Darija : sera t-elle l'arme du Makhzen contre Tamazight ?

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Comment réhabiliter la darija ?


Voilà une table ronde qui se distingue par son originalité. Au menu, la darija comme langue de création. Et ce n’est pas tout. Les interventions et les débats se sont déroulés en darija. Réda Zine, thésard en communication, s’était chargée de la traduction en français des propos des intervenants. Dans une salle archicomble et un public majoritairement jeune, la rencontre s’est tenue le 31 mai à l’Institut français de Casablanca (IFC). Un exemple d’ouverture, à méditer, de la part de l’IFC. Cette table ronde fait partie des activités parallèles organisées par L’Boulvard. Le festival entame sa 8e édition, du 1er au 4 juin, à la ville blanche.
Autour de la table, que du beau monde. C’est le réalisateur du fameux documentaire «le blues des shikhates», Ali Essafi, qui en était le modérateur. En guise d’introduction, Essafi souligne l’importance de la darija en tant qu’élément identitaire incontournable. Son approche vise d’ailleurs à ressusciter la puissance littéraire de cette langue. «Car contrairement aux préjugés, il s’agit bien d’une véritable langue. Elle se nomme Al Maghribia», selon Dominique Caubet. La conférencière, qui parle couramment darija, est professeur de maghrébin à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO).

«Mettez un Marocain, un Algérien et un Tunisien ensemble. Au bout de 10 minutes, vous constaterez la différence». Plus encore, la darija est noyautée par des idées préconçues. Elle est perçue comme une langue «d’analphabètes», pis, de «sous-développés», est-il indiqué. «C’est faux. La preuve la e-darija utilisée dans les SMS et le chat. Elle révèle ainsi sa faculté à s’adapter à l’évolution technologique. Et donc à favoriser l’accès à l’information», rétorque Dominique Caubet. Celle-ci enfonce le clou en affirmant que «la darija, comme les autres langues, a deux niveaux: familier et soutenu». En effet, l’exemple du Malhoun et des «Kouafis» (proverbes) sont particulièrement éloquents. Des groupes comme Nass El Ghiwane, Jil Jilala reflètent aussi la créativité culturelle de la darija.

Finalement, Dominique Caubet insiste sur le fait qu’une langue reste une langue même si elle ne s’écrit pas. «Est-ce qu’il ne serait pas judicieux d’utiliser Al Maghribia comme un outil d’introduction à l’apprentissage pour les enfants», a conclu la conférencière.
Pour sa part, l’écrivain Youssouf Amine Elalamy insiste sur ce rapport intime qui le lie à sa langue maternelle, la darija. «A six ans, j’ai intégré la mission. Je ne parlais pas français. Il fallait donc comprendre mon institutrice sans sous-titrage», lance-t-il avec un ton humoristique.

A noter qu’il vient de publier, à la maison d’édition Khbar Bladna, un livre en darija. Il s’intitule «Tkarkib Nab» (bavardage, voire affabulation). L’auteur en a lu quelques passages qui n’ont pas manqué d’enthousiasmer le public.
Mais ce n’est pas sa seule expérience. Il a aussi réécrit en darija, sous forme de chanson, son roman «Paris, mon bled». Une aventure que l’écrivain a partagé avec le musicien made in Morocco, Barry. «Ce qui m’attire dans la darija c’est cette créativité vivante et actuelle retranscrite notamment par le rap marocain», a souligné Elalamy. Il fait remarquer aussi que «la darija est le point commun entre les Marocains qui écrivent en français, en arabe ou en anglais». De ce point de vue, «Al Maghribia» joue le rôle d’un relais socioculturel. Elle assure notamment une connexion entre les intellectuels marocains. «Je suis convaincu que la darija doit être promue comme langue de création», a affirmé l’auteur. Une conviction qui lui a attiré les foudres de ses interlocuteurs durant une précédente rencontre. «Des bien-pensants considèrent que la darija ouvrirait la voie à l’obscurantisme!» a-t-il précisé.

· Réapproprions-nous la darija

Pourquoi une telle obstination à rabaisser notre langue maternelle? «C’est parce qu’elle pose une question dérangeante: qui sommes-nous?» a déclaré le vocaliste et parolier de Hoba Hoba Spirit, Réda Allali. Et il y a urgence d’y répondre, a-t-il ajouté. Pour lui, la télévision notamment confirme cette rupture avec la darija. «On nous martèle à longueur de journée par des infos que la plupart ne comprennent pas», précise le musicien. Est-ce que c’est une manière d’aliéner culturellement une nation? A ce titre, Réda Allali raconte une anecdote particulièrement acide: «au stade, à chaque fois que je demande à un supporter de m’expliquer certains passages de l’hymne national, il n’y arrive pas. C’est terrible». Il ne manque pas aussi de souligner que les publicitaires se réapproprient la darija. Les spots apparus dernièrement confirment cette tendance. «Va-t-on abandonner notre langue aux commerçants?» lance-t-il.

