BONNE FETE MAMAN

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CADEAU A MA MERE.
JE VOUS LA PRESENTE ELLE S'APPELLE FATEEM
BONNE FETE MAMAN.
 
IMMI HNNA KA FRBBIH TASSA WALA OULI
N'TTAT AYSSOUN AFOUD AR FLLAS N'SENTALI
SWADDALN'S ASMMID WA SMMASTR FLLAHI
TSBR ITAZIT N'BABA TCH FLLAH AKOURAYI
AH ABABA IH TSSOUGUIT IMMI TOUQQERTAHI
WAD OUKAN TFFOUG MNIDENK TASSIT AKOURAYI
AH A YAIGAN IGUIGUIL MI TMMOUT INNASSI
IGHAMAD BABAS IG ASMOUN ITEMGHARINI
IQQAND AYDEL SI GHOURBAN ISSOUK AYAKALI
etc......
IZENZAREN POEME D'IGGOUT ABDELHADI.
UNE PETITE PENSEE POUR LES MAMANS.

IMMI JE T'AIME ET JE TE DEDIE CE POEME
 
Voici une maman amazighe qui rend un grand hommage à sa maman :






Toute ma petite enfance je l’ai vécue interne dans les pensionnats austères de jeunes filles à pleurer tous les soirs trempée dans mon pipi au lit.
(Pas de ta faute,maman !)

Les vacances scolaires nous les passions très souvent
dans le milieu familiale maternelle du Souss (région
berbère du sud du Maroc), très conservateur et
religieux où le grand père, qui dominait en
patriarche, inspiré plus la crainte que le respect.
C’était un milieu très fermé où les jeunes filles
étaient surveillées de près et ne pouvaient sortir
qu’accompagnées de femmes âgées.
(Tu avais vécu pire que ça, maman !)

J’ai commencé à sentir réellement le poids de cette
éducation qu’au début de l’adolescence, âge où on ne
s’adressait plus à moi comme une enfant mais comme une
« femelle ».Le jour où j’ai eu mes règles la première
fois, je ne compris pas ce qui m’arrivait .Ma mère à
qui je fis part de mon inquiétude(je t’aime si fort,
maman !), m’entraîna solennellement dans sa chambre
dont elle ferma la porte à double tour. Elle
m’expliqua alors d’une voix que je ne reconnaissais
pas, que j’étais devenue une femme et qu’il ne fallait
surtout pas que les hommes de la famille s’en
aperçoivent. Pendant plusieurs années, mes périodes de
menstruations étaient pour moi des périodes de malaise
et de rage de ne pas être née garçon.
Les livres étaient devenues mes meilleurs amis, mon
seul refuge.
Mon père, berbère du Haut Atlas, qui était tolérant ,
croyait beaucoup en la vertu des livres
(analphabète, tu aurais tellement voulu lire et écrire,
maman).

C’est lui qui m’a encouragé à lire romans,
poèmes et plus tard ouvrages philosophiques et
politiques....et de là à échapper aussi à une certaine
condition féminine. Cela m’a beaucoup ouvert l’esprit
et a fait de moi une révoltée éternelle.
Vers l’âge de 13 ans, nous avions décidé ma sœur et
moi de ne jamais faire le ramadan et de ne céder à
aucun de leurs rites religieux ou superstitieux. Au
début c’était une sorte de jeu, puis cela s’est
transformé petit à petit en véritable résistance
contre leurs coutumes religieuses sexistes et
intolérantes.
(On te l’avait toujours caché, maman !)

Ce rejet était dû en réalité à la situation
d’infériorité que vivait la femme dans nos milieux,
considérée toujours comme suspecte et « mineure
».Notre logique de petites filles ne comprenait pas
pourquoi deux être vivants ne pouvaient être égaux
dans leur droits et que l’un se croyait supérieur à
l’autre. Et durant toute mon adolescence j’ai «
pratiqué » mon agressivité sur mes camarades garçons
auxquels je tenais à prouver que j’étais un « être
humain à part entière »
(dur, dur, d’être une fille, maman !)

