Congres Mondial Amazigh Chez Kaddafi

Gueule de chien
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Azul,

Le MAK félicite Lounès Belqacem d'après cette déclaration sur kabyle.com ?!!

Déclaration du MAK au sujet des élections partielles de Kabylie
mis en ligne le mercredi 16 novembre 2005
Timanit i Tmurt n Iqbayliyen Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie M.A.K
Communiqué

Le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie réuni le 14 du mois de novembre à IGHIL ALI, après avoir traité des questions liées à la situation organique du Mouvement et de la préparation de son congrès prévu pour l’année 2006, le débat a été ouvert sur les préoccupations de l’heure.

Le MAK considère que les véritables enjeux sont toujours occultés par les forces politiques en lice pour les élections municipales et de wilaya prochaines. La question de souveraineté populaire et des pouvoirs locaux qui doivent occuper une place centrale sont reléguées au second plan et ne resurgir qu’à l’occasion de l’échec consommé dans la gestion des affaires de la cité.

Si aujourd’hui, il est difficile de mobiliser les populations autour de ces échéances électorales c’est bien parce que celle-ci ont depuis longtemps compris que le pouvoir de l’APC est aux mains du Chef de daïra et que le pouvoir de l’APW est aux mains du Wali. Les nouveaux amendements que compte introduire le pouvoir central dans les lois sur la commune et la wilaya viennent malheureusement renforcer cette dépossession du peuple de son pouvoir de décider de son destin à travers ses représentants élus. La démocratie de façade se voit renforcé en Algérie au moment où un vent de changement est en tain de s’opérer sous nos yeux dans les quatre coins du monde.

Le MAK considère que seul une large autonomie de la Kabylie, à travers une assemblée et un gouvernement régionaux, est à même de prendre en charge les questions de développement local et les préoccupations des citoyens. Ce n’est pas avec le chantage économique érigé en programme électoral par les forces politiques de l’alliance présidentielle qu’on mettra fin à la paupérisation de la Kabylie.

La Kabylie qui a toujours déjoué toutes les manœuvres de normalisation saura comment répondre aux aventuriers qui se sont lancés dans la course pour la corruption et la liquidation des valeurs de dignité, de responsabilité et de liberté qui ont été toujours portées par la Kabylie.

La MAK saisit l’occasion de cette rencontre pour dénoncer les intimidations du pouvoir engagées contre la communauté estudiantine de Tizi-Ouzou en représailles de sa réaction courageuse lors de la dernière visite de BOUTEFLIKA à Tizi-Ouzou. Les tentatives de musellement du bastion des luttes démocratiques de la Kabylie sont et resteront toujours vaines. Le MAK exprime toute sa solidarité avec les comités des étudiants.

Enfin, le MAK se félicite de la rencontre officielle qui a eu lieu entre les représentants du Congrès Mondial Amazigh et le Chef d’Etat Libyen. Cette rencontre qui fait force de reconnaissance, nous l’espérons comme un premier pas vers la création des états fédéraux de l’Afrique du Nord.

P/ LE MAK

Ahmed AIT BACHIR
 
Source Amazigh-net:

"Azul,
Voici un des incohérents discours d'il y'a quelques années de Kadafi concernant la ligue arabe. Le seul moment ou il a prononcé le mot berbères, c'est pour dire qu'ils sont arabes. Voici le paragraphe en question si vous ne voulez pas lire tout son discours adressé au malheureux peuple lybien.

Les Arabes appartiennent à la même race… Ils parlent la même
langue …Ils partagent la même culture et presque la même croyance religieuse … Quoi que ce soit leur ethnie : Arabes Berbères ou Arabes à pûr–sang … On ne pas douter cette réalité … Mais, ils ne sont pas unis démographiquement…
Le discours:
La ligue arabe : n’est-elle qu’une méconnaissance ou une ignorance de la réalité ?

La ligue arabe a été fondée à la première moitié du siècle dernier. Maintenant, nous sommes en vingt et unième siècle … Le temps ne s’arrête pas…Nous allons bientôt entrer au vingt deuxième et vingt troisième siècle… Et la ligue arabe s’est arrêtée à la première moitié du vingtième siècle … Les états de la ligue arabe sont entrés officiellement en Palestine en 1948 … Et c’était un acte légal et légitime du point de vue politique.

