Comment Abdelali Benamour rêve l’école
· Des ruptures «maîtrisées» supposant courage politique et créativité
· Modernité, ouverture d’esprit et tolérance
«Le Maroc a besoin d’un réel sursaut dans le domaine de l’éducation». C’est l’idée de base du récent ouvrage «Repenser l’école». L’auteur, Abdelali Benamour, docteur en sciences économiques, professeur des universités, fondateur du réseau HEM et ancien directeur de l’ISCAE, est spécialiste des questions ayant trait à l’enseignement. Dans ce livre sorti aux Editions ODCE Economia, l’auteur tente d’identifier des solutions à la crise du système éducatif marocain. «Même si des efforts ont été faits au cours de la dernière décennie, un constat d’échec s’impose», regrette l’auteur. Le Maroc souffre d’un taux d’analphabétisation parmi les plus élevés au monde, avec 45% de la population qui ne sait ni lire ni écrire. Le nombre d’élèves, de bacheliers et de lauréats de l’enseignement supérieur est de loin inférieur à celui de pays comparables comme l’Algérie ou la Tunisie. La qualité de l’enseignement est médiocre, avec un faible niveau de culture générale des scolarisés, un niveau d’expression déficient, un esprit d’analyse et de synthèse insuffisant. L’auteur rappelle aussi les défauts de l’université marocaine, qui manque cruellement de moyens et dont «les programmes et la pédagogie sont dépassés». Et pourtant, le Maroc consacre près de 28% de son budget public à l’éducation nationale, ce qui est énorme. En fait, d’après l’auteur, les goulots d’étranglement sont multiples et la seule façon d’y changer quelque chose, c’est d’impulser un certain nombre de «ruptures maîtrisées», qui imposent courage politique et créativité. Mais le passif est lourd. «Les problèmes remontent à l’époque du protectorat, où l’effort de scolarisation était dérisoire, avec un enseignement à deux vitesses (écoles pour le peuple et écoles pour les fils de notables)». Sont également mis en cause l’arabisation non maîtrisée et le contenu des manuels et des livres scolaires, qui, selon lui, véhiculent des valeurs rétrogrades, n’ayant rien à voir avec les valeurs universelles de tolérance et de modernité.
Concernant la charte nationale pour l’éducation et la formation, de gros efforts ont été accomplis mais beaucoup de questions sont encore en suspens. «Sans moyens d’accompagnement adéquats, certaines mesures de la charte ne peuvent pas entrer en application», prévient l’auteur.
Il propose donc un certain nombre de solutions et donne une présentation détaillée de ce qui serait pour lui le système d’enseignement idéal et l’université de rêve. Il présente sa propre vision de l’organisation du système éducatif et décrit sa conception de la qualité dans l’enseignement. Voilà matière à réflexion…
Nadia BELKHAYAT
leconomiste.com
· Des ruptures «maîtrisées» supposant courage politique et créativité
· Modernité, ouverture d’esprit et tolérance
«Le Maroc a besoin d’un réel sursaut dans le domaine de l’éducation». C’est l’idée de base du récent ouvrage «Repenser l’école». L’auteur, Abdelali Benamour, docteur en sciences économiques, professeur des universités, fondateur du réseau HEM et ancien directeur de l’ISCAE, est spécialiste des questions ayant trait à l’enseignement. Dans ce livre sorti aux Editions ODCE Economia, l’auteur tente d’identifier des solutions à la crise du système éducatif marocain. «Même si des efforts ont été faits au cours de la dernière décennie, un constat d’échec s’impose», regrette l’auteur. Le Maroc souffre d’un taux d’analphabétisation parmi les plus élevés au monde, avec 45% de la population qui ne sait ni lire ni écrire. Le nombre d’élèves, de bacheliers et de lauréats de l’enseignement supérieur est de loin inférieur à celui de pays comparables comme l’Algérie ou la Tunisie. La qualité de l’enseignement est médiocre, avec un faible niveau de culture générale des scolarisés, un niveau d’expression déficient, un esprit d’analyse et de synthèse insuffisant. L’auteur rappelle aussi les défauts de l’université marocaine, qui manque cruellement de moyens et dont «les programmes et la pédagogie sont dépassés». Et pourtant, le Maroc consacre près de 28% de son budget public à l’éducation nationale, ce qui est énorme. En fait, d’après l’auteur, les goulots d’étranglement sont multiples et la seule façon d’y changer quelque chose, c’est d’impulser un certain nombre de «ruptures maîtrisées», qui imposent courage politique et créativité. Mais le passif est lourd. «Les problèmes remontent à l’époque du protectorat, où l’effort de scolarisation était dérisoire, avec un enseignement à deux vitesses (écoles pour le peuple et écoles pour les fils de notables)». Sont également mis en cause l’arabisation non maîtrisée et le contenu des manuels et des livres scolaires, qui, selon lui, véhiculent des valeurs rétrogrades, n’ayant rien à voir avec les valeurs universelles de tolérance et de modernité.
Concernant la charte nationale pour l’éducation et la formation, de gros efforts ont été accomplis mais beaucoup de questions sont encore en suspens. «Sans moyens d’accompagnement adéquats, certaines mesures de la charte ne peuvent pas entrer en application», prévient l’auteur.
Il propose donc un certain nombre de solutions et donne une présentation détaillée de ce qui serait pour lui le système d’enseignement idéal et l’université de rêve. Il présente sa propre vision de l’organisation du système éducatif et décrit sa conception de la qualité dans l’enseignement. Voilà matière à réflexion…
Nadia BELKHAYAT
leconomiste.com