Par la suite en tant que femme militante amazighe,
épouse et mère élevant seul ses deux fils dans une
société masculine, j’ai eu à me battre plus férocement
contre cet état de choses, toujours pleine de colère
contre les injustices et les humiliations subies en
tant que femme (comme j’ai lutté fort, maman !).
Mon père, qui avait des idées progressistes, avait
décidé, malgré les réticences de son entourage, de
nous envoyer en France ma sœur et moi pour poursuivre
nos études après le BAC.
Vent de liberté, tourbillon d’idées nouvelles, monde
en pleine ébullition : féministes, anarchistes,
gauchistes et berbéristes, j’ai trempé naturellement
dans tous ces groupes à la fois, puisant ici et là,
heureuse de pouvoir enfin butiner à satiété librement.
(quelle bouffée d’oxygène, maman !).

Dans le GLF (groupe de libération des femmes) à
Bordeaux, j’ai appris au contact de mes compagnes
françaises que tous les beaux discours gauchistes sur
la femme n’étaient que mascarade et que le combat
contre l’ordre masculin devait être un combat de
proximité, un combat de longue haleine à mener chaque
jour dans la vie quotidienne.
Ceux-là mêmes qui nous tenaient ses discours
féministes de gauche se trouvaient être des machistes
dans leur vie quotidienne et reproduisaient souvent
des comportements sexistes à l’encontre des
militantes.
(tous des phallocrates, maman !).

Plus tard, abandonné par un mari démissionnaire qui
n’a jamais payé la pension des ses enfants et
divorcée, j’ai élevé seule mes deux fils Idder et
Ousmane. Cette situation de femme libre qui ne devait
rien à un homme, m’a valu les pires sarcasmes et
méchancetés de mon entourage hommes mais femmes aussi,
que cela dérangeait considérablement. C’est un combat
individuel interminable que je continue encore à mener
aujourd’hui pour sauver jalousement ma vie de femme
libre dans une société si fortement masculine.
De la gauche stalinienne que j’ai côtoyée un certain
temps je garde un souvenir d’intense révolte contre le
régime répressif de Hassan II et le rêve utopique
d’une future société communiste égalitaire.
(rêve de petite fille, maman !)

Mais très vite la déception s’est installée et je pris
conscience que cette gauche à visage humain ne
respectait ni mon identité de femme ni mon identité de
berbère. Le panarabisme qui y dominait ne rêvait que
de la construction d’une nation exclusivement arabe où
l’autre serait la mauvaise différence. Cette
alternative avait en fait pour objectif final, la
destruction de l’identité amazighe, de ses modes de
vie, de pensée, allant jusqu’à effacer la mémoire de
tout un peuple. Cette discrimination culturelle et
linguistique qu’affichaient et qu’affichent toujours
d’une manière indécente les milieux de gauche,
provoqua en moi un sentiment de grande frustration. Il
atteignait douloureusement ce que j’avais de
profondément intime en moi, mon Amazighité.
(j’avais si mal, maman !).

C’est alors que de petits groupes amazighs de
réflexion que nous formions timidement au départ, aux
associations amazighes kabyles où le combat était plus
avancé, ma conscience amazighe éclata au grand jour.
(quelle libération, maman !).
Ce fut une période de colère contre l’agresseur »arabe
» mais aussi période de bonheur d’être, de se faire
reconnaître, et de partager cette intimité avec
d’autres Imazighens.« Amazigh je suis ! Amazigh je le
reste ! ».
Slogan de l’époque, encore soulevé aujourd’hui par les
berbères d’Afrique du nord.
(dur, dur d’être amazighe, maman !).

Depuis toute petite, je réagissais toujours mal quand
j’entendais des « nous les arabes ! » ou « l’arabe
langue de nos ancêtres ».Je proclamais toujours haut
et fort que j’étais berbère de mère et de père .Cela
faisait souvent sourire certains adultes (profs ou
autres) qui avaient toujours l’air de dire : « Oui, si
on peut appeler ça une langue et une culture ! ».Les
moqueries et les railleries sur la langue et la
culture berbères, ont développé et nourri en moi
petit à petit un rejet total vis à vis de tout ce qui
est arabe, culture et religion. Cela devenait parfois
viscéral.(comme je les haïssais, maman !).
Je vivais un blocage physique face à cette langue
arabe que je considérais comme étrangère, arrogante et
envahissante. Langue que je n’ai d’ailleurs jamais pu
ni lire ni écrire malgré de multiples occasions. Le
racisme arabe que je côtoyais dans les milieux de
gauche m’a irrémédiablement fait plonger corps et âme
dans le milieu berbériste marocain puis kabyle,
jusqu’à en frôler quelquefois l’obsession
(douleur amazighe, maman !)