Sur la même longueur d’onde que Allali, l’auteur-compositeur Barry appelle aussi à ressusciter la darija. «Pour commencer, il faut changer le contenu des manuels scolaires», propose le musicien. Comment y parvenir? Il faut puiser notamment dans le «zajal» (poésie en darija). Barry fait référence au poète Abderrahmen Belmejdoub. Une figure charismatique de la culture marocaine. «Ses poésies représentent cette darija savante. Elle est difficile à déchiffrer pour nous autres créateurs», a précisé le chanteur. Le défi consiste donc à la réinventer pour la rendre plus accessible. «Mais ce challenge s’impose surtout pour le rap marocain», confirme Adil, l’un des membres du groupe Meknessi H-Kayne. Une entreprise d’autant plus rude que la radio et la télévision boudent carrément ce genre de production artistique.

La darija et le cinéma

Durant les années 80, les scénarios de films marocains traduisaient la problématique de la darija. Le mélange entre arabe classique et darija donnait naissance à une langue décalée et hybride. «Heureusement, les nouveaux cinéastes tentent de dépasser ce handicap linguistique», souligne le réalisateur Ali Essafi. «Il faut habituer le public à écouter la darija. Comment expliquez-vous par exemple que les Marocains parviennent à comprendre l’égyptien?»

Faiçal FAQUIHI
Source : L'Economiste
 
ça me fait rire. Ce que faisaiet les Amazighs depuis les années 60, les Aroubis viennent de le commencer. Mais il me semble qu'avec le soutien médiatique dont ils disposent, ils vont certainement brûler les étapes. Un pied de nez donc à ceux qui disent que les Aroubis sont logés à la même enseigne que les Amazighs.
 
La guerre civile linguistique sera prochainement declaree.
Trois blocs:
les expulses et refugies andalous des Cites antiques soutenant l arabe
Les Amazighes dans leurs montagnes soutenant l amazighe
Les ACCULTURES AMAZIGHES produits de l exode rurale soutenant la DARIJA pour masquer les echecs scolaires............
La mauvais emonnaie chasse la bonne vaut egalement en linguistique le PIDGIN (DARIJA) qui n est ni amazighe ni arabe va chasser les deux............
 
-On a tous vu et on voit encore comment l'a3rabisation est une catastrophe pour le maroc et la personne marocaine. Je pense que il en sera de meme pour la darijisation ou l'amazighization TOTALE du pays et des marocains. La solution sininc'est la federation du pays, et que chaque fede s'occuppe de sa politique linguistique. Mais on est loin tres loin de l'officiualisation de la darija ou de talazight comme langues administratives , d'enseignement etc...il faut donner le temps au temps...nous avons vu comment l'arabisation a a3rabetiser les marocains, enfin une categorie de marocains..les laisses pour compte....ls abondonnes...

-Comme l'a mentionne Adrar, il y a au maroc trois courant linguistiques majeurs: amazigh darija et arabe classique...mais attention: il ne faut surtout pas oublier le courrant francophone: beaucoup de marocains aises preferent envoyer leurs enfants dans les ecoles francaises au maroc, voir meme recruter des enseignant prives de francais...J'ai beaucoup d'amis aises financierement arabe et amazighs, quand je les visite, ils ne parlent que du francais en famille, et ils demandent a leurs enfant de ne parler que du francais a la maison....sorte de frime un peu....j'ai vu des gamins de 5, 6 ans parlant un francais impec, meilleur que le mien...sans accent...ca m'a etonne..et ceux la ne parlent presque pas un mot de darija ou de tamazigte ou de l'arabe classique....c'est pour vous dire que la realite sur le terrain marocain est parfois contraire q ce qu'on pense ou espere.

-A mon avis, il faut etre realiste. C'est bien d'avoir un choix, mais il faut toujours garder un oeil sur ce qui se passe dans le monde: le developpement technologique et l;economie mondiale. La darija ou tamazighte ne peuvent pas actuellement suivre le rhythme actuel du developpement international: il faut utiliser d'autres alternatives tout en developpant bien sur sa propre langue. Certains ont avance une periode de 15-10 ans avant de voir la langue tamazighte en plein epanouissement, capable de s'aligner avec les grandes langues internationales. (anglais, francais, espagnol, ruse, chinois, etc...).
 
