Abdélaziz Bouteflika menace de fermeture les écoles privées
ALGER (AP) - Abdélaziz Bouteflika a menacé de fermeture dimanche les écoles privées algériennes, si celles-ci ne se conforment pas à la loi qui définit les contenus et la langue d’enseignement.
S’exprimant devant les ministres de l’éducation de l’Union Africaine (UA), réunis à Alger, le chef de l’Etat algérien a déclaré : "Il est tout a fait clair que toute institution privée qui ne tient pas compte du fait que l’arabe est la langue nationale et officielle et qui ne lui accorde pas une priorité absolue, est appelée à disparaître. Institution à laquelle nous n’hésiterons pas, sans aucun doute possible, à retirer l’agrément".
Après avoir exprimé cette menace, le président algérien, tout en appelant "à la vigilance", a demandé à son ministre de l’éducation à prendre les dispositions nécessaires pour que le secteur privé se conforme aux programmes élaborés par l’Etat algérien, "faute de quoi", la réforme actuellement engagée dans le secteur de l’éducation sera annulée.
"Il n’ y aura pas de réformes au détriment de la langue arabe et de l’identité nationale", a-t-il précisé, en rappelant encore que l’Algérie "a perdu la langue arabe pendant 132 ans et nous avons consenti beaucoup de sacrifices pour la récupérer et aujourd’hui, il est tout à fait clair que je n’ai pas l’intention d’en faire l’objet d’un jeu".
Ces écoles, qui existent surtout à Alger et en Kabylie (100Km à l’est d’Alger), dispensent leurs enseignements en langue française, alors que la langue officielle en Algérie est l’arabe.
Le ministre algérien de l’Education, Abou Bakr Benbouzid, a engagé un dialogue avec les parents dont les enfants fréquentent ces écoles et leurs responsables pour les convaincre de la nécessité de se conformer à la loi algérienne, avant la rentrée de septembre 2005. Néanmoins, ces parents, issus pour la plupart des couches moyennes et imbus de culture francophone, affichent une opposition face aux menaces des autorités, considérant par ailleurs qu’ils "sont libres de choisir l’école qu’ils veulent à leurs enfants".
Les écoles privées ont fait leur apparition dans les années quatre-vingt dix au moment où l’école publique, qui dispense la totalité des cours en langue arabe, était en grande partie contrôlée par des islamistes. Et un grand nombre de parents qui avaient alors décidé d’envoyer leurs enfants dans ces écoles privées ont agi par "souci de soustraire leurs enfants à l’endoctrinement islamiste".
S’exprimant il y a quelques mois dans les colonnes du journal régional Al Nasr, le premier responsable de la police algérienne Ali Tounsi avait reconnu que plus de 50% des islamistes armés tués par les forces de sécurité, dans le cadre de la lutte anti-terroriste, appartenaient au secteur de l’éducation nationale. AP
ALGER (AP) - Abdélaziz Bouteflika a menacé de fermeture dimanche les écoles privées algériennes, si celles-ci ne se conforment pas à la loi qui définit les contenus et la langue d’enseignement.
S’exprimant devant les ministres de l’éducation de l’Union Africaine (UA), réunis à Alger, le chef de l’Etat algérien a déclaré : "Il est tout a fait clair que toute institution privée qui ne tient pas compte du fait que l’arabe est la langue nationale et officielle et qui ne lui accorde pas une priorité absolue, est appelée à disparaître. Institution à laquelle nous n’hésiterons pas, sans aucun doute possible, à retirer l’agrément".
Après avoir exprimé cette menace, le président algérien, tout en appelant "à la vigilance", a demandé à son ministre de l’éducation à prendre les dispositions nécessaires pour que le secteur privé se conforme aux programmes élaborés par l’Etat algérien, "faute de quoi", la réforme actuellement engagée dans le secteur de l’éducation sera annulée.
"Il n’ y aura pas de réformes au détriment de la langue arabe et de l’identité nationale", a-t-il précisé, en rappelant encore que l’Algérie "a perdu la langue arabe pendant 132 ans et nous avons consenti beaucoup de sacrifices pour la récupérer et aujourd’hui, il est tout à fait clair que je n’ai pas l’intention d’en faire l’objet d’un jeu".
Ces écoles, qui existent surtout à Alger et en Kabylie (100Km à l’est d’Alger), dispensent leurs enseignements en langue française, alors que la langue officielle en Algérie est l’arabe.
Le ministre algérien de l’Education, Abou Bakr Benbouzid, a engagé un dialogue avec les parents dont les enfants fréquentent ces écoles et leurs responsables pour les convaincre de la nécessité de se conformer à la loi algérienne, avant la rentrée de septembre 2005. Néanmoins, ces parents, issus pour la plupart des couches moyennes et imbus de culture francophone, affichent une opposition face aux menaces des autorités, considérant par ailleurs qu’ils "sont libres de choisir l’école qu’ils veulent à leurs enfants".
Les écoles privées ont fait leur apparition dans les années quatre-vingt dix au moment où l’école publique, qui dispense la totalité des cours en langue arabe, était en grande partie contrôlée par des islamistes. Et un grand nombre de parents qui avaient alors décidé d’envoyer leurs enfants dans ces écoles privées ont agi par "souci de soustraire leurs enfants à l’endoctrinement islamiste".
S’exprimant il y a quelques mois dans les colonnes du journal régional Al Nasr, le premier responsable de la police algérienne Ali Tounsi avait reconnu que plus de 50% des islamistes armés tués par les forces de sécurité, dans le cadre de la lutte anti-terroriste, appartenaient au secteur de l’éducation nationale. AP