Mais être une femme ne me facilitera pas la tâche
encore une fois, C’est que côté sexisme, mes camarades
amazighs n’avaient rien à envier aux autres hommes. Je
devais mener un combat de femme doublement agressée :
agressée dans son amazighité mais aussi agressée dans
sa féminité.
(comme je comprends ta souffrance aujourd’hui, maman !).

Il m’est arrivé très souvent et il m’arrive encore
dans ma vie de militante amazighe de me retrouver la
seule femme présente dans la salle lors d’une
assemblée ou une conférence. Cette situation malaisée,
a fait que mon caractère s’est beaucoup durci avec le
temps et que j’avais fini par me forger une
personnalité « agressive » pour me prévenir contre
d’éventuelles agressions masculines. Un jour, lors
d’un débat houleux au sein d’une ‘vieille’ association
amazighe, un petit homme complexé, à cours
d’arguments, me traita de « sale #### », expression
tant prisée par des êtres à faible personnalité. Même
si en bonne féministe je lui envoyais mon poing à la
gueule, j’eus encore la confirmation que mon combat
contre la domination arabo-islamique, devait passer
inévitablement par mon combat contre la domination
masculine qui relègue les femmes à un rang inférieur.
(rien n’a changé, maman !).

A chaque fois je suis obligée de fortifier ma carapace
pour ne pas céder au découragement face surtout aux
attitudes sexistes de quelques militants amazighs que
j’avais cru naïvement différents des autres hommes.
Pour finir, je rends ici hommage à mes sœurs amazighes
de toute la Tamazgha, qui de tous temps ont su faire
perdurer notre culture malgré les situations
difficiles auxquelles elles ont été confrontées...et
au jour d’aujourd’hui la tâche n’est toujours pas
facile pour elles.
(Et le combat continue...)


Meryam Demnati









[ Edité par Agraw_n_Bariz le 6/6/2004 1:14 ]
 
AGRAW_N_BARIZ A RAPPORTE LE SUJET SUIVANT, JE PENSE QU'IL EST INTERESSANT DE LE REPRENDRE. MERCI MON FRERE.
MERCI MYRIEM DE TON RECIT
Agraw_n_Bariz a écrit :
Voici une maman amazighe qui rend un grand hommage à sa maman :






Toute ma petite enfance je l’ai vécue interne dans les pensionnats austères de jeunes filles à pleurer tous les soirs trempée dans mon pipi au lit.
(Pas de ta faute,maman !)

Les vacances scolaires nous les passions très souvent
dans le milieu familiale maternelle du Souss (région
berbère du sud du Maroc), très conservateur et
religieux où le grand père, qui dominait en
patriarche, inspiré plus la crainte que le respect.
C’était un milieu très fermé où les jeunes filles
étaient surveillées de près et ne pouvaient sortir
qu’accompagnées de femmes âgées.
(Tu avais vécu pire que ça, maman !)

J’ai commencé à sentir réellement le poids de cette
éducation qu’au début de l’adolescence, âge où on ne
s’adressait plus à moi comme une enfant mais comme une
« femelle ».Le jour où j’ai eu mes règles la première
fois, je ne compris pas ce qui m’arrivait .Ma mère à
qui je fis part de mon inquiétude(je t’aime si fort,
maman !), m’entraîna solennellement dans sa chambre
dont elle ferma la porte à double tour. Elle
m’expliqua alors d’une voix que je ne reconnaissais
pas, que j’étais devenue une femme et qu’il ne fallait
surtout pas que les hommes de la famille s’en
aperçoivent. Pendant plusieurs années, mes périodes de
menstruations étaient pour moi des périodes de malaise
et de rage de ne pas être née garçon.
Les livres étaient devenues mes meilleurs amis, mon
seul refuge.
Mon père, berbère du Haut Atlas, qui était tolérant ,
croyait beaucoup en la vertu des livres
(analphabète, tu aurais tellement voulu lire et écrire,
maman).

C’est lui qui m’a encouragé à lire romans,
poèmes et plus tard ouvrages philosophiques et
politiques....et de là à échapper aussi à une certaine
condition féminine. Cela m’a beaucoup ouvert l’esprit
et a fait de moi une révoltée éternelle.
Vers l’âge de 13 ans, nous avions décidé ma sœur et
moi de ne jamais faire le ramadan et de ne céder à
aucun de leurs rites religieux ou superstitieux. Au
début c’était une sorte de jeu, puis cela s’est
transformé petit à petit en véritable résistance
contre leurs coutumes religieuses sexistes et
intolérantes.
(On te l’avait toujours caché, maman !)