Haha!! Et pourtant Amsernat ce sont les francophones marocains qui veulent nous imposer l'apprentissage de la darija, tellement, ils sont nuls en Arabe classique. Est ce que les Egyptiens aprennent l'Egyptien? Idem pour les Syriens et les Libanais?!!
Qu'ils aillent au diable avec leur darija racaille et etriquée !!
 
Darija ne sera pas une arme du Makhzen contre Tamazight...la seule chose dont elle bénéficiera, c'est d'une présence accru dans les médias et l'espace public en général. Mais il ne faut pas rêver, Darija ne remplacera jamais l'arabe classique.

Pourquoi alors certains journaux francophiles soutiennent-ils darija, comme ils ont soutenu tamazight (tel-quel, l'economiste,...).

Premièrement, la quasi totalité de ces personnes ne parlent pas du tout l'arabe classique...ils sont souvent issus des lycées français,c'est pour cela qu'ils sont de ardents défenseurs du français et de la laïcité. Darija (ou tamazight) leur est moins étranger que l'arabe classique...c'est une des raisons pour laquelle ils les soutiennent par leur plume.

Deuxièmement, ces messieurs veulent voir introduire darija dans l'enseignement pour y ajouter une confusion...darija, tamazight, tarifit, tachelhit...leur but est de soutenir des langues qu'ils estiment "à faible potentiel" pour soutenir davantage la langue de Molière. C'est pour cela que ces groupes francophiles ont d'un côté soutenu tamazight, mais étaient contre le choix de l'alphabet latin pour nôtre langue (càd on apporte une aide juste suffisante à cette langue pour affaiblir l'arabe classique, mais pas trop pour qu'elle-même devienne une menace à l'avenir pour le français).

D'ailleurs, remarquez que ces groupes francophiles parlaient il y a peu de temps de tamazight comme langue maternelle des marocains, par opposition à l'arabe classique...et maintenant, ils parlent du darija comme langue maternelle des marocains, par opposition à l'arabe classique. Leur but est clair!

Ceci dit, leur projet ne passera pas, car il ne jouit pas du soutien de la population arabophone, ni des élites politiques. Remarquez que sur les sites web des partis comme l'istiqlal, l'usfp, le pps,...personne ne parle de cette soudaine fièvre darijiste. De même, le matin du maghreb et du sahara,map,...n'en parle pas, ce qui montre que le Roi est loin de se préoccuper actuellement de cette soudaine nouvelle langue (et non plus dialecte issu de l'arabe classique). Pour ce qui est du PJD, MNP,...n'en parlons même pas.

Si un projet n'a ni le soutient de la population, ni des partis politiques, ni du Roi. Autant dire qu'ils ne passera jamais.

Laissons ces francophiles rêver...c'est la seule chose qu'ils peuvent faire actuellement.
 
Ces rigolos journalistes francophone sont minoritaires mais c'est vrai que leur lectorat est assez large. Il y'a une competition acharnee au couteau et au sabre entre le journalisme francophone et arabophone au maroc....les francophone etant loyaux a la France, et les islamistes acquis au wahhabisme et soaudisme...Pris en otages entre ces deux courants, et completement deboussoles, sont les amazighs qui ne savent plus a quel dieu se vouer: un coup ils prennent le bus des francophones, un autre ils embarquent avec les arabes....Fichtre alors!!! Quelle piteuse situation!
 