En 1916, Chérif Hcine a été intronisé comme roi des arabes, tous les Arabes, avec la pleine acceptation des alliés contre l’Othmanisme. Ceci a été aussi accepté … Mais de nos jours, qui peut de se déclarer roi des arabes ? Si quelqu’un le fait, il va être certainement condamné … Il sera pris pour un fou … Les gens arabes et autres que les Arabes se moqueront certainement de lui … L’un des fils de Chérif Hcine a été intronisé Comme roi des syriens qui n’étaient pas hachimistes … cela a été aussi quelques choses d’accepté … Et quand il a été révoqué par la colonisation française, on lui donna la royauté d’un autre pays arabe qui est l’Iraq.

Il a été bien possible pour un homme comme Abdel Aziz Ben Saoud de sortir de son bourg (Addaraiya) pour prendre des régions arabes telles que : Al–Hjaz hachimistes, Najd, Assir, Al-Ahsaa, Al- Quassim, Najran Al–Yamaniya arrivant aux Emirats arabes indépendantes dans l’Ile des Arabes, et les gouverner à force d’épée . Actuellement, si Abdel Aziz Ben Saoud essayera d’inclure une petite Emirat comme Ajman ou Ras Al-Keima, ou bien d’inclure Quatar ou Al-Bahrein, ce sera la fin du monde… Toutes les troupes du globe marcheront et déclareront la guerre contre lui pour l’obliger de quitter ces territoires, exactement comme ce qui s’est déroulé lorsque l’Iraq a envahit le Koweït.

En 1955, Farouk a été roi de l’Egypte et du Soudan. Cela était aussi bien accepté et légitime … Mais actuellement, l’Arabe
refuse de soutenir son frère l’Arabe quand il lui demande de le secourir. L’Arabe demande le refuge aux pays étrangers … L’Etat frère arabe refuse d’accueillir le citoyen arabe… Avant, il se protégeait et s’accueillait, contrairement à notre ère, l’ère de la ligue arabe, où cela est rejeté et refusé politiquement.

… Si ton pays est envahi par une force étrangère, tu ne trouveras le soutien d’aucun pays membre à la ligue arabe. Les leaders de la lutte contre la colonisation se déplaçaient librement dans la patrie arabe … Ils trouvaient la protection et le soutien officiel… Ils recevaient les donations pour augmenter la lutte armée …Les bureaux d’enrôlement à la lutte exerçaient publiquement leurs activités … Mais actuellement, ce genre de choses est interdit publiquement et officiellement …

Abdennaceur préconisait l’unification arabe sur le principe du nationalisme arabe …Il a été soutenu puis rivalisé par la partie d’Albaâth arabe socialiste à propos de la même affaire … Après, c’était la révolution d’Al–Fatah de Libye qui a pris l’étendard et avançait dans des tentatives sérieuses et des assauts courageux pour réaliser la même mission nationaliste … Jusqu’au commencement de l’ère des masses, l’ère de la mondialisation et des grands espaces … La carte du monde a commencé à connaître une nouvelle répartition sur le principe des espaces démographiques et pragmatiques qui n’accordaient aucune importance ni à l’ethnie, ni à la religion, ni à la langue, ni à la race ; comme l’union européenne, l’union africaine, la ligue des états indépendants ou le nouveau Commonwealth, le regroupement de Shanghai, l’organisation du sud d’Asie, l’espace de la péninsule indienne ou l’océan indien … Même l’espace de la NAFTA du Mexique au Canada (convention du commerce libre de l’Amérique du Nord). Le monde des espaces ne connaît aucun rapport moral ou culturel ; par ce que ces genres de rapports sont des liens qui ne sont ni fonctionnels ; ni matériels ; ni économiques … D’un point de vue économique et pratique il n’est plus possible de lier entre ces détails et le coté religieux ou avec le coté nationaliste ou ethnique ou raciste ou linguistique … Du fait que l’élément qui compte ici c’est celui de la démographie, qui est l’élément qui détermine les traits de la nouvelle carte … C’est à dire le lieu dont le lien avec l’infrastructure est possible … Puis, le coté spatial ou le marché commun doit être installé ; ainsi que la douane commune ; le visa commun ; les voies et les transports communs ; les satellites communs …C’est un espace dont l’intérêt nécessite l’intégration et l’unification de l’opinion de négociation et équilibre la balance de la compétition avec les autres espaces du globe …

