Chaîne Amazighe :
L'IRCAM évincé de la dernière phase des préparatifs.
L'Institut royal pour la culture amazighe a été évincé de la dernière phase des préparatifs pour le lancement tant attendu de la chaîne amazighe. Le cahier des charges fait actuellement l'objet de négociations entre seulement le ministère de la Communication, la Société nationale de la radio télévision (SNRT) et la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).
Celle-ci avait exigé plus de temps pour examiner le dossier que la primature lui avait remis en juin dernier.
Selon l'IRCAM, il est insensé de l'éloigner de cette manière, sans raison valable, alors que l'institut a participé à toutes les réunions pour la mise en place du cahier des charges, de la grille des programmes et de la ligne de la chaîne. " Le Dahir de l'institut est clair. L'IRCAM doit chapeauter les affaires amazighes en collaboration avec les établissements de tutelle. On ne comprend pas ce qui s'est passé récemment. ", tient à souligner Ahmed Assid, membre de l'IRCAM.
Le recteur de l'institut Ahmed Boukous n'est pas resté les bras croisés. Il a déjà envoyé une lettre au ministre de la Communication protestant contre
" la marginalisation " dont a fait l'objet son établissement.
Le projet de la chaîne fera apparemment encore parler de lui. L'annonce de la date de son lancement a été ajournée à plusieurs reprises. Tout le monde attendait le 14 janvier dernier pour révéler, enfin, la nouvelle par la primature. Mais, il n'en fut rein. Le projet traîne encore.
Le problème du financement invoqué au départ, a été dépassé. Les instructions royales et l'engagement de la primature ont pu régler cette question. Une enveloppe de 168 millions de dirhams sera débloquée pour la mise sur les rails de cette chaîne. Cependant, il paraît que la SNRT a émis lors de la dernière réunion des réserves quant à cette somme, qui serait " insuffisante " du moment que la chaîne devra produire des journaux télévisés au quotidien. M. Assid indique que le directeur général de la SNRT Fayçal Laraïchi estime que le dit montant ne pourra couvrir que les émissions sans pour autant inclure les JT. Ce qui pourrait bloquer encore le projet.
Les responsables de l'IRCAM sont malgré tout optimistes, signalant qu'aujourd'hui la balle est dans le camp du Premier ministre. Le chef de l'Exécutif a en effet affiché il y a quelques mois la détermination du gouvernement d'accompagner ce dossier jusqu'à son aboutissement. Il avait avancé que toutes les conditions nécessaires à la création d'une chaîne de télévision amazighe, qui permettrait de renforcer la présence de l'Amazigh dans le paysage audiovisuel public national, seraient assurées.
Aujourd'hui, en dépit du retard enregistré, l'enthousiasme et l'optimisme ont remplacé la déception affichée par plusieurs acteurs associatifs lorsque le projet butait sur l'aspect financier.
On estimait qu'une composante entière de la population marocaine serait quasiment exclue des grands chantiers entamés par le Maroc dans le cadre de la mobilisation nationale pour la concrétisation du projet social basé sur la démocratie, la modernité et le développement humain auquel aspirent toutes les composantes de la société marocaine. Il est à rappeler que l'intégration de la culture et de la langue amazighes dans le paysage audiovisuel public a commencé à partir de 2004. Le cahier des charges signé par la SNRT, la HACA et SOREAD 2M comporte un volet relatif à la promotion de la diversité linguistique et culturelle. De ce fait, des efforts ont été consentis par les différentes chaînes.
Cependant, des critiques sont axées tant sur la quantité des programmes que sur la qualité des productions et le timing de diffusion.
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Programme
Le financement de la chaîne amazighe sera partagé entre le ministère des Finances, celui de la Communication et la SNRT. Cette dernière fournira les locaux et les ressources humaines tandis que le département de Khalid Naciri continuera d'assurer le pilotage du projet.
Les programmes de la future chaîne amazighe prendront en compte la diversité de la culture au Maroc. Ils seront, en effet, diffusés dans les trois variantes de la langue amazighe : Tamazight, Tarifite et Tachelhite. On pense également à quelques programmes en arabe et français. L'idée est de contribuer à la vulgarisation de la langue amazighe auprès des Marocains qui ne la parlent pas. La chaîne bénéficiera du système de transmission numérique terrestre (TNT) qui lui assurera une large audience. Le cahier des charges initial élaboré par le ministère de la Communication prévoit un horaire de 18H00 à minuit. Ce qui devra être revu, en toute vraisemblance, pour l'après.
