« Il y a longtemps, un jeune voyageur arrive aux portes d’une ville inconnue. Assis près de l’entrée se trouve un vieil homme à l’air sage et bon. Le jeune étranger va vers lui, le salue avec respect, et lui demande comment sont les gens de la ville où il vient d’arriver pour la première fois.
- Comment étaient les gens de la ville d’où tu viens ? lui demande le vieil homme.
- Ils étaient accueillants, plein de bonté, heureux de vivre généreux. Je les aimais bien. J’ai regretté de devoir de partir.
- Tu trouveras les mêmes ici, dit le vieillard avec un sourire. Bonne chance mon fils !
Un peu plus tard arrive un autre jeune homme, lui aussi étranger à la ville, qui pose au vieil homme la même question. Le vieil homme lui répond de la même façon :
- Comment étaient les gens de la ville d’où tu viens ?
- Ils étaient méchants, mesquins, médisants, jaloux, égoïstes. Je ne les aimais pas. Je suis content d’être parti.
- Tu trouveras les mêmes ici, dit le vieillard avec un soupçon de pitié.
Quand le jeune homme se fut éloigné, quelqu’un qui se tenait là, à l’entrée de la ville près du vieillard s’est adressé à lui :
- J’ai entendu ce que tu as répondu à ces deux jeunes hommes. Pourquoi dire une chose à l’un et le contraire à l’autre ?
- Parce que les deux sont vraies. Où que l’on aille, on ne trouve que ce que l’on porte déjà au fond de soi-même. »
Histoire soufie