lisez ceci ca vient d'un autre site par quelqu'un que je connais pas:
C'est la première fois que je me rends sur ce site, mais que de faux problèmes! Le Maroc est berbère, le Maroc est arabe, il est plus arabe que bèrbère, plus bèrbere qu'arabe... Mais parlons plutöt de la mentalité marocaine!! et là, vous devriez tous vous rejoindre. Ce qui constitue une nation, c'est une psychologie commune qui évolue au fil du temps, des siècles, qui évolue ou qui stagne d'ailleurs, voire involue. Plus que de savoir si le Maroc est avant tout bèrbère, il faut se demander pourquoi les bèrbères insistent tant pour faire valoir une identité propre? il est un fait que beaucoup de bèrbères et surtout intellectualisants cherchent tout simplement à se dédouaner de leur arabité, à se dégager de la mentalité commune marocaine, "filouterie", "mensonge", "corruption" et j'en passe et des meilleures. C'est un vieux principe hûmain que de rendre l'autre responsable d'une situation négative donnée, plutôt que de voir le problème en soi, on le projette sur une tierce personne ou groupe de personnes. Le diable des américains dans les années 50,60,70, c'était le communisme, aujourd'hui ce sont les islamistes. La situation interne aux Etats-Unis fait assez peur donc il vaut mieux voir son problème projetté vers l'extérieur. En réalité, chaque partie, entité ou autre au Maroc, cherche a rendre responsable l'autre des echecs ....
Il est grand temps que vous vous reveillez , grand temps que vous regardiez la réalité en face sinon c'en est fait de nous, la remise en question est nécessaire! et c'est de la mentalité dont il s'agit et je peux vous garantir qu'un bèrbère marocain est un marocain arabomusulman dans son fonctionnement psychologique général. Cela ne remet pas en question la richesse du Maroc, arabe, musulmane, bèrbère, et cette richesse est formidable. Dépoussièrez vos mentalités avant tout. Peut être existe-il cet historien marocain qui vous mettra tous devant l'évidence de votre état comme l'a si bien fait Americo Castro , historien espagnol, au sujet des espagnols et de leur Histoire. Tant que l'on ne verra pas la réalité en face, on n'avancera pas. Le sujet d'un Maroc plus bèrbère qu'arabe est périhérique à l'aspect véritable de l'évolution nécessaire des mentalités...
pour ceux qui croient qu'il ya des arabes au maroc ,allez lire une etude genetique qui montre que tous les Marocains sont berberes .75%des marocains sont berberes,selon le dernier rescencement et les 25%restants sont selon cette etude aussi berberes que les premiers.Le Maroc sera toujours fort et uni inchaa llah.
 
Rien ne désunira les marocains.N'oubliez pas que les pays avancent grace à leurs compétences et non pas leurs origines berberes ou autres.Nous réflichissons toujours en "marche-arrière",allez voir comment pensent les peuples et comment réagissent ils allez voir les americains de californie voter pour Arnold Chwarzeneger sans lui demander si son père était marié avec une americaine ou une russe ou une arabe ou une esquimau.Pour eux, est Américain celui qui se considere comme tel et qui aime l'Amérique et fait tout pour sa prospérité et pour qu'elle garde sa place dans le monde.Meme chose pour les Albrite ,les Sarcosy ....Noubliez pas La compétence avant toute chose.Ca ne sert à rien d'aller fouiner dans dans nos gènes
pour savoir si nous méritons de vivre dans le pays de nos ancetres ou non .C'est vrai le ridicule ne tue plus.Le Maroc avance à grand pas sous la direction de notre roi ,que dieu le garde, et que dieu nous préserve de "l'oeil" de certains voisins n'est ce pas Wagag?
 
lisez ceci et jugez la mentalité de certains pour déduire ensuite l'ampleur du retard que nous accusons et c'est ce que nous méritons sans doute.
Member Tinnmel Date d'inscription: January 2006
Messages: 70



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oui mais Akhennouch s'est embourgeoisie et est devenu comme les fassi andalous, bientôt ils sera reconnu comme tekl par ses paires et vu son entourage à mon avis c'est pour bientôt. Akhennouch est entré dans le moule il fait partie du lobby des exploitants colons et ses origines elles ne viennent que de son nom. Sa mère est rabatie et sa femme est fassie.

Le ridicule ne tue plus,mais peut cause le diabete.
 
Et l'offensive médiatique continue !


Les mots qui sonnent juste


La table ronde sur la darija comme langue de création culturelle ouvre le débat sur l'urgence de prendre au sérieux la seule langue qui unit les
Marocains et leur permet de se comprendre.