Ce rejet était dû en réalité à la situation
d’infériorité que vivait la femme dans nos milieux,
considérée toujours comme suspecte et « mineure
».Notre logique de petites filles ne comprenait pas
pourquoi deux être vivants ne pouvaient être égaux
dans leur droits et que l’un se croyait supérieur à
l’autre. Et durant toute mon adolescence j’ai «
pratiqué » mon agressivité sur mes camarades garçons
auxquels je tenais à prouver que j’étais un « être
humain à part entière »
(dur, dur, d’être une fille, maman !)

Par la suite en tant que femme militante amazighe,
épouse et mère élevant seul ses deux fils dans une
société masculine, j’ai eu à me battre plus férocement
contre cet état de choses, toujours pleine de colère
contre les injustices et les humiliations subies en
tant que femme (comme j’ai lutté fort, maman !).
Mon père, qui avait des idées progressistes, avait
décidé, malgré les réticences de son entourage, de
nous envoyer en France ma sœur et moi pour poursuivre
nos études après le BAC.
Vent de liberté, tourbillon d’idées nouvelles, monde
en pleine ébullition : féministes, anarchistes,
gauchistes et berbéristes, j’ai trempé naturellement
dans tous ces groupes à la fois, puisant ici et là,
heureuse de pouvoir enfin butiner à satiété librement.
(quelle bouffée d’oxygène, maman !).

Dans le GLF (groupe de libération des femmes) à
Bordeaux, j’ai appris au contact de mes compagnes
françaises que tous les beaux discours gauchistes sur
la femme n’étaient que mascarade et que le combat
contre l’ordre masculin devait être un combat de
proximité, un combat de longue haleine à mener chaque
jour dans la vie quotidienne.
Ceux-là mêmes qui nous tenaient ses discours
féministes de gauche se trouvaient être des machistes
dans leur vie quotidienne et reproduisaient souvent
des comportements sexistes à l’encontre des
militantes.
(tous des phallocrates, maman !).

Plus tard, abandonné par un mari démissionnaire qui
n’a jamais payé la pension des ses enfants et
divorcée, j’ai élevé seule mes deux fils Idder et
Ousmane. Cette situation de femme libre qui ne devait
rien à un homme, m’a valu les pires sarcasmes et
méchancetés de mon entourage hommes mais femmes aussi,
que cela dérangeait considérablement. C’est un combat
individuel interminable que je continue encore à mener
aujourd’hui pour sauver jalousement ma vie de femme
libre dans une société si fortement masculine.
De la gauche stalinienne que j’ai côtoyée un certain
temps je garde un souvenir d’intense révolte contre le
régime répressif de Hassan II et le rêve utopique
d’une future société communiste égalitaire.
(rêve de petite fille, maman !)

Mais très vite la déception s’est installée et je pris
conscience que cette gauche à visage humain ne
respectait ni mon identité de femme ni mon identité de
berbère. Le panarabisme qui y dominait ne rêvait que
de la construction d’une nation exclusivement arabe où
l’autre serait la mauvaise différence. Cette
alternative avait en fait pour objectif final, la
destruction de l’identité amazighe, de ses modes de
vie, de pensée, allant jusqu’à effacer la mémoire de
tout un peuple. Cette discrimination culturelle et
linguistique qu’affichaient et qu’affichent toujours
d’une manière indécente les milieux de gauche,
provoqua en moi un sentiment de grande frustration. Il
atteignait douloureusement ce que j’avais de
profondément intime en moi, mon Amazighité.
(j’avais si mal, maman !).

C’est alors que de petits groupes amazighs de
réflexion que nous formions timidement au départ, aux
associations amazighes kabyles où le combat était plus
avancé, ma conscience amazighe éclata au grand jour.
(quelle libération, maman !).
Ce fut une période de colère contre l’agresseur »arabe
» mais aussi période de bonheur d’être, de se faire
reconnaître, et de partager cette intimité avec
d’autres Imazighens.« Amazigh je suis ! Amazigh je le
reste ! ».
Slogan de l’époque, encore soulevé aujourd’hui par les
berbères d’Afrique du nord.
(dur, dur d’être amazighe, maman !).

