais le cœur léger.


• DNES M'Hamed Hamrouch
 
écoutez les exctracts audio du festival Timitar:

http://www.tawalt.com/Documentry_library_display.cfm
 
Ce que je n'ai aps compris c'est qu'ils persistent à mélanger le folklore avec la musique plus moderne.

Lestroupes folkloriques de la plupartdesrégions du Maroc ne sortent en gros que pour le festival de Marrakech, alors que certaiens troupes amazighes sont présentées toujours comme l'actualité musicale amazighe.

Je me demande si ils amèneraient une troupe folklorique de Doukala ou de Jbala dans un concert de Jedouane, andalous ou de Nas El Ghiwan !
 
Inimaginable il y a quelques années, le drapeau amazigh dans la presse marocaine...

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Mélanges
L'amazigh au cœur de la fusion
La 2ème édition du Festival Timitar à Agadir a su rassembler les mélomanes autour d'une programmation éclectique tournée vers les musiques aussi bien locales qu'internationales. Retour sur un succès de foule.
Un événement consacré à la culture berbère, il en existe aussi bien à Imilchil qu'à Merzouga, mais la particularité de Timitar (« signes » en amazigh) est de rassembler aussi bien des grands artistes internationaux que des musiciens marocains qui n'ont rien à leur envier. Ajoutez à cela un festival « off » composé de colloques pointus comme « Musiques amazighes et musiques du monde : interactions et influences » ou d'un hommage au poète berbère Ali Sedki Azaikou. Et le tout pour pas un dirham. Que demander de plus pour attirer les foules en quête de bonnes vibrations ?
En maître de cérémonie, le Nigéro-sénégalais a ouvert le bal devant une multitude d'officiels sur une place Al Amal pleine à craquer. Peu habitué à ce type de sonorités, le public est entré peu à peu dans le jeu du chanteur grâce à son énergie et à ses rythmes. Pour l'occasion, l'organisation a distribué des drapeaux à l'effigie du Maroc, concurrencé par le drapeau amazigh haut en couleurs. Ironie : le lendemain, seul flottait le drapeau frappé du signe de l'homme libre. Pour leur vingt ans d'existence, le groupe Soussi Oudaden est venu enflammer le public gadiri, qui le lui a bien rendu. La petite déception de la soirée est venue des légendaires Nass El Ghiwane : d'une voix un peu faiblarde, Rachid Batma (le frère du fameux Larbi) a tenté avec ses acolytes de recréer le son d'antan, en vain. Les spectateurs n'ont pas boudé leur plaisir pour autant, faisant honneur à la légende.