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Mercredi 31 mai au soir, à l'Institut français, le public était au rendez-vous, jeune, nombreux et réactif. D'emblée, les intervenants proposent que le débat se fasse en darija. Réda Zine est préposé à la traduction vers le français. Ali Essafi, modérateur, donne la parole en premier à Dominique Caubet, professeur d'arabe maghrébin à l'INALCO, en raison de l'ancienneté de son travail sur ce sujet. « Pas par galanterie…Kifech nqulu la galanterie b-ed-darija ? » « SAWB ! ! ! ! » crie la salle en rigolant.
D'emblée, Dominique Caubet balaie méthodiquement les idées reçues qui sont habituellement avancées comme arguments pour dévaloriser la darija. Arriération ? Non ! C'est de longue date une langue de création, qui se développe dans la modernité et s'approprie les nouvelles technologies (SMS, chats…) et c'est un outil possible de démocratisation. Langue incomplète ? Faux ! En témoigne la richesse de la langue. « Lugha zenqaouiya » ? Comme toutes les langues, elle a deux niveaux : un quotidien, et un littéraire, il n'y a qu'à voir le zajal, le melhoun, les proverbes… Parlers différents d'une région à une autre ? Normal, toute langue a ses variantes, mais la darija se distingue tout de suite de l'arabe algérien ou tunisien. Ca ne s'écrit pas ? Faux, on l'a toujours écrite quand on en avait besoin, en caractères arabes, hébreux puis latins, et dans le monde, sur 6000 langues, seules 300 environ s'écrivent. On la sait déjà, pas la peine de l'enseigner. Et le patrimoine alors ? Et l'intérêt pédagogique d'utiliser ce que les enfants savent déjà à l'école, pour l'apprentissage de l'arabe classique ? « On gagnerait 2 ou 3 ans ». Quant à Youssouf Amine Elalamy, auteur du savoureux « Tqarqib En-Nab », il considère « Messaoud » de Awdellil comme le meilleur texte poétique contemporain et évoque l'hostilité qu'a suscité son avis. Pour Ali Essafi, « le théâtre s'est popularisé avec le passage à la darija, la musique et le cinéma aussi. Pourquoi cette hypocrisie sur l'écriture ? » Le plus tonitruant était Réda Allali : « C'est une question d'identité, il est urgent qu'on se comprenne. Il faut être pragmatique : il y a un problème d'analphabétisme et de langue, pas d'analphabétisme seul. On est le seul pays au monde où on ne comprend pas notre hymne national. Ca créé un problème de ciment national. Est-ce qu'on va laisser aux commerçants le monopole de la compréhension ? ». Et d'insister sur le terme de maghribiya, plus fort que darija.
Barry, lui, envisage de mettre les manuels scolaires en darija. Quant à Adil Benchkroune de H-Kayne, il évoque le caractère poétique de la darija de création, avant d'illustrer en chantant un texte qui enflamme le public. Dans le cadre du Boulevard, la verve et l'éloquence sont de mise pour célébrer le parler vrai.

K. S.

Le Journal Hebdo
 
Est-ce qu'il y a un seul journal francophone qui n'a pas participé à cette campagne médiatique ?

Je ne sais pas pour les arabophones, si qqn a des infos.


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Parlers différents d'une région à une autre ? Normal, toute langue a ses variantes, mais la darija se distingue tout de suite de l'arabe algérien ou tunisien. Ca ne s'écrit pas ? Faux, on l'a toujours écrite quand on en avait besoin, en caractères arabes, hébreux puis latins, et dans le monde, sur 6000 langues, seules 300 environ s'écrivent. On la sait déjà, pas la peine de l'enseigner. Et le patrimoine alors ? Et l'intérêt pédagogique d'utiliser ce que les enfants savent déjà à l'école, pour l'apprentissage de l'arabe classique ? « On gagnerait 2 ou 3 ans ».

« C'est une question d'identité, il est urgent qu'on se comprenne. Il faut être pragmatique : il y a un problème d'analphabétisme et de langue, pas d'analphabétisme seul. On est le seul pays au monde où on ne comprend pas notre hymne national. Ca créé un problème de ciment national.



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Tous les arguments que l'on sort depuis des années et des années pour Tamazight et pour lesquels on se faisait traiter de haineux de la langue arabe et de diviseurs du pays sont maintenant repris à l'unisson pour la drija !

Cela m'inquiète, car malgré leur discours enrobé de démocratie, la constante de cette campagne médiatique est le silence complet sur le Tamazight, comme si elle n'existait pas dans les mêmes rôles qu'ils revendiquent pour la darija.

Une chose qu'il ne faut pas oublier : le véritable facteur de l' "arabisation" est la darija...
 
je dirais que c'est l'ultime arme meme ! ... dans le long terme ... dans le cours terme
je pense que les objectifs des militants pro-tamazight et pro-darija se rencontrent
ceci dit si les derniers travaillent une fois, ils faut que les premiers travaillent 10 fois, si on veut vraiment sauver l'amazigho-phonie du maroc.
aytma imazighens le temps des disputes et nighak tnitiy est revolu ? il faut se serrer les
coudes !

ina Napolion atir7m rbi
Amazighophone .... 100 generations de vos ancetres vous contemplent ... iwa ti9n !
 