Depuis toute petite, je réagissais toujours mal quand
j’entendais des « nous les arabes ! » ou « l’arabe
langue de nos ancêtres ».Je proclamais toujours haut
et fort que j’étais berbère de mère et de père .Cela
faisait souvent sourire certains adultes (profs ou
autres) qui avaient toujours l’air de dire : « Oui, si
on peut appeler ça une langue et une culture ! ».Les
moqueries et les railleries sur la langue et la
culture berbères, ont développé et nourri en moi
petit à petit un rejet total vis à vis de tout ce qui
est arabe, culture et religion. Cela devenait parfois
viscéral.(comme je les haïssais, maman !).
Je vivais un blocage physique face à cette langue
arabe que je considérais comme étrangère, arrogante et
envahissante. Langue que je n’ai d’ailleurs jamais pu
ni lire ni écrire malgré de multiples occasions. Le
racisme arabe que je côtoyais dans les milieux de
gauche m’a irrémédiablement fait plonger corps et âme
dans le milieu berbériste marocain puis kabyle,
jusqu’à en frôler quelquefois l’obsession
(douleur amazighe, maman !)

Mais être une femme ne me facilitera pas la tâche
encore une fois, C’est que côté sexisme, mes camarades
amazighs n’avaient rien à envier aux autres hommes. Je
devais mener un combat de femme doublement agressée :
agressée dans son amazighité mais aussi agressée dans
sa féminité.
(comme je comprends ta souffrance aujourd’hui, maman !).

Il m’est arrivé très souvent et il m’arrive encore
dans ma vie de militante amazighe de me retrouver la
seule femme présente dans la salle lors d’une
assemblée ou une conférence. Cette situation malaisée,
a fait que mon caractère s’est beaucoup durci avec le
temps et que j’avais fini par me forger une
personnalité « agressive » pour me prévenir contre
d’éventuelles agressions masculines. Un jour, lors
d’un débat houleux au sein d’une ‘vieille’ association
amazighe, un petit homme complexé, à cours
d’arguments, me traita de « sale #### », expression
tant prisée par des êtres à faible personnalité. Même
si en bonne féministe je lui envoyais mon poing à la
gueule, j’eus encore la confirmation que mon combat
contre la domination arabo-islamique, devait passer
inévitablement par mon combat contre la domination
masculine qui relègue les femmes à un rang inférieur.
(rien n’a changé, maman !).

A chaque fois je suis obligée de fortifier ma carapace
pour ne pas céder au découragement face surtout aux
attitudes sexistes de quelques militants amazighs que
j’avais cru naïvement différents des autres hommes.
Pour finir, je rends ici hommage à mes sœurs amazighes
de toute la Tamazgha, qui de tous temps ont su faire
perdurer notre culture malgré les situations
difficiles auxquelles elles ont été confrontées...et
au jour d’aujourd’hui la tâche n’est toujours pas
facile pour elles.
(Et le combat continue...)


Meryam Demnati









[ Edité par Agraw_n_Bariz le 6/6/2004 1:14 ]
 
Une petite pensée pour toutes les mamans du monde pour l'occasion de leur fête, même si c'est chaque jour la fête des maman, en tout cas pour ceux qui ont la chance de les avoir à leur coté.


Je me suis toujours demandé pourquoi
il n y avait qu'un jour par an pour
te fêter, maman...

Je te fête chaque jour dans mon coeur
car depuis le premier jour de ma vie
tu n'as jamais cessé d'être là pour moi
à veiller sur chacun de mes pas avec
toutes la tendresse qui fait de toi la
plus douce des mères

Bonne fête maman

Bonne fête aujourd'hui,
Bonne fête demain,
Bonne fête chaque jour.
 
maachallah tres beau .......ceux qui ont leur mere encor vivante qu ils en prennent soin car c quand el n est plu la qu on pren conscience d sa tres grande place dan notre vie
...................
 
brahimdebouzerz a écrit :
Une petite pensée pour toutes les mamans du monde pour l'occasion de leur fête, même si c'est chaque jour la fête des maman, en tout cas pour ceux qui ont la chance de les avoir à leur coté.


Je me suis toujours demandé pourquoi
il n y avait qu'un jour par an pour
te fêter, maman...

Je te fête chaque jour dans mon coeur
car depuis le premier jour de ma vie
tu n'as jamais cessé d'être là pour moi
à veiller sur chacun de mes pas avec
toutes la tendresse qui fait de toi la
plus douce des mères

Bonne fête maman

Bonne fête aujourd'hui,
Bonne fête demain,
Bonne fête chaque jour.
 
