Arabité : Réponse à Ali Khchim

agerzam

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Après les latins et les hébreux, le Libyen Ali Khchim, en visite actuellement au Maroc dans le cadre d’un colloque en son honneur prévu en début de semaine prochaine à Rabat et Kénitra, agresse les amazighs. Sans « khchma » aucune. L’historien controversé se livre, dans une longue interview au quotidien arabophone édité à Casablanca « Essabah » et daté du jeudi, à une acerbe diatribe contre les berbéristes et les berbères dont il accuse l’organisation - le Congrès mondial amazigh - de recevoir des fonds étrangers.

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Sans citer toutes les perles et les vertes et pas mûres très «khchouma » dont Si Ali Khchim a bourré toute une page dudit quotidien casablancais Essabah, daté de ce jeudi 22 décembre, je me limiterais à quelques « idées » me paraissant mériter clarté.

Primo : La grande « cafetière » fortde café de notre « cogitus arabicus» pense que les Européens doivent plutôt encourager leurs langues nationales chez eux plutôt qu’en Afrique ou au Maghreb. Il se demande pourquoi le journal Le Monde coûte beaucoup moins cher en Tunisie qu’en France ? Et cite Le général de Gaulle qui répon «dans trente ans, on verra » à ceux qui refusaient l’indépendance de l’Algérie. Ni moins ni plus, notre tête pensante croit que l’encouragement de la francophonie vise à faciliter le retour de la France dans ces ex-colonies ! Une drôle de logique qui si on l’applique au cas du Québec, province canadienne francophone dépendant de Sa Majesté britannique et peuplée d’immigrants, prêterait à l’hilarité générale.

Deusio : notre « éminence crise » a visiblement un mépris inné pour les langues dites mortes. Il s’étonne de voir comment l’hébreu est passé du statut d’une langue employée dans les synagogues à une langue vivante utilisée dans la recherche scientifique. Alors que l’Arabe de plus en plus négligé n’intéresse plus grand monde mêmes les peuples qui étaient jadis fier de pouvoir le pratiquer. Il n’en dit pas autant de l’Amazigh, mais il ne rate pas l’occasion de qualifier le Congrès mondial amazigh d’agent de l’étranger !

Tertio : L’hôte de la faculté des lettres de Rabat qui déclenche la controverse voire des émeutes chaque fois qu’il met les pieds à terre va encore plus loin dans son raisonnement. Pour lui, la langue arabe est un ciment qui fait que plusieurs individus ou groupes d’individus différents se sentent appartenir à une même patrie, une même nation. C’est-à-dire que notre historien sous-entend que toute diminution du rôle prépondérant de l’Arabe équivaudrait à la « balcanisation » de la Umma arabe. Autrement dit, il est le partisan de l’idée qui soutient que c’est la langue du Coran qui a fait des anciennes peuplades d’Arabie et d’Afrique une nation respectable.

Notre position : les deux premières idées assez simplistes n’ont pas besoin qu’on s’y attarde plus. Par contre, la dernière a besoin de clarté. Car elle confond arabe en tant que moyen de communication et panarabisme, idéologie nassérienne. Effectivement, le rôle d’une langue dans le développement d’une culture est important mais pas déterminant ; dans ce sens que le parler et l’écrit ne sont que des véhicules de la pensée orale ou écrite. D’ailleurs, il serait fort intéressant de savoir si un groupe de muets se sent ou non appartenir à une quelconque nation étant donné que la pratique d’une langue classique devient une condition sine qua none d’existence au sein d’une nation, du moins selon Ali Khchim. Idem des aveugles et des sourds. Ce dernier peut-il nous éclairer sur ce point précis ? La vérité est que c’est la pensée pure qui permet de se sentir homme et donc d’appartenir à un groupe donné, à une culture donné, dans un espace donné. « Élever ses pensées, c'est s'élever tout entier » (Altius cogita). Ce qui nous autorise à arriver à la conclusion suivante : si le Français a pu survivre et même se développer en Afrique du Nord, pour ne vciter que cette région, ce n’est parce que l’Arabe a été affaibli mais surtout en raison du substrat très latiniste d’une grande partie du Maghreb. Disons le franchement : les berbères ont pratiqué le latin avant l’Arabe. ...


source : http://www.webzinemaker.com/admi/m6/page.php3?num_web=39614&rubr=3&id=284951


 
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