Société multiculturelles

J'aurais bien aimé, qu'en Lorraine où je vis, connaître la langue de ce pays. Presque toutes les langues de France ont été détruites par la parlé de Paris qui lui était la darija du latin. Donc, je suis en train de vous écrire en darija...

La darija au Maroc va phagocyter l'arabe litteral et non tamazight.

Par contre, je suis d'accord avec le fait que la darijisation phagocyte aussi les moyens financiers du pays, et donc réduirait les financements officiels de la généralisation de tamazight dans l'enseignement secondaire.

C'est sûr que moi qui maîtrise la langue arabe, je m'enfiche de la darijisation, mais ma fille qui ne connait que la darija, ça lui facilitera la communication avec le Maroc, Pays d'une partie de ses ancêtres. Quant à tamazight pour elle, le clavier tifinagh commence à dessiner sur l'écran de belles lettres.

Pour finir avec le sujet, la darija apporte une coloration culturelle au Maroc. N'oublions pas Nass Lghiwane (dont 2 membres sont amazighophones et défenseurs) qui ont apporté à ce dialecte, presqu'autant que le mal7ûn. Mais il y a de milliers d'autres exemples.

Pour finir,

Tamazight, langue officielle du Maroc : OUI

Darija, langue officielle du Maroc : OUI
 
Ahmed R said:
J'aurais bien aimé, qu'en Lorraine où je vis, que je connaisse la langue de ce pays. Presque toutes les langues de France ont été détruite par la parlé de Paris qui lui était la darija du latin. Donc, je suis en train de vous écrire en darija...

La darija au Maroc va phagocyter l'arabe litteral et non tamazight.

Par contre, je suis d'accord avec le fait que la darijisation phagocyte aussi les moyens financiers du pays, et donc réduirait les financements officiels de la généralisation de tamazight dans l'enseignement secondaire.

C'est sûr que moi qui maîtrise la langue arabe, je m'enfiche de la darijisation, mais ma fille qui ne connait que la darija, ça lui facilitera la communication avec le Maroc, Pays d'une partie de ses ancêtres. Quant à tamazight pour elle, le clavier tifinagh commence à être étudié.

Pour finir avec le sujet, la darija apporte une coloration culturelle au Maroc. N'oublions pas Nass Lghiwane (dont 2 membres sont amazighophones et défenseurs) qui ont apporté à ce dialecte, presqu'autant que le mal7ûn. Mais il y a de milliers d'autres exemples.

Pour finir,

Tamazight, langue officielle du Maroc : OUI
Darija, langue officielle du Maroc : OUI
En tant que darijaphone, je ne voit pas trop l'intérêt de l'officialiser, ni de l'apprendre à l'école, pour moi elle reste davantage un moyen d'expression artistique (films/médias/littérature)..je préfère maintes fois apprendre l'Arabe classique que la darija, et d'ailleurs la plupart des darijaphones s'en fichent pas mal de son officialisation..De tt manière on est un pays pauvre, et je prefère 1000 fois qu'on investisse ds les nouvelles technologies , qu'on modernise nos écoles avec les équipements informatique..etc
 
La darija au Maroc va phagocyter l'arabe litteral et non tamazight.

Moi je ne pense, pas personne ne perd le tamazight pour l'arabe, parcontre la darija oui.

:p J'attendais la réaction de nsummer.

Mais comme l'a dis Ahmed, le français (et l'italien, l'espagnol, l'anglais) est aussi une darija.
 
Et on continue, plus un journal francophone n'y échappe.



Méprisé par certains alors qu’il est un parler majoritaire au Maroc, l’arabe courant marocain, la «darija», commence à percer grâce aux créateurs, journalistes et linguistes qui défendent sa cause. Une bonne nouvelle pour les milliers de Marocains exclus de l’information parce qu’ils n’ont pas eu la chance de pousser assez loin leurs études.

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Le débat n’est pas nouveau, et il est loin d’être épuisé : la darija, selon l’appellation consacrée, peut-elle être le support de la création artistique et littéraire marocaine, ou devrait-elle se confiner dans son rôle d’outil de la communication orale ? Plusieurs artistes, créateurs, écrivains, journalistes et éditeurs n’ont pas attendu que les linguistes tranchent sur la question pour passer à l’acte. A leurs yeux, la langue maternelle de millions de Marocains est bel est bien une langue de création et l’a démontré depuis belle lurette. Au temps de l’Andalousie musulmane, les qasaid (poèmes), le zajal et les mouwachahat étaient composés dans cette langue. Le malhoun en a tiré un parti heureux. On n’a qu’à écouter Hamman, du défunt Houssein Toulali, Al Harraz, de Thami Harouchi, ou encore l’emblématique Chamâa (la bougie) chantées, tour à tour et toujours avec bonheur, aussi bien par le malhoun dans les années 1950, que par les Jil Jilala, au début des années 1970, pour s’en convaincre. Et l’on fredonne jusqu’à nos jours l’air de «Aw hdi rassek layfouzou bik al kawman ya flan...» de Houssein Slaoui, vieux de plus de soixante ans.