TOUFITRI a écrit :
AGRAW_N_BARIZ A RAPPORTE LE SUJET SUIVANT, JE PENSE QU'IL EST INTERESSANT DE LE REPRENDRE. MERCI MON FRERE.
MERCI MYRIEM DE TON RECIT
Agraw_n_Bariz a écrit :
Voici une maman amazighe qui rend un grand hommage à sa maman :






Toute ma petite enfance je l’ai vécue interne dans les pensionnats austères de jeunes filles à pleurer tous les soirs trempée dans mon pipi au lit.
(Pas de ta faute,maman !)

Les vacances scolaires nous les passions très souvent
dans le milieu familiale maternelle du Souss (région
berbère du sud du Maroc), très conservateur et
religieux où le grand père, qui dominait en
patriarche, inspiré plus la crainte que le respect.
C’était un milieu très fermé où les jeunes filles
étaient surveillées de près et ne pouvaient sortir
qu’accompagnées de femmes âgées.
(Tu avais vécu pire que ça, maman !)

J’ai commencé à sentir réellement le poids de cette
éducation qu’au début de l’adolescence, âge où on ne
s’adressait plus à moi comme une enfant mais comme une
« femelle ».Le jour où j’ai eu mes règles la première
fois, je ne compris pas ce qui m’arrivait .Ma mère à
qui je fis part de mon inquiétude(je t’aime si fort,
maman !), m’entraîna solennellement dans sa chambre
dont elle ferma la porte à double tour. Elle
m’expliqua alors d’une voix que je ne reconnaissais
pas, que j’étais devenue une femme et qu’il ne fallait
surtout pas que les hommes de la famille s’en
aperçoivent. Pendant plusieurs années, mes périodes de
menstruations étaient pour moi des périodes de malaise
et de rage de ne pas être née garçon.
Les livres étaient devenues mes meilleurs amis, mon
seul refuge.
Mon père, berbère du Haut Atlas, qui était tolérant ,
croyait beaucoup en la vertu des livres
(analphabète, tu aurais tellement voulu lire et écrire,
maman).

C’est lui qui m’a encouragé à lire romans,
poèmes et plus tard ouvrages philosophiques et
politiques....et de là à échapper aussi à une certaine
condition féminine. Cela m’a beaucoup ouvert l’esprit
et a fait de moi une révoltée éternelle.
Vers l’âge de 13 ans, nous avions décidé ma sœur et
moi de ne jamais faire le ramadan et de ne céder à
aucun de leurs rites religieux ou superstitieux. Au
début c’était une sorte de jeu, puis cela s’est
transformé petit à petit en véritable résistance
contre leurs coutumes religieuses sexistes et
intolérantes.
(On te l’avait toujours caché, maman !)

Ce rejet était dû en réalité à la situation
d’infériorité que vivait la femme dans nos milieux,
considérée toujours comme suspecte et « mineure
».Notre logique de petites filles ne comprenait pas
pourquoi deux être vivants ne pouvaient être égaux
dans leur droits et que l’un se croyait supérieur à
l’autre. Et durant toute mon adolescence j’ai «
pratiqué » mon agressivité sur mes camarades garçons
auxquels je tenais à prouver que j’étais un « être
humain à part entière »
(dur, dur, d’être une fille, maman !)

Par la suite en tant que femme militante amazighe,
épouse et mère élevant seul ses deux fils dans une
société masculine, j’ai eu à me battre plus férocement
contre cet état de choses, toujours pleine de colère
contre les injustices et les humiliations subies en
tant que femme (comme j’ai lutté fort, maman !).
Mon père, qui avait des idées progressistes, avait
décidé, malgré les réticences de son entourage, de
nous envoyer en France ma sœur et moi pour poursuivre
nos études après le BAC.
Vent de liberté, tourbillon d’idées nouvelles, monde
en pleine ébullition : féministes, anarchistes,
gauchistes et berbéristes, j’ai trempé naturellement
dans tous ces groupes à la fois, puisant ici et là,
heureuse de pouvoir enfin butiner à satiété librement.
(quelle bouffée d’oxygène, maman !).

Dans le GLF (groupe de libération des femmes) à
Bordeaux, j’ai appris au contact de mes compagnes
françaises que tous les beaux discours gauchistes sur
la femme n’étaient que mascarade et que le combat
contre l’ordre masculin devait être un combat de
proximité, un combat de longue haleine à mener chaque
jour dans la vie quotidienne.
Ceux-là mêmes qui nous tenaient ses discours
féministes de gauche se trouvaient être des machistes
dans leur vie quotidienne et reproduisaient souvent
des comportements sexistes à l’encontre des
militantes.
(tous des phallocrates, maman !).