Les Arabes appartiennent à la même race… Ils parlent la même
langue …Ils partagent la même culture et presque la même croyance religieuse … Quoi que ce soit leur ethnie : Arabes Berbères ou Arabes à pûr–sang … On ne pas douter cette réalité … Mais, ils ne sont pas unis démographiquement… En effet, quelques-uns parmi eux se sont installés en Asie, les autres en Afrique ; tandis ce que les autres se trouvent dans le péninsule de l’Ile arabe … Ceux qui s’installent en Afrique représentent une partie inséparable de ce continent … C’est à dire qu’ils sont des membres à l’union africaine qui est l’un des résultats de la mondialisation … Leur destin est bien en rapport avec l’avenir de l’union africaine …Par conséquent, les Arabes africains se sont séparés des Arabes d’Asie à cause de la nature de cet ère (Mais elles ne dépassent pas une barrière située entre elles) Su˜rah : Le Miséricordieux- Qur’ān … Une séparation faite sous l’effet de l’ère de la mondialisation et des espaces … Ces Arabes africains seront bientôt des états au sein des Etats Africains Unis … Tout à fait comme les européens qui ont constitué les Etats Unis Américains ; et devenaient des américains en dépit de leur origine européen … Par conséquent, les Arabes représentent les deux tiers de l’Afrique de la même manière par laquelle les Européens sont devenus des Américains … L’union africaine aura son entité politique, et économique… Son entité de sécurité linguistique et même culturelle soit en avenir proche ou loin … Il y aura une identité commune ; une monnaie commune ; une armée commune pour la défense … Il y aura aussi un organisme commun pour les rapports extérieurs et un organisme commun pour sauvegarder les intérêts africains lors des négociations avec les pays du monde …

Les Arabes d’Asie, nous ne savons rien à propos de leur destin et de leur avenir … Peut être qu’ils feront partie d’un espace asiatique qui n’est pas encore apparu … C’est l’éventualité la plus proche de la logique … Ils peuvent aussi faire partie de plusieurs futur-espaces ; soit asiatique ou méditerranéens … Ce sont aussi des éventualités proches de la logique … Il est bien claire qu’ils vont se diviser et se disperser (pêle-mêle) … Ils seront attirés par l’attraction des macro-espaces, et ils vont se diviser davantage … Ce sera le même cas pour l’Iran et l’Afghanistan s’ils ne vont pas faire partie de l’espace de l’Océan Pacifique ou tout autre macro-espace auquel ils seront attachés démographiqement étant donné : l’espace-ECO …Ci cela n’aura pas lieu, ils vont disparaître … Ils seront tout comme l’huile isolante qui empêche le frottement des machines ! !

À ceux qui se demandent: Pour quelles raisons les Arabes ne réalisent pas un espace indépendant? …Nous répondons que ceci est impossible ; par ce que l’Arabe africain s’est intégré au sein de l’union africaine... Cela n’est pas un choix … C’est une
nécessité dont il n’est plus possible de garantir l’existence et la sécurité sans la réaliser … C’est la démographie … L’Afrique c’est l’Afrique … L’Asie c’est l’Asie … L’Arabe africain est bien isolé de l’Arabe asiatique, pour des raisons géographiques … Il est asiatique démographiquement … (Et de derriere eux un intervalle jusqu’au jour où ils seront ressuscités) Su˜rah : « Les croyants » - Qur’ān… Le jugement décisif, ici, c’est celui de la démographie et pas celui des émotions nationalistes ou spirituelles … La religion et la nationalité n’ont aucun rôle hors de l’espace démographique commun ; incluant le marché commun …L’économie commune …La situation commune de négociation …La défense commune …La monnaie commune …L’identité commune et même le satellite commun … La puissance compétitive commune. Il n’existe aucun rapport de sécurité, aucun rapport de défense ou d’économie associant le Nigeria et l’Indonésie ; malgré la religion commune … Aucun rapport entre la Mauritanie et l’Iraq malgré leur ethnie commune …

Les Arabes de l’Afrique – qui représentent les deux tiers des arabes- ne pourront pas former un espace commun ; même s’ils décident de le faire ; du fait qu’ils sont assez faibles par toutes les mesures contemporaines - pour réaliser un travail pareil … Cependant, les Arabes peuvent former un seul état uni, ou une partie unie au sein de l’espace africain et l’union africaine …

Les Arabes d’Asie sont assez faibles pour former un espace indépendant. Par ce que l’espace a des caractéristiques de consommation et de production permettant la négociation et la concurrence internationale ; ce que les Arabes d’Asie et de l’Afrique ne possèdent pas même s’ils sont regroupés tous les deux … Cela est impossible aussi pour l’Iran et pour l’Afghanistan même s’ils sont associés tous les deux … Un simple regard aux détails et aux chiffres suivants représentants le produit national total de quelques états et espaces est largement suffisant pour nous convaincre de cette réalité :
- Produit national total de 15 pays membres dans l’espace européen = 9.25 Trillions.
- Produit national total des pays arabes : 700 Milliards.
- Produit national total d’un pays du sud-européen comme l’Italie : 1.5 Trillions.