Elargir l'horizon

Le jour suivant, place à la deuxième scène : Le théâtre de Verdure ouvre ses portes pour accueillir, dans un cadre intime, des troupes ou interprètes plus « solennels ». Exemple le soir même avec une création sonore coproduite par le festival d'Agadir et celui Del Mercat de Musica Viva de Vic en Catalogne. La volonté du directeur artistique, Brahim El Mazned, était d'ouvrir le public à des créations artistiques différentes. Pari gagné : ce soir-là, les gradins en pierre sont largement remplis. En revanche, le jazz du groupe américain ne semble pas passionner les foules, le théâtre se videra d'une grande partie de ses spectateurs. Etonnant lorsque l'on pense au succès récent de Tanjazz et du festival des Oudayas de Rabat. Peut-être s'agit-il d'un simple manque de communication ? Côté spectateurs, il est intéressant de noter une grande absence des touristes étrangers qui ne se bousculent pas au portillon, tout juste en voit-on certains jeter un coup d'œil timide sur la scène de la place El Amal.
Passé le week-end, on pourrait s'attendre à une moindre affluence, que nenni. Dès les balances de l'après-midi, les jeunes affluent. L'ambiance est bon enfant, un groupe gnaoui d'Agadir répète. La berbérité : point de revendication à l'horizon, l'essentiel reste la musique. Et la fusion. D'ailleurs, ce soir-là, d'un commun accord, ils vont jouer avec un musicien catalan et son groupe, Kepa Junkera. La musique gnaouie s'y prête parfaitement, ça tombe bien. Une nouvelle fois, le public sera au rendez-vous et applaudira avec ferveur ce mix inattendu. Pourtant, la véritable star de la soirée, c'est Mohamed Rouicha. Très attendu, le virtuose de l'outar a brillé, nullement impressionné par les 40.000 spectateurs de la place. Le musicien de Khénifra, qui chante aussi bien en arabe qu'en amazigh, insiste « je suis heureux que ce festival existe, il permet de faire découvrir des artistes et de montrer la diversité de la culture berbère ». Propos tenus par une grande majorité des artistes.
Changement de décor au théâtre de verdure : les femmes sont à l'honneur ce soir. Des Roudaniates de Taroudant avec leur chant mélodieux dont les textes distillent des thèmes comme l'amour, la fraternité, la patrie et les femmes, en passant par la chanteuse afghane Mahwash. La soirée respire cette sérénité empreinte de spiritualité. Guedra, troupe sahraouie, clôtura la soirée en beauté. Preuve de la qualité des musiciennes : le lieu ne désemplira pas de la soirée.
Enfin, ce quatrième jour du festival voit l'arrivée du fameux musicien Raul Paz. Sa prestation n'attira pas le public, la place, habituellement bondée, ne le sera qu'à moitié. Il est vrai que ce soir, une nouvelle scène fait son apparition à partir de 22h30 : Bijouane. Auparavant, les spectateurs se retrouvent une nouvelle fois en nombre au théâtre pour applaudir la troupe Weshm. Formée par un chanteur marocain et des artistes hollandais, elle insuffle à la soirée une bouffée d'air frais. Le public, attentif jusqu'au bout, applaudira chaudement cette troupe ainsi que le maestro tunisien du luth, Lotfi Bouchnak. La spiritualité, propre à Fès, n'est plus si loin.
Entre-temps, certains spectateurs ont préféré écouter du hip-hop et de la fusion, styles très à la mode comme on a pu le voir au dernier Boulevard des jeunes musiciens. Entre Amarg Fusion, des « hiphopeurs » marocains et français et le Peuple de l'herbe, le public a eu sa dose de beats et a apprécié, à en juger par la foule toujours présente à 1h du matin...
La région avait auparavant initié à deux reprises une manifestation, mais la mayonnaise n'avait pas pris : en se concentrant sur les musiques berbères et nomades, les organisateurs de cette manifestation se sont trompés de cible. En revanche, Timitar a relativement tenu ses promesses de promotion de la culture amazighe, englobée de rythmes du monde. A grands coups de moyens : le budget, estimé à 10 millions de dirhams, provient en grande partie de la région Souss Massa Drâa (estimé à 5 millions de Dhs), et le reste des sponsors. L'association qui gère le festival prévoit de créer des pièces de théâtre en amazigh, de proposer des colloques à travers le pays. Gageons que ce « signe » sera porteur d'avancée pour la culture amazighe. Festival à suivre donc, qui gagnerait tout de même à se concentrer sur une durée moins longue.



Magali Letty
Stagiaire
Journal l'Hebdo
 
Code:
Pour l'occasion, l'organisation a distribué des drapeaux à l'effigie du Maroc, concurrencé par le drapeau amazigh haut en couleurs. Ironie : le lendemain, seul flottait le drapeau frappé du signe de l'homme libre

:-D :-D

:-fla :-fla :-fla encore une couche :-D
 
Festival. L’art de Timitar

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La valeur n’attend pas le nombre des années… ni des jours. Timitar, le festival gadiri des signes et de la culture est, à l’heure où nous mettons sous presse, encore suspendu en plein vol de sa seconde édition : une semaine, ni plus ni moins, d’ouverture du monde sur la musique amazighe et du peuple amazigh sur les musiciens du monde. Loin de son étiquette Clud Med, la capitale du Souss s’est à nouveau muée, depuis samedi 2 juillet, en carrefour spatio-temporel de ces rencontres multiples. Pari (bien) relevé, donc, pour l’équipe Timitar, un an après la surprise de l’édition "pilote". Relevé, également, l’éclectique cocktail de têtes d’affiches - de Raïss Mohand à Ismaël Lô, en passant par le Peuple de l’Herbe, Medicine
show-Jazz, Weshm et Marcia Short - repérés avec flair ces derniers mois par le directeur artistique Brahim Mazned. Le tout, dans un métissage équilibré de professionnalisme presque trop parfait et de spontanéité populaire bouillonnante et pacifique. Face à une organisation sans faux pli et friande d’un carré VIP extra large coupant net le public de la scène (principale) Al Amal, c’est en effet bien cette foule chaleureuse, fidèle et démocratique qui confère à ce festival son caractère et sa résonance. Un auditoire de tous sexes et de tous âges, de familles et d’amis, grouillant le long des boulevards reliant les trois scènes nocturnes, visiblement assoiffé d’ambiance, mais aussi d’une certaine réappropriation d’un espace, leur fief, tant voué à faire la cour aux touristes en short et casquette...
 
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