Par Jihane Gattioui | LE MATIN
L'IRCAM évincé de la dernière phase des préparatifs.
L'Institut royal pour la culture amazighe a été évincé de la dernière phase des préparatifs pour le lancement tant attendu de la chaîne amazighe. Le cahier des charges fait actuellement l'objet de négociations entre seulement le ministère de la Communication, la Société nationale de la radio télévision (SNRT) et la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).
Celle-ci avait exigé plus de temps pour examiner le dossier que la primature lui avait remis en juin dernier.
Selon l'IRCAM, il est insensé de l'éloigner de cette manière, sans raison valable, alors que l'institut a participé à toutes les réunions pour la mise en place du cahier des charges, de la grille des programmes et de la ligne de la chaîne. " Le Dahir de l'institut est clair. L'IRCAM doit chapeauter les affaires amazighes en collaboration avec les établissements de tutelle. On ne comprend pas ce qui s'est passé récemment. ", tient à souligner Ahmed Assid, membre de l'IRCAM.
Le recteur de l'institut Ahmed Boukous n'est pas resté les bras croisés. Il a déjà envoyé une lettre au ministre de la Communication protestant contre
" la marginalisation " dont a fait l'objet son établissement.
Le projet de la chaîne fera apparemment encore parler de lui. L'annonce de la date de son lancement a été ajournée à plusieurs reprises. Tout le monde attendait le 14 janvier dernier pour révéler, enfin, la nouvelle par la primature. Mais, il n'en fut rein. Le projet traîne encore.
Le problème du financement invoqué au départ, a été dépassé. Les instructions royales et l'engagement de la primature ont pu régler cette question. Une enveloppe de 168 millions de dirhams sera débloquée pour la mise sur les rails de cette chaîne. Cependant, il paraît que la SNRT a émis lors de la dernière réunion des réserves quant à cette somme, qui serait " insuffisante " du moment que la chaîne devra produire des journaux télévisés au quotidien. M. Assid indique que le directeur général de la SNRT Fayçal Laraïchi estime que le dit montant ne pourra couvrir que les émissions sans pour autant inclure les JT. Ce qui pourrait bloquer encore le projet.
Les responsables de l'IRCAM sont malgré tout optimistes, signalant qu'aujourd'hui la balle est dans le camp du Premier ministre. Le chef de l'Exécutif a en effet affiché il y a quelques mois la détermination du gouvernement d'accompagner ce dossier jusqu'à son aboutissement. Il avait avancé que toutes les conditions nécessaires à la création d'une chaîne de télévision amazighe, qui permettrait de renforcer la présence de l'Amazigh dans le paysage audiovisuel public national, seraient assurées.
Aujourd'hui, en dépit du retard enregistré, l'enthousiasme et l'optimisme ont remplacé la déception affichée par plusieurs acteurs associatifs lorsque le projet butait sur l'aspect financier.
On estimait qu'une composante entière de la population marocaine serait quasiment exclue des grands chantiers entamés par le Maroc dans le cadre de la mobilisation nationale pour la concrétisation du projet social basé sur la démocratie, la modernité et le développement humain auquel aspirent toutes les composantes de la société marocaine. Il est à rappeler que l'intégration de la culture et de la langue amazighes dans le paysage audiovisuel public a commencé à partir de 2004. Le cahier des charges signé par la SNRT, la HACA et SOREAD 2M comporte un volet relatif à la promotion de la diversité linguistique et culturelle. De ce fait, des efforts ont été consentis par les différentes chaînes.
Cependant, des critiques sont axées tant sur la quantité des programmes que sur la qualité des productions et le timing de diffusion.
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Programme
Le financement de la chaîne amazighe sera partagé entre le ministère des Finances, celui de la Communication et la SNRT. Cette dernière fournira les locaux et les ressources humaines tandis que le département de Khalid Naciri continuera d'assurer le pilotage du projet.
Les programmes de la future chaîne amazighe prendront en compte la diversité de la culture au Maroc. Ils seront, en effet, diffusés dans les trois variantes de la langue amazighe : Tamazight, Tarifite et Tachelhite. On pense également à quelques programmes en arabe et français. L'idée est de contribuer à la vulgarisation de la langue amazighe auprès des Marocains qui ne la parlent pas. La chaîne bénéficiera du système de transmission numérique terrestre (TNT) qui lui assurera une large audience. Le cahier des charges initial élaboré par le ministère de la Communication prévoit un horaire de 18H00 à minuit. Ce qui devra être revu, en toute vraisemblance, pour l'après.
Par Jihane Gattioui | LE MATIN