La «darija» excommuniée par les puristes pour être la «langue des rues», associée à l’analphabétisme
De fait, soutiennent les défenseurs de la darija, l’essentiel du répertoire discographique marocain contemporain n’est pas exprimé seulement en arabe classique, loin de là. C’est la darija qui y prédomine : depuis les chansons de Mohamed Fouiteh, Abdelouhab Doukkali et Ismaïl Ahmed, jusqu’à celles de Naïma Samih et de Latifa Raafat, en passant par Abdelhadi Belkhayat et Mohamed El Hayyani. Le théâtre et le cinéma marocains sont à l’avenant. Ce dernier attire de plus en plus de public depuis qu’il privilégie l’arabe marocain courant, langue aisément intelligible par la plupart des Marocains.
Selon Dominique Caubet, professeur d’arabe maghrébin à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et auteur de Les mots du Bled (éditions l’Harmattan) et de Shouf Shouf Hollanda (éditions Tarik), il est temps de tordre le coup à certaines idées reçues concernant la langue maternelle des Marocains. La darija n’est pas une langue zankaouiya (de la rue), apanage des gueux, mais le mode d’expression d’une culture: les paroles de la halqa, les contes, les devinettes, et les hajjayat, ne forment-ils pas un patrimoine culturel transmis oralement, parfois par écrit, de génération en génération ?, s’interroge-t-elle. De plus, poursuit-elle, «les Marocains sont tous égaux devant cette langue. Ils en ont une connaissance extrêmement profonde, fine et astucieuse. Ils comprennent tout ce qu’on dit, et ce qu’on ne dit pas (al maâni, les allusions et les métaphores). Un Marocain comprend parfaitement un proverbe en darija, qui perdra toute sa saveur une fois traduit dans une autre langue. Et il y a toutes ces références et ces circonstances sous-entendues avec lesquelles les Marocains ont grandi et qu’ils connaissent d’une façon intime et merveilleuse. La darija peut, en outre, traduire les sentiments, les soucis et les préoccupations profondes des Marocains».

Les Marocains sont tous égaux devant la «darija»
Un autre préjugé dénoncé par Caubet : l’assimilation de la darija à l’analphabétisme et au sous-développement. Or, c’est une langue qui évolue et s’adapte à la réalité. Elle répond même à un besoin puisqu’elle s’est emparée des nouvelles techniques de communication et d’information : Internet et les portables. Des millions de messages et de SMS sont quotidiennement libellés en darija, transcrite en graphie latine, avec quelques arrangements : on remplace des lettres inexistantes en graphie latine par des chiffres. Le 3 pour le aïn, le 7 pour le ha, ou encore le 9 pour le qaf. La darija, soutient encore Caubet, lors d’une table ronde organisée le 31 mai à l’IFC ( sur le même thème), à l’occasion de la huitième édition du L’boulvard des jeunes musiciens, est «un outil possible de démocratisation, si tant est que tous les Marocains à travers leur langue maternelle puissent s’informer, s’exprimer, écrire et participer à la vie sociale et politique de leur pays». Le choix du thème s’explique par l’éclosion, depuis la fin des années 1990, de troupes musicales animées par des jeunes, comme Hoba Hoba Spirit, Barry, Darga, Dayzine, H-Kaine ou Fnaïre... Le moyen d’expression de ces troupes ? La darija, justement, très proche des soucis des jeunes, mâtinée d’arabe, de français et de berbère. Ces musiciens s’expriment d’autant plus facilement et librement en cette langue, commente Caubet (qui prépare une étude sur l’éclosion de ces troupes musicales), «qu’il n’y a pas une grammaire normative, comme pour l’arabe classique ou le français, qui puisse limiter son usage. D’ailleurs, de nouveaux mots et des expressions inédites enrichissent quotidiennement la langue dialectale marocaine».