Plus tard, abandonné par un mari démissionnaire qui
n’a jamais payé la pension des ses enfants et
divorcée, j’ai élevé seule mes deux fils Idder et
Ousmane. Cette situation de femme libre qui ne devait
rien à un homme, m’a valu les pires sarcasmes et
méchancetés de mon entourage hommes mais femmes aussi,
que cela dérangeait considérablement. C’est un combat
individuel interminable que je continue encore à mener
aujourd’hui pour sauver jalousement ma vie de femme
libre dans une société si fortement masculine.
De la gauche stalinienne que j’ai côtoyée un certain
temps je garde un souvenir d’intense révolte contre le
régime répressif de Hassan II et le rêve utopique
d’une future société communiste égalitaire.
(rêve de petite fille, maman !)

Mais très vite la déception s’est installée et je pris
conscience que cette gauche à visage humain ne
respectait ni mon identité de femme ni mon identité de
berbère. Le panarabisme qui y dominait ne rêvait que
de la construction d’une nation exclusivement arabe où
l’autre serait la mauvaise différence. Cette
alternative avait en fait pour objectif final, la
destruction de l’identité amazighe, de ses modes de
vie, de pensée, allant jusqu’à effacer la mémoire de
tout un peuple. Cette discrimination culturelle et
linguistique qu’affichaient et qu’affichent toujours
d’une manière indécente les milieux de gauche,
provoqua en moi un sentiment de grande frustration. Il
atteignait douloureusement ce que j’avais de
profondément intime en moi, mon Amazighité.
(j’avais si mal, maman !).

C’est alors que de petits groupes amazighs de
réflexion que nous formions timidement au départ, aux
associations amazighes kabyles où le combat était plus
avancé, ma conscience amazighe éclata au grand jour.
(quelle libération, maman !).
Ce fut une période de colère contre l’agresseur »arabe
» mais aussi période de bonheur d’être, de se faire
reconnaître, et de partager cette intimité avec
d’autres Imazighens.« Amazigh je suis ! Amazigh je le
reste ! ».
Slogan de l’époque, encore soulevé aujourd’hui par les
berbères d’Afrique du nord.
(dur, dur d’être amazighe, maman !).

Depuis toute petite, je réagissais toujours mal quand
j’entendais des « nous les arabes ! » ou « l’arabe
langue de nos ancêtres ».Je proclamais toujours haut
et fort que j’étais berbère de mère et de père .Cela
faisait souvent sourire certains adultes (profs ou
autres) qui avaient toujours l’air de dire : « Oui, si
on peut appeler ça une langue et une culture ! ».Les
moqueries et les railleries sur la langue et la
culture berbères, ont développé et nourri en moi
petit à petit un rejet total vis à vis de tout ce qui
est arabe, culture et religion. Cela devenait parfois
viscéral.(comme je les haïssais, maman !).
Je vivais un blocage physique face à cette langue
arabe que je considérais comme étrangère, arrogante et
envahissante. Langue que je n’ai d’ailleurs jamais pu
ni lire ni écrire malgré de multiples occasions. Le
racisme arabe que je côtoyais dans les milieux de
gauche m’a irrémédiablement fait plonger corps et âme
dans le milieu berbériste marocain puis kabyle,
jusqu’à en frôler quelquefois l’obsession
(douleur amazighe, maman !)

Mais être une femme ne me facilitera pas la tâche
encore une fois, C’est que côté sexisme, mes camarades
amazighs n’avaient rien à envier aux autres hommes. Je
devais mener un combat de femme doublement agressée :
agressée dans son amazighité mais aussi agressée dans
sa féminité.
(comme je comprends ta souffrance aujourd’hui, maman !).

Il m’est arrivé très souvent et il m’arrive encore
dans ma vie de militante amazighe de me retrouver la
seule femme présente dans la salle lors d’une
assemblée ou une conférence. Cette situation malaisée,
a fait que mon caractère s’est beaucoup durci avec le
temps et que j’avais fini par me forger une
personnalité « agressive » pour me prévenir contre
d’éventuelles agressions masculines. Un jour, lors
d’un débat houleux au sein d’une ‘vieille’ association
amazighe, un petit homme complexé, à cours
d’arguments, me traita de « sale #### », expression
tant prisée par des êtres à faible personnalité. Même
si en bonne féministe je lui envoyais mon poing à la
gueule, j’eus encore la confirmation que mon combat
contre la domination arabo-islamique, devait passer
inévitablement par mon combat contre la domination
masculine qui relègue les femmes à un rang inférieur.
(rien n’a changé, maman !).