L’étude note que : l’Italie va disparaître dans 30 ans si elle ne fait pas partie de l’union européenne ; malgré son produit national total qui est équivalent au produit national de tous les pays arabes x 2.
En outre, si les Arabes sont capables de former un espace uni, ils auraient dû réaliser leur unité nationale pendant l’ère des nationalités … Le monde appelé : le monde arabe - ou la patrie arabe- va affronter des situations très graves et nombreuses déchirures ethniques et confessionnelles … Cela est à cause de la nature de cette ère … L’ère des macro – espaces et de la fièvre de l’époque des ethnies…

La conversation à propos du travail arabe réciproque … Ou toute structuration fédérale ou toutes dispositions pratiques va certainement échouer face à la réalité… l’attachement à la ligue arabe n’est qu’une méconnaissance et une ignorance de la réalité …"
B.R.
 
Reporter Sans Frontière classe la Libye de Kadafi parmi les 15 premiers pays les plus repressifs pour Internet:

- Libye
Avec près d’un million d’internautes, soit environ un sixième de la population, la Libye pourrait faire figure de modèle de développement d’Internet dans le monde arabe. Malheureusement, dans un pays qui ne tolère aucune presse indépendante, il eût été étonnant que le Web se développe sans entraves. Ainsi, les sites de dissidents libyens en exil sont systématiquement bloqués par les filtres mis en place par le pouvoir. Plus grave, les autorités s’attaquent désormais durement aux internautes dissidents. Elles ont notamment arrêté, en janvier 2005, un ancien libraire, Abdel Razak Al Mansouri, qui publiait des articles satiriques sur un site hébergé à Londres. Le cyberdissident a été condamné en octobre à 18 mois de prison, soi-disant pour "possession illégale d’une arme à feu".
(Source: www.rsf.org)
 
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/11/20/article.php?sid=30809&cid=8