Bladi Bladna, premier prix couronnant une œuvre en prose écrite en «darija»
Mais il n’y a pas que les chanteurs et autres artistes qui s’expriment et créent en darija. Celle-ci s’empare aussi du monde du livre, de l’édition, et même de la presse écrite et audiovisuelle. Youssouf Amine Elalamy, plutôt écrivain francisant, s’est lancé dans l’aventure de la darija. Il vient de publier, en février dernier, Tqarqib nab (bavardages) : un livre en petit format d’une centaine de pages, écrit en darija libellée en graphie arabe (voir encadré ci-contre). Pourquoi la darija? «Le Maroc, répond-il, s’est toujours inscrit dans une diversité linguistique, et il serait inadmissible de ne pas étendre le champ de la création littéraire aussi à la darija, alors que c’est une langue qui a servi comme outil à plusieurs expressions artistiques». Compte-t-il écrire d’autres livres en darija ? Non, pour lui, l’aventure s’arrête là et, annonce-t-il, son prochain roman sera écrit en français.

Présenté à Tanger lors du dernier salon du livre, Tqarqib nab est tombé à point nommé : Khbar Bladna, la maison d’édition qui l’a publié, a annoncé la création de Bladi Bladna, le premier prix littéraire au Maroc couronnant une œuvre en prose en darija. Voilà une initiative, se réjouissent les «darijaphones», qui hissera la darija au rang de langue de création littéraire à part entière, au lieu de la confiner exclusivement dans la communication orale. Créée par Elena Prentice, une artiste peintre américaine originaire de Boston qui vit depuis plusieurs années à Tanger, la maison d’édition Khbar Bladna a été à l’origine, en 2002, d’un journal hebdomadaire du même nom, en darija. Tiré à 6 000 exemplaires, il est imprimé en graphie arabe et gratuitement distribué dans de nombreux kiosques à travers le Maroc. Le but recherché par Mme Prentice est d’inciter les gens peu alphabétisés à lire et à s’informer dans leur langue maternelle, «une langue qui leur est familière et plus accessible que l’arabe classique». Cet éditeur darijaphone a, en outre, une dizaine de titres dans son catalogue, dont une traduction du texte du Code de la famille et des brochures sur la prévention du sida.

Khbar Bladna et Al Amal, deux périodiques en «darija»
Khbar Bladna n’est pas l’unique support en dialectal sur le marché marocain. En décembre 2005, Latifa Akharbach, directrice de l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC), à Rabat, lance Al Amal (l’espoir), un magazine régional de 24 pages entièrement rédigé en darija. Un travail de professionnels. La publication de ce support a aussi une histoire. Dans la foulée de l’INDH, Mme Akharbach pense à un journal de proximité. Elle est allée chercher ses futurs rédacteurs dans les milieux associatifs de Salé. Elle trie seize candidats sur une flopée de prétendants, des diplômés chômeurs, à qui on inculque à l’ISIC, en l’espace de quelques semaines, les rudiments des techniques de rédaction, d’histoire du Maroc et de culture générale. Le premier numéro est sorti en décembre 2005 en 2000 exemplaires, rédigé de bout en bout par sahafiyyou al amal (les journalistes de l’espoir) nouvellement formés. L’objectif est triple : créer des emplois, relayer les activités associatives de Salé, et informer des problèmes quotidiens de la «ville des corsaires», en langue dialectale. Le succès est immédiat, à la mesure du besoin ressenti par une population écartée de la communication. La rédaction du journal est submergée d’appels téléphoniques, et les clubs de lutte contre l’analphabétisme s’arrachent les exemplaires. D’autres villes réclament un journal régional du même genre que celui de Salé. Une chronique sur le magazine Al Amal, publiée par Rachid Nini dans Assabah, en a encore rehaussé l’attrait. Moralité : un journal de proximité dans une langue facilement déchiffrable a sa place dans le champ médiatique marocain. S’il y a une telle demande, c’est que le besoin est là, conclut Mme Akharbache. «En plus, un citoyen informé est un citoyen qui participe. Je ne vois pas pourquoi on voudrait exclure une population qui n’a pas poussé loin ses études. Or, ces citoyens sont nombreux, et ont le droit d’accéder à l’information». Un journalisme au rabais ? La directrice de l’ISIC balaye ces accusations d’un revers de main.
Un journal populaire et de qualité a toujours sa place dans notre paysage médiatique. La darija n’est qu’un outil et, encore une fois, c’est la véritable langue de communication, celle que tous les Marocains partagent

Jaouad Mdidech
Source: La Vie Eco​
 
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