A chaque fois je suis obligée de fortifier ma carapace
pour ne pas céder au découragement face surtout aux
attitudes sexistes de quelques militants amazighs que
j’avais cru naïvement différents des autres hommes.
Pour finir, je rends ici hommage à mes sœurs amazighes
de toute la Tamazgha, qui de tous temps ont su faire
perdurer notre culture malgré les situations
difficiles auxquelles elles ont été confrontées...et
au jour d’aujourd’hui la tâche n’est toujours pas
facile pour elles.
(Et le combat continue...)


Meryam Demnati









[ Edité par Agraw_n_Bariz le 6/6/2004 1:14 ]
 
Tous les jours c'est la fête des mères beaucoup on la chance de l'avoir parmi eux d'autres non.

Prenez soin de vos Mamans et ce chaques jours de l'année et non seulement un jour bien précis du calendrier. ;-)
 
Salam aytma isstma,

Un bon musulman n'a pas besoin d'attendre la fête des mères ou le stupide article de Maryem Demnati (comme on peut la comprendre, la pauvre, son combat est perdant sur tous fronts, car elle manque de référant solide) pour se rendre compte de devoir vis à vis de sa mère.
Notre Prophète SWS a dit "ALJANATO TAHTA AKDAMI ALOMOMAHATE"="le paradis est sous les pieds des mères".
Donc, ne nous perdons pas de référence comme Meryam Demnati dans son extrait la dessous.
 
Salam a tous!

C vré c tjrs la féte d méres é oillah ke louzimime a raison le paradis se trouve sous les pieds de nos méres!

Oillah moi jen é vu ki non aucun respaect envers leurs méres ni péres pourtant il ne save pas se kil rate!

Ma maman ma tjrs raconté c 1éres années étant jeune maman é ce ki ma marké le plus c kan el a dit "je ne fermé jamais un oeil la nuit kan l1 de vous été malade".

É oillah g une pensée pour ceu ki non plus leurs mamans a leurs cotés c dur é je prie ALLAH kil me laisse ma ina le plus lontemps possible av moi!Ainsi ke tout muusulmansé toutes les musulmanes ELJAMIH.

Je vous référe pour ceu ki son intéressés a une k7 audio de LHAJ EL MAHDI BEN BARHK ou il parlent av émotions des parents et en koi leurs bénédictions (RHDA) é importantes!

INA TÉHAZIT DARHI, IRHDIM BDIR ORHLIR HEL HÉNA, ADAM IRHAHM ARHBI TINÉM.

yarhbi prend soin de nos méres!AMINE :)
 
c vrai que c toujours la fête des mère mais le pire c'est qu'à l'origine c'est une fête instauré par le régime de Pétain pour inciter les femmes à rester chez elles et faire des gosses.....

fétons toutes les mamans du monde chaque jours que dieu fait. ;-)
 
moi je savais meme pas que c'etait la fete des meres...je suis un mauvais fils(pardonez moi).

en tout cas on a decouvert que brahim est un poete sensible ;-)
 
Ahul fellawen(t),
ce trés beau texte de notre amie Itto Demnati sera publié (dans qq mois) dans un livre collectif sur les minorités victimes de l'Arabisme, dans la section amazighe. Editions Volubilis (www.amazighonline.com)
A bientôt
Gosgine
 
LOUZIMIME a écrit :
Salam aytma isstma,

Un bon musulman n'a pas besoin d'attendre la fête des mères ou le stupide article de Maryem Demnati (comme on peut la comprendre, la pauvre, son combat est perdant sur tous fronts, car elle manque de référant solide) pour se rendre compte de devoir vis à vis de sa mère.
Notre Prophète SWS a dit "ALJANATO TAHTA AKDAMI ALOMOMAHATE"="le paradis est sous les pieds des mères".
Donc, ne nous perdons pas de référence comme Meryam Demnati dans son extrait la dessous.

Ta-manière d'agir dévoile le degré d'èlèvation de ton TAMSELMITE....
 
salam!
je ne sais pas si c la fête des commerçants ou celles des mères!.....et je trouve que c une fête un peu injuste, car ceux qui n'ont plus leurs mères seront bien triste et nostalgique ce jour-là!! :-(
 
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