Belqacem Lounès, président du CMA (Congrès mondial amazigh), a été reçu le 15 novembre par Mouamar El Kadafi. Soit ! Il n'y en aurait rien à dire, si les oscillations politiques du “guide” libyen, de notoriété publique, n'incitaient à faire de cette rencontre ce qu'en informatique on appellerait une “lecture aléatoire”. Adossé à un puits de pétrole, concentrant entre ses mains un pouvoir absolu et inique dont pâtissent en premier lieu les Berbères de Libye, Kadafi fait de ses moindres lubies des actes d'Etat.
Le portrait psychologique du maître de Tripoli est de longue date connu. “Grand” chef avec un immense ego d'un tout petit pays, il n'a jamais dissimulé ses ambitions de diriger plus que la modeste Libye. Diriger ? Non, guider ! Diriger est la fonction d'un banal dirigeant. Guider est, en revanche, l'apanage d'un guide avec ce que cette fonction peut avoir de spirituel. Guider, c'est s'extraire à la sécularité des affaires pour se placer dans une transcendance religieuse. La fonction officielle de Kadafi est celle de “guide”. Sa carrière de dictateur est loin de souffrir du défaut de ces épisodes baroques qui font de lui un personnage de fiction presque aussi invraisemblable que ce caudillo dont Gabriel-Garcia Marquez décrit la démesure et l'irrationalité dans L'automne d'un patriarche. De la tente bédouine traînée aux quatre coins du monde comme un colifichet identitaire à la garde prétorienne exclusivement féminine et européanisée, en passant par toutes sortes de fantaisies, il donne l'impression d'assouvir un inextinguible appétit ludique en jouant avec un pays comme un enfant avec un jouet. Depuis 1969, date du coup d'Etat qui allait faire de lui un guide à vie, il a essayé toutes les combinaisons, toutes les unions, prétendu à tous les leaderships. Et tout a toujours capoté ! Il s'est rapproché de l'Egypte de Nasser finissant, de la Tunisie gérontocratique de Bourguiba, de l'Algérie comateuse de Boumediene puis délétère de Chadli Bendjedid. L'arrière-pensée a toujours été la même, grossièrement la même : agrandir, en s'alliant à un autre pays, le champ de son pouvoir pour mieux peser sur le plan international. Accroître son aura pour qu'elle rayonne sur toute la planète. En panne de troupes, il serait capable d'aller chercher je ne sais qui je ne sais où. Le fait est que le guide libyen, descendu de son pur sang arabe, a décidé de changer de monture. Il enfourche l'africanité et, à en croire Belqacem Lounès dans une interview publiée par le site kabyle.com, il “voudrait que les Imazighen jouent un rôle encore plus important dans l'unification de l'Afrique du Nord et qu'il comptait aussi sur nous pour que nous soyons un exemple et des acteurs pour l'unification de toute l'Afrique”. Je ne veux pas commenter la réception par le renard du désert de la délégation du CMA que son président rapporte comme ceci : “Il m'a reçu en tant que président du Congrès mondial amazigh (CMA) dans des conditions officielles, un peu comme il a l'habitude de recevoir les chefs d'Etat étrangers.” Je ne veux pas commenter cette rencontre car il appartient au Congrès mondial amazigh de le faire dans les modalités réglementaires qu'il s'est données. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Pour qui ? Pour quoi ? Ce sont autant de questions qui suscitent déjà des échanges assez vifs. D'aucuns voient dans cette réception une reconnaissance officielle du CMA et, par extension, de l'amazighité. A l'inverse, d'autres comprennent cette rencontre avec un “mégalo” et un “parano” comme une “honte”. On peut multiplier à l'infini ces sentiments qui se prennent souvent pour des opinions, lesquelles opinions se posent en analyse. Ce genre d'affaires, c'est l'évidence, ne se confine pas dans le manichéisme qui consiste à savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Ce que je voudrais commenter, ce n'est donc point le fait lui-même que la façon dont le président du CMA le rapporte dans cette interview. Passe sur les compliments décernés à Kadafi, absous ipso facto de toutes les répressions antiberbères par le seul fait d'avoir reçu une délégation du CMA. “J'ai précisé, dit Belqacem Lounès, nos revendications qui sont valables dans tous les pays où vivent les Amazighs, y compris pour la Libye, où la situation des Amazighs est la plus délicate, parce qu'ils n'ont pas, par exemple, le droit de créer une association, ni de s'exprimer sans être passibles de poursuites. D'ailleurs, beaucoup vivent en exil”. Ce qu'il faut admirer là, ce sont les circonlocutions euphémiques : “Y compris pour la Libye”, “situation délicate”, “par exemple”, “passibles de poursuites”, “d'ailleurs”. A ce propos, il serait instructif de savoir si, parmi ces Berbères de Libye poussés à l'exil par la répression de Kadafi, il y a des membres du CMA et quelle est leur opinion sur cette rencontre. Passe encore sur l'enthousiasme découlant de “l'accueil chaleureux” et de la “très bonne ambiance avec une franchise dans les discussions”. Ce qui me laisse personnellement perplexe, c'est cet aveu de Belqacem Lounès rapportant que “M. Kadafi nous a confié qu'avant notre arrivée : 1) il avait une mauvaise image de nous ; 2) qu'il nous considérait comme racistes ; 3) que nous voulions jeter tous les Arabes à la mer ; 4) que nous étions manipulés par des puissances étrangères”. Le vieux briscard de Kadafi avait, somme toute, des préjugés ordinaires à l'égard des Amazighs. Lui qui en a vu des vertes et des pas mûres, qui a roulé sa bosse, il a, poursuit Belqacem Lounès avec une conviction qu'on ne peut qu'admirer, “à la fin de l'entretien et en fonction de mes réponses”, “affirmé qu'il avait changé d'opinion à notre sujet et que cette mauvaise image qu'il avait de nous avait complètement changé”. Il n'en faut pas beaucoup pour le “guide” d'un pays de barbouzes, qui flique tout ce qui bouge, pour s'informer vite fait et changer d'opinion. Mais tout cela, Belqacem Lounès le sait à coup sûr. Reste que cette rencontre, sur laquelle il ne s'agit pas de poser un regard moral mais politique, n'apparaîtra qu'en fonction de ses résultats, notamment sur la liberté des Berbères en Libye, les plus réprimés du monde.
A. M.
 
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