Des rêves en cinémascope, à la réalité... l'autre Ouarzazate

agoram

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Des rêves en cinémascope, à la réalité... l'autre Ouarzazate
Le Roi réserve une visite de deux semaines aux provinces de Ouarzazate et de Zagora, une région en souffrance.



Lundi 24 janvier à Ouarzazate. Le glacier l'Euro, face à la route qui mène vers Skoura, est comble. La troupe de Ahouach locale assure le spectacle. Les pales des hélicoptères balaient le ciel et les forces de l'ordre ont débarqué en nombre dans les rues. Pas de doute, le Roi est en ville. « Depuis le petit matin, on est allé chercher les citoyens dans les patelins, comme à Kelaâ, pour faire de la figuration lors du passage du cortège royal », souffle ce camionneur habitué à sillonner la région.
Lors de la dernière visite royale, le 15 janvier dernier, Mohammed VI a présidé personnellement une séance de travail consacrée à l'examen des projets de développement dans les provinces de Ouarzazate et Zagora. Il a ensuite procédé à l'inauguration des studios cinématographiques « CLA » conçus par Dino De Laurentiis-Cinecitta et Saïd Alj. Un projet qui, selon ses promoteurs, a la capacité d'accueillir entre trois et cinq grands films internationaux par an et de créer 200.000 journées de travail par an. Moins de dix jours plus tard, le Roi revient pour une tournée de deux semaines qu'il devrait ponctuer d'un discours début février. Une initiative bienvenue dans la région.


Des maisons sans adresses
Car Ouarzazate, qu'on décrit comme le grand pôle touristique de l'avenir, comme le « Hollywood » du Royaume, est en réalité bien éloigné des fastes de la mythique ville américaine. La jeunesse locale souffre du manque d'opportunités de travail. Mis à part le secteur, encore restreint, de l'hôtellerie et de la restauration, les jeunes de la ville vivent dans l'attente de la prochaine superproduction cinématographique. C'est alors la ruée vers les petits jobs de la figuration. « Les acteurs, artisans, restaurateurs sont recrutés, avant que le travail ne commence à Ouarzazate, à Casablanca, à Rabat et à Marrakech. Ce qu'il reste de boulot, à savoir la figuration, est à la merci des « smasrias » qui en font leur fonds de commerce », explique un chauffeur de taxi. Car, si le figurant doit, en principe, recevoir un salaire quotidien avoisinant les 150 à 200 Dh, il se retrouve avec la moitié de ce revenu après paiement de l'intermédiaire. « On ne peut pas vivre de ces petits boulots. Même si le tournage d'un film à gros budget dure plusieurs mois, les jours de travail d'un figurant ne sont pas garantis et n'excèdent pas une semaine », note Hamouda, gérant d'un café au centre-ville.
Pas très loin de là, de nouveaux quartiers sortent de terre. Ils ont été créés dans le cadre de l'expansion de la ville et font partie du programme de réhabilitation urbaine de Ouarzazate, initié par le Roi. Ils ont pour nom « Al Wahda », « Hay Mohammadi » ou « Al Qods ». Les habitants de ces quartiers neufs ne cachent pas leur irritation. « Nous avons payé le prix fort pour construire cette maison, alors que nous n'avons même pas une véritable adresse. Les artères et les rues de ce quartier n'ont pas de nom. Nous ne sommes même pas sûrs de recevoir notre courrier », lance Saïd, un habitant d'Al Wahda. A l'extérieur de la ville, à Skoura, Boumalene et autres Agdz, la situation est encore plus dramatique. La pauvreté est la caractéristique principale de ces régions qui n'ont d'autre source de revenus qu'une agriculture constamment touchée par la sécheresse, et les revenus des RME.
Durant les deux premiers jours de sa visite dans la région, le Roi a inauguré la place Al Mouahidine conçue pour devenir une sorte de Jemaâ Fna locale avec exposition des produits de l'artisanat et animations touristiques. Il a également donné le coup d'envoi de la création d'une zone touristique dans la commune rurale de Tarmikt, séparée de Ouarzazate par Oued Draâ, avec à la clé, construction d'hôtels et de restaurants. Dans les prochains jours, il fera de même dans les autres villes de la préfecture de Ouarzazate et de Zagora. Pour autant, Saïd reste circonspect : « On espère que ces projets verront effectivement le jour et qu'ils bénéficieront surtout à la population locale. Parce que l'argent du cinéma, le citoyen ouarzazi n'en a jamais profité ».



Hicham Houdaïfa

lejournal-hebdo.com
 
Truc qui n'a rien à voir :

il vont nous foutre des AL QODS dans toutes les villes du Maroc ou quoi ?!!

et des AL-machin et des AL-trucs, on se croirait en Syrie :-x
 
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